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Quand le Paris-Dakar portait bien son nom.
L’album est principalement centré sur la présence de Julie Wood et sa rencontre avec Steve.
Une Julie malmenée pendant la course par un adversaire qui va lui mettre, si l’on peut dire, des bâtons dans les roues.
Sympa cette petite escapade au Vietnam.
Steve est victime d’un attentat et doit absolument se cacher pour échapper à ses poursuivants.
Michel part bien entendu à sa rescousse mais aussi Julie Wood - toujours chouette de la retrouver dans la série - aidée par une jeune fille locale prénommée Jade.
Ce n’est pas l’album du siècle mais il se laisse lire, les dessins des différents modèles auto de cet opus sont très bons, belle panoplie de voitures.
Encore un chouette album qui sort des circuits. Direction le Rallye raid Dakar - Le Caire. Une course dans la brousse, le désert. Et bien entendu, des gens malintentionnés sur le parcours. Il rappelle un peu « Dans l’enfer du Safari ».
Lecture agréable, sans prise de tête.
6 histoires courtes, passant en revue différents sport moteur: F2, moto sur glace, motonautique,… un bon album reprenant divers récits édités à l’époque dans le journal tintin.
Bien sûr que non! Il ne faut pas le "à lire absolument" ! Car, si le dessin est redevenu superbe ( il y eut un passage à vide au studio Graton ou cela dessine à plusieurs désormais), si la narration des courses automobiles est toujours intense et rythmée, l'histoire des personnages, elle, est mal raconté, avec des décors à mauvais méchants de James Bond et avec des raccourcis.
Si vous deviez lire des chefs d'œuvres chez Michel Vaillant, il faut lire les (quasi) 13 premiers et quelques pépites dans les années 60/70. Après ça se gâte, c'est certain malgré quelques surprises assez géniales de 75 à 2000.
Sauf que pour moi, afficionados absolu (oui je sais, c'est n'importe quoi mais je n'ai aucune envie de ma soigner), que j'aime cet opus !
D'abord parce que c'est la 3ème fois que Steve trahit. de "La trahison de Steve Warson" à "Le retour de Steve Warson" mais aussi avec "De l'huile sur la piste" . Et ces moments de trahison apportent à la saga des failles humanistes ou le rapport humain défaille. Elle est construite autour de héros classiques et lorsque Steve , ce chien fou, déraille alors une certaine modernité s'installe dans les relations entre personnages.
Ensuite que j'adore Ruth. Sexuellement, je veux dire. J'y peux rien. C'est comme ça. Avec Kate de chez Cosey, Laureline chez Mézières et Felina chez Goetzinger et Ruth, j'ai toujours l'échine qui picote. Et, là, la savoir vilaine fifille.....ça me fait quelque chose.
Enfin parce que Steve, ce personnage que j'aime tant, le seul qui soit faillible, le seul qui se protège de la vie avec des murs de protection à dragouiller et à faire le con, là, il se livre à l'amour peut être de sa vie et, pour cela, a dieu vat sa promesse dans "Le secret de Steve Warson". Il est temps pour lui aussi de ne plus être une pièce rapporté chez Vaillant et de construire une famille. SA famille. Sauf que Steve, détruisant ces murs de protection, en sortira KO.
Et puis il y a la violence viscérale de l'homme rigide et froid et des paroles de Ruth à son endroit. Il y a la folie haineuse que moi, lecteur, je ressens à chaque fois sincèrement. Et il y a cette porte de chambre d'hôtel. Rien n'a été plus torride dans cette série que cette porte de chambre d'hôtel là.
Certes, les 13 premiers albums de la série sont, à mes yeux, comme des (quasi) petits chefs d'oeuvre. Certes, la qualité s'étiole au fur et à mesure, malgré, parfois, de belles pépites. Ce n'était pas grave. Je peux être tellement conciliant auprès de Jean Graton qui m'a tant fait vibrer auparavant.
Mais là non! Car c'est l'album que je ne relis pas, que je ne peux relire sans être énervé véritablement.
Mais que faites vous de Gabrielle et de Yves ? L'une est transparente, effacée, docile voir soumise et l'autre est capricieux, diva, méchant voir même sadique auprès de son amour de Gabrielle. Comment peut on prendre un tel contrepied à la trame de deux personnages secondaires qui parcourent pourtant l'ensemble de la saga! Qu'Yves est arrogant, imbu de lui même et bête de prétention crasse et que Gabrielle devient une pleureuse imbécile et humiliée !!!!!
Oui, la lecture énerve. Ce ne sont pas les personnages que j'aime à suivre. Pourquoi cette infidélité à vos propres personnages? Pour construire une nouvelle histoire prétexte aux courses de voitures ? Et ce final, qui se veut happy end, est d'une bêtise! Tout le monde est content sans que Gabrielle est son mot à dire ?
Jean Graton a une nouvelle fois changé sa manière de dessiner. Les cases sont plus grandes. Les voitures et la course prennent de grandes et belles planches. les personnages sont secondaires et on sent même qu'ils sont désormais plusieurs artistes pour rédiger l'oeuvre ( des visages dans certaines cases ne sont pas dessinés par Graton mais par un autre). Mais à force de rendre les personnages secondaires, il n'y a plus d'histoire et, pire, ils deviennent même l'ombre d'eux mêmes.
Il y avait eu des nanards en album dans cette saga. Toute l'arc narratif du Leader en fut un. C'était osé, fut tenté et complétement raté mais drôle au second degré.
Mais il n'y avait jamais eu de navet dans cette série à mes yeux. Voici le premier.
Donc "Les jeunes loups", ce sont les jeunes pilotes qui veulent en découdre avec les vieux de la vieillie de la F1. Ce sont les "Rois" du titre. Et ça aurait pu être sympa sauf que les fameux jeunes loups rentrent aussitôt dans le moule. Et il en reste plus qu'un. Et c'est forcément un méchant pas beau.
Enfin, c'est plus compliqué que ça.
Sur une longue (très longue) année de championnat (et tous ses circuits, absolument tous) , voici le méchant (Il se nomme Fabri) qui pilote une F1 d'une usine petite et privée contre tous les autres ( les jeunes loups et les rois) qui oint tous de sacrés voitures au top et des super usines! Et comme Jeannot a besoin d'un méchant qui tient la route, il en fait un sacré bon pilote qui mets à l'amende tous les pilotes chevronnés. Il est tout seul. Il gagne et...il est attachant malgré son tonton mafieux.
Jusqu'à la F1 en feu (belle planche inspirée pat l'accident réel de Lauda sauvé des flammes par Lunger et Merzario?) , Fabri disparait dans un claquement de doigt....
Bref une révolte des rois en carton pate.
Tout comme "Panique à Monaco", Jean choisit de nous raconter de manière documentée la formule Renault, formule 2, 3 de l'époque 70/80. Les voitures sont superbes et les courses trépidantes. Ce documentaire au travers des différents circuits de l'époque possède, comme toujours, une source de connaissance pour celles et ceux qui aiment l'histoire de course automobile depuis les années 50.
Mais, comme toujours, Jean raconte aussi une histoire prétexte dans ce documentaire. Alors la psyché des personnages est à couper au scalpel mais leurs progressions sont intéressantes. Alors, oui, le méchant dont le grand père est un (mauvais) mafieux est plus dans le ridicule qu'autre chose, mais, bon, le reste, même si ce n'est pas transcendant, est plutôt conventionnel sans être désagréable à lire.
Ce tome 47 est, en fait, le 30ème opus de la saga. Des problèmes juridiques avec son ancien patron et Jeannot a du patienter (beaucoup) avant de publier cette histoire. C'est le temps de "San Francisco Circus" et "Le prince blanc". Bon, c'est pas fameux, faut avouer. Faut dire aussi que ce sera de moins en moins fameux dans cette saga, à part quelques exceptions...
Ici Jeannot est dans le quasi documentaire. Et ça c'est bien. Le grand prix de Monaco dans les années 75 comme si vous y étiez. Avec des cases quasi photographiques et une organisation de la course quasi identique à la vrai course.
Bon après il n'y a que du prétexte (Des attentats, une rançon à demander, un méchant pas beau et bidon) et même que Michel n'apparait qu'à la fin pour faire des galipettes de héros qui attrape le méchant (Et on sait pas pourquoi il fait le héros qui fait des galipettes pour attraper le méchant à la fin).
Bref, ça n'a aucun enjeu, ni rythme et encore moins d'émotion mais le cadre est très bien documenté.
Entre la réalisation du "prince blanc" et de "panique à Monaco" (Oui, publié 10 ans plus tard mais dessiné durant cette période) ainsi que le divorce d'avec le journal Tintin, Jeannot a de quoi faire. Et à tant faire et se préoccuper, forcément la qualité disparait et les inspirations de scénario sortent de nulle part.
Ici ce sera la série des "Rues de San Francisco" (adoré par Graton) avec Karl Malden et Mickaël Douglas en Guest star d'ailleurs dans l'album, et le film "Bullit" avec Steve Mac Queen qui seront à l'influence.
Et c'est frais, rigolo avec de belles planches de San Francisco. Si le début raconte la course automobile puis le prétexte scénaristique (forcément poussive) pour ce qui va être le vrai enjeu de l'album : une course poursuite. Et elle est génial cette course poursuite avec les flics idiots, les rues en pente, les voitures (superbement dessinées) qui se crashent en bouillie.
