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    pokespagne Le 28/05/2017 à 09:34:42

    On sait bien depuis longtemps que la fin de toute saga de Naoki Urasawa nous laissera un arrière-goût de déception, ou tout au moins de frustration, facilement résumée en "tout ça pour ça ?"... "Billy Bat" n'échappe pas à cette triste règle, alors même que je fais partie des gens qui pensent que la saga aurait dû s'arrêter à la fin du magnifique quatorzième volume, et qu'elle évolue depuis dans une sorte de coma artificiel. Pourtant, les dernières pages - parfaites, bouleversantes (avec ce duel / réconciliation entre soldats américaines et russes d'une guerre future) - ont cela de bien qu'elles révèlent pleinement le projet d'Urasawa : non pas écrire un autre thriller fantastique qui se finira forcément en eau de boudin, trop de portes ayant été ouvertes qui ne sauraient toutes être refermées de manière logique / satisfaisante, mais construire un portrait de l'humanité - depuis le Christ jusqu'à la crise environnementale actuelle (qui est au centre de la première partie, assez maladroite d'ailleurs, de ce vingtième tome) - qui lui permette d'affirmer sa vision, mélange complexe de pessimisme (nous n'avons qu'une terre - toutes les autres ayant été "resetées" par Billy Bat - et elle n'est pas dans un très bon état !) et d'idéalisme (il reste toujours quelque chose de bon dans l'homme, même quand tout paraît perdu) pas forcément très original. C'est d'ailleurs dans la célébration généreuse du travail du mangaka (ou du créateur de BD) que l'on trouve les plus beaux messages qu'Urasawa a voulu nous faire passer dans "Billy Bat" : si tout paraît perdu, il appartient à chacun d'entre nous de continuer à faire son boulot, même le plus dérisoire ; et apporter le bonheur à un enfant reste la raison la plus essentielle de continuer à vivre. De ce point de vue, même si Urasawa est encore bien jeune, "Billy Bat" a tout du testament.

    pokespagne Le 26/12/2016 à 20:24:42

    Ce dix-neuvième tome de la saga "Billy Bat" nous réserve bien des surprises, et avant tout du fait de la linéarité inhabituelle de son action qui se situe dans notre très proche futur (2017), qui voit un groupe joyeusement hétérogène de personnages avancer ensemble vers ce que l'on peut espérer (et craindre…) comme la résolution de l’énigme fondamentale de l'œuvre de Urasawa et Nagasaki : qu'est-ce qu'est vraiment Billy Bat, et comment ses actions s'inscrivent-elles dans l'histoire de l'humanité (en gros, en bien ou en mal) ? Mais nous n'en sommes pas encore là, et les scénaristes nous baladent cette fois en Chine, puis au Tibet, derrière une secte originale occupée à inscrire des dessins de la chauve-souris dans le désert ! Et pourquoi pas ? Pas forcément passionnant, beaucoup moins conceptuel et ambitieux que les meilleurs tomes de la saga, ce dix-neuvième épisode nous permet au moins de retrouver un personnage-clé jusqu'à présent disparu, ainsi que mieux saisir la passion profonde d'Urasawa pour son métier de dessinateur : si on lui coupe les mains, un mangaka pourra toujours dessiner en tenant son pinceau dans sa bouche ! Le paradoxe est d'ailleurs que le dessin de "Billy Bat" n'apparaît pas toujours aussi soigné, comme si Urasawa était quand même pressé d'en finir ! Bref, on est prêt à parier que le vingtième tome de "Billy Bat" sera le dernier. Tout en craignant bien entendu le pire...

