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J’aime beaucoup l’histoire originale en quatre tomes. Nos personnages se connaissent pour la plupart, et le lecteur comprend qu’ils ont déjà vécu de grandes aventures. Les voilà réunis à nouveau pour une dernière quête : la quête de l’oiseau du temps. Le scénario est vraiment bien pensé, plongeant le lecteur dans une intrigue passionnante avec une fin à la fois très surprenante et parfaitement maîtrisée.
La "suite" de La quête de l’oiseau du temps, qui est en réalité un préquel, nous permet de retrouver nos héros plus jeunes et de découvrir enfin les circonstances de leur rencontre. J’ai beaucoup aimé cette partie, même si certains albums, notamment L’emprise et Kryll, m’ont semblé un peu vides. À mon avis, regrouper ces deux albums en un seul aurait rendu l’ensemble plus intense.
Le dessin est magnifique, avec un style graphique qui m'a beaucoup plu. Une très belle œuvre à conserver précieusement dans sa bibliothèque.
Dernier volume de Preacher pour conclure une série sans filtre ni limite et de grande qualité. On y retrouve plus que précédemment des situations qui tendent à sourire, notamment avec Herr Starr, ce qui est le bienvenu. La fin est à la hauteur de l'ensemble, à savoir superbement réussie.
On ne peut que recommander cette série si atypique et si prenante.
Voilà une série qui tire toute sa force des dessins sublimes de Florence Magnin. Coté scénarios, tout va bien jusqu'à la fin du premier cycle (fin du tome 2) : c'est frais, gentil, léger, décontractant. Malheureusement, le ton des albums suivants devient plus laborieux, plus artificiel, pseudo-philosophique. On prend le pli de sauter des cases verbeuses, puis des pages. Cette série aurait dû s'arrêter avec le tome 2. Accessoirement, il y a dès le premier tome un problème de positionnement générationnel, les scénarios mêlant une approche enfantine et des thématiques adultes.
Ce livre mérite d'être parcouru rien que pour ses magnifiques planches qui montrent un Paris de 1900 en pleine mutation : des moulins, des taudis, un cabaret perdu côtoyé par des anarchistes, un cimetière hallucinant, des soirées mondaines avec robes affriolantes. L'histoire est tout aussi accrocheuse et même si l'accent est mis sur ces deux femmes, on suit l'histoire de l'inspecteur avec beaucoup d'intérêt. Dommage que le titre soit trompeur et que la couverture ne retranscrive pas vraiment l'histoire, qui est en fait un polar des années 1900. Très très chouette.
On connaît tous la fameuse route de la soie qui a fait les beaux jours de la Chine tant cette matière est convoitée. Il y a eu également une industrie qui se basait sur ce textile pour produire de belles étoffes dans le monde entier. On est dans le département provençal de la Drome en 1910 où une filature est menacée par la concurrence étrangère.
Ce récit se base des faits véridiques que j'ignorais à savoir des usines couvents qui proliféraient à la fin du XIXème siècle en France. Ces établissements providentiels offraient aux jeunes filles pauvres un métier et surtout un toit.
Or, ces usines à l’ambiance carcérale exploitaient les femmes et les enfants à des fins économiques. Je sais que cela fait un peu « marxiste » de présenter les choses de cette manière et que beaucoup d'individus (curieusement les mieux pourvus) n'arrivent pas à l'entendre mais cela ne traduit que des faits bruts à savoir un monde terriblement injuste.
En effet, le salaire était dérisoire et on faisait trimer ces pauvres femmes dociles pour remplir les poches de patrons exploitants capitalistes de la pire espèce qui se donnaient l'apparence de saints avec l'appui des bonnes sœurs. Une éducation religieuse stricte était dispensée afin d'en faire de bonnes femmes à marier.
Nous avons une BD résolument féministe avec un caractère politique assez marqué. Après tout, c'est mérité car les faits sont véritablement scandaleux. On va suivre les déboires d'une jeune femme Henriette au visage brûlé qui nous apparaîtra comme assez attachante malgré un caractère assez trempé. On va dire que c'est un peu nécessaire dans un tel milieu qui ne fait pas de cadeau.
Oui, il est intéressant de voir que le patron ne fait brûler aucune literie en cas de maladie mortelle contagieuse pour des problèmes de coûts. Cependant, il ne se prive pas d'organiser de belles réceptions avec de bonnes bouteilles de champagne. La santé de ses travailleuses n'est absolument pas sa priorité. On se demande où est passé l'humanisme ? Pour autant, il peut briller en société et se faire passer pour un bienfaiteur de l'humanité.