Et puis il y a Roy et Payntor qui ne font pas de la figuration. Ce pro du karaté qui se prend une mandale ( hilarant !) et ce final qui n'a ni queue ni tête mais qui l'assume tellement que c'est foutraque de rigolade avec ce personnage haut en couleur qui permet l'Happy end.
Graton sait jouer avec le rythme et la pantalonnade. C'est sans prétention certes mais c'est une première dans la série : une course poursuite de quasi 30 pages avec de la bouffonnerie et de l'hilare ....ça le fait.
A l'orée du prince blanc, rien ne va plus pour Jeannot: Il désire quitter le journal de Tintin pour incompatibilité d'humeur avec Raymond Leblanc, le boss. S'ensuit des procès et autres simagrées qui dureront des années dont Graton sortira vainqueur mais fatigué avec, tout de même, des obligations à respecter.
Notre "Prince blanc" fait partie de ses obligations.
Conçu au départ comme une petite histoire petit format à publier dans un magasine sœurette du journal de Tintin, le voici catapulter dans un album. Si Graton a gagné le procès, Leblanc veut son dernier album de Michel. Il a les droits sur cette p'tite histoire? Il va en faire une grande....
Vous comprendrez donc pourquoi l'histoire se suffit sur un post-it? Qu'il y a un grand nombre de case qui ne sont pas supervisées par le maître et que ces mêmes cases sont moches et dénotent visuellement des autres cases? Et que la trame a été déjà vu avec "L'honneur du samouraï" et que, évidemment, c'est vraiment et carrément moins bien ?
Même Jean, désabusé de ces années 75 dans laquelle les hommes malhonnêtes peuvent être sujets d'idolâtrie , clôture son aventure avec cynisme.
Il n'est pas bon du tout ce prince blanc, pas bon du tout. Le final est un mille feuille de révélations verbeuses sans aucun intérêt. Même les planches de courses automobiles sont d'une grande pauvreté .
Il y a juste les passages d'Henry qui sont réjouissantes! Mais ça fait que 4 planches. C'est maigre.
Et dés que Steve devient le personnage principal de l'album, l'oeuvre se transforme en autre chose. Car, oui, les histoires de Michel se ressemblent toutes maintenant. Oui, le consensuel, le classique, les redites à l'infini vont être l'ADN de la série pour presque tous les prochains albums.
Mais, là, non. Il se passe quelque chose de diffèrent. C'est le phénomène Steve, l'anti héros mélangé au héros classique.
Steve cherche la construction d'un foyer, une histoire d'amour. Son désir véritable est d'avoir lui aussi ce que possède Michel : une famille.
Et Ruth est le graal de ce souhait. Car Ruth désire offrir tout ce que désire Steve pour prendre le chemin de la construction d'un foyer.
Steve est un héros classique: Une promesse est une promesse. Il préfère perdre tout plutôt que faillir à une parole donnée même si celle-ci est donné à un méchant pas beau.
A moins que...
Steve est surtout un anti-héros. Il sait détruire et se détruire dans ses excès. Il a les défauts de la vitesse à tout rompre, de la tête à queue et de la fuite. Il est de toutes les débauches, de toutes les outrances. Il est le fils de la guerre et, peut être, qu'il fuit justement ce rêve de la famille et de racines dans le prétexte de cette promesse donnée pour, à nouveau, se perdre dans le trop plein.
Et c'est bien la première fois que le Leader, ce wish du docteur No, me touche dans sa solitude et dans ce moment d'angoisse absolu. Et puis il y a Hawkins qui vivra l'enfer sur terre et Cramer qui, enfin, comprend qu'il n'est qu'un perdant éternel.
L'album raconte un enjeu majeur et offre de nombreuses lectures psychologiques sur des personnages qui, au fil des albums, n'étaient que trop lisses. Alors, certes, la narration prend des raccourcis et utilise des "deux ex machina" bien facile. Peu importe.
Car, dans cet univers d'hommes qui montrent leurs vrai natures peu louables (Steve compris), il y a une seule grand perdante. Elle se nomme Ruth.
Si le cycle du Leader se clôture par cet album (tant mieux, il était tout pourris), un autre commence et ses enjeux seront tout autres que du copié/collé 007.
Jeannot commence sincèrement à ne plus avoir d'idées nouvelles pour construire ses histoires.
Dans cet opus, on prend une histoire déjà raconter un bon nombre de fois dans la série pour la déplacer en Afrique, sur un rallye ancêtre du Paris Dakar.
On a quoi ? L'obligation de faire une course pour vendre des voitures sur le continent en question, un certain nombre de pilotes et un méchant pas beau (ici en carton pate vu qu'il sort d'une mini histoire de 8 planches) qui leurs met des bâtons dans les roues avec des actions méchantes et pas belles et un final ou le pot aux roses est découvert PAR les pilotes. Ces mêmes pilotes qui, d'ailleurs, gagnent la course ( et tout le monde en plus). Déjà une dizaines d'album avec la même trame., ça commence à faire beaucoup. Et (Spoiler) il y en aura beaucoup d'autres encore plus tard dans la série et beaucoup moins bien racontés, en plus.
Reste la forme. Les actions méchantes et pas belles sont bien troussés. ça dénote d'un peu de nouveauté. Et, sincèrement, s'il y a peu de suspens, on ressent quelques sensations. Le rythme de l'aventure est bien mené.
Reste les dessins. Oui les paysages sont beaux, la course mouvementée et, parfois, ça touche au franchement chouette quand nos héros doivent traverser un feu de brousse ou s'approche des montagnes enneigées.
Dommage que Betty et son cousin traverse l'album juste pour un Ester egg. Ils auraient pu être les comiques d'une histoire bien trop sérieuse.
D'abord, Jeannot recommence avec une superbe caméra embarquée dès les premières planches. Il l'avait déjà fait dans de précédents albums mais là elle est plus technique, plus pro. Tellement pro que Jeannot demande à Jacky Ickx jusqu'aux positionnements des aiguilles sur le tableau de bord à chaque virage, chaque trajectoires. Et c'est top. On y est.
Et après?
Rien de nouveau. Pour Gabrielle et Yves tout va bien. C'était juste un test de papa. Françoise est agaçante à être désagréable vis à vis de Jean Pierre. Elle est même pénible et dessert par son comportement agressif le propos initial de la femme inquiète pour son mari pilote. Et rien de neuf ici non plus.
Reste Steve. Peut être l'histoire la plus intéressante, peut être même le personnage le plus intéressant. Steve , depuis le début de la saga, cherche, malgré tout, l'apaisement et la construction de sa famille par le biais d'une histoire d'amour. Et malgré qu'il ait le comportement d'un fils de la guerre, il reste un idéaliste. Alors ce (nouvel) échec pèse. D'ailleurs c'est grâce à lui et son comportement exemplaire que Michel devient champion. Parce qu'il peut être un anti héros et héros tout à la fois que sa narration est la plus stimulante à suivre.
Et puis il y a Henri. Une planche, 3 répartis et il pose un propos qui a du mordant, du bonhomme et un vrai enjeu qui faits sens.
Mais à part ces moments plaisants, ce personnage qui raconte un destin malgré tout tragique et que Jean sait raconter merveilleusement les pilotes et le circuit de Monaco, la lecture, trop verbeuse, est aussi trop confortable et pépère. Je pourrais même dire ennuyeuse.
Le début de la fin?
On se moque de Jean Graton dans la presse? Jean Graton réagit par la pantalonnade...Je m'explique: Quelques critiques ont été émis autour de la famille vaillante et de son côté bourgeois avec une invisibilité totale de la lutte des classes (les bons patrons patriarches adorés par leurs ouvriers). Clairement la critique est à prendre en compte car elle est réelle. Perso, j'aime cette dynastie Vaillante par le biais de ce fantasme qui édulcore tout. Je sais aussi que je lis une oeuvre avec un parti-pris (Comme si 68 n'avait jamais existé, comme si les classes sociales n'existaient pas non plus) que j'assume totalement, dans mon plaisir de lecture, cette candeur tout en ayant, par ailleurs, une vrai connaissance des réalités de notre société.
Et Graton, dès la première case, répond à ces critiques par un parking....remplie de belles voitures luxueuses devant un château. Bref, il n'en a cure et il a raison. C'est son monde. Il fait ce qu'il veut. Après, il y a ce discours des représentant des ouvriers, durant 2 planches, qui, à mon sens, ne colle pas. Graton, enfonce le clou. A mon sens, il ne devrait pas.
Il n'empêche. Les 10 premières planches (les fiançailles) sont un pied de nez politique que Graton orchestre en tant que majordome avec tous ces personnages principaux et secondaires (dont beaucoup sont, soit des pilotes de courses, soit issues de la classe populaire) Et rappelle que sa série est avant tout humaine et raconte des histoires d'hommes et de femmes (Plus les hommes quand même).
Puis, Graton sait ce qu'il sait faire de mieux : raconter une histoire. Ou plutôt plusieurs histoires sur un thème qu'il aborde peu: l'amour et la relation de couple. Steve, Yves et Michel avec Ruth, Gabrielle et Françoise. Entre les opposés s'attirant, l'angoisse de la mort de l'être aimé et les interdits sociaux...Graton raconte bien, simplement mais efficacement.
