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Un gouvernement qui censure la liberté de presse est une dictature. Point final.
Ce que je trouve intéressant dans Blackbird, c'est que c'est un gouvernement "néo-libéral" qui censure. Pas les grands méchants religieux comme dans 99,9 % des bandes dessinées. Ça fait changement! Ceci étant dit, il n'y a pas d'autres informations sur le sujet. Et c'est peut-être mieux ainsi.
Sinon, l'histoire est assez simple. On suit des jeunes qui veulent publier leur livre en secret alors qu'ils se font pourchasser par les apologistes de la bien-pensance. On ne sait pas ce qu'ils veulent publier, sinon que c'est un fanzine. On n'en connaît pas le contenu. L'histoire évolue de manière assez traditionnelle. Le dessin est, à son tour, assez simple.
C'est une histoire qui rappelle indubitablement les dérives de notre monde moderne, mais quelle époque n'a pas connu ses dérives? Cette BD se veut être et un divertissement et un avertissement. Agréable à lire, sans toutefois être particulièrement surprenant.
Du même auteur, j'avais déjà avisé Post Mortem (Gallimard) ainsi que Tabula Rasa. L'auteur semble être un adepte des sociétés apocalyptique. Cependant, en l'occurrence, c'est son oeuvre la plus proche de la réalité. Il n'y a pas d'élément fantastique. Il imagine simplement une société répressive qui ferait voter une loi qui supprimerait l'auto-édition. Or, de jeunes rebelles se soulèvent contre l'ordre établi en multipliant des actions au nom de la liberté d'expression.
La liberté de la presse et celle d'édition est déjà contrôlée dans de nombreux pays. Il n'y a rien de nouveau sous les tropiques. Cependant, cette restriction toucherait en l'espèce notre pays.
J'aurais envie de dire qu'il faut respecter la loi. Si le peuple élit des députés qui font des lois, c'est le principe même de la démocratie. Certes, toutes les lois ne sont pas bonnes mais qui a le droit de le dire ? Une minorité ? Dans ce cas, on tomberait inévitablement sous la dictature d'une minorité. Il faut savoir ce que l'on veut. La démocratie n'est qu'un leurre.
Pour autant, l'auteur souhaite nous faire passer un message d'attention. Dans cette société, une loi révise les conditions d'interpellation. On peut détenir une personne jusqu'à deux mois sans l'intervention d'un avocat. La propagande indique "aidez-nous à vous protéger". De nos jours, un sondage démontre que la majorité des français est prêt à sacrifier des libertés individuelles pour avoir à la place une société mieux sécurisée. Bref, on y va vers cette anticipation. Blackbird n'est qu'un avertissement certes louable.