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Mon avis rejoindra les critiques déjà formulées sur ce récit : le traitement des personnages est très simpliste et, graphiquement, les personnages masculins sont trop ressemblants. C’est dommage, car je trouve intéressant, par exemple, le fait que si Ellen refuse d’adhérer aux Jeunes filles hitlériennes, ce n’est pas par une profond conviction antinazie, mais juste parce que ça ne la motive pas plus que ça de passer son temps à s’entraîner à la parade… Dans le même ordre d’idée, j’aime bien le fait qu’elle ait tendance à continuer de vivre sa vie en reléguant dans un coin de son esprit la gravité des événements historiques en cours, et qu’à la fois elle s’interroge par moments sur la lâcheté de cette attitude. Mais bon, ça ne suffit pas… Une caractéristique qui m’a particulièrement frappé, c’est la rapidité de chaque dialogue : deux ou trois répliques qui décrivent chacune un sentiment assez simple, et pouf, on passe à la scène suivante. Bref, c’est un peu léger pour un sujet aussi complexe.
Voilà un one shot assez sympa en pleine seconde guerre mondiale. Bien qu'au final l'histoire reste un peu légère surtout vis à vis du sujet traité ça reste agréable à lire.
Keiko Ichiguchi connaît bien l’Europe – elle vit en Italie depuis 10 ans – et s’attaque ici à un récit sur fond de deuxième guerre mondiale. Elle pousse même le défi plus loin en choisissant pour cadre l’Allemagne. On pense alors à la célèbre [i]Histoire des 3 Adolf[/i] du maître Osamu Tezuka. Mais la mangaka a choisi de traiter son récit d’un point de vue strictement allemand, tout en mettant en avant un mouvement de résistance estudiantin, inspiré de celui de la Rose Blanche (die Weiße Rose). Ichiguchi nous offre l’histoire d’un amour impossible, d’un amour que la guerre et la haine interdisent et conduisent à une fin tragique : l’amour qui lie Helen la jeune opposante à Alec le jeune SS. Commencé à l’automne 1939 à Ollendorf, le récit se termine le 29 janvier 1945 dans la même ville, après un long passage à Stalingrad. On est très vite touché par l’authenticité des personnages. Que ce soit la douce Helen, bouleversée par la disparition de son amie Rosa, juive, emmenée par les nazis ; Maximilian, son frère, l’étudiant engagé et résistant ; ou Alec, l’orphelin qui voue une grande haine aux Juifs.
Comme tout bon shojo, [i]1945[/i] présente des personnages graphiquement idéalisés, tous beaux, jeunes, sveltes, aux visages presque angéliques. Cela peut déranger surtout quand on aperçoit des monceaux de cadavres enfouis sous la neige près de Stalingrad ou qu’on voit tout à coup un vieux russe dont les rides paraissent alors presque incongrues. Cependant ce traitement graphique ne nuit pas au récit en lui-même, il l’esthétise.Par ailleurs, le plus important me semble être le message que l’auteure veut faire passer et l’accent qu’elle met sur des valeurs chères aux Japonais : courage, persévérance et foi en un idéal. Enfin, je conseille, soit avant (de préférence) soit après, de lire les deux pages intitulées « Keiko Ichiguchi, le manga universel » à la fin de l’ouvrage.
Keiko Ichiguchi est une mangaka qui réside en Italie depuis plus de 10 ans et c’est donc imbibée de l’Europe qu’elle s’attaque à un récit sur fond de deuxième guerre mondiale. Avec Osamu Tezuka comme référence dans le genre avec l’excellente «Histoire des 3 Adolf», la barre fut placée très haut pour les autres mangakas voulant s’attaquer à la grande guerre.
Tout comme Tezuka qui basa son histoire sur l’amitié impossible entre un Juif allemand et son ami qui se retrouve parmi les Jeunesses hitlériennes pendant le conflit, Ichiguchi signe ici un drame sentimental basé sur l'histoire d’amour impossible entre Alex, enrôlé dans les Jeunesses hitlériennes, et Elen, jeune Allemande qui s’oppose au régime d’Hitler depuis que sa meilleure amie, Rosa, une juive, fut déportée.
Néanmoins, Ichiguchi parvient à se distinguer de l’œuvre de Tezuka en racontant son histoire d'un point de vue totalement allemand, tout en s’approfondissant sur le mouvement estudiantin allemand de la Rose Blanche, qui s'opposa au nazisme.
Autre différence avec « l’Histoire des 3 Adolf » qui est un manga seinen (pour adultes), est que « 1945 » est plutôt un « shojo » (manga pour filles) dont le scénario est beaucoup plus léger et dont le dessin idéalise les personnages dépourvus de toute laideur (blonds aux yeux bleues) afin de plaire aux filles.
Cette légèreté du scénario peut déranger durant les scènes de guerre au front et interroger le lecteur sur le fait que nos trois protagonistes se retrouvent où qu’ils soient en Allemagne, voir même à Stalingrad (le monde est petit n’est-ce pas !). D’un autre côté, avec le mouvement estudiantin de la résistance au nazisme, on prend plaisir à s’interroger sur les raisons de la guerre sur fond d’une histoire d’amour « shojo ».
Il faut enfin souligner que « 1945 » fut le premier manga prépublié en ligne en Europe (sur le site du quotidien belge lalibre.be) suite à l’initiative de Kana qui a développé un moteur de lecture en ligne de manga, le Kanabox.
Finalement je peux également me réjouir d’avoir reçu ma première dédicace d’un auteur manga, qui a en plus a eu l’originalité de dédicacer en kimono dans un magasin spécialisé du centre de Bruxelles que je tiens à remercier. Espérons que les autres mangakas suivront !