Ce n'est pas transcendant mais le moment est agréable et la suite sera au prochain épisode.
On va mettre de côté tout de suite le déplaisant de côté: J'avoue ne pas comprendre pourquoi on teste une machine lunaire....sur terre. Ce n'est tout de même pas la même gravité pour les suspensions du carrosse et je ne comprends pas non plus pourquoi tant de distance entre Michel et les scientifiques. Ce n'est pas tout de même pour la communication ? Ils sont à quelques kilomètres alors que la lune est tout de même un peu plus loin... Alors oui à cause de ce début j'ai eu un peu mal à entrer en immersion.
Ok Jeannot doit trouver des idées et c'est pas facile de se renouveler....alors Michel sur la lune ! ça fait grandiose comme pub pour le journal Tintin!
Sauf que dès la disparition de notre champion apparaît le grand art ouvre les portes du génial. Jean Graton est un grand narrateur et le prouve une nouvelle fois! L'histoire, qui reprend les codes de " Le retour de Steve Warson" est tout simplement rebondissante, angoissante et superbement orchestrée! Mais comme "Le retour de Steve Warson" ou le final de "Route de nuit", Jean Graton construit une véritable ambiance visuelle qui sert et souligne la narration. Une ambiance de nuit et de fureur mais aussi d'aurore légère. Il travaille aussi sur les lieux et en fait des zones intenses. Comme le moment du bac qui est, en soit, une scène d'action et de d'angoisse sur le fil de l'eau grandiose (avec ce petit plus qui offre aux lecteurs une plus grande résonnance affective avec la présence de Boule.
Jean Graton transforme les reliefs de la Camargue pour en faire un acteur principal dans cette narration. Tour à tour lune et angoisse, levé de soleil du possible et course poursuite dans la pierre.
Du grand art
Jean a encore des fulgurances et la période des années 70 est également une belle période chez Vaillant. Moins extraordinaire que celle de 60 mais belle tout de même.
D'abord, le négatif....C'est verbeux, terriblement. Et les mots sont redondants avec les images, des mots boursouflés en plus. Autre chose : les couleurs. L'ocre et le coup de pinceau ce n'est pas beau. C'était à la mode à l'époque (comme tous les explicatifs verbeux d'ailleurs) et, déjà, à l'époque c'était pas beau.
Enfin, on sait, qu'à la fin, Michel, quand même, il va s'en sortir....
Parce que pour le reste, les choix sont pertinents. Nous sommes en 73. Les champions automobiles meurent par pacson de 12 sur les circuits. La jeunesse qui brûle dans les carcasses de voiture (et il y a 1 page sublime dans cet album) et Jean en parle (un peu)dans cet album. Mais il y a surtout le doute, l'échec, la mauvaise étoile d'un champion qui veut tout laisser tomber parce que tout est horreur, erreur et noirceur. Et on est dans sa tête à Michel, on ressent ce qu'il ressent. Graton est un merveilleux conteur de l'être humain, et , pour cet album, il raconte bien, si bien.
Elles sont rares les œuvres dans cette série qui raconte le doute et l'angoisse. Cet album est un album de l'intime obscure. Bien sûr, le final retourne idéalement dans le feel good ( Et le retour de Joseph! Enjoy !)...La série de Michel Vaillant est toujours publié dans le journal de Tintin....Mais peu importe car tant mieux...Car on ne veut qu'une chose durant toute l'histoire, après tout: Que Michel marque des points.
Voila la suite du nanard précédent.
Graton raconte une course automobile alors, forcément, il se débrouille mieux. Il avait déjà fait ça auparavant et pour le même type de course ( celle de l'extrême automobile) avec "5 filles dans la course" (En bien mieux!) et avec " La trahison de Steeve Warson" ( en mieux aussi). L'explicatif de la course est comme toujours trop verbeuse, les décors sont superbes, les voitures vrombissent d'écume, les rebondissements sont souvent convenus et parfois convenable dans le sens étonnant. Et Graton revient à la pauvreté et ça , ça fait froid dans le dos comme dans les " 5 filles dans la course".
Bon, après, l'histoire, elle, est déjà vu et revu dans la série. Le leader est toujours un méchant en carton pate, et pourquoi Hawkins et Cramer sont méchants? Parce queuuuuuuuu! Et , la Vaillante, que l'on découvre ( Graton nous fait à chaque le coup et à chaque fois elles sont superbes!) ressemble à une Commando ( une de mes préférées en Vaillante) avec une forme de suppositoire....Et là bof. Elle me semble trop grande, trop imposante pour une couse de ce type.
Mais il y a aussi un happy end qui, oui perso, m'a surpris. Comme le plaisir des Texas Rangers avec Roy. il y a surtout une vrai scène qui glace les sangs! Tellement réelle , tellement violente!
Bref on bon opus à la lecture confortable à qui aime la série sauf pour une scène, la plus violente de la série.
Graton fut invité (et choyé) au sein de l'usine Ford aux USA. Et il a désiré le raconter au sein d'une aventure de Michel Vaillant. Et ça c'est sympa. Il narre tous celles et ceux qu'il a rencontré. Des sommités de l'automobile de l'époque. Et ça c'est chouette, ce passage sympa comme une sorte d'immersion dans ces années-là.
Sauf que Jeannot, il croit que ça suffit pas ça pour un album. (Il a tord, le bougre, vu qu'il en a fait des albums superbes sans méchants). Alors, patatras, il débute avec une Bondieuserie à la Roger Moore avec, bien sur, repatatra, le Leader qui est le gros vilain en carton pate par excellence.
Et tout est boiteux, ridicule avec des twists carrément bidons. De toute façon à chaque fois que le Leader apparait, la série périclite aussitôt. Le début reprend les bases de la base secrète du docteur No. Avec, au milieu, une attaque au bazooka dans la dite base secrète que même, qu'ils oublient des médaillons made in Vaillante sur le parquet....et hop ! Tous les USA croit que c'est Michel sans connaitre chez qui ils ont fait la guerre....Incompréhensible non? et la fin est celle du méchant pas gentil qui permet de faire un cliffhanger pour l'album suivant (parce que c'est un diptyque le bousin)
Alors peut être que la suite sera meilleure, espérons...
Un jour, Jean Graton a regardé au travers de sa fenêtre et il a vu un père et ses deux fils affairaient autour d'une moto. Et la saga Michel Vaillant est née: un père et deux fils autour d'une marque automobile. Cet album est comme un hommage à l'inspiration première car ce sera le seul dont le thème central est la moto.
La moto et Joël Robert, pilote belge et multiples champions du monde de Moto cross. Une vrai pointure au palmarès incroyable et qui est mort en 2021. Et Jean le rend bougrement sympathique le garçon aux nerfs d'acier.
Et tout est bon dans l'album. L'humour d'abord car, et même si je l'ai lu 20 fois, je ris toujours autant. C'est fou. Entre le père et les fils ( Le " Merci papa" me fait pleurer de rire toujours autant) et, surtout, entre Joël et Steeve. Hilarant. Il y a la même amitié sincère, juste (et qu'on aimerait tant connaitre dans la vrai vie) que dans "Concerto pour pilotes". Jeannot est un orfèvre sur ce thème là. Même les méchants ne le sont pas vraiment. Elle est virile cette amitié certes, et même un petit peu misogyne parfois (L'album est de 71). Moi je l'adore ce genre de camaraderie dans mes lectures et mes films ( Ventura, Gabin et tout le toutim)
Et puis il y a les courses riches et mouvementées, l'histoire qui déambule sur les chapeaux de roues avec des moments de calmes bien dosés. Il y a les dessins impeccables. Et puis il y a Jean-Pierre Beltoise aussi, sacré gentleman et Joël, toujours ( quel superbe hommage!)
Dans la série de Michel Vaillant, les albums vont être de moins en moins bon. Il va y avoir encore quelques pépites par ci par là mais pas d'avantage.
"Rodéo sur 2 roues" prouvent malgré tout que Graton était un sacré narrateur de l'être humain. Celui des années 70 peut être. Mais ne boudons pas notre plaisir de la belle histoire simple de copains.
1968,
Jeannot publie et publie encore et, comme toujours, c'est un vrai stakhanoviste de la planche. Et pis il faut trouver des idées. C'est pas si simple. Ici, Jean trouve l'excuse d'une course de route pour faire des simagrées avec Steeve et des personnages plus rigolos que méchants? Non, pas du tout. La querelle entre Betty et Steeve est un prétexte fourretout (qui est franchement réussi et hilarant!). Et avoir "5 filles dans une course" est un faire valoir ( Elles n'ont aucunes prise sur l'histoire). Certes, l'auteur met en avant Nicole Sol. Elle fut une grande de la route et qu'elle entre dans le panthéon gratonnien des coureurs automobiles est parfait.
Non, non...le plaisir est ailleurs.