Ce fut une très belle lecture assez agréable à suivre. Le contexte du récit est plutôt triste mais c'est une photographie d'une certaine époque marquée par l'exploitation des travailleuses. Bon, je file !
[RELECTURE]
Je n'aime pas le concept des berserkers. C'est un concept flou qui permet n'importe quoi. De soi-disant descendants d'une ancienne caste de Nains honnis, dont les survivants aujourd'hui seraient éparpillés un peu partout, et dont Redwin et Brum feraient partie. Le mode berserker se déclenche dans la rage et leur donne une force surhumaine, les rendant surtout quasi invulnérables aux blessures. J'aime bien quand la colère rend un Nain plus puissant dans un cas de désespoir, comme pour Redwin et Jorun, mais je n'aime pas quand ils deviennent invincibles en se guérissant tout seuls comme des super saïyens. Je trouve qu'on s'éloigne aussi un peu du concept original des cinq Ordres.
Ceci étant dit, l'histoire d'Oboron est particulièrement touchante en ce qui a trait à sa famille. L'histoire est un peu cruelle par rapport à ça d'ailleurs, parce que y a-t-il plus grande tristesse que d'apprendre que sa famille a été décimée, surtout quand des enfants font partie des victimes? Heureusement, tout n'est pas sombre et il y a une note d'espoir à la fin. C'est un tome qui comporte aussi beaucoup d'action, ce qui le rend forcément un peu plus léger, mais qui pourrait plaire à certains.
Ultimement, encore un tome qui se laisse lire, mais qui ne fera pas partie des meilleurs tomes de la série. À noter également qu'Oboron est probablement le premier Nain avec la barbe aussi bien taillée!
Mon classement des tomes 11 à 15 :
1. Fey du Temple
2. Torun de la Forge
3. Brum des Errants
4. Kardum du Talion
5. Oboron du Bouclier
Un album raté à mon sens.
La première grosse moitié de l’album est statique, on a l’impression de revoir non stop les mêmes cases, avec des pseudos gags à répétition. Le reste se laisse lire mais sans grand intérêt aussi.
Heureusement que les dessins de Tabary sont top car niveau scénario, on est passé à côté.
Dommage, il faut se rattraper sur des albums plus anciens.
Un bel ouvrage baignant dans les seventies mais au scénario qui manque un peu d'originalité.
Le principe du truand repenti qu'on cherche à éliminer ce n'est pas vraiment innovant comme concept.
Mais à travers cette histoire, on vit le prémisses du programme de protection des témoins mis en place par le FBI.
Dans la mise en scène, le faux dialogue entre le coyote et le personnage principal est une très belle trouvaille. De manière générale, les dialogues ont cette saveur vintage digne de ce qui était produit à cette époque.
Les dessins, bien travaillés, donnent vie à des personnages charismatiques. Le découpage donne un aspect très cinématographique, ponctuer par des passages plutôt comiques aussi bien dans le dessin que dans les dialogues.
Un vrai plaisir de lecture.
absolument déprimant, sitôt que notre héroïne croise quelqu'un il meurt peu de temps après, on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages, certes on a déjà était habité avec Léo, mais là, il faut avoir le moral pour lire cette série. sinon il y a quelque bonne idées.
De Jamie Martin, j'avais aimé « Ce que le vent apporte » (2007) ainsi que « Toute la poussière du chemin » (2010). Bref, cela date un peu car c'est un auteur peu prolifique. Aussi, ce titre que j'ai découvert était le bienvenu pour poursuivre l'exploration de son œuvre.
Alors que son trait de graphisme était assez gras et proche de ce que Pellejero peut faire, je vois une démarcation plutôt positive avec quelque chose de plus raffiné. Déjà, la couverture est magnifique avec ses couleurs crépusculaires. Cela donne envie de savoir ce que fuit cette jeune femme en pleine forêt dans un paysage hivernal.
On va tout d'abord faire connaissance avec Mara qui est une vieille guérisseuse célibataire vendant ses remèdes dans un village espagnol au milieu des Pyrénées. Cependant, elle devra faire face à leur mépris et à leur médisance sur une certaine façon de vivre. Un jour, elle va recueillir une jeune fille fuyarde au passé trouble. Elle va lui apprendre le métier tout en la présentant comme sa nièce aux yeux de villageois bien trop curieux.
Encore une nouvelle fois, j'ai aimé ce récit qui se laisse lire agréablement grâce à l’élégance du dessin et à un scénario parfaitement maîtrisé se basant sur les relations de ces deux femmes touchantes face à un monde cruel et difficile.