    pokespagne Le 23/06/2016 à 13:01:38

    Eh oui, la "grande fresque historique" de Billy Bat rejoint notre actualité... de 2015 : et cela change tout, puisque après deux tomes fastidieux, qui n'apportaient plus rien à la "mythologie Billy Bat", et s'avéraient même frustrants, ce 18ème volume confronte la liberté créatrice du mangaka à la barbarie de l'Etat Islamique, dont les fanatiques abrutis s'empressent de "châtier" les infidèles et donc de trancher les mains des dessinateurs - ce qui nous donne plusieurs scènes d'une force horrifique remarquable. Ne serait-ce que pour cela, pour le courage d'envoyer ses héros en Irak et en Syrie, pour cette lucidité et cette pertinence, Urasawa replace son manga sur le haut de la pile ! Mais ce n'est pas tout, puisque ce volume conclut assez brillamment plusieurs fils narratifs abandonnés, que cela soit le destin de Mr. Smith ou celui de Kevin Y, ou même le mystère de la grotte de la chauve-souris en Pays Basque espagnol. Et par là dessus - et peut-être est-ce là ce qui est le plus séduisant ici - Urasawa nous propose, à l'occasion d'une nouvelle succession inattendue à la tête de Culkin Entreprises, des éléments de réflexion passionnants sur la dé-matérialisation du livre, et sur le pouvoir politique de l'Entreprise Capitaliste (affrontant ici Russie et Chine) comme soi-disant vecteur de liberté (au sens libéral du terme...). Bref, on trouvera une telle manne d'idées et de sensations au long de ces 200 pages que voilà notre enthousiasme "presque" complètement régénéré. "Presque", parce que, par contre, je ne pense pas que nous puissions nous faire désormais la moindre illusion quant à une résolution satisfaisante de "l'énigme de la chauve-souris" (ou même des deux chauves-souris !).

    pokespagne Le 02/03/2016 à 15:59:39

    Dans la ligne directe du tome précédent, Urasawa et Nagasaki nous narrent dans ce dix-septième volume les tentatives de Kevin Goodman pour alerter les autorités américaines sur la menace terroriste contre le WTC, entravées par le jeu pour le moins paradoxal de la "chauve souris" : si dans le monde uchronique de "Billy Bat", le 11 Septembre a bien également lieu (même si l'on peut tergiverser quant à l'endroit de l'impact des avions tels que dessiné pages 146-147), et si cette évocation est bien évidemment la source de moments forts du livre, il faut bien avouer que nous nous trouvons aussi désemparés que Kevin devant cette nouvelle boucle du récit !. Et ce d'autant que l'inclusion - comme dans le tome précédent - de flashbacks sur les derniers jours de Chuck Culkin (l'imposteur) ainsi que sur des souvenirs de l'Agent Smith ne contribuent pas à simplifier l'affaire ! J'ai envie de dire qu'on a encore lu 200 pages "pour rien", puisque les choses se sont compliquées plutôt qu'éclairées, alors qu'a priori la conclusion de la saga devrait être proche, et que, pire, on a pris relativement peu de plaisir à leur lecture. Espérons que le voyage au Pays Basque qui se prépare ouvrira une brèche dans la fiction. Espérons aussi que la rencontre pour le moins surprenante qui clôt ce dix-septième tome apportera un nouveau basculement de perspective dont "Billy Bat" a cruellement besoin.

    Rody Sansei Le 07/12/2015 à 14:58:57

    Un excellent cru Urasawa-ien !

    Comme toujours avec Urasawa, je suis décontenancé. Impossible de savoir où il veut m'emmener, mais je reste subjugué par son talent de conteur. Un des rares scénaristes à procurer un réel plaisir dans ses balades torturées. Vivement la suite !

    pokespagne Le 01/11/2015 à 19:15:12

    Sans aucun doute l'un des volumes les plus faibles à date de la saga "Billy Bat", ce seizième tome voit Urasawa et Nagasaki bégayer tristement : entre la loooongue découverte de la menace contre les Twin Towers, le remplacement de Kevin par un nouveau jeune dessinateur communiquant avec Billy, et les plans morbides de Duvivier, il n'y a absolument aucune idée nouvelle ici, aucun élément surprenant. Pire, ne se dégage de ces deux cent pages aucune émotion particulière, et le lecteur se sent tiré vers le bas, comme par une terrible lassitude devant une histoire qui aurait du se conclure déjà il y a un bon moment déjà. La seule chose que ma foi en Urasawa me souffle à l'oreille, c'est qu'un tel pensum ne peut que nous préparer à une nouvelle surprise, un nouveau choc dans le Tome 17. On parie ?