Car c'est la course qui est vraiment le personnage principal. Cette course démente qui traversait, de nuits et de jours, un Portugal des années 1960/70 pauvre (voire misérable) et arriéré. L'opus, un peu trop verbeux, raconte la course des routes, folle et débridée avec des voitures de courses qui sortent de notre histoire automobile avec grande nostalgie. Nous vivons la course, nous la subissons, nous sommes dans l'habitacle. Et c'est pour cela que ce tome est à lire absolument: Le lecteur est en immersion dans une course des années 70.
Alors, oui Betty, son cousin, Steeve nous donne à rire et à vibrer. Mais la course est quand même bien masculine et nos "filles" font plutôt de la figuration. Alors que la vaillante commando, elle, est magnifique tout du long de la course.
Ce livre a longtemps été ma BD préférée. Et je le relis encore avec gourmandise ! Parce que c'est le genre de récit qui participe à la "construction" d'un enfant en contant une aventure magnifique qui met en avant des valeurs positives et constructives
Plus que parfait... un vrai bonheur, il y a tout sur les Vaillantes et leurs histoires... Indispensable pour les fans de Michel Vaillant!
Il y a tout pour comprendre Michel Vaillant, ses amis, sa famille, ses voitures et les courses... Indispensable pour tous les fans !
D'abord les dessins. Vraiment incroyable! Jean Graton maitrise à la perfection le mouvement des voitures de courses! Ce grand prix de Monza est haletant visuellement. Graton travaille désormais sur le blanc pour accentuer le mouvement, les vrombissements et les F1 sont vraiment superbes. Le savoir faire est absolu, total. Jeannot est au sommet de sa maitrise graphique des courses de voitures. Et puis il y a l'autre course poursuite dans la ville de Milan et Jeannot, là encore, nous fait visiter la ville sur les chapeaux de roues avec superbe. Et puis il y a Monica qui est quand même canon (bien que je ne sois pas un grand fan de l'esthétique féminine dans le trait "gratonnien" , là je fais une exception.).
Et puis il y a le scénario. Car, avant de parler de l'intrigue principale, il y a l'aérodynamisme qui entre dans le monde des courses automobiles et expliquer par Jean-Pierre. Même que Michel et Steeve n'auront plus de casques au bol mais des intégraux! Ainsi ce 18ème opus fait basculer l'univers de Michel Vaillant vers le modernisme tout en faisant disparaitre l'autre qu'on a tant aimé dans les planches de Jeannot. C'est pas rien.
Et Pesquarolo, Beltoise et bien sur Jacky Ickx pointent leurs bouts du nez. Jacky deviendra un personnage principal de l'album ( et d'autres d'ailleurs). C'est une manière de remercier Ickx de lui avoir permis de vraiment découvrir pleinement ce monde d'huile et de piste. Ickx est le pilote belge le plus primé de tous les temps. Et pourtant il est éternel grâce à Jean Graton.
Reste la seconde trahison de Steeve Warson. Graton a voulu construire une histoire autour d'une amitié fortes autour de trois hommes qui est mis en difficulté? C'est pour moi plus que ça. C'est le premier vrai album ou le "fils de la guerre" montre qu'il est un Maverick, qu'il n'a pas de famille et qu'il est fragile en amour. La famille Vaillante n'est qu'une famille d'adoption et que lui aussi est en quête de sa famille. L'arc narratif des trahisons de Steeve Warson sont pour moi les plus intéressantes. Cette seconde trahison semble plutôt mièvre? Je la trouve moi d'un symbolisme majeur sur un personnage faire valoir qui n'est clairement pas que ça. Et qui est mon préféré depuis le début.
1968...Graton est toujours à deux albums par an. Ce fut "KM 357" ( génial!) puis il y a cet album…
Il faut en trouver des idées pour publier autant (à la demande de l'éditeur bien sûr). Et voila l'idée qu'à Jeannot pour l'opus: dessiner les stands des 24h de nuit. Parce ce que c'est beau, parce que l'ambiance est surréaliste, la nuit, sur le circuit des 24h. Et c'est vrai que les quelques planches qui narre l'envie de l'artiste sont sympa.
Et pis après?
C'est grand guignol. Le Leader ricane et gesticule bêtement sur le circuit, raconte sa vie à Michel durant des plombes, veut toujours être le maitre du monde mais, lui, par le prisme de la voiture et c'est une manière comme une autre de le faire....Y en a qui utilisent des bombes nucléaires et Le Leader, lui, a décidé que ce sera avec des berlines diesel).
Et pis? Et pis bien sûr ça foire. Et Michel ou Jacky vont peut être gagner la course. (J'aime bien d'ailleurs la fin de cet histoire).
Bref c'est tout pourri. Mais il faut dire que, dès qu'il y a le Leader dans les parages de Michel, c'est tout pourri.
Dans la suite de la série, il va y avoir de véritables pépites absolues de lecture après les 13 premiers absolument superbes.
"KM 357" fait clairement partie des albums majeurs de la saga. Car, Michel retourne en terre profonde. Celle, cette fois-ci, des années 70. La modernisation face à la ruralité. Le choc de la transformation des 30 glorieuses. Jeannot arrive à si bien décrire ce qui fut cette transformation plutôt violente. Certes, le final est un happy end. Et c'est bien ainsi. Car, absolument, tous les personnages secondaires sont tous attachants. Des vilains au gentils, ils sont tous humains, fait de failles comme de courage. Ils ont tous un but, un objectif voir même un destin. Quel qu'il soit.
Et puis il y a une histoire d'amour joli comme tout, un servant qui devient chevalier, des ouvriers bourrus qui sont des nounours. Et des paysans qui vivent l'enfer familial jusqu'à la libération de l'aïeul. Les tomes ou les personnages secondaires deviennent principaux et que Michel (et Steeve) s'effacent sont toujours de superbes opus.
Question dessin, la massivité des visages disparaissent à nouveau (ils reviendront), les paysages et les décors reprennent de l'importance dans l'arc narratif et les silhouettes des personnages s'expriment. Un dessin aux petits oignons.
Et il y a surtout la vaillante Gil. La plus belle de toutes.
Voici la même histoire raconté une énième fois. Le cirque infernal c'est le circuit de la peur, le 13 est au départ et suspens à Indianapolis avec moins de planches ( 46 au lieu de 62 planches). Il faut bien dire qu'il est compliqué de renouveler le propos quand il est souvent le même : Un pilote qui gagne des courses de voitures.
Est ce que c'est bon? Oui ça l'est. Car tout y est. Une famille vaillante soudée et tout plein de petites histoires drôlissimes et intimes (check!), une amitié virile sincère avec des valeurs de chevaliers (check!), des courses de voitures trépidantes, vrombissantes et mouvementés (check!) et la lecture jubilatoire d'une période qui n'est plus avec de superbes carrosses et des noms de courses encore mythique ( double check!).
Et les méchants? Ils sont là toujours mais moins caricaturaux et surtout moins vengeurs. Ils font attention, ils doutent, ils existent vraiment. La narration dramatique est d'ailleurs plus habile et bien moins exagéré dans les raisons et simpliste dans les émotions. C'est même agréable de lire une histoire sans prétexte narratif pour qu'il y ait une tension.
Voila une véritable histoire de courses avec de la casse, du bruit et des odeurs d'huile car le stock car se prête merveilleusement à la violence des tôles froissés. Une bonne histoire de course automobile à la Vaillante.
Après 13 œuvres cultes et parfois même chef d'œuvres, ça y est c'est le tête à queue, le virage dans le fossé, le coulage de bielle. Le 14ème opus est pas bon voire même ridicule à la limite du Nanard.
La faut à quoi?
Le passage de 62 à 48 pages pour être comme toutes les éditions de la maison? Oh que oui. Les multiples petites histoires sont réduites à rien. L'intrigue principale prend désormais toute la place et ne laisse que des miettes à l'ambiance général, aux décorums des personnages secondaires savoureux et leurs petites anecdotes drôles, touchantes. D'ailleurs, dans cet opus, Jean n'a jamais été aussi verbeux, fautes de planches supplémentaires certainement. Et tout ce verbiage est horrible de lenteur. Pas besoin de tout raconter, on avait déjà compris sans l'explicatif. Et il y a tellement d'actions en hors champ et dans les dialogues que cela devient une autre narration, celle du roman.
Le changement de style graphique? Oui et non. Certes Graton abuse du gros plan. Les visages sont d'avantage massifs et les décors simplifiés. La production de l'album doit se faire plus vite et cela se sent. De plus, ce nouveau style qui privilégie l'action plus que l'atmosphère, les couleurs et les choix de cadrages fait plus monolithique. Et c'est dommage. Jean Graton et sa femme ne sont plus seuls à la barre. Ils commencent à y avoir un studio derrière eux et cela se ressent dans cet album. Le groupe fait ses gammes ensemble et il va falloir un peu de temps pour qu'il y ait à nouveau harmonie.
Le Leader? Ooooooooh que oui !!!! Michel Vaillant n'est pas James Bond ! Il ne peut y avoir un méchant machiavélique et concessionnaire automobile tout à la fois!
Voyez plutôt: le maitre du monde, pas content, jette de colère son proto pour dépasser le mur du son sur la tronche à Steve puis fais exploser toutes ses bagnoles parce que Michel et Steve sont rentrés dans son garage! Alors qu'il veut être le maitre du monde avec justement ses tutures. Parce qu'il est chafouin, il pête tout ? Rien à fiche donc de ses plans de conquête, son projet de maitre du mondisme, et de tout son pognon qui part en fumée parce qu'il est juste pas content?
