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A l'image d'Amertumes-Apaches plus récemment, je trouve que Les Apaches est une BD assez inutile, qui n'apporte rien de plus à la série...
Car, les souvenirs de jeunesse de Blueberry dans le dernier cycle, ont été tout simplement remontés. Quelques planches de Giraud et des modifications ont été rajoutées... faible compensation.
Surtout, je n'avais pas eu de difficulté à comprendre les motivations du lieutenant, à remplir moi même les ellipses.
Je trouve donc que, dans ce contexte, la narration géniale et complexe de Giraud perd de sa saveur.
Enfin, la boucle avait déjà été bouclée dans Dust, le jeune Blueberry ayant été chargé de rejoindre Fort Navajo... Là où l'aventure avait pris place, dans le tome 1.
En ce sens et à titre de comparaison, même s'y j'extrapole un peu, parce que ça m'a choqué... la BD sortie par Sfar et Blain en 2019, est un véritable hold-up, semant le chaos dans l'univers de Giraud et Charlier, avec des erreurs à gogo...
...Pour quelques dollars de plus.
C'est le dernier album de Blueberry et jamais la série n'aura été aussi progressiste, que ce soit par l'omniprésence des femmes ou le regard nouveau porté sur les Apaches...
Mais, on a été prévenu par le « Démon rouge », personnage anachronique qui reflète plus notre contemporanéité que le mythe de l'Ouest, il y aura du sang.
Toutefois, rien n'est gratuit dans le scénario. Chaque personnage a un background suffisamment fouillé pour donner un sens à la violence qu'il emploie, quoique souvent illégitime.
Il est d'ailleurs amusant de voir comment Campbell réagit lorsqu'il tue un homme... Comme pour mieux nous rappeler l'horreur et l'immoralité de ces crimes.
Si le rythme n'est pas aussi effréné qu'à l'époque de Jean-Michel Charlier, avec des moments de désillusion, de sidération. Il y a aussi des sursauts, des rebondissements.
On sent que Giraud a travaillé son scénario, pour que tous les bouts se rejoignent, mais aussi pour nous attendrir et nous surprendre. Personnellement, je ne me suis pas du tout ennuyé.
D'ailleurs, j'ai été stupéfait par les derniers souvenirs que Blueberry, dit Tsi-Na-Pah (« nez cassé »), nous donne de son récit avec Geronimo.
Bien sûr, c'est une fiction. Mais j'apprécie la réflexion portée par Giraud, sur l'éducation des Amérindiens, punis pour garder leur culture, pour parler la langue de leurs ancêtres. J'admire aussi le rôle pondérateur, nuancé, de la maîtresse d'école, mue par des valeurs universelles et bienfaitrices...
Et je ne peux qu'applaudir qu'en Giraud fait le parallèle entre l'ethnocide des Amérindiens et la « mission civilisatrice », celle portée par Jules Ferry en France et dans ses colonies, idéologie teintée de nationalisme, de racisme et de xénophobie. Pas si lointain...
Quelle BD aura fait un chemin aussi approfondi, engagé, autant dans sa recherche d'esthétisme, que dans une volonté de dire des choses sur le mythe de l'Ouest, d'en tirer des leçons sur notre lecture du passé, parfois biaisée, et pour notre présent ?
A l'heure où les idées fascistes et rétrogrades gagnent du terrain en Occident et que les bourreaux se font parfois passer pour des victimes...
...La justesse du propos de cette BD est malheureusement d'une grande rareté.
Que de chutes...
Dans ce nouvel album de Blueberry, les 4 shérifs s'apprêtent à affronter la bande des Clanton. Évidemment, il y aura de la casse.
On reste dans le scénario feuilletonnant, classique de Blueberry, mais avec plusieurs ramifications et quelques libertés de Giraud, qui adoucissent l'ensemble.
Le personnage de Ringo, complètement givré, se révèle être une sorte de sérial-killer, qui perturbe le déroulé des événements et donne un aspect assez lugubre à l'album.
Si Blueberry a gagné en maturité, il est affaibli physiquement, le rendant plus humain, crédible. D'ailleurs, je me demande toujours si c'est vraiment lui le véritable héros de ce cycle.
Dorée Malone, avec qui il forme un beau couple, lui a été d'une aide précieuse. Belle et protectrice, elle filtrait l'accès à Blueberry (comme certaines gèrent les files de dédicaces en salon). Cependant, elle est maintenant dans une situation délicate, qui a obligé Blueberry à sortir de son lit...
Ces deux-là servent de modèle à Gertrud et Billy, tout aussi attendrissants. D'ailleurs, Giraud semble avoir pensé ce personnage masculin, qui jouit d'une certaine proximité avec notre nouvelle légende de l'Ouest, pour que le lecteur, ou plutôt le spectateur, s'y identifie.
Car du spectacle il y en a... Avec un titre comme celui-ci et le talent de Giraud, il ne pouvait y avoir que des scènes d'actions mémorables.
L'auteur a cependant l'intelligence de faire participer inopportunément certains personnages, comme ce Billy par exemple, qui amène quelques imprévus...
Ainsi, après avoir été caressé dans le sens du poil, comme un chat ronronnant...
...Giraud, qui joue en fait avec nous comme avec une souris, arrivera à nous surprendre,
Nous prenant à la gorge.
Qui incarne véritablement l'idéal de l'Ouest ?
Car, dès la couverture, Geronimo pique la vedette à Blueberry.
Indubitablement, il s'agit de personnages hauts en couleur, qui commencent aussi à avoir quelques belles rides.
Cette dualité prend corps dans un récit complexe, propre à Mister Blueberry, jouant sur deux temporalités : celle d’un Blueberry vieillissant, qui narre ses mémoires, dont cet épisode lointain où il a affronté Geronimo...
En terme de graphisme, c’est l’apothéose de Gir/Moebius. D’autres auteurs se sont d’ailleurs inspirés de ce style par la suite : je pense à Boucq et à Ralph Meyer, plus qu'à Swolfs ou à Hermann, ces derniers s'en tenant au pointillisme.
Mais, Giraud lui même est venu probablement s'alimenter chez eux, comme chez d'autres, pour créer son style. Les références contenues dans ses derniers albums, témoignent d'ailleurs de sa connaissance du média.
Quant au scénario, il est toujours aussi intéressant, avec une critique du mérite des « grands auteurs », qui ne sont pas toujours seuls à la plume…
Une manière de rappeler que Giraud n’est pas un auteur complet sur Blueberry, et que, en plus de s'appuyer sur l'héritage de Charlier, il est aidé par une talentueuse coloriste (Florence Breton), un éditeur, parfois des encreurs (notamment Michel Rouge auparavant)… en somme, une équipe.
Mais, tout est relatif. Quand on voit les effectifs de certains ateliers de mangakas, Giraud paraît bien seul...
Et pourtant, son œuvre est particulièrement aboutie. Giraud scénariste sait jouer avec nos nerfs, il sait aussi mettre de l'intensité, comme pour cette scène de combat aquatique avec Geronimo.
Quelques moments sont un peu tirés par les cheveux, avec le revirement de Clum par exemple… Mais la suspension d'incrédulité reste effective autrement.
Enfin, il y a ce livre, Moby Dick, qui revient plusieurs fois dans cet album. Pourquoi ?
Certainement une comparaison avec le chef discret mais charismatique des Apaches, dont le peuple est menacé de disparaître.
Alors que Blueberry incarne la fougue de la jeunesse, avant de goûter à une retraite au saloon, Geronimo lui, malgré ses capacités et ses valeurs, n'en finit plus de perdre du terrain face aux Blancs.
Pourtant, il est ce que Blueberry n'est pas, il est la droiture même, il est aussi celui que Blueberry admire, jusqu'à dans ses souvenirs.
Au final, par le biais de son lieutenant, Giraud nous offre une certaine leçon d'humilité, de respect.
Blueberry était mort, Blueberry est vivant…
Dans cet album, le clan des Clanton prépare un mauvais coup...
Leur matrone les dirige d’une main de fer, un clin d’œil aux frères Dalton et à leur maman…
Giraud profite de cet album pour démonter les stéréotypes sur les autochtones, qui provoquent chez certains personnages, de fiction ou non, une haine féroce.
Un terreau très fertile pour les manipulateurs...
Dans un mélange des genres propre à la série, l’album renoue avec le format d’enquête, les protagonistes cherchant la réponse aux meurtres soi-disant commis par des Apaches, tout en nous mettant rapidement la puce à l'oreille...
Ce volume, où le nom du bourg évoque une « pierre tombale », contient aussi des fusillades d’anthologie.
Je pense en particulier à la planche 19, où un crane renforce la dimension macabre, la dramaturgie de la scène.
Ce symbolisme se retrouve un peu partout dans le cycle, notamment par des plans rapprochés sur des objets, en particulier des cartes (une influence de son beau-père ou de Jodorowsky…).
On le voit sur la planche 30 : les flacons entamés représentent la fièvre et la souffrance du blessé, les cartes Blueberry (l’as de coeur) et sa compagne Dorée Malone (la dame de pique), la montre à gousset le temps qui passe...
Comme pour le tome précédent, Giraud fait de nombreuses références à la littérature classique, mais aussi sur la déformation des témoignages, qui ont conduit au mythe de l'Ouest.
Car, Campbell et Billy cherchent à publier un livre sur l'histoire de Blueberry, quitte à l'édulcorer un peu...
