Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.
Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.
Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :
- de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".
- d'acquérir une licence BDGest.
En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.
Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Pour poster un avis sur un album de cette série, rendez vous sur la page de l'album correspondand.
Totalement insaisissable au départ, cette bd se construit peu à peu comme un vaste puzzle dont le lecteur assemblerait les pièces dans le désordre. La force du récit vient de son rythme. Lorsque nous sommes dans la tête du héros , nous partageons ses pensées, ses craintes. Le temps passe lentement et nous avons une prise consciente sur sa réalité intérieure. Puis, le discours cesse. Les cases défilent à l’allure des croquis d’un carnet de voyage. Nous sautons d’une rue à une autre. Nous voyons défiler des lieux, des gens, des objets, des sons. Jusqu’à ce que, soudain, nous reprenions le fil du récit. L’autre force de la bd est son graphisme. L’auteur a choisi un côté sketchbook. Chaque case est comme un croquis posé rapidement sur le papier et abandonné précipitamment pour entamer la case suivante. Le trait en devient vibrant. Les couleurs, à l’identique, finissent comme projetées sur nous afin de nous surprendre à chaque changement de scène.
Magnifique, intelligent, indispensable!
Voilà un livre que, personnellement, j’attendais avec une impatience non feinte.
Pour des raisons personnelles qui font que je connais un peu, virtuellement, l’auteur, et qu’au fil de nos rencontres et discussions, j’ai appris à apprécier le personnage, ses goûts, et, son trait.
On peut en avoir un aperçu assez exhaustif sur son site d’ailleurs (http://www.colonnier.org/).
J’avais eu la chance de pouvoir admirer certaines planches en primeur et j’étais pour le moins conquis. Cela étant, il faut se garder de demander son avis à quelqu’un de convaincu, il est bien trop souvent partial et conquis d’avance.
Je ne suis pas professionnel, donc somme toute, ça n’a guère d’importance !
Mon retour de lecture se veut un mix de passion et de raison, et je vais donc tenter de vous livrer mon sentiment dès à présent.
Ce livre, au format A5, nous offre 56 planches imprimées sur papier glacé avec une faible palette de couleurs, ce qui va permettre de donner le ton et une cohérence à l’ensemble.
L’histoire est celle de l’enfermement, lorsque la culpabilité et le remords rongent à tel point un être qu’il bascule peu à peu dans la folie, traçant un sillon chaotique dans ce qui lui reste d’existence.
Il est intéressant de se pencher sur la construction de ce livre et combien le récit a été pensé.
C’est formidable. Vraiment. Surtout après relecture, quand on voit comment les mécanismes ont été huilés, et comment les éléments parsemés dans les cases de l’album ont un intérêt réfléchi, et mettent en relief le propos même du livre.
Un homme perdu dans un Japon qu’on imagine récent, déambule un peu hagard, assailli de pulsions schizophrènes, des voix dans sa tête qui, d’apparence confuses, ont un sens pour lui.
On sent dès la première case que l’homme a besoin de repères.
Il est face à un phare. Ce symbole de sécurité dans la perdition, quand les bateaux pris dans la tourmente ont besoin de savoir qu’ils ne sont pas loin des côtes, le phare exerce alors un rôle rassérénant.
Mais on voit qu’il s’en éloigne pour aller de lui-même vers son avenir, son quotidien, devenu donc sans repères. Pourquoi ? Comment ? Je vais bien entendu garder ça pour moi pour ne pas vous gâcher les effets nombreux qui sont dans ce livre.
On va voir alors le personnage central de cette histoire développer des comportements étranges, comme parler avec un homard, puis une marionnette, et cela sème la confusion dans la tête du lecteur qui se demande où l’auteur veut en venir… Le double effet obtenu est d’intriguer le lecteur, qui au passage sera dans un état de confusion proche somme toute de celui du personnage qu’il regarde évoluer, et aura un deuxième effet quand on comprendra l’importance de chacun de ces éléments apparemment si anodins.
Et ainsi, quel plaisir quand les dernières pages éclairent enfin de la lumière nécessaire, de découvrir combien tout le chemin parcouru est cohérent, et combien souvent les schizophrènes développent leur propre logique. Et comment les remords et la culpabilité que je citais en introduction montrent leur importance. La haine le ronge, la vengeance l’étouffe, mais ce sont des sentiments qu’il ne peut que retourner contre lui, accélérant ainsi le processus de psychopathie qui le conduit à… à vous de lire !
En tout cas, cet album est une vraie trouvaille, un plaisir de lecture vraiment important, et un titre de qualité. Les révélations de fin ne sont pas là pour expliquer les choses au lecteur de façon pénible et lourde, non, tout est calculé, dosé idéalement, et rend le lecteur admiratif.
Admiratif aussi, même si c’est plus subjectif, je le suis sur le graphisme de Laurent Colonnier.
Je m’attendais à ses silhouettes très anguleuses et pointues et j’ai eu l’agréable surprise de le voir arriver sur un registre différent, sûrement guidé par la volonté de réalisme qu’il voulait conférer à l’ensemble.
Le trait comme au pinceau, ou peut-être au Pentel, donne un effet calligraphique et accentue l’aspect estampes japonaises qui colle idéalement aux lieux où se déroule l’histoire.