    pokespagne Le 01/07/2015 à 15:37:03

    Ce quinzième volume de "Billy Bat", que je n'attendais pas forcément après la magnifique conclusion du quatorzième, m'a d'abord frustré, et même déstabilisé : Urasawa m'a donné le sentiment qu'il me tordait le bras pour me faire revenir sur des fils narratifs de sa saga démentielle qu'il n'avait pas encore poursuivi (en gros : qu'est devenu Duvivier après sa chute ? Où est le rouleau, qui en est désormais le détenteur et pour en faire quoi ? Qui était l'étrange apparition entourée de chauve-souris ? Jusqu'où va le talent psychique du jeune Kevin Goodman ?)... mais qui m'allaient plutôt bien comme ça ! Pire encore, avoir évité la catastrophe ultime grâce à un moment de sidération de son principal "méchant" semble désormais un simple argument pour relancer une nouvelle intrigue sur la prochaine "fin du monde potentielle", intrigue centrée cette fois sur la prédiction du "9-11". A ce petit jeu là, "Billy Bat" peut encore durer une bonne dizaine de tomes, et sombrer définitivement dans le grand n'importe quoi que nombre de ses détracteurs l'accuse déjà d'être... Bon, mettons un frein à notre mauvaise humeure pour admettre que, bien sûr, Urasawa sait comment faire pour nous intriguer et nous émouvoir : à ce titre, le passage sur "la vraie vie de Kiyoshi", uchronie idéalisant une vie de mangakan célèbre comme alternative à celle de criminel, est magnifique, en ce qu'il relativise et enrichit à la fois l'histoire que nous venons de lire. De même, retrouver l'attachant Agent Smith (en maison de retraite !) et le répugnant Finney en 1990 est loin d'être inintéressant... Attendons néanmoins le prochain volume pour savoir si "Billy Bat" se relèvera de l'effet-tiroir abusif caractérisant ce quinzième tome, et s'il faut abandonner tout espoir quant à la capacité d'Urasawa de le transformer en sommet de sa longue carrière.

    pokespagne Le 14/04/2015 à 07:06:38

    A l'heure où j'écris ces lignes, je ne sais pas si ce quatorzième volume de l'édition française de "Billy Bat" (qui se termine par le chapitre 117 : "la dernière scène") sera le dernier, ou non ! En tout cas, j'ai envie que cela le soit, tant cette conclusion est belle, à la fois humaniste (le super méchant renonce finalement à la victoire qui est à sa portée, emporté par les souvenirs de l'amour de son père et par la beauté de ce qu'il contemple...) et impressionnante (... la terre vue depuis le sol lunaire, quand même !). En plus, Urasawa et Nagasaki ont quand même réussi dans ces 200 dernières (?) pages à recoller la plupart des morceaux de leur histoire délirante, au fil de nombreux va-et-vients temporels parfaitement maîtrisés qui comblent les trous des précédents tomes. Bien joué ! Et presque inattendu en fait... Alors, pour peu qu'on souscrive aux préceptes de base de "Billy Bat", sérieusement délirants quand même (on apprend cette fois que la lune s'est séparée de la terre suite à une collision astrale, emportant avec elle une partie de Billy Bat - c'est-à-dire plus ou moins Dieu -, la partie "méchante" en fait !!!), on est obligé de reconnaître que l'histoire se tient. Meilleurs passages : la ballade sur la lune, construite en parallèle avec sa narration par Kevin...

    PS: ... Kevin, pour la troisième fois consécutive en couverture, quelle fainéantise de la part des éditeurs !

    pokespagne Le 05/01/2015 à 13:50:31

    Une petite curiosité tout d'abord que cette couverture très similaire à celle du tome précédent : négligence de l'éditeur français ou message aux lecteurs ? Il est en effet clair que le "jeune Kevin" a pris la relève de son parrain japonais et risque d'être celui par lequel les secrets de la chauve souris nous seront révélés (... enfin si Urasawa a la moindre idée de la manière dont il va se tirer de l'embrouillaminis qu'il a créé !). La fin de ce 13ème tome nous propose le premier véritable suspense insoutenable (!) de "Billy Bat", l'écriture du dernier épisode des aventures de la chauve-souris restant suspendu aux visions de Kevin sous la menace des sbires de Culkin Corp. Pour le reste, si nous n'obtenons malheureusement pas encore de réponse quant à l'inscription découverte sur le sol lunaire, nous aurons le "plaisir" de découvrir les origines de l'un des personnages les plus mystérieux de la saga, et d'assister avec horreur au grand tremblement de terre de 1923 (qui fera plus de 100.000 morts et détruira Tokyo), magistralement évoqué par Urasawa et point d'orgue de ce volume. On déplorera neanmoins le choix de faire se rencontrer Hitler et Einstein en 1931, dans une scène révisionniste inutile et forcément déplaisante de par ses échos historiques.