Giraud semble ainsi faire un pied-de-nez à certaines critiques sur le « réalisme » de ses BD, approfondissant la psychologie de ses personnages et donnant à voir la vie quotidienne de l’époque.
Il amène une réflexion critique sur le mythe de l'Ouest, plutôt que de broder sur des faits divers.
Car, depuis longtemps, Giraud sait faire ressentir l’odeur de crasse et le brouhaha des saloons de l’Ouest.
Il montre aussi les formes insidieuses des guerres contre les Apaches, notamment le nettoyage ethnique entrepris par le révérend Younger dans son orphelinat, ou plutôt sa prison pour enfants (thématique reprise ensuite dans Hoka Hey).
Comme Billy, qui se dévergonde peu à peu, on est pris aux tripes par la conquête de l’Ouest, que l’on voit par le petit trou de la serrure. Comme si le mythe de l’Ouest, raconté par Giraud, contenait une part de réalité, celle de l'Histoire américaine.
Néanmoins, Giraud cherche parfois à transcender ses dessins. Ils sont toujours aussi bien maîtrisés, mais avec quelques teintes de surréalisme, comme cette scène d’escalade à la fin de l'album, inspirée de l’Incal.
Au final pas trop surpris de voir Blueberry vivant, quoique la faucheuse n'était jamais passée aussi près.
Wahou…
Giraud revient seul avec un nouveau cycle du lieutenant… ou plutôt de Mister Blueberry. Et quelle claque !
Graphiquement, c’est toujours aussi bon. On retrouve le style d’Arizona Love, où l’auteur révèle toute la richesse de son art : rigueur du trait et profusion des détails, propres à la série, mais avec plus d’épure et une fougue esthétique, expérimentée sous son pseudonyme Moebius.
Giraud fait donc du neuf avec du vieux : après tout, c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures….
Et c’est bien le propos du livre : un ensemble de récits secondaires tourbillonnent autour d'un Blueberry âgé (il commence à avoir des cheveux blancs, comme son auteur…), posé le cul sur une chaise à faire des jeux de hasard.
Les thématiques sont toujours un peu les mêmes (en particulier le poker, les tireurs d’élite, l’ambiance de saloon, les Apaches, les outlaws…), tout comme les planches restent découpées en deux parties (A et B) dans leur largeur.
Comme ce fut le cas dans les précédents albums, certains personnages m'ont fait penser à des personnages réels ou fictifs : c’est Campbell, aussi boursouflé que Balzac, ou son secrétaire, au petit air de Little Némo mais adulte…
Dans les albums suivants ce seront aussi Bluch, Lucky Luke, Neige, Mac Donald's, Billy the Kid, Mickey, Harry Potter, le déjeuner de Monet et j'en passe... Des clins d’œil un peu lourdingues en réalité.
De fait, quoique Giraud a essayé de rester dans le cadre, le scénario contraste un peu avec ceux de Charlier auparavant. D'une dimension moebiusienne, il n'en demeure pas moins réussi.
J’ai été happé dès l’accroche, avec une mise en abîme où Campbell et son secrétaire venus de Boston, en bons pieds tendres, découvrent l’Ouest avec stupeur.
Le plus jeune, commençant à se faire des « films », son patron lui répond : « Billy, tu as trop lu d’histoires de cow boy »...
Et puis quelle tension, que ce soit autour des mises du poker, du bluff, des relations parfois tumultueuses entre les personnages… mais surtout de la ville toute entière, qui semble comme prise dans la folie d’un jeu dangereux.
Giraud profite aussi de ce cycle pour développer, en creux, certaines réflexions contemporaines sur les Western voir la littérature.
D’un côté, il recycle les mythes de l’Ouest (Earp, Géronimo…), de l’autre il cherche à démontrer certaines de ses incohérences (garçons de vaches).
De la même manière, il semble faire un parallèle, pas si vaniteux, entre Homère et le mythe de l’Ouest, entre le théâtre et Blueberry…
Une manière de dire toute sa fierté, celle d'avoir contribué à une série marquante pour plusieurs générations.
Car oui, cette BD est exceptionnelle. Encore aujourd'hui, elle me fait passer par toutes les émotions : la peur, le rire, la joie, la surprise…
Ce seul volume justifie à lui seul le grand prix d'Angoulême, obtenu par Giraud 14 ans auparavant déjà.
Que de manipulations dans cet album…
L’ex-lieutenant, dont on connaît les talents d’évasion, finit par prendre le large. Mais il est mystérieusement rattrapé par une bande de brigands...
Charlier nous sert un récit assez psychologique, agrémenté de moments plus potaches.
Dans ce mélange de genres, les personnages sont particulièrement bien fouillés... mais aussi assez malsains. Je pense notamment au personnage androgyne d’Angel Face, de Kelly, de Blake, voir même au retour de Guffie Palmer.
Depuis le tome 12, souffle un vent nouveau dans les scénarios de Charlier, mais aussi et surtout dans les dessins de Giraud.
Il y a beaucoup de matière, une ambiance angoissante, propre à la revue Métal hurlant, où Gir officie sous le nom de Moebius.
Certains décors sont empreints de surréalisme, de fantastique. C’est le cas avec la maison de Guffie Palmer, plantée seule en haut d'une colline... Inquiétant, à l’image du film Psychose.
Le découpage est tout aussi novateur, malgré la présence de la sacro-sainte ligne médiane.
La mise en couleur est éloquente, un atout depuis les débuts de la série.
En bref, un début de cycle convaincant, qui part sur un rythme effréné, tempo donné par le scénario de Jean-Michel Charlier.
De fil en aiguille, Blueberry semble ainsi se jeter dans la gueule du loup…
...Bien malgré lui.
Une référence irréfragable du Western...
Et pourtant, je ne peux m'empêcher de repenser à d'autres classiques, cinématographiques cette fois-ci : en particulier le troublant L'homme aux colts d'or de Dmytryk.
L'amorce est quasiment identique : une famille de cow boys crapuleux, accablants un village de l'Ouest, assassinent lâchement le shérif. Désœuvrés, les villageois décident alors de faire appel à un tireur d'élite et lui laissent le champ libre pour gérer la situation...
Ce parallèle montre l'influence du genre cinématographique sur l’œuvre de Charlier et de Giraud, que ce soit dans les scénarios, les cadrages, les décors voir même les gueules et les attitudes. Pas besoin d'être un spécialiste pour le remarquer. Cependant, la BD Blueberry remâche le mythe, pour donner naissance à une autre forme de pot-pourri...
Plutôt qu'Henri Fonda, l'homme de la situation est ici le lieutenant Blueberry, accompagné de Mc Clure, ce fieffé alcoolique... Il y a beaucoup d'humour et de dérision dans cette BD, plus que dans les westerns hollywoodiens des années 1950/60. Toutefois, Charlier sait jouer avec la gravité de l'enjeu (la dignité humaine et des vies à sauver) pour faire monter la tension.
Le style du dessinateur, Giraud, va dans ce sens : donnant des expressions variées à ses personnages, parfois burlesques (jugez la tête de « Marlowe » sur les planches 13 à 14), souvent malicieuses (notamment le lieutenant, qui n'est pas du genre à se démonter), leurs identités graphiques sont profondes et immédiates. Le trait de Gir n'est pas seulement clair et lisible, il est aussi précis et élaboré (voyez la fusillade pl. 23, où Blueberry se tient au comptoir pour stabiliser son tir dans sa chute).
Néanmoins, les dessins de Giraud n'ont pas encore atteint leur pleine maturité : difficile de faire la différence entre Blueberry et ses adversaires planches 42 et 45, avec les mêmes physionomies et les mêmes vêtements... Comme si le nouveau marshall se battait contre son reflet, contre lui même... Drôle d'impression. Il y a aussi quelques redondances avec les albums précédents...
Mais j'aime cet album. Déjà parce qu'il a fait partie intégrante de ma jeunesse, mais aussi parce que c'est une expérience différente de celle du cinéma : les cases ne sont qu'un support à notre imagination et le récit contient en creux les arguments d'un ANTI-western. Après tout, rebelle et un peu en marge, Blueberry n'est-il pas lui même un ANTI-héros ?
Certes, Miss Marsh subit quelques vexations, Blueberry étant taxé d'« ANTIféministe vieux jeu et prétentieux ». Mais les personnages de cet album, particulièrement bien réussis, sont plus complexes qu'on ne pourrait le penser aux premiers abords, un modèle du genre. Faites-vous une idée.
Enfin, si Blueberry a puisé dans la manne américaine, elle est devenue LA référence du Western dans le 9ème art : combien d'auteurs s'en sont-ils inspirés ? Me viennent en tête pêle-mèle : Lincoln, Calfboy, Bouncer, Chinaman, Undertaker, Ladies with guns et plusieurs piles d'autres...
Alors pourquoi est-il pratiquement impossible de trouver la série complète du lieutenant en bibliothèque ? Parce qu'elle est assimilée à de la contre-culture voir à de la sous-culture (dixit Zemmour) ? Parce que trop commerciale ? Vieille et poussiéreuse ? Sans intérêt ? Trop masculine ? Trop juvénile ? Trop populaire ? Cancel culture ? Trop longue ? Complexe ? Pas la place ? Non...
...Politique du je m'en foutisme.
Finalement, j'aurais tout de même réussi à me procurer l'intégrale des Blueberry dans une bibliothèque, hors des métropoles...