Garage qui est un lieu de construction des voitures totalement anonyme et sous la terre. Au nez et à la barbe de tout le monde dans le coin. Pas besoin d'acier, de personnels, de cheminée. Que dalle. Personne a vu quoi que ce soit bien sur. ça marche déjà pas des masses dans un James Bond alors c'est pire ici...
Oui c'est verbeux, nanardesques. Et on rajoute à cela le comportement des gonzesses et des Bad Guys en moto (Mais il a quoi Jean avec les cheveux trop longs????) et c'est clairement un navet.
On pourra l'éviter cet album et ne plus le lire ? Et ben non!!!! Parce que le Leader revient plein de fois encore. Et c'est d'ailleurs souvent tout pourri.
Le Leader: l''arc narratif chez Michel le plus déprimant et nanardesque de tous les arcs dans cette série. .
Si je devais classer les 10 meilleures œuvres de bande dessinées, "Route de nuit" serait à la première position et "Concerto pour pilotes" ne seraient pas loin du podium.
Je me souviens de ma première lecture de ce 13ème tome. J'étais ado. J'avais acheté cet opus dans un super marché et nous étions en vacances dans les hauteurs du lac d'Annecy. Au milieu d'une prairie fourmillant d'insectes (à l'époque, il y en avait) et avec la vue majestueuse de la Tournette et des autres plus petites montagnes que sont le Lanfonnet et Les dents de Lanfont, j'étais allongé tranquille, le livre en main. Et, malgré ce décor extraordinaire à la Heidi, j'étais, moi, au Mans, dans l'usine en feu et, forcément, avec tous les copains. C'était immersif au possible. J'étais dans le fuel, les crissements de pneus et les moteurs en furie. J'étais dans la nuit dans cette usine en feu avec cette ambiance à la Henri George Clouzot ( j'avais adoré le film avec Montand) mais sur la nationale 7 et l'ambiance magique des années 60. J'étais avec ses copains pilotes d'avion et de voiture qui se la jouent "Qui c'est qui va avoir peur en premier" et qui pour un repas gratis se font le défi des gentils gros bras.
Bon sang de bon sang que j'aime cet album à le lire et à le relire..
Il y a aussi, peut être, les 2 plus belles vaillantes de toute la saga: La "Le Mans" et la "Gil", nommée de la sorte en hommage à ce grand cascadeur qui fut le temps d'un album seulement un autre Michel Vaillant (mais un vrai de la vie réelle celui-là) et un copain aussi que Steve (vu qu'il avait disparu le Steve durant cette période). J'en ai eu des frissons à la lecture du défilé des Vaillantes avant le départ de la course.
Il y a aussi la course du Mans. Magnifiquement et mieux raconté que dans "Le 13 est au départ" vu qu'on la découvre sur le siège du passager dans la voiture de course.
Et puis il y a tout le reste: Le troquet sympa pour prendre le petit déjeuner, les ouvriers en béret qui sont aussi vaillant que les héros, les pochades entre copains, les tapes sur l'épaule et les haussements de menton. L'amitié dans toute sa splendeur rêvée.
Et puis il y a les couleurs, les mouvements, le dessin superbe de Graton. Un pur bonheur visuel.
Vroum, vroum...
Jeannot a construit l'album autour d'"une vraie histoire d'amitié forte entre lui et les pilotes (oui, les pilotes, c'est des vrais gens dans la vie). On peut pas faire plus beau cadeau à des poteaux que ce genre d'album là.
"Concerto pour pilotes" clôture avec maestria les albums en 64 pages de cette saga. La meilleure période de la série avec des albums, pour moi, chefs d'œuvre (Le pilote sans visage, Route de nuit, Le 8ème pilote, Le retour de Steve Warson et Concerto pour pilotes). Après ça se gâte...
Alors profitons encore et encore des trente glorieuses grâce à Jean Graton.
2 après le début de mon aventure "Bande-Dessinée", je trouve encore le moyen d'être ébloui. C'est en effet le cas ici, avec "Le Pilote sans Visage", par Jean Graton.
Quels magnifiques dessins ! Des couleurs chatoyantes réhaussent un trait maîtrisé, avec beaucoup de détails. Les plans et angles de vue sont toujours judicieux. Un régal. Et j'aime beaucoup les expressions des personnages ! Jean Graton dessine aussi bien les bolides que les visages...
Pour ma part, après avoir lu attentivement "Le Grand Défi", j'ai deviné très vite qui était ce pilote "sans visage". Et vous ? Cette aventure de MICHEL VAILLANT a surtout pour fonction de mettre plus en avant des personnages proches de Michel, tel son père, sa mère ou encore Joseph, son fidèle mécanicien. Et bien sur de nous faire découvrir de passionnants nouveaux circuits !
Tous les 3 albums, Jean l'a décidé, il fait quitter les circuits à son Michel. On a eu Marseille, Amsterdam. Voici Königsfeld. Il se trouve que le Jean adorait enfant les chevaliers teutons. Alors il construit une histoire en rapprochant au plus prés, un château allemand, d'un circuit mythique de course.
On saupoudre de légende, de vengeance (très) tenace dans les couloirs du château, au travers de ses passages secrets et de ses immense salles et on fait une histoire sympa, sans prétention et un peu capillotractée mais, qui, dans la droite lignée, de ces 13 premiers albums entre dans le panthéon proustien des madeleines.
Il y a plaisir à retrouver Dino Falconetti, Bill Rix et Karel Van Ham. Certes, ces pilotes imaginaires ne font que de la figuration mais, depuis le circuit de la peur, c'est toujours sympa de les revoir. Il y a aussi Mauro Bianchi, un vrai pilote lui, et puis Olaf qui possède une belle partition à jouer et qui, par contre, disparaitra par la suite de la chronique vaillante. Et ça c'est Vraiment dommage.
Il y a des planches qui donnent des ambiances nocturnes superbes, des couloirs secrets qui dégoulinent d'humidité. Et un final qui, ma foi, nous prend ,malgré sa structure classique, au dépourvue.
Certes, des premiers albums ( tous chef d'œuvres à mon goût) il est le plus boiteux, le plus pas-piqué-des-vers, et, même le plus foireux. Comment comprendre une telle vengeance, une telle préparation minutieuse pour une vengeance qui n'est pas bien méchante.
Reste toujours les valeurs de camaraderie, de fraternité, de courage et de loyauté que dressent l'auteur dans son œuvre. Reste une montée crescendo dans les émotions de la trame (jusqu'au final qui n'est pas un feu d'artifice final mais plutôt un pétard franchement sympa) avec notamment une Gabrielle, un tantinet hystérique tout de même, qui a failli tout trouver toute seule ( mais comme elle avait plus toute sa tête, hélas, elle a pas pu) et un dessin impeccable de vieilles pierres et avec, parfois même, un vari suspens avec plein d'éclair d'orage, de nocturne désertique et de peur dans les couloirs
Le plaisir de lire est toujours là, entier et sincère même si j'ai du me forcer à accepter la trame principale : une sombre histoire de vengeance antédiluvienne mais dont le but n'est pas si méchant. Le némésis de l'histoire est un gars paumé que l'on a juste envie de câliner. ça tombe bien. Gabrielle le fera très bien.
Voici une histoire qui permet de continuer à profiter de la fresque familiale. Sans prétention. En attendant les prochaines tueries de la série.
Encore du très bon!
Michel n'a pas obtenu le prix de champion du monde des conducteurs F1 (Album précédent)? Steve, qui lui l'est devenu, va lui offrir sur un plateau celui de champion des conducteurs aux états unis! Ils sont sympas les copains de notre Michel !
Riverside, Daytona et Indianapolis!
Graton a déjà construit une histoire de ce type et plusieurs fois déjà ( Le grand défi, Le circuit de la peur, la trahison de Steve Warson). Michel et Steve partent aux états unis et les méchants pas beaux de la Texas Drivers vont tout faire pour les saborder. Oui c'est tout du déjà vue. 3 fois.
Eh beh c'est pas grave parce que Graton nous propose une histoire qui a muri psychologiquement. Car Graton fait la part belle à ses méchants pas beaux. Et Hawkins, Payntor et Cramer deviendront des personnages récurrents aux destinées multiples.
D'abord le documentaire. En lisant cet album ( publié dans le journal tintin en 1965) en ces années 2023, on redécouvre ces circuits mythiques et ces courses trépidantes. Riverside est devenu depuis un parking. Cette course reste immortelle aussi grâce à cet album car Graton est minutieux dans la description, précis dans le dessin. Il travaillait uniquement sur photos, photos qui lui avait été envoyé par le patron himself de ce championnat ( Bill France junior, le bien nommé).
Ensuite les personnages. Graton fait la part belle aux méchants. C'est eux que l'on suit dans leurs plans pas gentils. On les accompagne dans les raisons de leurs turpitudes forcément pécuniaires ( l'argent c'est caca dans les valeurs judéo-chrétiennes du journal Tintin). On les piste dans leurs méchancetés d'enfants capricieux. Et Payntor a toujours été l'un de mes personnages préférés de la fresque vaillante.