J’aime ces côtés travaillés comme aux pages 8 et 9 qui perdent le lecteur, mais illustre pourtant tellement bien l’enfermement mental, cette façon de s’emmurer quand la dépression est trop forte.
Le personnage est ralenti, ses mouvements ne sont plus fluides, comme coulés dans un béton invisible, et l’impact de la couleur rouge quand elle fait irruption en pleine page…
Bref, vous l’aurez compris, j’ai vraiment beaucoup aimé ce livre que je vous recommande chaudement.
Une chronique de la folie ordinaire, d’un drame du quotidien, traité avec brio par un auteur qui se révèle d’une efficacité implacable et dont il faut absolument suivre le parcours.
Je lui souhaite de vite nous publier un nouvel album, quel que soit le thème !
Un petit album bien construit, cohérent et intelligent avec une certaine originalité.
Le travail sur les décors, tout d'abord, est assez fabuleux. J'ai été à Tokyo une fois et j'ai vraiment eu le sentiment, au fil des pages d'y retourner. Le travail sur les couleurs aussi, est particulièrement soigné, elles ont un vrai rôle dans la construction de l'ambiance qui va bien au delà du simple coloriage. Ça rend le tout extrêmement agréable à lire malgré le coté dérangeant du propos et installe une ambiance. C'est extrêmement lisible et bien mis en scène, ça se lit tout seul quoi.
En feuilletant, j'étais un peu gêné par le traitement graphique du personnage principal, en lisant le récit, j'ai trouvé que ça fonctionnait aussi, il donne l'impression de ne pas (plus) vraiment appartenir au monde qui l'entoure, ce qui est exactement le cas.
Quant à l'histoire, on suit donc les pas d'un homme complètement paummé dans Tokyo suite à une séparation. Le récit a une belle cohérence, ce mélange de culpabilité personnelle et de haine envers les éléments qu'il rend responsable de sa situations présente ou qui lui rappellent le passé, associé au déni de la réalité, à la colère et à l'impression de perdre pied, d'être perdu, de ne plus avoir sa place accentué par l'expatriation, et qui donne à l'ensemble une certaine absurdité, un certain humour noir et décalé. Tout ça est extrêmement bien et subtilement rendu.
Loin de la légèreté et de l'humour de ses travaux publiés dans la presse, Laurent Colonnier livre avec Internal Lobster un premier album très sombre, sur le thème de l'aliénation. Le scénario est remarquablement construit, et les rouages qui animent cette machine infernale n'apparaissent qu'à la relecture. Sans vouloir dévoiler les éléments-clef de l'intrigue, l'album suit les périgrinations d'un héros éxilé, solitaire, qui se perd en lui-même comme il se perd dans un Tokyo où rien ne le retient plus que ses souvenirs. Au fil des pages l'auteur a minutieusement disséminé des indices sur les événements qui ont conduit son personnage à sa chute inexorable, et les premières pages qui le montrent en conversation avec le homard du titre donnent le ton, jusqu'au dénouement. Graphiquement, Colonnier s'éloigne également des fantaisies colorées de ses dessins de presse, et adopte un style sobre évoquant la calligraphie japonaise, renforçant encore par une mise en page oppressante le sentiment de malaise qui se dégage de son récit. Une belle réussite.
"Plus dure sera la chute" pourrait être le sous titre de cet album, à la fois au sens strict et au sens figuré.
Dans un petit format de 62 pages, Laurent Colonnier développe un récit assez déjanté et décalé tant que l’on n’a pas lu le dernier chapitre. Aussi une seconde lecture est presque nécessaire pour encore mieux apprécier cette lente déchéance vers la folie.
Le parti pris de cette approche peut rebuter certains lecteurs mais je vous conseille de persévérer, cela vaut vraiment le coup.
C'est vrai, comme l'a souligné un chroniqueur précédent, que l'on est assez proche de l'univers onirique de Pachyderme et très proche d'un Frédéric Boilet (Japon oblige...).
Le dessin assez haché et les couleurs à dominante verte et orange ne m'ont pas gêné outre mesure.
Voici donc un petit bouquin de "la Boîte à Bulles" intéressant à découvrir.
Excellent album. Il s'agit d'une sorte de "nouvelle" en BD. Traitement très ambitieux pour un premier album. Mais assez court pour rester gérable. BD étonnante qui donne envie de poursuivre la lecture. Le traitement de la folie et du désespoir est intéressant. La fin est à l'image de la BD : barj'. (;o) Je trouve cependant la fin un peu aisée mais bien faite avec le sang en ombre chinoise. Donc un premier album ambitieux, réussi, bien réfléchi. Un auteur qui se donne du mal pour ne pas faire du déjà vu. C'est bien. J'espère que l'inspiration sera là pour un autre album. Je pense que Laurent Colonnier peut aussi faire du plus léger tout en gardant une belle réflexion/construction. Qq pages supplémentaires (si c'est justifié) pour le prochain album seraient les bien venues. Je finirai pas le dessin qui est plutôt bon, maitrisé en tout cas. L'auteur est très à l'aise sur les plans larges souvent très réussis. Mais ce sont les couleurs façon "sérigraphie" bien nettes qui m'ont le plus marquées. A lire.