Au delà de l'amour...
Depuis longtemps, les femmes de la série nous faisaient fantasmer. Amoureux frustré, jamais Blueberry n'avait réussi à conclure avec l'une d'elles.
Débarrassé de la plupart de ses soucis, il a maintenant l'occasion de retrouver la femme de ses rêves : Chihuahua Pearl, plus ravissante que jamais.
Mais, il reste un problème de taille... Chihuahua Pearl est en passe de se marier dans le Nouveau Mexique...
Cet album est un nouveau tournant pour la saga Blueberry. Déjà parce que Giraud doit finir seul l'album, Charlier étant décédé en 1989.
Le trait de Giraud évolue, à l'économie. Il gagne cependant en clarté, en efficacité, faisant un effort particulier sur les silhouettes et les ombres, plus que sur les formes et les reliefs des personnages. Fini le festival des hachures et des aplats noirs anguleux, qui faisait le charme du Spectre aux balles d'or.
La mise en couleur, de Florence Breton, plus discrète et moins fauviste, se détache également de la colorisation originale.
De plus, Pearl confisque à Blueberry le rôle principal (entre autres), introduisant et clôturant l'album. Presque un changement de paradigme, quoique le style de Blueberry, emprunté au western spaghetti, autorisait déjà les intrigues annexes, autour de personnages secondaires.
Son mariage gâché (peut-être un parallèle avec la vie de Giraud...), une nouvelle fois, Chihuahua Pearl doit faire ses propres choix... Est-ce que ce sera Blueberry, coup de foudre d'un soir et maintenant plein aux as, qui l'invite pesamment dans son « aiguille creuse » à lui ? Prendra-t-elle son indépendance, traçant son propre chemin, comme elle avait déjà pu le faire auparavant ? Ou bien choisira-t-elle Stanton, qui lui offre depuis longtemps confort et douceur de vivre, mais dans une colère terrible depuis qu'elle s'est fait kidnapper ?
Tout ce que l'on peut dire, c'est que ce sera, à l'image de la relation de Charlier et de Giraud...
...une ode à la volonté libre et à l'amitié.
Il est temps de liquider quelques figurants...
Le scénario de cet album me laisse pantois. La BD m'est même un peu tombé des mains.
Peut-être que c'est dû à une forme de train train quotidien, l'opus faisant écho à d'autres volumes antérieurs, comme le tome 5 notamment... Peut-être que la série s’essouffle aussi un peu, les albums paraissant de plus en plus rarement.
En outre, les personnages sont très bavards, alors qu'on a eu le temps d'en oublier certains... Car l’œuvre de Charlier et de Giraud est désormais très riche, complexe. Cela en devient un peu fastidieux de tout suivre.
Mais ne jetons pas le whisky dans l'eau de la rivière... Certains éléments de l'album valent qu'on le lise.
Le retour d'Angel Face par exemple, ce tueur professionnel dont les stigmates du visage, rongé par le feu, décuplent sa haine de Blueberry. Terrible, il nous réserve une fusillade digne de ce nom.
La peur et l'humiliation de Kelly nous procure également un plaisir coupable, après ce qu'il a fait subir à notre tête brune préférée.
De cette manière, les protagonistes du complot contre Grant tombent peu à peu...
...On ne les plaindra pas.
La révolution au Mexique...
De retour à Chihuahua, notre anti-héros se met à la recherche de Vigo, sa « dernière carte » pour prouver sa bonne foi auprès de Grant.
Bien sûr, les choses ne se passent pas comme prévu... Blueberry est coutumier du fait. Emprisonné puis condamné à mort (décidément...), mais cette fois-ci avec ses acolytes, les éternels Mc Clure et Red Neck, c'est finalement une nouvelle révolution qui les sauve...
Toujours, Charlier fait du neuf avec du vieux... Et pourtant, c'est sûrement l'un des albums de Blueberry que je préfère, parce que la maîtrise des deux auteurs est là. Peut-être aussi parce que je retrouve certaines sensations des western spaghetti en lisant cet album : l'humour, la radicalité du scénario et de l'esthétisme, une forme d'anarchisme et même un certain lyrisme... Cathartique.
D'ailleurs, le trio central est toujours aussi désopilant. Les intrigues complexes et fouillées, tissées par Charlier, tiennent la route, avec un volte-face scénaristique permanent. Des personnages s'invitent également dans l'univers de Blueberry : Lulu Belle (encore une femme double), « El Tigre » (dont le surnom prend tout son sens en fin d'album)...
Surtout, il y a des scènes d'action d'anthologie, comme il y en avait pas eu depuis plusieurs albums : l'évasion de Vigo donne lieu à un festival de fusillades, parfois violentes, avec de terribles explosions, des coups de poker, des chevauchées frénétiques et autres cascades virevoltantes...
Certes, les dessins et l'encrage sont moins approfondis, Blueberry passant même pour un bellâtre parfois. Mais ce que les décors et les visages des personnages perdent de burinage et de hachures, ils le gagnent en clarté, en lisibilité.
Les aplats de couleur en fond, bleu ou rouge, viennent d'ailleurs souligner la tension scénaristique. C'est aussi par la couleur que Fraisic Marot fait ressortir l'aveuglement d'El Tigre pour l'or.
Au final, le coup d’État ne semble pas changer grand chose pour la population. Mais...
...permet à Blueberry de prendre un nouvel envol.
Comme une spirale...
On retrouve dans cet opus certains points forts de la série : des personnages secondaires forts, que l'on a déjà croisés ; des cavalcades épiques et autres embuscades dans les canyons ; un humour au ton moqueur, satyrique ; un découpage complexe mais dynamique...
Jean Giraud dit Gir est toujours présent à la table à dessin, quoique ses projets personnels, sous le pseudonyme de Moebius, prennent de plus en plus de place...
Le dessin reste beau et de plus en plus stylisé. Giraud délaissant parfois le pinceau pour la plume. L'impact de cette patte "Moebius" se ressent en particulier dans certaines mimiques, des gestes, des postures et dans le traitement graphique des déserts.
Les paysages arides de l'Ouest sont toujours aussi plaisants à voir, magnifiés par les couleurs : jaune éclatant le jour, rosé lors du coucher du soleil et bleu azur le soir.
Dans une narration double, Charlier met en scène Eggskull, qui remonte peu à peu, avec l'aide de son chien Baal, la trace de la « tribu fantôme », à savoir les Apaches aidés par Blueberry.
Le rythme est assez lent dans l'ensemble, s'accélérant un peu sur la fin, comme pour une enquête, un thriller.
Cette narration, singulière, permet de dépasser une sensation de déjà vu, par rapport à d'autres cycles. Adulte, elle donne de l'intérêt à l'histoire, alors que Blueberry était destiné au départ à de jeunes hommes.
Mais de toute façon, lorsque l'on est piqué de Blueberry, on est un peu comme Mc Clure et sa bibine, boisson qui habite jusqu'à ses rêves...
On y revient toujours.
La roue tourne...
Quoique condamné à être pendu haut et court, Blueberry trouve la ressource pour s'en sortir, comme toujours.
Mais il n'est pas seul. Charlier en profite effectivement pour recycler ses vieux personnages : Mc Clure, Red Neck, ou encore Chihuahua Pearl... et on ne peut que s'en réjouir.
Cette fois-ci, Blueberry est plus heureux en amour, récoltant plus de baisers que de balles.
Autrement, l'ambiance reste à peu près la même, énergique (attaque de train...), parfois grave (déportation des natifs...), mais avec toujours une pointe d'humour, de dérision.
Les dessins sont invariablement bons, quoique le découpage peut être un peu biscornu, prenant de tangentes inhabituelles... Une nouveauté du cycle.
Autre innovation, le rôle du cheval est souligné dans l'intrigue par Charlier, un lappaloosa permettant à Blueberry d'échapper aux troupes du gouvernement américain. Rien d'anormal dans un western...
En définitive, un album fort sympathique, qui compense un peu les déboires de Blueberry précédemment. Avec une fin plus heureuse pour notre protagoniste principal, se réconciliant avec les femmes et même Vittorio.
Un combat de coqs...
Un mystérieux étranger vient d'arriver dans la réserve. On devine rapidement que Nez Cassé n'est autre que Blueberry, dont l'amour pour la fille de Cochise, Chini, suscite une compétition virile avec Vittorio, un Apache au nom hispanique, qui en vient à prendre des risques insensés.
Force est de constater que le scénario a pris une tournure résolument progressiste, puisque Blueberry, devenu renégat (avec une prime de 50 000 dollars sur sa tête...), vient chercher refuge chez les Amérindiens. Les femmes ont également un rôle croissant dans la série (quoique discutable).
Ce duel reflète les divergences, au sein du camp des courageux Apaches. Sujet aux humiliations et autres violences récurrentes d'une partie des colons, des natifs veulent prendre leur revanche, repartir en guerre. C'est la tentation de Vittorio et de l'aile dure, qui tend à convaincre la majorité, émue par les exactions des Blancs. Quand d'autres, autour de Cochise et Blueberry, qui ne veut pas faire couler le sang contre ses anciens frères d'armes, souhaitent une solution plus raisonnable.
Mais, Chini se désintéresse complètement des deux gaillards... dont les exploits lui paraissent très stupides. Elle préférerait « une boîte à moudre le temps et une robe à squaw blanche », traduction littérale et imagée de la langue athapascane.