Ensuite il y a encore les personnages. Michel, Steve, Jean Pierre, Eric, Henri. Ceux de toute cette famille dont Jean construit la fresque depuis le 1er album.
Et Il y a les personnages toujours car l'auteur nous parle des destins des personnages que l'on a aimé suivre les péripéties dans les albums précédents. Les pilotes du 8ème pilote, La serveuse du retour de Steve Warson. C'est rare qu'un artiste nous permette de nous raconter cela. Les destins sont forcément beaux? Oui, certes et c'est pas grave. On a toujours envie du meilleur pour les personnages qu'on a aimé.
Enfin il y a l'émotion. ça prend le temps, ça monte crescendo. Les petites histoires permettent cela. Entre la chute en vélo de l'album précédent dont le processus drolatiques continue à nous faire rire sous des directions différentes ( ce qui permet plus encore aux lecteurs de ressentir de faire partie de cette famille) et les affres des méchants pas beaux qui fait monter la tension jusqu'au final de "l'ombre Cramer", Graton maitrise encore une fois son déroulement. Car Jean Graton prend le temps de raconter toutes ses petites histoires qui font la trame principale.
Que du bon, je vous dis!
Certes l'histoire principale n'est pas piquée des hannetons. Voyez plutôt: un japonais, issu d'une famille de samouraïs, prend mal le fait qu'on lui donne pas une voiture vaillante, alors, le voila ti pas qu'il boude et veut se faire hara-kiri du volant s'il gagne pas le Michel. Avec cela, il y a un triangle amoureux qu'on comprend pas très bien. Le Michel, lui, il compose et ça le rend chagrin. Et, au final, le père vaillant pousse une gueulante sévère contre les deux gosses terribles. Et fin de l'histoire, on passe à autre chose car tout est bien qui finit bien.
Bon, faut avouer qu'il en faut des idées à Graton pour que son Michel soit publié dans le journal Tintin toutes les semaines. C'est un stakhanoviste le Jean a devoir toujours trouver la bonne idée. 64 pages et deux histoires, ça fait tout de même 128 planches en 1 an et demi (1963/1964)
Car tout de même le plaisir est ailleurs. C'est toutes les histoires secondaires qui donnent le sel de cette grande fresque familiale durant les 30 glorieuses. Graton la construit depuis le premier album. Et on s'attache à tous les personnages dans leurs petites anecdotes. Les premières planches d'ailleurs sont savoureuses. Les femmes aussi prennent une place dans les histoires secondaires non négligeable. Malgré le temps patriarcal des années 60, Graton les construit comme des personnages à part entière, qui ont, elles aussi, de la bravoure et du talent. Et puis quel plaisir de retrouver Joseph.
Ce 10ème album fait une belle part aux circuits de F1 de cette période. La précision quasi documentaire des dessins de Graton les rendent immortels. C'est un véritable plongeon dans l'histoire automobile et on côtoie (hélas trop rapidement) les grands noms de pilotes. Oui les dessins académiques de l'auteur sont vibrantes, pleins de mouvements et de virages, superbes, précises et vrombissantes.
Lire cet album, c'est continuer à lire une épopée familiale. Ou les personnages, tous sans exception, sont tous attachant, unique et, cerise sur le gâteau, sans véritables défauts. On n'entre pas dans les méandres de la psychologie freudienne avec Graton, certes. Mais on lit juste une feel good BD.
Et ça ça fait du bien.
1963.
Melville, Clouzot et tant d'autres mènent tambour battant le cinéma français dans le polar magnifique. Il y a dans le 7ème art de cette époque de vrais génies du policier noir, bien noir.
Graton utilise tous les cadrages, décors et ambiances de ces maîtres du roman visuel. Intelligent, Graton ne construit pas une histoire ou son héros serait détective ou policier mais bel et bien celui d''un pauvre gars en quête de son meilleur ami qui est dans la panade, qui ne comprend rien mais qui avance au fil des découvertes et du hasard. Tour à tour, passionné et triste, motivé et désabusé, violent et harassé, Michel Vaillant vit toutes les émotions entre fébrilité et désillusion.
Sous le prétexte d'une enquête pour le FBI qui nous sera expliqué en long et en large tout à la fin ( et qui n'a aucun intérêt) Voici notre héros dans un périple ou il n'est qu'un pantin, ou le déroulé se construit à son détriment, ou l'affaire est beaucoup trop grave pour ses petites épaules. Lui qui est si loin des circuits. Et les ressorts qui ne sont que trop rarement du fait du héros offrent une lecture jouissive, épidermique.
Ce sont les valeurs d'amitiés, de noblesse et de justice qui permettent un final heureux. Un Yves Douleac qui rejoint Michel par amitié malgré son interdiction à venir et qui sauve le héros, une serveuse qui s'accroche à son rêve de marin qui le sauverait qui permet à coffrer les méchants pas beaux, une fille et son père qui par justice sauvent de la noyade un inconnu. Tout fait corps dans l'univers de cette série.
Mais il y a autre chose qui donne à cet album un goût de chef d'œuvre: L'ambiance. Edgar P Jacobs avait offert une marque jaune dans un Londres de brumes et de nuit. Jean Graton est un orfèvre également dans une ville portuaire fait de boues, de nuits et de noirceurs. Et Graton use de ses cadrages avec maestria, abuse des lumières de la ville offrant la désillusion et la peur, et le temps de pluie et de boue qui petit à petit se clôturera dans un soleil matinal, juste au moment ou Steve et Michel se prennent dans les bras.
"Le retour de Steve Warson" est "La marque jaune" de Jean Graton. Et sincèrement l'un et l'autre se valent dans le chef d'œuvre absolue.
Que les choses soient claires, les 13 premiers albums de Michel Vaillant sont tous (quasiment) des chefs d'œuvre du 9ème art. C'est dit, on n'y revient pas. je ne suis pas objectif.
Et Jean Graton est un visionnaire. Car en 1962 ( date de publication dans le journal de tintin du 8ème pilote), il n'existe pas d'école de pilote chez les grandes marques automobiles. Certes, l'auteur utilise ce ressort scénaristique pour élaborer un huis clos sportif ou la comédie humaine tourne autour d'émotions simples mais riches pour la structure.
En 1962, nous sommes également en pleine guerre froide et Jean Graton, amoureux de la fraternité entre les peuples, construit sa trame principale autour d'un duo de pilotes dont l'un est russe et l'autre américain. Et l'auteur choisit de privilégier le russe. Le choix aussi se tourne sur le rapport social entre un marseillais à la condition modeste et le reste du groupe gravitant dans l'aristocratie et l'industrie.
Comme toujours Graton, construit sa narration avec, en toile de fond, la course automobile. Ici, il parle de courses "ville/villes" (courses interdites depuis un certain temps déjà). Et c'est avec bonheur que l'on redécouvre l'ambiance du Liège Sofia Liège, course mythique.
Sous des aspects naïfs, Graton propose une histoire plus complexe qu'il n'y parait. Et même si les valeurs (de l'époque) du sport et humaines sont les thématiques maitres de l'opus, il y a sous jacent une narration sur l'incompréhension des uns aux autres par le prisme sociale et politique. J'aime beaucoup le personnage d'Yves Douléac dans cette histoire qui offre, par son parcours, une vrai leçon de vie aux lecteurs.
Oui, c'est trop verbeux mais c'est l'époque qui voulait cela et oui c'est foisonnant de bon sentiments, de classicisme dans les hautes valeurs humaines. Nous sommes en 1962. Une période ou l'on va à la messe de minuit, ou les échanges se font à la poignée de main. Et alors? On peut construire une belle histoire avec de beaux sentiments. Et puis il y a ces moments de plaisir à lire les anecdotes d'une famille autour de la table. Ce n'est pas du remplissage. Ce sont des brèves de vie drôles et intimes réjouissantes.
Et le dessin de Graton, comme les couleurs de sa compagne, sont toujours un vrai bonheur de lecture avec des décors superbes, des physionomies qui racontent parfaitement l'émotion et, évidemment, des courses automobiles incroyables de mouvements et de vacarmes.
Je suis toujours subjugué par le Jean Graton de l'époque qui construira chaque années et durant 13 ans des histoires de 62 planches d'une telle qualité graphique mais aussi scénaristiques dans la condition humaine des 30 glorieuses. C'est toujours juste.
Enfin, l'ouvrage prépare, en de nombreuses planches, le retour de Steve. Et j'aime moi les hors champs qui permettent de nous situer sur le futur.
Chapeau bas l'artiste
A l'époque insouciante des années 60, la bande dessinée avait fort mauvaise presse pour les psychologues pour enfants et autres trublions des valeurs familiales. trop violent, trop peu littéraire et trop indiscipliné, les "petits mickeys" comme aimait nommé Goscinny par réactions aux mauvaises critiques, ces planches à dessin de distraction qui deviendront le 9ème art avaient fort à faire pour obtenir l'agrément des adultes bien pensant.
C'est pourquoi, le journal de Tintin aimait à faire du documentaire intelligent et verbeux. Les casse cou en est un digne représentant. Et c'est avec la rencontre de Gil Delamare que Graton trouvera son chemin à faire du docu BD.