    pokespagne Le 05/01/2015 à 13:42:20

    Alors qu'on était assez confortablement installé dans une fiction autour de Kevin et des rouleaux mystérieux qui semblait pouvoir conduire à dénouer l'écheveau complexe de "Billy Bat", voici que ce diable d'Urasawa nous fait un nouveau "reboot" en nous propulsant au tout début des années 80 à la suite du "petit" Kevin, qui réapparaît quinze ans après les événements de Dallas en jeune "street artist" métis à l'apparence inspirée par Michael Jackson, lui aussi obsédé par la chauve-souris. S'il nous faut un petit temps d'adaptation à cette nouvelle branche uchronique - Michael Jackson existe-t-il dans cette version de notre monde où un groupe de tâcherons ringards ont composé "Thriller" ? Nous aurons la réponse en passant un peu plus tard dans ce douzième tome -, le plaisir revient vite, alors que Urasawa et Nagasaki relient cette nouvelle histoire à quelques fils précédents : la mise en scène de l'alunissage, les origines de Chuck Culkin. Si l'on peut regretter l'inclusion d'Adolf Hitler dans "Billy Bat" (comme dans le cas de Jésus au début de la saga, on est un peu dans le "too much", non ?), on se délectera particulièrement ici devant quelques pages magistrales (page 78 - l'homme-poivron ou page 110 - le lecteur de BDs) qui confortent notre addiction.

    pokespagne Le 12/08/2014 à 23:37:43

    Ce onzième tome de la saga "Billy Bat" se dévore encore plus vite que les précédents, Urasawa et Nagasaki ayant décidé, dans leur grande bonté, d'offrir à leurs fidèles lecteurs - quand même un peu déboussolés par les dérapages temporels et la multiplication infinie des personnages et des situations qui a caractérisé le manga jusqu'à présent - un recentrage sur le coeur du "mystère de la chauve souris" : nous allons enfin découvrir ici le secret du fameux rouleau que tout le monde recherche, voir ressurgir Billy des planches dessinées par Kevin (merveilleux moments où l'on voit "vivre" le travail de création du maga-kan), et surtout voir s'esquisser un semblant de structure dans l'écheveau de toutes les possibilités égrenées jusque là. Ouf !! Ceci dit, pas le temps de respirer, ça repart de plus belle, cette fois avec l'impressionnante apparition d'un mystérieux personnage entouré de chauves-souris (le syndrome "Ami", ou "Monster", qui est quand même l'une des choses que l'on adore chez Urasawa, non ?), et la promesse d'un voyage au Pays Basque, qui enchantera forcément les lecteurs français. Est-il utile de répéter, pour la nième fois, que l'art graphique et la narration d'Urasawa sont fantastiques, combinant lisibilité absolue, élégance divine, et dynamisme "cinématographique" ? Encore un tome excellent !

    pokespagne Le 01/08/2014 à 16:06:52

    La caractéristique de ce dixième tome de "Billy Bat", c'est que, au sein de l'histoire complexe qui a fini par se dessiner plus clairement au fil des derniers tomes, "l'épisode" du serial killer de 1924 constitue certainement l'un des sommets du manga à ce jour : combinant un délicieux paradoxe temporel (le jeu classique visant à changer le passé pour éviter un évènement désastreux dans le présent / futur) avec une ambiance parfaite de thriller classique, personnages ambigus et coup de théâtre compris, Urasawa nous offre près de 150 pages parfaites, où, comme toujours, il combine une science extraordinaire du découpage et du rythme du récit avec un graphisme parfait. Décidement, "Billy Bat" tutoie désormais les sommets...