D'ailleurs, Giraud brosse son visage de la même manière que celui des femmes blanches (comparez les planches 11 et 12 par exemple) : épuré, presque sans hachures, avec des yeux tournés vers le bas, des sourcils fins, un petit nez (quoique fin pour Chini et plus rond pour Thelma) et des lèvres pulpeuses, le menton et les commissures des lèvres remontant parfois un peu selon leurs émotions. Seuls leurs habits, leur coiffure, leur maquillage et leur couleur de peau diffèrent.
Les natifs ne semblent plus que l'ombre d'eux mêmes, attirés par une culture autre et sous la pression des pionniers américains.
Les décors d'Apache-Pass, superbement dessinés, viennent accentuer la pesanteur de ce contexte. Giraud utilise toute une gamme de fines hachures, d'aplats noirs ondulants... pour affirmer les pentes saillantes du nid d'aigle, où se terrent les Apaches. Une multitude de taches noires viennent modéliser les fourrés, autour de Fort-Bowie et du trading post à proximité.
Mais, si les graphismes sont toujours plus minutieux, le scénario de ce cycle a pris un ton plus potache, souligné par les expressions des visages.
La gravité de la situation des Apaches est également atténuée par des réflexions très second degré.
Mais la tension est tangible et l'arrivée de nouveaux personnages, comme Will Bill Hicock ou l'éclaireur Eggskull et ses chiens Gog et Magog, aux consonances sacrées, semblent sonner le glas des Apaches...
En somme, l'affrontement entre Blueberry et Vittorio n'est pas seulement vain et ridicule, Blueberry ayant toujours autant de difficulté à trouver l'amour...
Il amène le désordre et le chaos, la violence et la souffrance...
...dont le mal sera bien difficile à réparer.
Il ne faut pas se fier aux apparences...
Le 22 novembre 1963, John Fitzgerald Kennedy est assassiné en pleine ville de Dallas, au Texas. Si Lee Harvey Oswald semble être celui qui a appuyé sur la gâchette, de nombreuses théories du complot, autour des commanditaires de l'assassinat, viennent enflammer les débats. Vraisemblablement, ces récits ont influencé le scénario d'Angel Face.
Sauf que là, c'est le président Ulysses S. Grant (élu président quelques années après l'assassinat de Lincoln en 1865) qui est visé, tandis que Blueberry fait office de bouc-émissaire, ce qui lui vaut un placard à 10 000 puis 20 000 dollars.
Durango, petite ville décorée aux couleurs des USA pour l'occasion, sert de cadre à l'action. De nouveaux types de personnages sont introduits et permettent quelques pirouettes scénaristiques : détectives privés, pompiers, petite vieille...
Et quelles sacrées trognes ! Entre le vieux porc de tunique bleu, le politique imbu de lui même, ou encore le shérif qui bat sa femme... Giraud sait donner vie à ses personnages, même secondaires, quitte à la reprendre au bout de quelques cases...
La figure ambivalente d'Angel Face, en particulier, est assez marquante. Cet assassin, expert dans le maniement des armes, a un visage juvénile, si épuré qu'on pourrait le confondre avec l'un des personnages féminins. Et pourtant, ses traits fins, son nez aquilin, son regard perçant, son arme de précision, sa bouteille de 'sky... trahissent sa véritable personnalité, venimeuse, relevée en fin d'album par une palette de verts.
Du reste, la mise en couleurs est assez terre à terre, hormis certains passages, soulignés par des couleurs vives, expressives. Le rouge notamment, à saturation pour le sauvetage de la vieille dame, vient accentuer la dramaturgie de l'incendie, ainsi que celle des fusillades.
Mais Angel Face est aussi une histoire de travestissement, celui du complot contre Grant, qui oblige Blueberry à changer régulièrement d'habits et de cachette. Il finit même par adopter la moustache, à la Freddy Mercury...
En résulte un western hybride, un vrai mélange de genres : à la fois thriller, avec une réelle tension narrative... mais aussi vaudeville, avec ses blagues potaches, ses caricatures et son comique de situation.
La vérité vient finalement dans le feu qui, comme pour le miroir de Dorian Grey, reflète l'âme moribonde d'Angel Face.
Comme un long fleuve...
L'aventure de Blueberry continue son cours inéluctablement, sous la plume abondante de Charlier et servie par le trait régulier de Giraud. Il s'agit cette fois-ci de découvrir le trésor... celui caché par Trévor.
La qualité de la mise en scène et de la couleur sont indéniables. L'album a son lot de scènes bouillonnantes mais aussi, comme dans le Spectre aux balles d'or, des cases plus sinistres, de nuit et bleutées.
S'apprêtant à remonter la rivière du Conchos, on retrouve les personnages principaux du cycle, réunis autour de notre héros en jeans, auxquels s'ajoute Hyéronimus, un vendeur ambulant et pharmacien casse-gueule, assez marrant... sa charrette s'avère être un élément clé pour faire avancer l'histoire.
Fuyant par les méandres du Conchos, où ils manquent de se briser le cou dans les rapides. Ils sont attendus dans les roseaux de la confluence, où la rivière rejoint le Rio Grande, par les hommes de Vigo, mais aussi Kimball et Finlay, avec en prime, Bluberry ayant un contrat sur sa tête aux USA... un chasseur de prime.
La frontière, matérialisée par le fleuve, ne met finalement pas un terme à leurs soucis...
Autrement, si on revoit certains décors (notamment le rocher troué du tome 13, ici planche 13), l'ambiance de l'album diffère des précédents... Charlier jouant avec les possibilités scénaristiques, apportées notamment par les cours d'eau.
Surtout les protagonistes, loin d'être tranquilles, sont constamment sous tension. Il y a au moins autant d'action que dans le tome précédent, avec là aussi son lot de scènes épiques : la découverte du coffre et les affrontements autour de l'église, où Chihuahua est restée seule ; la poursuite avec Lopez et son destin tragique ; le périlleux passage en bac, qui part à la dérive ; des fusillades et autres affrontements au revolver...
Comme à son habitude, Charlier nous réserve un certain nombre de retournements de situation, rythmant efficacement l'ensemble.
On apprend à mieux connaître Blueberry, notamment dans sa relation avec Chihuahua Pearl. Cette dernière se comporte en garce pendant tout l'album (le mouvement féministe n'a pas encore pris d'assaut le monde de la BD) et Blueberry lui répond violemment, non sans une once de misogynie.
Car, quoique courageux et habile au combat, il reste un anti-héros de l'Ouest, un soudard maladroit avec les femmes, avec ses travers et qui subit quelques déculottées.
Si son comportement peut parfois choquer, c'est bien sa rudesse, propre au genre du Far West, et la profondeur de son personnage, qui font qu'on reste immergé, qu'on y croit.
En conclusion, ce cycle autour de Chihuaha Pearl, autre trésor gâché par Blueberry, et de la "Frontier", celle qui sépare les Mexicains des Yankees, "naturelle" et poreuse, mais aussi celle, plus abstraite, que les pionniers américains cherchent à repousser, aveuglés par leur soif d'or, démontre encore une fois les talents de Jean-Michel Charlier et de Jean Giraud.
Ils savent toujours nous tenir en haleine, nous surprendre, usant d'un environnement...
...finalement assez capricieux.
PS : au début de l'album il y a un (faux) dossier historique.
Une couverture peu évocatrice...
si ce n'est qu'on comprend qu'il y aura de l'action.
La gestation de cet album a été plus longue, pour un résultat plus convaincant, que le tome précédent.
Le scénario de Charlier, en particulier, est mieux ficelé, avec des dialogues plus incisifs. Il y a de nombreuses surprises et des retournements de situation à la pelle.
Giraud aux manettes, la mise en page tout comme la mise en couleur sont mieux maîtrisées. On retrouve cette mise en scène typique de Blueberry, capable de surpasser les western de cinéma.
En effet, l'album offre son lot de scènes fortes. Plusieurs d'entre elles sont restées gravées dans ma mémoire : les scènes de torture de Blueberry (notamment avec le bourreau chinois, assez stéréotypé), sa tentative d'évasion, le mariage forcé de Chihuahua Pearl avec Lopez (qui tranche avec la crasse ambiante), l'attaque du fort de Corvado avec un contingent d'anciens sudistes, un chariot explosif, des vaches en furie... et enfin la cachette de Trevor dans un aven.
Au final, un concentré de bravades, de fusillades, de cavalcades... en gros de la testostérone en vois-tu en voilà. Mais aussi une touche féminine avec Pearl...
...faisant ressortir un monde rude et violent, où les protagonistes rêvent de luxe et de volupté.
Un album un peu ennuyeux...
mais qui pose les bases d'un nouveau cycle.
Le lieutenant Blueberry cavale seul le long de la frontière, lorsque des soldats mexicains font irruption, poursuivant un mystérieux messager.
En découle une histoire à dormir debout, où Blueberry est missionné pour dénicher un trésor de 500 000 dollars (200 000 de plus que les soldes des travailleurs du chemin de fer, dans le cycle précédent).
Les graphismes sont dans la lignée du précédent tome. Le trait de Giraud est toujours aussi foisonnant. Il croque admirablement bien les intérieurs de Chihuahua, grouillants de culs-terreux et autres prostituées.
