Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.
Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.
Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :
- de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".
- d'acquérir une licence BDGest.
En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.
Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Pour poster un avis sur un album de cette série, rendez vous sur la page de l'album correspondand.
Le texte, très dense et littéraire, semble prendre de plus en plus d'importance et donne clairement l'impression de lire un roman. Articulé autour de plusieurs voix off, le ton général est cinglant, parfois pompeux, mais traversé de fulgurances géniales.
Attention, cela reste difficile à lire. L'ensemble est étouffant, peu fluide et requiert une attention totale pour ne pas être perdu. J'en ai ressenti un léger sentiment de redondance et de lassitude. Le récit à base de délires psychotiques et d'onirisme nous emmène loin et peut laisser K.O !
Au final, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, mais au-delà du malaise qu'ils provoquent, ces trois tomes constituent bel et bien une œuvre à part, puissante et vertigineuse.
A lire absolument !
Il y a plus de protagonistes, le récit est donc plus complexe, plus difficile à suivre. Il faut avoir l'organigramme bien en tête pour comprendre toutes les interactions. Mais l'écriture, très littéraire, est toujours brillante, incisive, pleine d'éclats funestes et de fantasmes.
Le dessin est peu dynamique mais retranscrit bien l'esprit névrotique d'Eric, avec sa colorisation en aplats sombres. Il contribue largement à l'ambiance cinématographique qui s'en dégage (mélange de Lynch et Tarantino).
Je suis néanmoins d'accord avec l'avis de pokespagne. J'ai eu du mal à cautionner un récit qui sombre parfois en plein délire et malmène le lecteur. C'est prenant et remarquablement fait mais je n'ai pas retrouvé la magie du 1er tome.
Génial, ce Roi des mouches ! Glauque et morbide mais génial, dans une veine proche de Charles Burns ou Daniel Clowes. L'écriture est brillante et parfaitement en phase avec le dessin pour une plongée dans l'univers dérangeant d'un post ado désœuvré, accro aux cachetons, au sexe et à son costume de mouche !
L'album est composé de petits sketchs interdépendants de quelques pages chacun, qui dévoilent des fragments de la personnalité psychotique d'Eric, antihéros fragile et déviant, autoproclamé Roi des mouches…
Un 1er tome hypnotique et fascinant.
Les mots me manque c'est trop beau .
Meilleure BD du monde .
Meilleure BD du monde .
meme avis que guitoune140 .
La plus noire des bandes dessinées, servie par le plus noir des dessins: c'est un sans faute, je défie quiconque de lire d'une traite ces trois volumes et de dormir tranquillement dans la foulée. Cette histoire est dérangeante, malsaine, vulgaire, brutale, mais magistrale. Il est rare qu'une bande dessinée puisse avoir un tel impact, et pour cette raison, il est indispensable de la lire!
Si vous aimez les histoires méchamment glauques, vous allez vous régaler avec LE ROI DES MOUCHES. C'est l'histoire d'une banlieue pavillonnaire terne, peuplée de personnages dépressifs et mal dans leur peau qui baisent, picolent, se défoncent, se tabassent à l'occasion et se méprisent tous mutuellement. Un univers bien trash servi par un dessin à l'unisson, qui renforce le sentiment de malaise à la lecture. Une lecture assez dérangeante mais qui personnellement m'a bien plu.
Il est terriblement dommage que dans la première moitié de ce "Sourire Suivant", le troisième et dernier tome du "Roi des Mouches", Pirus ait fait le choix de l'onirisme à fond, du délire complet : certes justifiées par l'état mental et l'abus de drogues des personnages (qui sont passés à l'engrais comme drogue dure...), ces pages sont surtout inutilement confuses, portées par un texte hallucinatoire qui a certes ses moments, mais qui sent surtout le tour de force. Bref, Pirus n'est malheureusement pas Lautréamont (... mais qui l'est, de nos jours ?), et honnêtement,on frise parfois le ridicule, et surtout, on s'ennuie un peu pendant de longues, longues pages qui ne font finalement pas avancer la fiction pourtant passionnante du "Roides Mouches". Heureusement, à mi parcours, tout cela se dresse et on s'engage dans une sorte de sprint final qui nous emmène vers une résolution diablement satisfaisante des nombreuses fictions entremêlées, mais - et c'est un soulagement - vers aucun happy end forcé. La dernière page, extraordinaire, est sans doute la plus forte et la plus juste conclusion que les auteurs pouvaient apporter à leur oeuvre maîtresse : on ne change pas, jamais, on ne fait que refaire les mêmes erreurs idiotes, avec à chaque fois des conséquences plus dramatiques.
