Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.
Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.
Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :
- de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".
- d'acquérir une licence BDGest.
En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.
Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Pour poster un avis sur un album de cette série, rendez vous sur la page de l'album correspondand.
Pour ceux qui me suivent depuis un petit moment, vous connaissez mon amour pour Jirô Taniguchi qui est selon moi le meilleur mangaka de tout les temps (oui, je n'y vais pas avec le dos de la cuillère!).
Dans Les Années Douces, nous rencontrons deux personnages, Tsukiko et un homme plus âgé qu'elle appelle Professeur (tout simplement parce qu'il l'a été il fut un temps). Ces deux personnages, se retrouvent fortuitement au moment des repas dans un café. Puis, ils se parlent, se découvrent. Au rythme des repas, la douce jeune fille et le veuf vont se lier d'amitié. Puis timidement, des sentiments beaucoup plus forts vont s'insinuer en eux. Alors que Tsukiko s'avoue assez facilement son amour, le Professeur résiste. En effet, que vont penser les gens d'un homme mûr fréquentant une jeune fille.
Les amis, les mots me manquent pour décrire la puissance de ce scénario. La pudeur et l'intimité en tout sensualité se mêlent aux ambiances de café. Les personnages sont délicats jusque dans leurs sentiments. Les non- dits sont nombreux, mais les regards échangeaient ne mentent pas. Un geste, une parole discrète suffisent à dévoiler des émotions qui tentent pourtant de se cacher.
Avec subtilité, Jirô Taniguchi s'approprie l'œuvre de Hiromi Kawakami. Ces illustrations fines, détaillées et pleines de délicatesse, complètent à merveille ce récit. Si vous n'avez jamais lu le fameux mangaka, je vous conseille vivement de vous plonger dans cette lecture qui regroupe toutes les caractéristiques de son art. Les vignettes fourmillent de menus détails. Rien n'est laissé au hasard. L'ensemble est d'un équilibre quasi parfait. L'esthétique est en noir et blanc, ce qui n'enlève en rien à la beauté des personnages dont les expressions faciales sont criantes de vérité. Et puis, il y a la nourriture...En effet, les aliments sont souvent très présents dans l'œuvre de Jirô Taniguchi notamment dans Le gourmet solitaire. Les plats s'enchaînent dans le petit café où se retrouvent nos personnages. D'ailleurs, la plupart de leurs conversations tournent autour de ce thème. Le mangaka a l'art de mettre en valeur la culture culinaire dans son pays et je pense que l'on pourrait même écrire une thèse du type "La nourriture dans l'œuvre de Jirô Taniguchi".
Je pense que vous l'aurez compris sans mal, voire dès les premières lignes de cette chronique, mais Les Années Douces furent pour moi un véritable coup de cœur. Comme à chaque fois, Jirô Taniguchi a su me captiver, m'émouvoir et me faire tomber en pamoison (oui, tout cela en même temps).
J’ai fini de lire les deux tomes de ces années douces qui résonnent encore en moi. Cela fait partie de ces lectures dont on aimerait dire qu’elles sont vraiment excellentes mais ce n’est pas tout à fait le cas car il y a forcément des choses qui déplaisent. On ne perd pourtant pas une miette dans la lecture car Jiro Taniguchi sait y faire dans la mise en scène même lorsque l’action est inexistante. Son dessin est toujours aussi magnifique car on arrive à percevoir les différentes émotions. Non, ce n’est pas ça ! Je ne suis pas parvenu, non pas à croire à cette histoire d’amour, mais à accepter les personnages et surtout leurs réactions face à certaines situations données. Cela m’a quelque peu exaspéré.
Je vais tenter d’expliquer plus en longueur ce que je viens de dire comme j’ai un peu de temps. Les deux protagonistes principaux sont une séduisante femme célibataire de 36 ans et un vieil homme veuf approchant sans doute les 70 ans. Le point de vue sera celui de la femme dont on a l’impression qu’elle est en position dominée face aux caprices d’un vieillard qui fut autrefois son professeur. Ils ont l’habitude de fréquenter un bar afin de s’adonner à corps perdu dans leur boisson locale. Quand c’est le moment de payer, l’auteur insiste pour savoir qui paye l'addition comme si c’était un détail très important alors que cela ne l’est pas. Il y a d’autres détails qui me font dire que c’est très matérialiste comme approche. Est-ce alors dans la culture japonaise ? Cela m’a paru lourd et indigeste, voire pas très romantique.
A l’heure où j’écris ces lignes, un terrible tremblement de terre suivi d’un tsunami dévastateur et vraisemblablement d’une catastrophe nucléaire sans précédent ont frappé l’archipel du Japon. Or, dans la bd, comme chez beaucoup d’autres auteurs japonais, il y a toujours une référence aux catastrophes passées ayant touché le pays. On apprendra qu’un marché local a été durement frappé par un typhon 40 ans auparavant dans la vie du professeur. On apprendra que telle maison a été construite selon des normes parasismiques importantes. Bref, c’est jusque dans leur culture ! Par ailleurs, l’homme est construit selon le modèle de l’imperturbable qui essaye de garder tout ses sentiments en lui. J’aurais envie qu’il se lâche un peu à l’image d’un peuple qui ne bronche pas d’un pouce face au danger. Ce stoïcisme m’énerve quand on pourra y voir du courage et de la témérité. Attention, est-ce vraiment utile de préciser que mon « on » n’engage que moi bien entendu ?
La fin de ce roman d’amour m’a également déplu dans la mesure où le fantastique surgit par la grande porte pour envahir un récit tout à fait crédible. Cette transformation en autre chose m’a totalement dérouté.
Pour autant, j’en garderai un bon souvenir car cela avait en germe de grandes possibilités. Après, il faudra accepter le fait qu’une cueillette de champignons ou l’achat de poussin sur un marché soit un moment de pur bonheur où l’on s’extasie. Conversation futiles et déambulations nocturnes alcoolisées au programme ! Qui est partant ?