Cependant, la mise en couleur, à la Valérian, ne convient pas et le découpage est inconstant (successions de plans identiques sur certaines pages...). Il y a peu d'innovations, si ce n'est le retour d'un univers mexicain... donc redondant au final.
Ainsi, l'histoire est lancée sur un faux rythme, avec beaucoup de dialogues, assez plats et attendus, voir puérils par moments.
L'album regagne en intérêt dans son dernier tiers, lorsque Blueberry arrive à Chihuahua. Un personnage féminin vient alors mettre un peu de piment au scénario de Charlier...
C'est son visage qui illustre la couverture de l'album et c'est en effet elle que recherche sans le savoir Blueberry.
Le rôle de Chihuahua Pearl s'avère plus important que celui de Guffie Palmer auparavant et moins stéréotypé que celui de Miss Dickson, dans les cycles précédents. Cette femme, au double jeu, attise la curiosité.
Si elle reste cantonnée dans un rôle de femme fatale, intouchable, qui se met en scène dans un troquet sordide...
Il n'en demeure pas moins qu'on s'attache à Chihuahua Pearl, plus pour son caractère bien trempé et son aura mystérieuse, que pour ses charmes de papier...
Bonjour à tous! Fan de la série, le scénario est toujours prenant. Le dessins en contre-plongée sont saisissants. J'ai un problème avec mon album. Je ne le retrouve pas dans les ré éditions?
Dépôt légal 3e trimestre 1974 N°841-1 Editeur N°525 4e plat l'homme qui valait 500 000$.
Quelqu'un peut il me renseigner!
Un opus qui prend la forme d'un thriller...
Le lieutenant Blueberry, accompagné de Jimmy Mac Clure et du tueur rescapé, se laisse finalement entraîner à la poursuite de Luckner et de son hypothétique mine. Dans un environnement hostile, les protagonistes doivent aussi faire face à un adversaire invisible : le spectre aux balles d'or.
Jean Giraud a achevé sa mue graphique : il y a dorénavant des hachures partout, soulignant l'intensité des visages mais aussi des décors. Au pinceau, son trait n'en demeure pas moins précis, fouillé, sinueux.
Le découpage est également plus osé : utilisation des cases en « L » de façons variées, incrustation d'un visage ou d'une case par-dessus une autre case, succession de gros plans pour montrer une action précise, fusil qui passe à travers une onomatopée...
Beaucoup plus sombre que le volume précédent, Giraud multiplie également les aplats de noir, pour les ambiances nocturnes ou les ombres. Cela renforce la sensation d'isolement, d'insécurité, de froid... et d'opacité. En contraste avec la nuit, les couleurs chaudes du désert ou de la sierra le jour, parfois à saturation, sont quasi aveuglantes.
Le récit de Charlier est une réussite, encore une fois. La particularité de cet album étant qu'il parvient à nous faire peur : dangers (manque d'eau, Apaches, éboulements, espèces venimeuses...), personnages imprévisibles, adversaire invisible (au départ on voit uniquement ses actions)... et d'aspect physique hors norme, ricanements...
Effrayant.
La chaleur suffocante du désert de Chihuahua...
Ainsi commence ce diptyque. Le lieutenant a été muté à la frontière mexicaine et, en tant que shérif, il doit gérer les troubles causés par un certain Luckner, dans son petit village.
Pour sauver ses miches, Luckner, un « géologue » à l'accent allemand, fait miroiter à Mac Clure le partage d'une mine d'or.
Cette histoire de bonimenteurs est un peu lente à se mettre en place, mais s'accélère au milieu de l'album et reste finalement très plaisante à lire.
Giraud entame également une mue graphique, représentant à merveille le désert et ses désagréments, dans un style plus relâché parfois (planches 30 et 31 notamment).
C'est avec envie qu'on lira la suite...
Quand la folie d'Allister fait rougir, par le feu et par le sang, les collines enneigées du Wyoming...
Dès sa couverture, cette BD a su me happer.
Mémorable, l'album est divisé en deux temps forts : la première partie où l'armée d'Allister traque puis exécute les civils cheyennes, sans ménagement, suivi du retour de flamme, avec la riposte des Cheyennes, alliés aux Sioux et aux Arapahoes.
Le scénario est au moins aussi convaincant que les précédents. En plus des ingrédients habituels (répartie des personnages, embûches...), Charlier nous sert son récit avec une dimension tactique (carte pl. 30), basée sur sa connaissance de l'art de la guerre.
Ici, les tuniques bleues peuvent s'appuyer notamment sur leur force de feu (artillerie), tandis que les « Indiens » les harcèlent par des attaques rapides et répétées. Au cours de l'aventure, chaque camp doit s'adapter à sa situation numérique, favorable ou non.
Malgré les événements graves qui sont relatés ici, Blueberry et ses amis ne manquent pas d'humour, une façon pour eux de survivre dans cette guerre absurde. Mc Clure et Red Neck, complètement saouls au début de l'album, forment un duo sympathique et quasi clownesque. Ce sont de vrais éléments perturbateurs, dans tous les sens du terme.
Blueberry donne également le change, contestant régulièrement les décisions excessives de son supérieur. Face au général « tête jaune », il s'affranchit des règles élémentaires de la discipline militaire. Car Blueberry est un héros rebelle, dont les valeurs humanistes entrent en conflit avec celles de l'armée.
Les graphismes sont toujours aussi efficaces (avec de plus en plus de hachures pour les visages), représentant les différents événements de la guerre avec expressivité. Les nombreuses scènes de bataille dessinées, en font ressentir toute la tension. C'est sûrement l'un des albums les plus crus, depuis le début de la série. La violence y est d'ailleurs de moins en moins suggérée, avec plusieurs scènes de charnier et des tueries en direct.
Dans ce volume tout en contraste, les auteurs confrontent les peaux-rouges aux tuniques bleues, le froid au chaud, la solitude à la multitude, le burlesque au tragique... mais aussi ce qui est juste avec ce qui est inacceptable.
Intense.
La couverture n'évoque rien de précis...
on y voit simplement Blueberry, habillé d'une veste en cuir à franges et brandissant un fusil, une forêt en arrière plan...
La piste des sioux est un album de transition, entre Steelfingers et Général tête jaune, du même cycle. Encore une fois, Blueberry cherche à mettre une fin aux guerres indiennes, alors que les colons le soupçonnent d'avoir volé l'argent de l'Union Pacific.
Ce volume est pauvre en scènes d'action et ce sont essentiellement les discussions entre les personnages qui sont mises en scène. Mais le scénario reste attrayant et l'intrigue assez complexe, presque sociologique, avec quelques coups de théâtre...
Hormis Steelfingers puis Allister, archétype du général ambitieux et cynique, la moralité des personnages est contrastée. D'ailleurs, même les civils peuvent nourrir de sombres desseins... Au contraire, Sitting Bull a un rôle salvateur dans ce tome.
Les diverses ramifications et la profondeur de l'intrigue, donnent du souffle à l'histoire.
La vigueur des dessins et l'audace du cadrage (les plongées/contre-plongées remplaçant peu à peu les plans fixes pour les scènes de dialogues) accentuent également ce dynamisme.
Au final, si La piste des sioux n'est pas particulièrement marquant, il reste intéressant pour sa narration, progressiste, et indispensable pour comprendre l'ensemble du cycle.
Un point tournant dans les scénarios de Blueberry.
Encore un album de grande classe...
Dans L'homme au poing d'acier, Blueberry est chargé de ramener puis d'escorter un train de secours, au camp avancé de l'Union Pacific. Il contient les armes pour se défendre contre les Sioux, ainsi que que les salaires des ouvriers en colère.
Le lieutenant y est confronté à Steelfingers, dans une alliance intéressée avec les Amérindiens de Sitting Bulls. En effet, en bon archétype du brigand de grand chemin, Jethro Diamond nourri le plan de récupérer les 300 000 dollars, convoyés dans le train. Mais rien ne se passera comme prévu...
Encore une fois, le scénario de Charlier tient la route, avec de nombreuses surprises et autres retournements de situation. Il introduit quelques personnages supplémentaires : en particulier la tumultueuse Guffie Palmer.
Les « Indiens » sont mieux mis en avant, notamment lors de leurs tractations avec le crapuleux Steelfingers. Mais ils restent rattachés au camp des méchants.
Dans ce cycle, si ces braves guerriers ne sont pas responsables de la guerre, leur fierté les poussent tout de même à l'entreprendre avec brutalité. Influencés par Jethro, leur côté naïf et primitif contraste avec la crasse modernité des colons blancs. Ainsi, Chalier développe une atmosphère hétéroclite, propre aux western des années 1960.
Les grandes étendues de l'Ouest sont également réalisées avec de plus en plus de finesse. Dans ce cycle, Giraud pousse son art vers l'avant, pour encore plus de réalisme. Ses décors gagnent en profondeur, avec une succession de plans dans la plupart des cases. Les dernières planches sont justes magnifiques et Giraud, en accumulant des cadrages impossibles au cinéma, apporte avec la BD une dimension nouvelle au western.
La narration graphique prend d'ailleurs le pas sur l'écriture. Si les dialogues restent fondamentaux pour l'intrigue et l'ambiance de la série, les vignettes explicatives paraissent parfois désuètes. En effet, le dessin et la mise en page de Giraud sont devenus suffisamment éloquents.
Ainsi, dans la scène finale de l'attaque du train, on passe par tous les états : inquiétude quant au sort des protagonistes, tristesse pour ces hommes tués, surprise, rire et finalement bonheur de voir nos héros s'en sortir.