    pokespagne Le 26/01/2014 à 22:25:27

    Depuis le début de "Billy Bat", tous les fans du génial Urasawa sont - j'en ai bien l'impression - comme moi : en pleine valse-hésitation devant ce "Billy Bat" monstrueux que Urasawa est en train de déployer une fois encore... Il est bien difficile de savoir si ce truc, amitieux en diable, voire mégalo (Jésus, JFK, on a marché sur la lune, et maintenant Einstein, n'en jetez plus...!), va arriver à décoller, comme "Monster" ou "20th Century Boys", ou est désormais tellement complexe - critique de la BD / du manga, parabole politique, univers parallèles, conspiration millénariste, etc. etc. - que rien ne fonctionnera vraiment, et tout finira dans cette "eau de boudin" qui caractérise malheureusement un peu Urasawa lorsqu'il essaye de boucler ses sagas. Eh bien, réjouissons-nous, le Tome 9 décolle, et magistralement, même ! La recontre avec Einstein, le face à face entre l'horrible Henry et le délirant mangakan Zôfu, et les allers-retours temporels auxquels se livre Urasawa ("je vais aller tuer tes parents !"), l'arrivée de Kevin au village des "zombies" couverts de boue (tiens, la terreur est un registre nouveau pour Urasawa, me semble-t-il, mais quelle maîtrise !), l'illustration de la fameuse théorie conspirationniste sur la mise en scène de l'alunissage... tout cela est absolument stupéfiant, digne des meilleurs moments de "Monster" et "20th Century Boys", pas moins. Et comme ce tome, clé s'il en est, amorce un rassemblement des fils de la narration jusque là bien épars en replongeant vers les scènes initiales du manga dans le Japon de l'après-guerre, on peut se permettre désormais de l'espérer sans trop de crainte d'être déçus, "Billy Bat" va bien être le troisième pillier de l'oeuvre d'Urasawa.

    pokespagne Le 12/01/2014 à 21:53:12

    Après le terrible Tome 7, qui clôturait clairement tout le pan du récit dédié à JFK et Oswald, Urasawa et Nagasaki ont donc décidé de nous ramener au Japon (tant mieux !), et reprendre le fil de l'histoire du fameux "rouleau", plusieurs siècles plus tard. Pour y arriver, une bonne partie du huitième volume est consacrée à la transition qui justifie de ramener Kevin et Jacky / Jackie au Japon, en pleine célébration des JO de Tokyo. On pourra trouver le scénario un peu besogneux à ce moment-là, qui n'est clairement pas ce que Urasawa a fait de mieux. Heureusement, avec l'arrivée de l'inquiétant, puis terrifiant Henry-Charles Duvivier, et les meurtres qui s'en suivront, "Billy Bat" retrouve du "contenu", nous laissant du coup impatients de lire la suite. Il est désormais clair que "Billy Bat" est conçu comme une nouvelle oeuvre fleuve, entre "Monster" et "20th Century Boys", même si pour l'instant, elle n'a pas la cohérence thématique de la première, ni l'impact émotionnel de la seconde, dont elle partage néanmoins le souffle S.F. visionnaire.

    pokespagne Le 20/07/2013 à 22:38:38

    Le septième volume de Billy Bat nous offre le dénouement crucial de l'imbroglio politico-policier autour de JFK et de Oswald, un dénouement portant la marque bien reconnaissable des scénarios de Urasawa, puisque l'histoire avançant, si une certaine logique apparaît, les énigmes résolues sont immédiatement substituées par de nouvelles interrogations : qu'y a-t-il donc sur la lune que les Américains ne devaient pas découvrir trop tôt, et qui justifiait "l'exécution" de Kennedy ? Quel va être le rôle du petit Kevin dans l'avenir du monde ? Et surtout, comment rattacher cet épisode à l'odyssée nippone, aux manuscrits ancestraux ? On craint bien entendu que Urasawa et Nagasaki se soient désormais aventurés trop loin dans une voie sans issue à force de déployer leur fiction à travers les siècles et les cultures, et qu'ils ne rattachent jamais tous les fils de leur récit... En attendant, impossible de nier que ce volume fonctionne impeccablement, mélange parfaitement dosé de thriller ultra-réaliste (belle reconstitution politique de l'époque, qui évoque encore une fois le thriller de Stephen King, malgré des thèses absolument opposées...) et de fantastique conceptuel : Urasawa nous offre finalement une version alternative aux habituelles théories conspirationnistes sur la mort de JFK, soutenue par une virtuosité narrative qui n'est jamais prise en défaut malgré la complexité des situations et l'ambiguïté des personnages. Oui, ce tome 7 est l'un des sommets à date de "Billy Bat" !