PS: Tiens, j'aimerais bien savoir si la quille contenue dans le fameux sac est une référence au "En Quatrième Vitesse" de Robert Aldrich ? En tout cas, j'ai voulu y croire, et j'ai aimé le clin d'oeil.
Le second volet du "Roi des Mouches" permet à Mezzo et Pirus de pousser un peu plus loin leur chronique noire de la déprime post adolescente "ordinaire" : cette fois, les personnages de "l'Origine du Monde" n'ont droit à aucune rédemption par l'amour, et la descente en enfer du héros à tête de mouche s'accélère. Si cette dégradation somme toute logique de l'univers banlieusard cauchemardesque du "Roi des Mouches" fait clairement partie du programme, puisque le livre travaille sur la part masochiste (sans parler de la lâcheté) de chacun, le conduisant à prendre systématiquement la mauvaise décision, en toute conscience de cause et même avec une indéniable jouissance, on regrettera que les auteurs s'égarent occasionnellement avec la description de l'errance entre réalité et au-delà des personnages décédés, ainsi que le manque de crédibilité de l'épisode "Moi Tuer Pour Vivre" : lorsqu'il s'éloigne du réalisme, "le Roi des Mouches" perd de sa pertinence et de son impact (c'est d'ailleurs là une différence de taille avec le travail de Burns, qui sait mieux intégrer l'onirisme et le fantastique dans ses fictions...). Petit bémol donc à une oeuvre qui reste exceptionnelle.
Rentré dans le Roi des Mouches avec l'envie d'y trouver un disciple européen du génial Charles Burns - le dessin et les contes horrifiques d'une adolescence malade -, j'ai été surpris et plutôt positivement de trouver une sorte de série TV - multiplication des personnages et des points de vue, fictions proliférantes - qui réussit peu à peu à s'arracher de sa malédiction originelle (le premier épisode, Hallorave, hallucination et traumatisme, est le plus "Burnsien") pour trouver un semblant d'espoir, ou tout au moins de lumière : découverte de l'amour pour Eric, l'ado à tête de mouche, et surtout étrange transcendance - paradoxale - du personnage de Ringo, le roi du bowling aux dons parapsychologiques et à la générosité inattendus. "Hallorave" est un grand livre, qui, en s'affranchissant de l'influence de Charles Burns, définit son propre territoire fictionnel, à la fois trivial et inquiétant. Magistral.
Un second tome que je trouve encore plus intéressant que le premier, de part les personnages qui y sont traités. Une nouvelle dimension s'ouvre dans celui-ci, tout en continuant à traiter aussi bien le malaise d'un monde qui trainaille entre drogue, sexe et misère de la vie quotidienne....
Premier tome magnifique.
Cette BD, qui suit des personnages un peu déchirés (à tous les sens du terme), réalise une prouesse en créant un univers presque malsain et perturbant.
Le jeu autour du point de vue de chacun des personnages rend cette bande dessinée encore plus exceptionnelle. Très peu de dialogue sont réellement prononcés par les acteurs de cette pièce qui oscille entre le tragique et le comique noir. Tout se passe dans leur tête.
Le dessin est excellent. Il fait penser à un style très américain, alors que tout cela se passe en Europe, et même sûrement en France (bien que je n'ai pas le souvenir d'avoir un indice quelconque, à part un billet en euro...).
Je suis étonné de voir que les auteurs ne sont pas plus reconnus que cela... Bon, peut-être un prix à ce Angoulême 2014 pour le tome 3 ?
Fin de cette série qu'on pourra qualifier d'addictive ! C'est pour cela qu'il vaut mieux qu'elle s'arrête tant le lecteur éprouve ce malsain plaisir à suivre & connaître l'issue de ces jeunes complètement pommés...
Délires toujours aussi glauques, dessins toujours aussi noirs, aucun répit dans l'inconscient de tous ces personnages pour lesquels une certaine empathie s'installe pour certains d'entre eux.
J'avais accroché sur le "Fantôme de Damien" au T2, le passage de voix-off de Lisa est excellent ! Pirus adapte les monologues des protagonistes avec une modernité fabuleuse !