Une petite pensée pour cette vieille carcasse de Mc Clure, au plongeon désopilant...
Avec Le Cheval de fer, la série ne déraille pas...
...Blueberry reprend son train-train quotidien : deux compagnies de chemin de fer, l'Union Pacific et la Central Pacific, sont en concurrence pour le monopole de la ligne entre l'Atlantique et le Pacifique. Blueberry est appelé par l'Union Pacific, pour les aider face aux Cheyennes et aux perfides transfuges de la Central.
Première impression, on nous ressert la dichotomie classique du mythe américain : les pionniers blancs sont attaqués par les Amérindiens, qui sont en réalité les dindons de la farce. Encore une fois, Blueberry aura bien du mal à faire renverser la vapeur...
Ce constat fait, les dessins et le cadrage restent exceptionnels. Giraud parvient à nous faire ressentir toute la crasse, le tohu-bohu, l'excès de la conquête de l'Ouest.
Les nouveaux personnages introduits par le scénario de Charlier vont dans ce sens : Red Neck, qui guide le lieutenant dans les plaines du Colorado, ou encore Steelfingers, au nom évocateur...
Ainsi, malgré un thème traité de manière un peu archaïque (la vision des colons plutôt que celles des Indiens, pourtant spoliés de leurs terres) et des répétitions par rapport au cycle précédent, le récit reste percutant et les dialogues amusants.
Lu sur le tard...
...cet album reste très sympathique.
La Piste des Navajos conclut le premier cycle de Blueberry.
Notre héros cherche à arrêter par tous les moyens un convoi d'armes, destiné aux Apaches, afin de mettre un terme à la guerre.
On retrouve ici les dessins riches et sublimes de Giraud, qui ne font que s'améliorer, gagnent en assurance et en précision : les visages sont réalisés avec constance, les décors encore plus vivants...
La narration reste claire, avec une colorisation adaptée : les décors de jour sont chaleureux et les scènes de nuit, en bleu, rendent très bien.
Plusieurs scènes ont marqué ma jeunesse : le départ de Crowe poursuivi par Aigle Solitaire, l'escalade de la falaise, la mine, le combat final au tomahawk...
Ainsi, Giraud parvient à transcrire avec brio le scénario de Charlier, bourré d'humour et d'énergie.
Un album d'anthologie.
Première fois que je lis cet album...
...où Blueberry va à la recherche de Graig puis continue sa quête pour faire cesser la guerre.
Mais ce volume accumule les lacunes je trouve.
Il est moins beau que le tome précédent, avec une partie dessinée par Jijé, Giraud étant reparti en Amérique pendant un temps.
Il n'y a pas de grande surprise non plus dans le scénario. Les scènes sont assez classiques : poteaux de torture, pendaison à cheval, Rio Grande, Mexique, sudistes... De plus, mais c'est vrai pour l'ensemble de ce cycle, les Apaches font un peu trop l'effet de sauvages.
C'est assez verbeux. Si c'est une caractéristique des Blueberry et des albums de cette époque, certains dialogues ne sont pas nécessaires : je pense notamment à la planche 11 où l'on nous indique toutes les réflexions de Blueberry... ça casse l'action.
Le point positif, c'est l'arrivée de nouveaux personnages, en particulier Mc Clure, prospecteur et alcoolique notoire (encore un...), impayable sur toute la série. Miss Dickson est aussi la première femme à avoir un peu d'impact dans Blueberry... mais on reste entre hommes globalement.
En résumé, j'ai trouvé plus de défauts, d'archaïsmes, à cette BD que de qualités. Quoiqu'elle reste moderne pour l'époque, il y a des répétitions, un faux rythme et elle est moins crédible que les tomes précédents.
Enfant, j'avais apprécié le cycle sans la lire.
Pas indispensable.
Avec L'Aigle solitaire, l'art de Giraud gagne en maturité.
Des cavaliers remontent la piste du lieutenant et du jeune Stanton. Le garçon sauvé, Blueberry est chargé de mener un convoi à camp-Bowie. La mission est dangereuse, ils vont devoir traverser une zone contrôlée par les Apaches...
Pour la première fois de la série, Blueberry prend les commandes d'un détachement. Il doit faire face aux difficultés d'être à la barre et d'avoir des subordonnés inconstants. Ce nouveau rôle lui donne une nouvelle ampleur, d'autant plus qu'il fait face à un adversaire de grande qualité...
En effet, les personnages secondaires ont beaucoup de profondeur et enrichissent l’œuvre de Giraud et de Charlier. Dans ce volume, on découvre O' Reilly, dans le stéréotype du soiffard irlandais, ou encore le mystérieux Quanah-n'à-qu'un-oeil.
Pour le scénario, on se rapproche de la dichotomie classique : les méchants sont les guerriers Apaches et les gentils les tuniques bleues. Cependant, les choses sont plus complexes. Si les albums précédents nous ont appris que l'armée US est à l'origine de la guerre, Blueberry doit faire son boulot de soldat malgré tout.
Dans la même veine que les tomes précédents, Charlier nous offre un récit plein d'action et de rebondissements, non dénué d'humour. Le milieu de l'album prend l'allure d'une enquête, où Blueberry cherche à comprendre qui sabote ses plans...
Par contre, les graphismes de Giraud sont beaucoup plus aboutis que les deux premiers tomes. Les traits des visages sont plus réguliers, les chapeaux dessinés avec plus de précision... et les décors représentant l'Arizona sont splendides.
Blueberry a pris sa forme définitive : un grand costaud à l'allure désinvolte, souvent mal rasé et coiffé d'une tignasse brune. Il a un nez un peu cassé, une mâchoire carrée et des lèvres plutôt charnues. Le visage d'un gars "qui en a pris plein la gueule" (Moebius).
Surtout, L'Aigle solitaire nous offre des scènes d'anthologie, avec des batailles incroyables. Celles dans le canyon...
Épique.
La couverture signée Gir est pleine de promesses.
Après le coup fourré du major Bascom (authentique), Cochise continue de rassembler les Apaches, pour encercler Fort Navajo et récupérer les autres chefs amérindiens, faits prisonniers.
Cet album donne aussi plus d'ampleur au personnage de Crowe, un sang-mêlé qui finit par changer de bord, après avoir été humilié par Bascom.
Dans ce tome 2, on retrouve l'influence des western classiques, Blueberry devant se battre à plusieurs reprises contre les Amérindiens.
Les graphismes de Jean Giraud, épaulé par Jijé sur ce tome, sont dans la continuité du premier volume et manquent toujours de régularité. Par exemple, le visage de Blueberry prend des formes multiples : parfois hideux (dernière case de la pl. 8) ou copie conforme de Belmondo (milieu pl. 15), il devient même un peu distordu ou longiforme sous le pinceau de Jijé.
Enfant, si j'avais eu du mal à distinguer Blueberry de Crowe (pl. 9) et que j'avais remarqué certaines bizarreries. J’avais tout de même pris du plaisir à lire l'album. Je ne m'étais pas rendu compte non plus que le passage dans la ville fantôme avait été réalisé par un autre dessinateur (Giraud étant parti au Mexique à ce moment là), ce qui témoigne de la proximité de style avec Jijé à cette époque.
Car, le récit reste toujours aussi prenant, avec des moments de suspens, des surprises et plus d'action encore que dans le premier tome. Néanmoins, le récit prend une tournure plus grave, il y a moins d'humour. On peut parfois questionner l'héroïsme de Blueberry, dont le rôle m'a moins marqué dans cet album que celui de Crowe, qui doit faire face à des choix difficiles.
Cependant, Blueberry reste l'homme fort de la série, usant de stratagèmes pour affronter seul, ou avec l'aide d'un grand-père, les Amérindiens. La scène à Tucson est particulièrement marquante (celle de la couverture) et illustre parfaitement l'adage « le calme avant la tempête ».
Ainsi, malgré ses défauts, Tonnerre à l'ouest reste un album marquant de la série.
Le classique de la BD Western...
...par Jean-Michel Charlier et Jean Giraud, dans le sillage de Joseph Gillain (Jerry Spring), qui signe d'ailleurs la couverture de ce premier album.
On y découvre la personnalité de Blueberry. C'est un soldat courageux, as de la gâchette et charmeur... mais terriblement tricheur et indiscipliné. Redresseur de torts, c'est un héros plein de relief, qu'on rêvait d'être gamin. Il contraste avec son homologue, le lieutenant Graig, brave mais un peu naïf et snob.
On retrouve les thèmes de la mythologie de l'Ouest : poker, saloon, Apaches, tuniques bleues etc. Mais Charlier sort de la dichotomie des western classiques : les bons et les méchants ne sont pas toujours faciles à identifier. Ici les Apaches, qui auraient attaqué une ferme, semblent être accusés un peu vite. Surtout, les tuniques bleues peuvent faire preuve de plus de cruauté encore, lorsque Bascom ordonne d'attaquer un convoi de femmes et d'enfants par exemple.
L'ensemble est bien rythmé, alternant entre action et humour. Les dialogues sont crédibles. Le scénario est captivant, jouant sur les situations d'injustice ou la tension de Fort Navajo, encerclé par les Apaches.
Consensuel, le découpage n'en est pas moins maîtrisé : succession de plans rapprochés pour les dialogues, cadrage panoramique pour les cavalcades de Blueberry, utilisation des contre-plongées pour rendre plus sensibles les scènes d'action...