    pokespagne Le 04/05/2013 à 23:39:22

    Nous nous étions habitués au long des cinq précédents tomes de "Billy Bat" à être baladés à travers les époques et les intrigues sans trop nous préoccuper de là où Urasawa voulait nous emmener. Et là, dans ce sixième tome, tout change et voilà que les fils de l'intrigue se nouent, et qu'apparaît - créant un certain ébahissement - le spectre d'une nouvelle "conspiration spacio-temporellement globale" (Ouaouh !). Après le "Monstre" post-Rideau de Fer et "l'Ami" et sa secte pré-apocalyptique, voici donc la "Chauve-Souris" qui contrôle (ou pas, ce n'est pas encore très clair...) le destin de l'humanité ! Pour ceux qui trouve ça délirant écrit ici, il suffit de se plonger dans la lecture des livres d'Urasawa pour que tout cela prenne un sens redoutable et... passionnant. C'est la magie qui se renouvelle encore et encore d'un grand conteur et d'un immense dessinateur, capable de cristalliser les émotions les plus complexes tout en actionnant les leviers les plus efficaces de la narration "cinématographique". On notera aussi, et de nouveau, que l'originalité et le petit "plus" de "Billy Bat", c'est de travailler sur le matériau extrêmement personnel de la bande dessinée elle-même, et de nous donner à voir - en toute légèreté - les tracas quotidiens d'Urasawa (les doutes d'un créateur, la pression des deadlines) comme ses interrogations plus existentielles (qu'est-ce qu'il doit à son maître Tezuka ? comment un empire comme celui de Disney a-t-il pu se créer en se nourrissant d'artistes plus originaux et en flattant les goûts du grand public ?). Oui, tout cela - et bien plus encore -, c'est dans "Billy Bat" et nulle part ailleurs !

    pokespagne Le 23/04/2013 à 17:13:51

    Après un quatrième tome qui m'avait laissé sur ma faim, voici que le cinquième volume de "Billy Bat" tient les promesses de l'introduction de ce récit fascinant, qui prend de plus en plus le chemin d'être un nouveau "20th Century Boys". Urasawa bouche ici quelques trous de son histoire avec une narration jouant avec virtuosité entre les époques, cette fois du point de vue du "héros" de l'histoire, Kevin Yamagata, le créateur original du comic US "Billy Bat". Il nous offre un outre une histoire parallèle explosive, illustrant de manière certes manichéenne mais très impressionnante la violence anti-noirs dans un Sud qui voit les droits civiques comme une aberration, voire un crime : tout le talent narratif et émotionnel de Urasawa est dans ce détour historique qui enrichit le portrait qu'il peint de l'Amérique des années 60. Mais ce n'est pas tout, loin de là, puisque Urasawa continue à construire l'histoire de Lee Oswald - cette fois (et pas comme chez le Stephen King de "11/22/63", mais plutôt comme chez le Elroy de "American Death Trip") en suivant la classique théorie conspirationniste de l'assassinat de JFK -, et nous assène aussi un coup de théâtre final (de facture "urasawaienne" classique mais non moins efficace pour autant) quant à l'identité de son "Walt Disney" alternatif. Tout simplement brillant.