Le masque du Roi des Mouches brûle, on croit que c'est peut-être salvateur, jusqu'à la dernière case où est suggéré un ultime drame derrière cet apaisement furtif...
Non, décidément aucune issue positive...
Une très, très bonne série. Assurément, une série qui ne laisse place à aucun état d'âme. On n'en sort pas le cœur léger, loin s'en faut...
Bravo à Mrs Mezzo & Pirus qui, de part leur complémentarité, nous offrent une œuvre ahurissante !
On est dans la continuité du 1er opus : toujours ces mêmes sentiments de malaise, de gêne ressentis par & pour ces différents protagonistes.
Eric continue de nous entraîner dans ses profonds délires dus à son mal-être & on se demande s'il arrivera à trouver sa route...
De nouveaux personnages entrent en scène mais j'ai beaucoup aimé les passages ou apparaissent le fantôme de Damien (voir T1) : témoin des moments dingues de son pote.
Pirus & Mezzo nous tiennent en haleine sans une once d'essoufflement.
Le dernier tome s'annonce, certainement, aussi dur mais peut-être avec une issue positive ?
Immersion totale pour ce 1er tome qu'est "Hallorave"...
Eric, "Roi des Mouches" (cette tête de mouche est vraiment géniale !), le noyau de l'histoire, va nous faire part de ses délires successifs (dus à la drogue, l'alcool, son mal-être...) entouré de son petit monde tout aussi barré (Sal, Marie, Ringo (the Dude de "The Big Lebowski" en BD !), sa mère, Denis, etc...).
On s'imprègne très vite de cette ambiance malsaine dépeinte par cet ado complètement déconnecté. Différentes saynètes où se croisent & se recroisent les personnages cités précédemment. Les liens se tissent entre eux de façon assez absurde parfois.
Les personnages "nous parlent" la plupart du temps : beaucoup de monologues avec les personnages de face. Le résultat est qu'on s'empare un peu + de leur vie sans manquer une miette de leurs états d'âme.
Pirus & Mezzo nous gratifient d'un spectacle saisissant avec ce découpage style "BD Choral" ! Les couleurs de Ruby sont sombres, pesantes, qui ne laissent aucun sentiment d'espoir.
Les dessins fourmillent de détails & collent parfaitement à l'univers scénaristique de Pirus. Ces deux-là sont faits pour créer ensemble !
Charles Burns n'est pas loin (d'ailleurs je ne vous cacherais pas qu'à l'achat de ce 1er tome, ne faisant pas attention, attiré par la couv.. je feuillette & pense que c'est lui qui est l'auteur !).
C'est parti pour la lecture du T2 !
Troisième et dernier opus (?)
L'expression des pensées devient parfois abscons (notamment le texte de Lisa) mais la déchéance et le désarroi restent envoutant à nous mettre mal à l'aise, à l'image du dernier plan (case) où l'apaisement apparent ne devrait pas durer très longtemps... Un cauchemar déambulant où la vie est bien sombre. Une expérience.
Quatre années, il aura fallu attendre quatre ans pour avoir la suite du "roi des mouches" ,- je ne dis pas connaitre la suite car le suspense n'était tout de même pas si insupportable que cela à la fin du premier opus-.
On retrouve le personnage d'Eric dans un univers toujours aussi glauque: boissons, sexe, trafic ; mais aussi les petites chroniques autours des personnages (d'ailleurs la galerie de personnages s'étoffe dans ce volume),évoluant dans des décors dessinés à la règle.
C'est carré, d'ailleurs tout est carré: le dessin, les rares phylactères, les récitatifs, le scénario! Car il n'y a pas ou peu de bulles mais des récitatifs intérieurs qui donnent au récit un caractère encore plus oppressant.
C'est toujours aussi sombre, aussi malsain, noir très noir mais superbement dessiné.
A noter que ce second volume est édité par Glénat (collection Drugstore) après l'avoir été par Albin Michel (pour le premier volume). Glénat a conservé le même format et la même qualité de papier que l'éditeur précédent. Seuls changement notables: le prix et la numérotation des pages.
Une bande dessinée de 64 pages qui demande, en outre, beaucoup de temps pour la lire, et cela, n'est pas banal par les temps qui courent.
Mezzo et Pirus signent là , une nouvelle fois, un petit bijou
Très peu de bandes dessinées peuvent se targuer de m'avoir autant pris aux tripes. Acheté sur les conseils d'un ami, j'ai été véritablement emballé par cet album. Tout d'abord coup de chapeau à Albin Michel, qui avait édité un objet de qualité .