Gil Delamare était LE cascadeur du cinéma français. Il mourra quelques années plus tard la parution de cet album dans les pages du journal d'Hergé dans une cascade pour un film avec Jean Maris ou son obsession du perfectionnisme le condamnera.
Dans cet album, Gil Delamare est un personnage aussi important que Michel vaillant. Il en est même un double du champion dans la vrai vie tant il est dépeint avec les mêmes valeurs humaines. Steve Warson , absent de l'album, n'est même pas mentionné ( ni ellipse, ni introspection). C'est dire combien cette amitié entre Vaillant et Delamare est importante aux yeux de Graton.
Certes, l'album est parfois trop verbeux. A vouloir être un documentaire précis sur la cascade au cinéma ralentit le rythme d'une histoire hybride. Certes l'historiette policière n'est qu'un prétexte à construire un peu de suspense et de rythme. Sans elle, il n'y aurait guère d'intérêt pour un lecteur des années 2000.
Il n'empêche et comme toujours les dessins sont superbes. La vaillante "Grand prix" est certainement l'une des plus belles vaillantes dessinée par Graton. Et les multiples histoires autour de l'intrigue principale font toujours mouches de drôleries humaines ou de constructions simples mais magiques des personnages secondaires. Ici on prend le temps de construire des cases pour, juste, dire ce que choisissent les personnages comme menu au restaurant. Et ce temps qui prends le temps est agréable et apaisante. Ici, on prend le temps de faire des cases pour raconter les émotions des personnages. Et ça aussi ça fait du bien.
Cet album est un triple documentaire en définitive. Sur la cascade au cinéma bien sur mais aussi sur les coulisses du cinéma des années 60. C'est surtout un documentaire sur la société des années 60 en France. Car à prendre tant de temps comme le fait l'auteur, il nous permet, comme dans ces 13 premiers albums, de prendre une machine à remonter le temps et, par la lecture, d'y passer du temps comme si on y était.
Et c'est aussi cela le plus magique de cet album curieux, atypique et si sincère dans son humanité et ses valeurs nobles.
Que les choses soient claires, les 13 premiers albums de la série sauront toujours indispensables à mes yeux.
Le temps de lecture en 64 pages ou la tension monte toujours crescendo ? Graton sait faire.
Prendre le temps aussi pour raconter tout plein de petites histoires savoureuses, rieuses dans la grande histoire charpentant ainsi une structure narrative dense par la personnalité des personnages et les situations multiples qui racontent si bien les vies que l'ont suit par la lecture ? Graton sait carrément trop bien le faire.
Raconter la course automobile en ravivant des courses cultes et des lignes de voitures magnifiques? Graton est carrément là un génie.
Raconter les vrais coureurs automobiles, les rendre attachant? Graton débute ici en mettant en lumière les frères Bianchi qui sont devenus un peu éternel grâce à la série.
Des dessins splendides et des couleurs magnifiques? Graton et sa femme savent faire. D'ailleurs c'est la meilleure période à mes yeux pour Jean Graton en tant que dessinateur. Car ici les personnages sont aussi importants que les décors.
1ère trahison de Steve Warson ( et il y en aura bien d'autres), l'histoire certes raconte toujours un peu la même trame que le 1er tome, 3ème et 5ème tome. Certes, la conclusion n'est que du verbiage, certes cet album est moins réussi que les précédents dans son histoire principale. Mais Jean Graton publie quasiment 3 albums de 64 pages tous les 2 ans durant ces années là. Il est un stakhanoviste absolu du 9ème art. Alors, ce n'est pas si grave que ça.
Car les années 60 sont là, l'histoire est intense et la culture de la course automobile devenue éternelle.
Voici un classique du 9ème art franco-belge et un chef d'œuvre.
C'est aussi le 1er album ou Jean Graton entame l'immortalité de Michel Vaillant. Car c'est la 1ère fois que Michel va concourir avec des véritables champions automobiles: Mauro et Lucien Bianchi et René Bonnet notamment. Et, parce qu'ils entrent dans un album de Michel Vaillant, eux aussi deviennent immortels. Et puis Mauro et Lucien sont des personnages secondaires à part entières et pas seulement de simples apparitions.
C'est également le premier album ou l'album est d'une précision presque documentaire sur une course automobile aussi prestigieuse que les 24 heures du Mans. L'immersion du lecteur y est totale. On est dans les coulisses, les petites histoires. Nous sommes des témoins privilégiés tant Jean Graton, dans sa narration, nous accompagne partout par la main et nous présente à tout le monde.
Les dessins sont justes magnifiques. Jean Graton est un orfèvre. Mouvement, décors, personnages, émotions et évidemment bolides....Jean Graton est un artiste absolument complet. Et sa femme, Francine, l'est tout autant aux couleurs et aux pinceaux.
L'histoire, elle, est comme toujours multiple. Avec une trame principale sur la base d'une vengeance personnelle ( ce qui n'est pas d'une grande pertinence cette fois-ci contrairement au précédents albums), il y a une multitude de petites histoires succulentes et drolatiques.
Et c'est ça la force des premiers albums de Michel Vaillant qui sont tous des chefs d'œuvres à mes yeux. L'intensité des détails et des émotions. La psychologie des personnages qui, même si elles sont datées aux années 60, reste très bien écrit et ressenti par le lecteur. Et la montée crescendo des émotions liées à toutes ses histoires en totale harmonie les unes aux autres.
"Le 13 est au départ" , dés sa publication en édition relié, fut aussitôt un best seller de l'édition française 1963. Normal, c'est l'un des plus beaux albums de la série...et de la BD tout court.
Si j'ai 600 BD à la maison, c'est à cause de "Route de nuit". Si j'aime tant qu'on me raconte de belles histoires en dessins et en mots, c'est aussi à cause de "Route de nuit". Si la BD est une passion dévorante, c'est toujours à cause de "Route de nuit".
L'album était dans la bibliothèque familiale et je l'ai lu 20 fois, 100 fois peut être. Grosbras, Boule, Jules, Marcetto, Régis, Benjamin et, bien sûr, Yves ont accompagné mon enfance à dévorer les histoires. Et mes décors d'enfance étaient Pelissanne, la nuit provençale, l'intérieur des camions et évidemment la national 7.
Car tout est absolument parfait dans cette aventure de Michel Vaillant ou Michel n'est quasiment qu'un personnage secondaire (Il n'est même pas présent dans la conclusion finale).
1er album ou l'action ne situe pas sur un circuit (juste un petit passage sympa à Monaco ou l'on parle de Maurice Trintignant, le papa de Jean Luc) , il raconte le quotidien des chauffeurs routiers des années 60 saupoudré d'une trame policière. Et c'est quasiment documentaire. Des planches entières racontent comment on conduit ces engins, d'autres racontent les relais routiers, la cohésion, le sens de la loyauté et de la fraternité.
On comprend que Jean Graton aime cet univers autant que celui des circuits de l'époque. les valeurs humaines sont les mêmes. Car à l'époque des Fangio et des Moss, la F1 n'était que cela: courtoise, fraternité, loyauté. Un champion pouvait laisser gagner une course un autre champion car il considérait qu'il le méritait d'avantage. C'était l'époque des gentlemen pilotes avant que l'argent détruise tout. Chez la fratrie des routiers, c'est la même chose. Et si les classes sociales sont aux antipodes. Les valeurs sont identiques.
Mais Jean Graton construit aussi une atmosphère de nuit autour d'une émission radio. Ces dessins sont somptueux de détails et d'ambiance. Il utilise à la perfection les couleurs qui lui sont possibles. Car ces aventures sont d'abord publié dans un journal et il est dans l'obligation d'utiliser un quadrichromie standard.
Les personnages, des principaux aux secondaires, sont tous d'une précision psychologique intense grâce à une multiplicité de petites histoires qui harmonisent merveilleusement la trame principale.
Il y a l'amitié entre Michel et Steve qui devient fraternel au travers de cette aventure qui lient les hommes les uns aux autres. Il y a la paternité de Jules pour Grosbras et puis pour Yves, de benjamin pour ce gavroche. Il y a la famille Vaillant, toujours. Et il y a le Marseille des années 60 et La nationale 7.
Et puis il y a la poursuite finale dans la nuit, la quête du fantôme blanc au travers d'une émission radio et d'un esprit de corps. Cette recherche monte crescendo jusqu'au dénouement. Graton gère comme toujours parfaitement cette montée émotionnelle.
Tout y est parfait, unique, absolument maitrisé avec des envolées sur la fraternité et les valeurs humaines. Et il y a l'enquête ou je mets quiconque au défi de trouver "le méchant" tout lecteur avant sa découverte par les protagonistes.
Et ça sent bon les années 60, Gilles Grangier réalisant "Gas-Oil" avec notre Jean Gabin national et toujours toujours la nationale 7.
Oserai-je dire que cet album est LE monument du 9ème art ? Oui, j'ose. Mais, vous l'aurez compris, je ne suis guère objectif puisque "Route de nuit" est l'un des piliers de mon enfance.
Clairement les 13 premiers albums de cette série sont pour moi presque tous des classiques du 9ème art. Les trames étant à cette époque construit sur 64 pages, un auteur qui a un talent de conteur ne peut que nous offrir que du bonheur s'il sait harmoniser les petites histoires dans la grande, celle qui est l'ossature de tout l'album.