Enfin, le trait de Gir est plein de vie. Formé par Jijé, il dessine de manière assez détaillée personnages et décors, sans nuire à la lisibilité des scènes. Les couleurs de Poppé, chaleureuses et tout en contraste, permettent d'ailleurs de faciliter la compréhension de l'action.
Il subsiste cependant des imperfections, notamment dans la régularité des visages. Mais on ressent tout de même les spécificités du trait de Moebius, fourni, anguleux et avec beaucoup d'aplats de couleur noire pour cette série. Les personnages sont particulièrement expressifs, on pense notamment au lieutenant Graig ou à Blueberry, lorsqu'ils font une moue gênée.
En contexte, Fort Navajo était une BD moderne et haletante, rompant avec les classiques hollywoodiens. Retro, elle reste agréable à lire et nous replonge en enfance.
Une œuvre fondatrice, qui en a inspiré plus d'un.
Un chef-d'oeuvre graphique ! Jean Giraud donne le meilleur de lui-même dans les paysages rocheux et désertiques de l'Ouest américain (cases 2 page 3, 6 page 7, 2 page 8 etc...) et exprimé à merveille les émotions de ses personnages, avec des visages travaillés comme jamais, en particulier ceux de Prosit et Wally (cases 6 page 4, 3 page 7, 6 page 12 etc...).
Le scénario de Charlier est fort aussi mais avec un bémol que j'avais déjà signalé pour les premières aventures : l'action traine trop en longueur (ici lors de la poursuite dans le Mesa), ce qui fait quelques fois souffler le lecteur que je suis... Mais au final, à nouveau une très belle aventure de Blueberry et de son fidèle adjoint, Jimmy Mac Clure !
Très bon album mais je me demande s'il n'y a pas une erreur dans l'album en page 38 planche 36 à l'avant dernière case on voit Red et Mac partir deux heure à l'avance de la tribu et dans la planche suivante dans l'avant dernière case on voit Mac avec la tribu. En plus dans les cases suivantes où il est mis "au même moment" on voit Mac et Red qui observe Eggskull. ai-je raison?
L’un des albums les plus drôles et, hélas, sous-estimés de la série.
Malheureusement, les efforts de Giraud - en tant que scénariste - ne sont pas toujours appréciés (voir aussi l’accueil tiède réservé à un autre de ses bijoux, Jim Cutlass, ou - bien sûr - au cycle de Mister Blueberry).
Sous une couverture simplement époustouflante, Moebius s'amuse à jouer avec les stéréotypes du western et de Blueberry, les renversant tous : c’est le seul album de la série, par exemple, où aucun personnage ne meurt ! Et, bien sûr, c’est aussi le seul dans lequel apparaît le thème de l’amour - et du sexe. La narration a le ton d’une comédie légère, à mi-chemin entre le doux et l’amer, pleine d’humour et de poésie (la fin...).
Dans le même temps, cependant, Giraud s'approprie les caractéristiques du "style Charlier", en premier lieu les rebondissements à profusion : bien que le sujet soit très simple, en effet, le déroulement est incroyablement embrouillé.
Les dessins, comme souvent dans Blueberry, sont flottants, alternant des séquences et des paysages magnifiques avec quelques cases moins réussies. Là encore, réside la magie de Giraud : ses albums (pas seulement ceux de Blueberry - voir les derniers volets de L'Incal ou du Monde d’Edena) sont des symphonies qui montent et descendent selon son humeur et son degré de participation. En paraphrasant un proverbe italien : "Al genio non si comanda". ("On ne peut pas contrôler le génie".)
On peut regretter que Giraud n’ait pas mené à bien le projet initial (dans l’une des interviews données à Numa Sadoul, il disait vouloir faire "un album de 100 planches en couleur directe" - un moyen de rendre hommage à Charlier avec un bouquin *extra*ordinaire), mais le résultat est quand même très appréciable. Un magnifique intermède, situé entre le Blueberry "classique" et le Blueberry "mister".
Beaucoup d'action, de rebondissements. La page 9 est le premier grand moment dramatique de l'album : le coup de génie de Red Neck. Regardez comment Gir utilise le noir pour souligner la puissance de Red Neck. Sublime.
Certains éléments, certaines situations ont déjà été vues auparavant dans la série, comme le ralliement des indiens métis à leur peuple d'origine (navajo, sioux, cheyennes etc...). Mais d'autres apparaissent, comme la lâcheté des blancs "traditionnels" qui - un peu comme le Ku Klux Klan envers les Noirs américains - n'hésitent pas à s'en prendre à l'un des leurs, Blueberry.
Les dessins sont une nouvelle fois magnifiques. J'aime vraiment les cases où l'on voit en plan large les cavaliers, quels qu'ils soient, dans les grandioses paysages ouest-américains.
Vive Giraud et Charlier !
Saluons déjà la couverture peinte de Jean Giraud, chef-d'oeuvre qui aurait sa place dans un musée…
Charlier nous introduit dans un personnage haut en couleurs et… féminin : Guffie Palmer ! Cela fait du bien. Beaucoup d'action comme toujours et les paysages sublimes du Far-West sont eux aussi, finalement, des personnages à part entière de l'aventure.
Jethro Steelfingers est vraiment la "vedette" de cette aventure, diabolique à souhait. On pourrait juste regretter de ne pas le voir davantage aux manettes dans la scène d'attaque du train ou en face-à-face avec Blueberry. Si elle est fort bien détaillée, la scène d'attaque du train reste néanmoins fort longue (un reproche que l'on peut globalement faire jusque-là au différents tomes de notre tunique bleue préférée). Les dessins, eux, restent sublimes et les couleurs typiquement 60's, nous ravissent. Des cases à retenir, donc, telles la n° 8 (page 5), la n°7 (page 11), la n°1 (page 17), la n°3 (page 20), la n°3 (page 21), la n° 10 (page 27), la n° 6 (page 30), la n°2 et la n°4 (page 31), la n°1 (page 32), la n°6 et n°7 (page 34), la n° 7 (page 38), la n° 5 (page 42) la n°4 (page 43) et la n°1 (page 47).
Du très haut niveau comme toujours mais quelques rares faiblesses dans certains dessins, comme si Moebius / Jean Giraud avait eu envie d'esquiver certaines cases. les couleurs sont toujours aussi belles.
Côté scénario, il y a comme une répétition avec les Indiens voulant à nouveau se venger des coups tordus de visages pâles retors… Aussi une intrigue qui se laisse deviner trop facilement. Heureusement, les personnages ont tous de fortes personnalités, en particulier Jethro Steelfingers. J'aime bien aussi Ned, qui épaule courageusement Blueberry et Jim...
Histoire classique somme toute (une petite ville du Far-West sous l'emprise d'un clan malhonnête) avec des personnages conventionnels (les méchants puissants, les notables couards, la courageuse habitante etc...). Charlier sait donner du mouvement à l'intrigue avec une belle maîtrise de l'action et des scènes cocasses. Le ton est plus léger que dans les tomes précédents et cela fait du bien, je trouve.
Giraud nous offre à nouveau des merveilles de dessins et de couleurs. Déjà, la première case de l'album ; j'ai également retenu la page 6, la page 11, la page 17, l'entrée de Blueberry au saloon (case 9 de la page 22), la page 24 et la case 1 de la planche 35 (la salle de classe de Miss Marsh).
Un bien bel album !
Un chef-d'oeuvre ! Le meilleur des Blueberry depuis le commencement... De l'action bien sur et une dose d'humour mais surtout les planches magnifiques de Jean Giraud et ses couleurs sublimes ! Cet album est vraiment un classique, une référence et devrait être montré aux jeunes pour les inciter à se lancer eux aussi dans la bande-dessinée. Mes coups de coeur sont les pages 8, 17 (le rose des collines, j'adore !), 22, 25, 27, 30, 37 et 45. Longue vie au lieutenant Blueberry !
Un scénario haletant, mené de main de maître par Jean-Marie Charlier. Dans cette aventure, le lieutenant Blueberry tient des propos durs et hostiles envers les Indiens. L'explosion du convoi factice, avec la mort du cheval, prend aux tripes. Voilà une B-D politiquement incorrecte mais nous sommes dans les années 60. Et parfois, cela fait du bien de ne pas lire des histoires avec des héros lisses, comme on en voit souvent de nos jours. Très belles planches de Jean Giraud (notamment pages 4, 9, 22, 26 et 36). Seul petit défaut : les visages d'un même personnage diffèrent souvent d'une case à l'autre...
Himmelkreuzzusammen ! Encore une nouvelle étape dans le dévoilement progressif de Blueberry à lui-même et à ses lecteurs. Le dyptique, avec "le spectre aux balles d'or", est une étape indispensable à qui s'intéresse à l'évolution psychologique et graphique de ce sergent mal rasé. Enfin Charlier se laisse déborder par son sujet et par son dessinateur. Et le personnage de Lückner est inoubliable.
Certaines cases et planches de ces albums resteront à jamais gravées sur le mémorial de la BD franco-belge, Donnerwetter!
Mon Blueberry préféré parmi les premiers de la série. N’étant pas un grand fan des classiques cinématographiques des Western, et appréciant au contraire les BD gourmande en lecture type Blake et Mortimer, je ne pouvais qu’apprécier ce One Shot.