La couverture, sobre et peu explicite, attire naturellement l'œil. Mais "le roi des mouches" ne se résume pas à cela, non. C'est noir, c'est malsain, c'est glauque mais pourtant que c'est bien. Une véritable étude scientifique sur un microcosme d'individus désœuvrés et sans morale. Pirus nous décrit un monde noir, découpé en une dizaine de chapitres où histoires et personnages se croisent et se recroisent, un véritable puzzle de 62 pages. La forme narrative choisie (que des monologues, exceptés quelques dialogues vers la fin) accentue ce sentiment d'assister à une enquête sociologique sur les habitants d'une ville paumée. En plus, le dessin de Mezzo est beau, précis, et les personnages sont souvent face à nous (comme à une caméra), comme s'ils répondaient à une interview. Malgré le malaise qui se dégage du livre, on s'attache à cette bande de désœuvrés. Un livre étrange, dérangeant, très dense et surtout excellent. Une découverte pour moi en tout cas.
Incontestablement, la meilleure BD française du 21ème siècle. Dessin, couleur et ... scénario SVP. Mezzo au sommet de son art ; franchement ce type devrait être reconnu au même titre que Bilal ou Moebius.
Découvert dans l'Echo des savanes, cette BD est la "plus actuelle" sur la description d'une jeunesse à la dérive, en mal de vivre et pourtant "vivante"!!. Un transcription géniale de Rimbaud chez un Bret Easton Ellis flamand : banlieue terne, mère sous Prozac, ados jouisseurs mélancoliques.. C'est eux, c'est nous, c'est un kiffe surréaliste!
Une narration hallucinante, sur le mode de la "BD chorale", des personnages complexes, mal dans leur peau, un réalisme poisseux... Le Roi des Mouches parle de l'éveil dans la douleur à l'âge adulte. On sent que tout cela va nous mener à la catastrophe, sans que l'on puisse encore saisir comment. Du côté graphique, ça regorge de plans somptueux, entre onirisme et réalisme cru.
C'est brillant, point.
Rare de voir une bd aussi ingenieuse !!! un must de chez must !!!
Très prenant ! Bizarre aussi. L'histoire racontée n'a au fond rien de complètement extraordinaire mais on a l'impression d'être dans un autre monde. Le chassé croisé de tous ces personnages inquiétants peut faire pensé à un film comme Short Cuts de Altman. D'ailleur le découpage de la BD est fait de "short cuts". Le dessin assez comics est très bon, les couleurs très dense aussi. Au final j'ai vraiment beaucoup aimé et je conseille.
Charles Burns n'a qu'a bien se tenir !!!
Mezzo et Pirus assurent...
Cette Bd et un Chef d'œuvre Made in France ^_-
A lire absolument !
AL"
Derrière cette couverture assez sobre et intrigante se cache une véritable bombe au niveau scénario et graphisme. Si la couverture est orange, le contenu est bien noir: noir, dérangeant, glauque, malsain, envoûtant et parfois morbide.
Après « Lola Cordova », « Le roi des Mouches » est mon deuxième trip sur papier de l’année 2005 : sexe, drogues et rock’n’roll. Mais à l’instar de « Lola Cordova », dont le trip interplanétaire se situe en pleine fiction, ce trip se situe dans la réalité de notre monde et cela, même si on a du mal à localiser l’endroit. Les maisons, les vêtements, le style de la BD et le culte du déguisement font penser aux Etats-Unis, alors que les voitures et la monnaie utilisée font penser à l’Europe.
Sélectionné pour le prix du scénario à Angoulême 2006, cet album est composé de petites histoires qui peuvent se lire séparément. Les différents personnages se croisent au fil des histoires afin de former un tout très cohérent et abouti. On suit les délires quotidiens de jeunes paumés, bordés par l’ennui, les plaisirs artificiels, le sexe et l’alcool. Coincés dans la banalité de leurs existences, ils cherchent à s’enfuir via l’alcool, la drogue, les anti-dépresseurs et le sexe.
La narration à l’humour très noir tranche comme une lame de rasoir. Le cadrage (face caméra) ajoute un côté malsain et dérangeant à l’histoire. Le dessin fait fort penser à la série « Black Hole », les traits sombres et beaucoup de couleurs, mais sans tomber dans le criard. Le tout crée une osmose envoûtante qui se dégage de ce microcosme de personnages désoeuvrés et dépourvus de toute morale.