Et Jean graton fut un orfèvre dans la narration.
Au delà d'un dessin vif, alerte, au pastel simple mais magnifique, au mouvement parfait et au cadrage classique mais pertinent, l'auteur nous régale dans une histoire sans temps mort, auréolée d'une multitude d'autres qui sont comme des témoins d'une époque qui n'est plus. Les gosses ( symbolisant les lecteurs du journal Tintin) qui visitent l'usine comme la baronne à la station essence sont des petits moments joyeux qui donnent le sourire dans une période heureuse ( ou fantasmée comme heureuse).
Et puis il y a la course automobile ou les européens combattent les américains qui combattent les russes. Sur les circuits, point de guerre froide mais une fraternité de pilote qui s'épaulent et se soutiennent. Jean Graton ne transmet pas une opinion politique pro ou contre le capital. Il met à l'honneur seulement les valeurs humaines de l'amitié et de l'honneur.
Il construit aussi une trame qui monte crescendo dans l'angoisse et la peur, autour d'attentat commis dans l'équipe européenne. Et ce crescendo est parfait car, là encore, Graton construit des petites histoires dans l'histoire absolument au diapason de son propos.
"Le circuit de la peur" est une œuvre d'un autre temps certes. C'est un aussi un magnifique témoin de ce temps-là avec de superbes dessins et une histoire simple mais aux émotions parfaitement maitrisées.
Voila une petite pépite du 9ème art, un petit chef d'œuvre qui ne le dit pas, une superbe madeleine de Proust. "Le pilote sans visage" est peut être l'un des albums les plus réussis de la série et peut être même de toute la BD francophone.
Construire à la perfection une enquête dans le monde de la F1 des années 50 avec une multitude de petites histoires qui racontent la famille, l'aventure industrielle d'un constructeur dans une bonne humeur qui narre aussi les trente glorieuses et son insouciance d'un futur forcément sans nuages, vaut dans l'orfèvrerie. Et les dessins sont précis, vivant, joyeux !
Cet aventure a été publié dans le journal Tintin durant 6 mois toutes les semaines et les jeunes lecteurs de l'époque ont été absolument happés à vouloir découvrir l'identité de ce pilote sans visage. Les ventes de l'hebdomadaire ont d'ailleurs explosé à l'époque! Et il fallait être sacrément malin pour le découvrir.
L'identité du pilote sans visage que l'on découvre à la fin de l'album est en totale harmonie de l'album qui parle aussi de famille, sacrifice pour le bien être commun et tout cela dans une bonne humeur car, à cette époque, les lendemains chantent. les petites histoires drôles le sont vraiment et on rit facilement à ses pérégrinations familiales du rôti de veau à cheveux trop longs.
Et puis il y a l'apparition de courses automobiles moins fantasmées et plus réalistes, l'apparition de vrais champions. Tout cela deviendra la force de la série dans quelques albums. Car, dans dans cette histoire, le plaisir de lire réside autant dans l'enquête que dans la chronique d'une famille bourgeoise de 1960 aux valeurs simples mais sacrés, le tout baigné par ces années glorieuses ou le temps est au beau, l'avenir radieux et la planète en pleine forme.
Dans la bibliothèque familiale, il y avait quelques albums disparates de la série Michel Vaillant entre les Astérix et les Gaston Lagaffe. J'ai lu et relu et relu encore ces 6 albums. Mais je lisais aussi leurs quatrièmes de couverture ou étaient indiquées les albums déjà parus sur la vingtaine déjà publiée et je rêvais de posséder le tout premier: "Le Grand défi".
Mon premier album acheté lors de mon adolescence fut "Le grand défi". Depuis 600 autres BD ont constituées ma collection personnelle. C'est dire le rapport affectif que je porte à ce premier épisode.
Les décors sont minimalistes. Les personnages encore gauche dans leurs ébauches picturales et les pastels indiquent une réflexion balbutiante sur la nécessité de belles couleurs pour raconter une belle histoire. Par contre les lignes des automobiles déjà sont belles et leurs mouvements sur circuit sont maitrisés. C'est dire combien Jean Graton se passionne déjà sur la course automobile en elle même. Le scénario y est simple voire simpliste: Deux champions automobiles vont s'affronter autour du monde.
Alors quoi? Ou est le plaisir de lire ?
Elle réside dans la bible des personnages qui charpenteront la série: La famille vaillante, la marque vaillante, le némésis du héros qui deviendra son meilleur ami et même tous les personnages secondaires.
Elle réside surtout sur la vision du journal Tintin des années 60. Il n'y a pas de lutte des classes. Ici les patrons Vaillant aiment leurs ouvriers et les ouvriers Vaillant aiment leurs patrons. Ici les valeurs humaines de fidélité, de travail, de loyauté et de respect sont les maitres mots de toutes les vies de tous les personnages. Ici, les trente glorieuses sont sublimés par des morales patriarcales. Ici pas de traumatismes, ni d'écorchures de l'âme. Tout est bienveillant. Et les méchants n'ont que des considérations d'argent ( et c'est caca, l'argent alors que la famille vaillant en est pétées. Oui, il y a aussi un rapport judéo chrétien). Et Steve Warson retourne dans le bon droit par la notion travail.
Le grand défi raconte la fin des années 50 au travers de la morale que l'on prodigue aux enfants qui lisent le magasine TIntin. mais de toutes les séries de l'époque, c'est peut être la seule qui se rapproche le plus de ces années-là. C'est donc le témoin d'une génération.
Et sa lecture est optimiste, agréable, sans méchanceté aucune. Le Grand défi est une œuvre de jeunesse encore immature. Mais très vite, Jean Graton va ancrer son savoir. Les 13 albums qui vont suivre sont à mes yeux des petits chefs d'œuvres de la série et même de l'époque. Car, oui, à cette époque les grands auteurs et les grandes séries du 9ème art français sont tous en train d'éclore.
Jean Graton a créé un genre, celui de la BD d'aventure automobile, comme Charlier a créé celui de l'aventure aéronautique.
Je lis et je relis régulièrement cette série, parce que les 25 premiers tomes sont des bijoux. Et tout est là, déjà, dans ce tome 1, les intrigues, la famille, les personnages charismatiques, les ambiances automobiles, la peur, l'humanité.
Graton a fait ses classes dans des mini-récits, et quand il fut prêt, il pu lancer son grand oeuvre. Michel Vaillant est un héros, un vrai, un pur et un dur, ses amitiés sont sincères et durables, ses amours aussi.
Embarquez dans une oeuvre singulière, riche, et qui bénéficie d'une "saison 2", une reprise par des auteurs respectueux de l'oeuvre et qui, en même temps, osent "tuer le père" pour mieux nous accrocher.
Un véritable indispensable de la BD de l'age d'or, et de la BD tout court, en fait.
Un nouveau venu prend la place d'Yves Douléac aux 24 Heures du Mans, aux côtés de Steve et Michel. Dylan Montusset n'est pas sans rappeler le jeune pilote Alfredo Fabri dans les albums "Les jeunes loups" et "La révolte des rois", en moins caricatural. Son père, par contre, qui cherche à profiter du talent de son fils pour se renflouer, vient rejoindre le tonton d'Alfredo dans une longue liste de personnages sans nuances.
On passera sur une autre victoire miraculeuse, remportée malgré des circonstances défavorables, car c'est devenu un ingrédient de base dans la recette des exploits de Michel Vaillant. L'album s'attaque au travail forcé des enfants, ce qu'on ne peut guère lui reprocher. L'entreprise familiale s'étant rendue complice à son insu de pareille exploitation en Turquie, le vaillant pilote va évidemment corriger la situation avant de même songer à gagner l'épreuve. L'auteur fait toutefois preuve d'une certaine complaisance envers les autorités turques, en leur laissant le soin de régler le problème, qui ne concerne pas uniquement les fabricants de voitures. Le bilan de la Turquie en matière de droits de la personne, même avant l'arrivée du président Erdogan, n'a pourtant jamais été reluisant. Naïveté ou aveuglement volontaire à l'égard d'un pays qui a au moins le bon goût de présenter des compétitions automobiles?
N'importe quoi! Décidément, Philippe Graton n'est pas plus doué que son père pour apporter des nuances. Il fait remporter un Grand Prix à un Michel Vaillant pourtant parti de la ligne des puits pour ne pas avoir pris part aux derniers essais. La veille de la course, le pilote passe une nuit blanche, se fait assommer et échappe à la noyade grâce à son ami Steve, dans le rôle tenu par Yves Douléac dans "Le retour de Steve Warson". Même un grand pilote comme Michael Schumacher passe pour un minable à côté de lui. En prime, Michel Vaillant, pourtant grand pollueur, devient un bienfaiteur de l'humanité. Quelle histoire ridicule!
Il me semble posséder encore une autre édition...
Dépôt legal 01/1993
ISBN 2-205-01152-9
CV comme celle de 1992
Autant j'ai aimé l'adaptation en film bien que moyenne, autant je fuis cette bd au graphisme digne de la vieille école. Je n'arrive pas à comprendre la quantité extraordinaire de tomes car les histoires sont purement répétitives. Peut-être est-ce seulement pour justifier l'étalage dans les rayons de supermarché. A ranger sur l'étagère de votre grand-père !