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Début de l'excellente histoire "MAXIMUM CARNAGE" qui est pour moi l'une des meilleures histoires de Spider-Man. On y retrouve tout d'abord Carnage s'échappe de l'asile et s'alliant avec Shriek et le double sans âme (de spider-man) apparaitrons dans l'épisode 2 Cape et Epée.
Tout à fait d'accord. Les 4 ou 5 premiers numéros de cette série sont
époustouflants. Moi qui lisais toute sorte de comics gamin, j'avais suivi
l'évolution des dessins, et forcément, plus les dessins prenaient de l'ampleur,
se modernisaient, plus j'aimais. C'est ce qui se passait petit à petit dans les
séries à rallonge comme Strange et Titans, que j'adorais. Tout petit, c'était les
bulles qui m'emmerdaient le plus, et puis ça bougeait pas beaucoup toutes ces
histoires. On était dans un mode de récit encore très classique. Et je me
souviens d'avoir pensé qu'avec cette série de 4 albums Todd Mc Farlane avait
élevé le niveau à un endroit beaucoup plus intéressant (en tous cas qui
m'intéressait plus, moi) ou plutôt plus prenant, plus troublant et plus puissant
que le reste. Ceux l'ont lu à cette même époque comprendront ce que je veux
dire. La violence est palpable, le climat sombre, opaque, à la fois oppressant
et très riche visuellement, il y a une noirceur et en même temps des volutes
très raffinées dans les mouvements, dans les détails, les plissures, les plaies,
quelque chose de vraiment élégant dans mon souvenir, et il y a un désespoir
profond. Tout cela n'est pas dans les habitudes des comics de cette époque
(même si cette tendance est apparue petit à petit ici et là), on sentait à
plusieurs moments que merde, Spiderman il allait y passer, il pouvait mourir,
et il finissait gravement blessé ! C'était incroyable de découvrir ça gamin,
c'était rare, la toute-puissance du super-héros était bafouée, foulée au pied. Et
puis au moment de l'adolescence cette vision m'a semblé bien plus juste que
l'héroïsme conventionnel des comics. Les ados pensent à la mort, s'identifient
aux principes de destruction et traversent des époques de deuils. Je
recommande absolument cette lecture qui offre un exemple magnifique du
basculement de toute une époque du récit (qui s'est sentie ensuite jusque
dans le cinéma, y compris en France) : une plongée dans une forme de récit
sensitif, sensoriel, archaique, une violence brute, dénuée de sens, est
annoncée dans ce récit visionnaire, on ne sait pas d'où ça vient, ça tranche
terriblement du reste. Et en même temps, cette violence est annonciatrice
d'un grand danger, celui de l'obscurantisme, du nihilisme, de la perte de toute
valeur. Cette forme, à sa manière, sentait venir un certain nombre de
catastrophes qui se sont produites ensuite dans notre monde réel. Voilà tout
ce qu'une oeuvre peut avoir comme intérêt. Pour moi, cette série a donné
naissance à un plaisir que j'ai retrouvé ensuite intact, dans Sin City de Frank
Miller, avec la même fascination et le même léger dégoût devant la démesure
et la gratuité de la violence représentée. Akira aussi a incarné ce
basculement, mais dans une autre culture qui n'a rien à voir avec l'héroïsme à
l'américaine. Mais tout se paye, et finalement, sans doute à cause de sa
radicalité, l'audace des premiers albums de Spiderman s'est assagie par la
suite, à partir du 6 ou 7ème épisode (je ne sais plus, je crois même qu'ils ont
changé de dessinateur, plus efficace), et là c'est devenu cent fois moins
intéressant. Mais il faut absolument lire les premiers albumes et penser à ce
que ces albums pouvaient pressentir, 10 ans plus tôt, de tout ce qui s'est
passé ensuite.
br1
La note se justifie de par le talent de McFarlane, son coup de crayon certes qui
a fait prendre à notre spidey une envergure tout autre (les yeux, les
mouvements /musculature/la texture de la toile), mais surtout de part le
scénario, bien que la première histoire avec le lézard précède le meilleur avec
une chasse au Bigfoot dans les opus 2 et 3 qui s'avère géniaux!!!
Les albums de 1 à 4 = le meilleur de spider-man tout simplement.