Très fort !
Une tête de mouche sur fond orange, un nom étrange – Hallorave – et comme seul repère, un titre : Le roi des mouches. Une couverture mystérieuse et par la même attractive pour les amateurs du style incomparable du plus américain des duos dessinateur / scénariste : Mezzo et Pirus.
Si le titre évoque aux amateurs le roman Sa majesté des mouches, ce n’est pas d’enfants ni d’insectes que nous proposent de suivre les deux auteurs. Encore que leur démarche pourrait s’apparenter à des scientifiques analysant au microscope une série de personnages évoluant dans le cadre d’une ville occidentale quelconque.
C’est dans cette ville que Mezzo et Pirus vont nous entraîner et laisser croître notre malaise au fur et à mesure de nos rencontres avec quelques-uns de ses habitants les plus étranges et paradoxalement les plus anonymes.
Le lieu même du récit ne nous permet pas de nous repérer géographiquement tant cette ville emprunte à la fois aux banlieues américaines et aux nouvelles villes européennes.
Par la suite, le récit de par sa construction continue de nous malmener, nous entraînant au gré des rencontres à la suite de personnages différents. Empruntant ici le schéma propre aux films chorales ( Magnolia, 21 grammes ) Pirus s’amuse à relier tous ses héros les uns aux autres par des liens physiques ( un robot, un masque, des gélules, une carte de visite, des coups ) ou sentimentaux ( envie, amour, désir, colère, dégoût, pitié) tissant ainsi une toile dans laquelle ils viennent se perdre.
Comme on le voit, on ne nage pas spécialement dans la joie et le bonheur et le malaise s’accroît. Et pourtant le lecteur prend un réel plaisir ( celui d’un voyeur ? ) à observer la vie intime de ces quelques protagonistes : Sal, Marie, Denis, Becker, Ringo, Eric. Tous ont en commun un mal-être qu’ils cachent derrière la vitrine superficielle de leur ville , ils sont tous à la recherche d’autre chose et ne semblent trouver ce qu’ils désirent ni dans la drogue, ni dans l’amour ni dans la violence.
La structure narrative s’apparente à celle des derniers films de Tarentino : une intrigue linéaire découpée en séquences mélangées les unes aux autres. Ici ce sont les chapitres qui forment autant de nouvelles pouvant se lire quasiment indépendamment les unes des autres voire ( à essayer ) dans n’importe quel sens. Chacune d’elle suit un des personnages à un moment de sa journée où sa vie bascule, que ce soit par un accident, une rencontre ou une vision. A cet instant et avec eux, le lecteur entrevoit la face cachée, les coulisses plutôt sombres de cette ville à l’aspect tranquille. Pirus rejoint ici David Lynch et ses ambiances à la fois menaçante, poisseuse et glauques telles qu’on les retrouve dans des films comme Mulhoand Drive ou Blue velvet. La dernière case de l’album renvoie d’ailleurs aux premières images de celui-ci..
Mais le scénario ne pourrait à lui seul exprimer cette noirceur, cette menace suintant sous l’apparente tranquillité sans le dessin magnifique de Mezzo. Suivant les traces de C. Burns et de son Amérique tourmentée, il utilise à merveille sa « ligne sombre » pour envelopper ses protagonistes et nous donner l’impression d’un poids qui les écrase. Son trait a évolué depuis Les enchaînés et ses personnages sont moins caricaturaux, pourtant ils ont toujours l’air irréel, comme figés dans le temps. Enfin, il sait parfaitement jouer sur le découpage et la mise en scène pour instaurer un climat oppressant ou mystérieux à une séquence. Le premier chapitre – qui explique le titre de l’album- est en soit une petite merveille avec ses trois héros évoluant avec d’étranges masques dans la campagne puis dans une rave. Les éclairages, la végétation, et le cadrage composent autant de petits tableaux beaux et inquiétant tout droit sortis de l’esprit enfumé d’un de ses personnages.
Bref, le dessin de Mezzo ne fait qu’ajouter à la fois à notre plaisir mais aussi à notre angoisse devant ces individus s’efforçant telles des mouches de s’échapper de leur ville pour finir par s’écraser sur les vitres.
Il reste qu’une fois débuté, cet album se lit d’une traite et donne tout particulièrement envie d’avoir sous la main la seconde fournée de cette foire aux insectes.