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Après du Tarantino dans le premier opus, voici que l'auteur nous plonge dans l'hitchcockien. Et c'est encore du bonheur.
Oui, parce que Talbot aime à nous patiner de références bougrement bien maitrisées durant toute la lecture. Et ce second tome en est bourré! Et ça pénètre l'histoire, la transforme, s'y imprègne et cela fait construire une lecture jouissive tant Talbot maitrise son affaire.
Hitchcock donc d'abord. Les scènes les plus fortes de la BD en sont de dignes héritières: montée crescendo de la tension, mise en place du drame jusqu'au feu d'artifice.
Et puis il y aussi du Conan Doyle beaucoup. Ou LeBrock pense comme Holmes. Mais il n'y a pas de fioriture dans l'explicatif chez le blaireau comme peut l'être les œuvres de Sherlock. c'est simple d'évidence, ça file droit dans la réflexion. Et c'est un régal en terme de rythme de lecture.
Mais contrairement au 1er tome, ici la course n'est pas une course poursuite. L'auteur prend toutefois (un peu) le temps à nous raconter l'univers et ses personnages. Et bon dieu que j'aime les dialogues qui sentent bon le victorien! Mention spéciale d'ailleurs au détective Ratzi qui a les meilleurs dialogues "So British" qui m'a été permis de lire depuis longtemps.
Et question dessin c'est impeccable. Même la couleur désormais me plait. Elle imprègne cette uchronie d'une pate qui fait sens: C'est un univers unique.
Alors, oui, aussitôt j'ai su qui était le vrai méchant de ce second tome et le final, très hitchcockien aussi, rebondit avec beaucoup trop de bonds pour y croire vraiment.
Peu importe, c'était trop bien cette nouvelle virée à Grandville.
Si les mots "Steam punk", "Uchronie Napoléonienne" et "Quentin Tarentino" vous font picoter l'échine, alors vous devez foncer à Grandville.
Parce que l'inspecteur LeBrock (Blaireau), il dépote. Le personnage est bougrement bien écrit comme l'ensemble des autres personnages. Certes sans finesse mais, chez Tarentino, on ne finaude pas. Et l'anthropomorphisme ajoute, avec talent, au brossage (de poils) des connectiques entre eux. Je rajouterai que les dialogues autant "So british" que "Parigot" donnent une verve supplémentaire.
Question scénar, il y a de la surprise. Certes, le fil général est bien connu mais la manière de nous y amener est surprenante. Il y a de vrais moments de tensions et d'émotions à la lecture. Le rythme est celui d'un film à la Tarentino, la violence aussi. Là encore, ça dépote. Et ça tient en haleine tout du long. Et l'auteur sait dessiné le mouvement.
Du côté uchronie, l'époque prise le fut tant de fois en BD mais pas la direction et, là encore, il peut y avoir des cases surprenantes (celle du quai de gare par exemple).
A chaque fois, on ressent que Bryan Talbot prend un chemin connu mais, à chaque fois, il nous surprend par les directions et les virages qu'il prend. Et les éditions Délirium permet à l'auteur de raconter ses inspirations et ses clins d'œil à la BD Franco-Belge comme à la peinture classique, planche par planche. Et ça c'est vraiment bien.
Reste la couleur. Mouais....On s'y habitue et ça donne une patine singulière...mais bon, on sent que c'est mécanique et pas humain. Bref, un mauvais choix à mon avis...
Mais qui ne plombe pas de trop une BD franchement jouissive.
Quelle découverte ! Il y beaucoup de dynamisme dans la narration, je ne me suis pas ennuyé une seule fois sur les 5 premiers tomes. Beaucoup d’action et de suspense avec des coupables révélés que dans les toutes dernières pages. Notre blaireau d’inspecteur et son rat d’adjoint forment une équipe hors pair.
Le dessin des personnages, du faciès de ces animaux-humains est superbe, mais aussi cette uchronie steampunk dans laquelle ils évoluent : Grandville. Grandville, c’est la capitale d’un empire où Napoléon a conquis toute l’Europe, et cela offre bien des possibilités à notre auteur pour captiver le lecteur.
J’ai aussi beaucoup apprécié toutes les références subtiles à d’autres œuvres. Il y en a pour tout le monde, mais heureusement qu’elles sont expliquées à la fin de chaque tome.
Grandville est une BD à lire et à relire.
Très déçu par cette BD, pourtant tout était présent pour me plaire :
des animaux anthropomorphes à la Blacksad, un policier anglais à la Sherlock Holmes, du steampunk à Paris avec des clins d'oeil à la BD franco-belge.
Mais voilà, le style et la couleur sont particuliers et pas mon genre. J'ai pensé que le scénario me permettrait d'aller au delà du trait mais hélas je suis incapable d'accrocher à ce détective qui est très fort physiquement, très résistant, très intelligent, très charismatique, très agile, très discret, ...
