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Impossible d'aller au bout. C'est en lisant la chronique que j'ai saisi l'histoire... Je n'ai pas compris la relation père-fils. Ni vraiment le réel du cauchemar. Le personnage principal a toujours une expression enjouée bizarre. Pas assez clair pour moi dans l'émotion suggérée.
Et pourtant, j'aime beaucoup le travail de Manu Larcenet. Même ses premiers titres. Mais celui-ci n'a pas fonctionné pour moi. Tant pis...
Pour moi, « ex abrupto » reste une des oeuvres les plus personnelles (avec Presque, toujours chez le même éditeur) et les plus abouties de Manu Larcenet.
Les principaux thèmes abordés par Larcenet dans ses bd sont présents dans ce livre : la création, la maladie, la mort, l’angoisse, le regard des autres...
Une bande dessinée muette (mais est-ce encore une bd ?) comportant deux cases par page, découpée en plusieurs chapitres assez courts.
Si le début est assez bucolique voire enjoué, l’histoire vire rapidement vers le tragique à travers la maladie du père du héros, le petit cochon. C’est noir, très noir mais c’est beau.
J’ai même trouvé une similitude avec Chaplin dans le final (le héros habillé comme un clochard quittant sa maison ou ce qu’il en reste).
On peut s’attarder sur chaque page pour admirer ce dessin torturé, ce dessin d’un véritable écorché vif.
Si la première lecture nous laisse assez dubitative, c’est un livre que j’ai surtout aimé relire et dont on tourne les pages avec plaisir. Je ne conseille évidement pas ce livre aux habitués de la bd franco-belge labellisée 48CC par JC Menu, même les amateurs du Larcenet de Le combat ordinaire ou de Le retour à la terre risquent d’être désorientés.
Par contre, les adeptes de "Presque" ou encore de "Dallas Cowboy "ne peuvent passer à côté d’un tel chef d’oeuvre.
Un choc graphique, une mise en abîme scénaristique, un bel objet éditorial, donc un album incontournable.