Un récit ultra-efficace, un huis clos bien construit, des graphismes superbes et des personnages cohérents (certains diront stéréotypés).
Tout pour que l’histoire fonctionne : Blueberry, reconverti shérif temporaire d’une petite ville en proie aux affres d’une bande de brigands, va tenter de remettre de l’ordre à sa manière dans ce foutoire. Aidé par l’institutrice du village, la seule à vraiment vouloir s’opposer aux frères Bass et à leur bande, et par un jeune homme dont le père a été abattu dans le dos par ces mêmes bandits, Blueberry va s’appuyer sur son expérience et son talent au tir pour remettre en selle la petite ville de Silver Creek.
Tout pour plaire !
Je me suis ennuyé à la lecture de cet album. Gir raconte une histoire dans laquelle Blueberry raconte...
On y met en place les éléments pour la suite, rien de plus. Le héros semble fatigué, il n'agit plus, il parle de ses exploits passés même si sa blessure explique son état.
Je reste nostalgique des scénarios de Charlier qui m'ont fait adorer Blueberry.
Avis portant sur la série:
Une BD « classique » existant depuis les années 60 et qui a su s’imposer. C’est la BD phare du genre « western » par excellence et ce qui se fait de mieux. Le héros est mythique, très intelligent, rusé, ne s’adonnant pas à la violence aussi facilement. Il me fait penser un peu à Mac Gyver !
Le dessin de Giraud (alias Moebius) est un modèle du genre, précis, magnifique, aussi bien dans les traits que dans les cadrages, les ambiances ou la mise en scène. La passion de la BD a commencé par la lecture des "Blueberry" pour beaucoup. Moi, je n’ai découvert que bien tardivement cette série.
Je n’ai pas trop aimé le dernier « cycle » de la série où le héros vieillissant devient un véritable spectateur. Le succès de la série semble s’estomper ces dernières années. Il faut dire que le film aux accents chamanique a largement contribué à ce désaveu. La reprise par Coteggiani et ses acolytes de la jeunesse est également une véritable hérésie.
On est loin de la vision d’origine qu’avaient Charlier et Giraud de l’Ouest américain. Blueberry aura fort à faire face à des militaires, des bandits et même des indiens. Point de manichéisme primaire. La force de l’œuvre se situe dans le savant mélange entre action, suspens et enquête. A travers les yeux du héros, on assiste également au profond changement de ce pays occupé par les pionniers avec l’avènement du train et le déclin de la nation indienne.
Ce qui est un peu marrant, c’est que ce type de héros était présenté comme assez anti-conformiste il y a 40 ans. Ce n’est plus le cas de nos jours où je trouve que le personnage n’est pas assez poussé comme celui de Bouncer par exemple. Blueberry incarne quand même le vrai héros qui défend la justice...
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Suite de la suite du début des ennuis de Blueberry. Tour à tour le bon, la brute et le truand pour quelques (500 000) dollars de plus et certaines illusions sur l’armée américaine en moins. Le voilà qui va en prendre pour 7 albums et pour son grade et le droit de douter de son prochain.
Petit conseil : la lecture intégrale d’un Pif poche, même usagé, est hautement recommandée avant d’enchainer avec Ballade, afin de faire redescendre la pression avant le money time et d’éviter de tomber en pleine crise de parano qui risquerait de vous faire penser que votre belle-mère vous trahira un jour.
A part ça, toujours une couverture qui n’a rien à voir, la meilleure Chihuahua de toutes (page 2) et un style parfois pré-Moëbiussien aux couleurs post-psychédéliques pour accompagner la ballade de santé du cercueil et ses quelques contrariétés. Mais ce n’est qu’un avis personnel, bien sûr. Le tout dans des pages où l’on décompte un nombre de morts violentes au service de la cause perdue d’avance, qui font passer la dernière demi-heure de Django pour un aimable Chiffre et des lettres avec Laurent Broomhead (meilleure période, ceci-dit)
Une chose est sûre, il était une fois dans l’ouest !
Un album qui succède au précédant et précède son succédant, L’homme qui valait n’est pas pour autant une aimable transition. Loin sans faute. Attaquer une forteresse, libérer un inconnu, et surtout, surtout, conquérir le cœur d'une garce. Les personnes ayant tenté la chose apprécieront la performance, tout ça en 48 pages (moins deux de garde, soyons précis).
J’imagine Charlier en transe, sourire sardonique aux lèvres, penché fiévreusement sur sa machine à écrire cherchant sournoisement comment sadiser son anti-héros. Fermant les yeux pour échapper à la fumée de sa cigarette et se glisser dans la peau de personnages antagonistes à souhait, comme le rappelle judicieusement le trombinoscope du résumé, et même dans celui du chariot explosif. La description de sa chute infernale atteint la perfection, saluée par Mc Clure comme il se doit.
Oui, mais. Une toux rebelle ? Un ruban de machine coincé ? Et voilà : d’où sort ce revolver avec lequel Blueberry braque son geôlier page 24 ? Hein ? Et comment Lindsay se libère-t-il comme par magie de ses entraves alors que la première balle n’a pas encore fait passer définitivement à son chinois de bourreau l’envie de recommencer ? Et cette couv de circonstance qui n’a rien à voir avec l’histoire…
Oui, mais bon. Faut dire qu’en cette belle année 73, Charlier publie ni plus ni moins que 7 histoires à suivre. De quoi se mélanger les pinceaux, ou plutôt les stylos en l’occurrence, surtout si l’on s’attaque à "20 milliards sous la terre" de la Patrouille des castors. Tant d’argent, décidément. (C’est décidé, au prochain avis je demande une augmentation)
Mais qu’est-ce à côté du jour ou vous êtes passé de Lucky Luke au borderline lieutenant ? C’était comme celui ou vous êtes passé de Boris Vian à Vernon Sullivan. Quelque chose qui ne s'oublie pas et n’a pas de prix, bien sûr
Les joies du déconfinement… Plus de recettes de Cyril Lignac, plus de films avec Delon, plus de défis relevés sur Facebook avec à chaque jour sa photo de couverture de livre qu'on a tant adoré, sans commentaire, juste comme ça ! Il est donc temps d’en soulever une (de couverture) et d’en faire un (de commentaire). Et pas n’importe laquelle : Chihuahua pearl.
Voici donc Mike Steve Donovan avec un défi à relever. Un vrai, celui-là. Retrouver 500 000 $, ce qui, compte-tenu du taux de change et de l’inflation nous fait… Une sacrée somme et une somme ça créée des ennuis -surtout quand une femme s’en mêle - que seul le machiavélique Charlier, plus tordu que jamais, pouvait voir venir avec toujours un coup d’avance. Ah, le ? Et le ! Et les ?! En bas de page. L’accrocheur de falaise imparable qui vous donne une irrépressible envie de finir le livre avant de l’avoir commencé. Le tout dans des pages A 4 (-4-2, comme dirait le grand Raymond Goethals, petit jeu de chiffre 13 et 3, pour ceux qui ont les idées larges) qui ne rendent grâce au dessin plus fouillé tu meurs pendu haut et court. Il ne reste plus qu’à imaginer la tête de Giraud découvrant le résultat après s’être escrimé sur maints colts et fusils pour rien.
Rappelez-vous votre dernier Quinté + au Balto au mois de mars, pendant le discours confinant de notre cher président, lorsque la conversation a glissé sur Bilal, Cosey, Vicomte, Juillard, Gibrat, Schuiten et Loisel, comment vous vous en êtes-vous sortis pour ne pas avaler vos cacahuètes et Covider votre verre de travers : Blueberry ! Le seul capable de réconcilier les lecteurs de "Partie de chasse" et de Zembla. Aussi dur que de réconcilier les fans de Coldplay et des Black lips, ou de se désinscrire de Facebook. Si quelqu’un sait comment faire…
Après moultes relectures le plaisir va encore grandissant.
Est-ce normal, Docteur ?
Combien je vous dois ?
Je n'avais jamais lu "Apaches", qui rassemble en un unique album de 62 planches le flashback que raconte Mike au journaliste et que Giraud a étalé sur ses 5 albums... Pensant que c'était juste une reprise des pages parues, j'avais fait l'impasse. L'album n'est plus en librairie mais j'ai trouvé un exemplaire état neuf cédé par un collectionneur qui l'avait en double et c'est une (re)découverte.
Outre le format plus grand valorisant les planches, une meilleure impression et un beau papier justifiant d'entrée l'achat, il y a énormément de travail supplémentaire de Jean, un montage repensé avec des dialogues revus, des pages inédites et beaucoup de dessins créés spécifiquement, tandis que d'autres cases ont elles été repensées et souvent agrandies.
Au final, ça donne une superbe histoire de Blueb dans sa continuité, injustement un peu boudée par les amateurs qui pensent que c'est un doublon. Franchement, c'est bien plus que ça...
Super Série.... Dommage qu'elle soit finie!!!
Il, est vrai que de trouver encore des "histoires" de notre héros ne doit pas être facile...
Même les séries dérivées de cette série (Marshal Blueberry, la jeunesse de Blueberry, .....etc....) sont super.. enfin à mon goût!!
J'adore...
Bonjour,
J'aimerais avoir quelques précisions, s.v.p.
Je possède cette BD dans un état pratiquement neuf que je voudrais vendre mais, il comporte 80 pages et non 62.
Quid, je sais pas lequel est le vrai, lequel est le faux?
Cordialement.