Bref un héros sans défaut. Sauf peut-être le fait qu'il torture et tue de sang-froid.
Côté ambiance, mon petit côté chauvin en prend un coup avec une France militariste, colonialiste, d'extrême-droite, qui complote pour manipuler la population.
Enfin, pour ce volume en particulier, je trouve le scénario inintéressant, un grand complot où comme d'habitude le héros ne découvre la vérité que parce que les grands méchants envoient des brutes contre lui. Avec en plus un final qui en fait beaucoup trop.
Les points positifs pour finir : j'ai beaucoup aimé la double page sur Milou et à la fin du livre, les commentaires de l'auteur sur ses références sont un gros plus.
Je ne connaissais pas cet auteur. C'est donc plutôt une bonne surprise que de découvrir une oeuvre aussi aboutie. On espère que cela ne sera qu'un commencement.
J'aime les uchronies lorsqu'elles reflètent ce qui aurait pu réellement arriver. Par ailleurs, j'apprécie beaucoup les histoires où les personnages sont des animaux à la manière de Blacksad. On a véritablement droit à des planches en couleur totalement sublimes.
Le scénario est parfaitement équilibré avec de belles scènes d'action. Il y a une reconstitution minutieuse du Paris de la belle époque avec ses merveilleux tableaux. Il est dommage que la couverture soit si terne et ne reflète en rien la qualité de l'oeuvre. Bonne trouvaille que les attentats terroristes avec une espèce de point zéro comme aux USA avec le World Trade Center. Il y a également beaucoup de clins d'oeil intéressants. Milou de Tintin va jouer par exemple un rôle dans ce thriller steampunk. On peut également croiser Bécassine...
Il y a de l'imagination, de l'innovation et beaucoup de qualités. C'est véritablement audacieux.
Un dessin moyen (encrage trop gras, décor trop grossiers), une colorisation informatique très scolaire à l'américaine (et pas vraiment dans le ton), pour une histoire somme toute plutôt banale.
On retiendra les transpositions d'évènements marquants de notre époque dans cet univers steampunk, mais cela ne reste au final ni folichon, ni vraiment intéressant.
Rien à redire concernant l'édition, qui est de très grande qualité, avec un feuillet de notes et de croquis conséquent en fin de volume. Le prix est justifié.
Il y a dans ce "Grandville" de nombreuses raisons de se réjouir, la première étant certainement de voir la Grande-Bretagne, pays rétif à la BD, devenir un nouveau vivier de créateurs et d'artistes. Bryan Talbot frappe très fort, avec un scénario ambitieux mêlant uchronie (ex-fan de SF, j'ai toujours personnellement un faible pour ce genre d'histoires...), tradition antropomorphique (Talbot fait donc référence au dessinateur français Grandville du début du XIXe siècle), univers steampunk assez "à la mode", références politiques directes au 11 septembre et à la politique de terreur des néo-conservateurs (on n'aime pas forcément ces théories conspirationnistes, mais bon...), etc. Deux faiblesses néanmoins empêchent cette première aventure de l'Inspecteur Le Brock de nous séduire complètement : un recours systématique à la violence, qui finit par lasser, malgré l'habileté des dessins, et un happy end tellement invraisemblable qu'il en devient grotesque. On appréciera par contre le dessin élégant, mais moins la mise en couleurs, assez laide avec des effets "Photoshop" malins mais artificiels. On concluera donc que, dans un registre un peu similaire, "Grandville" n'atteint pas la classe folle d'un "Blacksad"... A suivre quand même.
La couv est attirante le scénario certainement bon mais quand je l'ai ouvert.... horreur !! Des couleurs infâmes sur du papier glacé, quel dommage !!! Ca m'a totalement rebuté et je n'ai donc pas poursuivi ma lecture.
Je viens de le terminer, dévorer serait plus juste, c'est une excellente BD .Si ce n'est la colorisation qui est franchement à ch... l'ensemble est de très haute volée .C'est un savant mélange des genres : polar animalier, steampunk, uchronie, action... le tout extrèmement rythmé et jalonné de clins d'oeil ...Il est de plus enrichi d'une post-face riche et très instructive .D'ailleurs dans ce bonus, Talbot détaille la réalisation d'une planche .C'est vraiment là que l'on se rend compte du talent graphique du bonhomme et surtout que l'on regrette amèrement le choix de cette colorisation qui ne met pas en valeur le dessin ...
J'attends avec impatience la sortie du tome 2, annoncé par l'auteur en fin d'album, sur lequel je me précipiterai sans hésitation ! Si l'essai est transformé je pense même mettre cette série dans mon top 100 !