    pokespagne Le 20/02/2013 à 23:10:46

    Difficile de lire ce quatrième tome de "Billy Bat", qui se concentre sur Lee Harvey Oswald et les diverses manipulations dont il aurait été l'objet pour le conduire à son acte criminel, quand on a terminé depuis peu le "11/22/63" de Stephen King tant les similitudes et les oppositions aussi entre les deux visions du même évènement sont nombreuses... C'est quand la narration de Urasawa prend du recul par rapport à l'affaire JFK et qu'il nous offre un épisode sensationnel avec les retrouvailles entre Smith et Kevin dans un improbable monde de western qui n'est pas ce qu'il paraît être, que "Billy Bat" retrouve de la hauteur, et que la machine Urasawa fonctionne à pleine vapeur. On apprécie en outre de plus en plus le personnage énigmatique mais humain de Smith, et on se passionne encore d'avantage pour cette maudite légende urbaine que devient la chauve-souris grimaçante. Bien sûr, on connaît trop Urasawa désormais pour encore espérer qu'il réussira à faire se rejoindre tous les fils de son incroyable histoire, mais quel plaisir de se laisser ainsi balader !

    pokespagne Le 19/06/2012 à 10:16:03

    En lisant le passionnant troisième tome de "Billy Bat", on réalise que c'est la première fois - au moins à notre connaissance - que Urasawa s'attaque au traditionnel récit historique situé dans le Japon féodal, avec combats au sabre entre ninjas et luttes intestines entre clans ennemis... Soit un domaine qui a été au coeur du grand cinéma nippon classique des années 50 à 90... Et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est magnifique : l'élégance suprème du graphisme confère une vie fantastique aux scènes d'action nombreuses, les combats étant tout simplement parfaits de violence et de concision. Bien entendu, comme on est chez Urasawa (... et chez Nagasaki, son co-scénariste...), les personnages sont tous extrêmements humains, touchants, enrichis par le récit parallèle de leur enfance qui illustre leurs traits de caractère les plus marquants (... un peu à la manière de 20th Century Boys). Voici donc 200 pages parfaites, un récit passionnant qui s'étale sur toute une vie, et qui nous ferait presque regretter d'avoir à revenir au Japon de 1945 et à l'intrigue principale.

    pokespagne Le 04/05/2012 à 10:59:58

    Avec "Billy Bat", Urasawa est-il en train de pousser le bouchon un peu trop loin ? Il y a un vieil adage qui dit que tout bouquin incluant le Christ est un mauvais bouquin, et honnêtement, l'apparition de la chauve-souris maléfique sous les cieux de Jerusalem n'est pas la meilleure idée qu'Urasawa ait jamais eue. Et puis, et puis voilà que notre auteur favori se rattrape avec un fantastique chapitre sur l'Amérique divisée sur le sujet des droits civiques des Noirs au cours des années 60, un chapitre intelligent et émouvant à la fois, bref l'habituelle maîtrise narrative dont Urasawa fait preuve quand il est en très grande forme. Du coup, on est un peu partagés entre l'irritation et l'étonnement devant ce pari un peu insensé qu'est Billy Bat : il y a d'une part ce thriller politique bien conduit au coeur du Japon occupé par les Américains qu'on aimerait bien suivre assidûment, et de l'autre ces digressions temporelles aberrantes qui nous offrent pourtant une foison de ces personnages dits "secondaires" que Urasawa sait si bien trousser... et entre les deux, notre coeur balance...

    pokespagne Le 11/04/2012 à 11:51:39

    C'est toujours avec une émotion particulière que j'entame la lecture d'une nouvelle oeuvre de Naoki Urasawa, qui doit bien être finalement mon auteur préféré du 9ème Art. "Billy Bat" se place d'emblée dans la lignée du formidable "20th Century Boys" au niveau du concept - ici la découverte d'une (?) mystérieuse entité (une organisation criminelle ? Un mythe ?), involontairement traduite en BD par deux auteurs, l'un de mangas au Japon, l'autre de comic books aux USA. Le petit "plus" de "Billy Bat", c'est que son sujet permet à Urasawa d'intégrer à son livre d'autres formes qui enrichissent et répondent à la fiction principale (je pense par exemple à la magnifique introduction façon roman noir...). Le "moins", en tous cas pour l'instant dans ce premier tome, c'est une narration un peu moins éclatée qu'à l'habitude, plus centrée sur un unique personnage principal, et empruntant largement aux codes du thriller classique. Les dernières pages, déplaçant curieusement le récit dans le temps, et avec leur coup de théâtre hallucinant, permettent toutefois d'anticiper une suite beaucoup moins conventionnelle...