Cependant, il y a eu certaine longueur avec parfois le sentiment de ne pas avancer comme si l'auteur s'était un peu perdu dans ses méandres scénaristiques. Il faut dire que cette œuvre semble avoir accouchée dans la douleur comme il l'indique dans une post-face où il a failli abandonner le métier pour le troquer contre une guitare.
En conclusion, il s'agit d'un bon roman graphique qui saura parler aux lecteurs sous un sombre manteau.
Probablement le meilleur tome de la série que j'ai lu jusqu'à maintenant, mais ça reste assez léger et farfelu. Johan est beaucoup trop naïf à mon goût, il se laisse berner si facilement. À l'inverse, parfois ce sont les ennemis qui se laissent berner de manière trop peu crédible (la scène du tonneau d'hydromel...) On a aussi droit à des grosses bulles de texte pour tout expliquer d'un coup... Le rythme laisse parfois à désirer, même si les scènes d'action s'enchaînent rapidement. Pas mal, si ça continue à s'améliorer, on s'en va dans la bonne direction!
[RELECTURE]
J'imagine que Jarry ne savait pas trop où envoyer son Ordre des Errants, parce qu'ici il nous retrace l'origine de la Légion de Fer, créée par nul autre que le légendaire seigneur Brum, un ancien Errant...
L'album est bon, entre son amitié avec les gars du puits et son repêchage par maître Kalarum, la jeunesse de Brum nous permet d'apprendre à connaître cet emblématique personnage un peu plus. Par contre, tout va un peu trop rapidement, surtout avec Kalarum. J'aurais aimé y voir un peu plus de développement entre les deux personnages, et surtout pas une fin aussi hâtive. Certains personnages sont aussi un peu laissés de côté, comme maître Faradim ou encore la mère de Brum. Beaucoup d'éléments un peu disparates, présentés trop rapidement, qui font que l'album manque un peu de cohésion pour moi.
Sinon, l'album demeure agréable à lire et nous apprend des choses sur l'univers des Nains, mais il ne s'approche pas des meilleurs tomes de la série.
Une atmosphère unique et mystérieuse se dégage des planches de "A la recherche de Peter Pan". Cosey au travers de son trait nous montre une œuvre apaisée, où le temps est relatif et la contemplation fait partie du voyage, dans le paysage alpin Valaisiens autour du village (imaginaire) de Ardolaz. La neige donne un coté hors du temps, la relation et la découverte de Evolena (en référence au village existant d'Evolène) le suspend tout autant. La couverture du T1 exprime a elle seule le rythme et la beauté des compositions de Cosey, le blanc immaculé, des chalets en bois, la voluptueuse baignade. Le silence et le vide pèse autant que le bruit et la matière, c'est une histoire d'équilibre.
Une quête interne pour le personnage principal répondant au nom de Sir Melvin Woodworth, il cherche l'inspiration pour son nouveau roman, il s’interroge aussi sur le passé de son frère ainé, mais ce qu'il cherche avant tout, c'est la paix intérieure. Sur quelques citations de J.M. Barrie, c'est un retour nostalgique sur ce que nous sommes, sur le retour à la simplicité, à la nature et aux bonnes choses de la vie. Une parenthèse qu'il est bon de prendre et d'apprécier, comme une pause méritée.
"samurai non grata" (pages 1-148): tentative de se raccrocher à l'actualité d'alors (1991) avec la chute du bloc de l'Est, et de l'affairisme politique. Un mélange de prédation économique occidentale et d'influence géo-stratégique assez piteuse.
Au final, un récit très mal construit à n'y rien comprendre, je soupçonne une traduction déficiente. Ni convaincant, ni distrayant.
Une conclusion plutôt réussie. Avec beaucoup de cohérence dans le propos. Rare sont les séries post-apocalyptiques où on donne des explications sur les causes de l'effondrement. Richard Marazano nous sert de manière très convainquante et crédible les raisons de ce chaos.
La fin, en mode feel good, est également réussie même si les auteurs en font un petit peu trop.
Je trouve que le personnage du robot, depuis le début de la série, n'est pas vraiment "habité". Peut-être est ce du a une faiblesse graphique, mais on a aucune compassion pour lui. Par conséquent, les hommages de la fin de cette série pour son rôle sonnent un peu exagéré.
Mais la plus grosse déception vient une nouvelle fois de la partie graphique. Si Shang Xiao nous a prouvé son talent dans les deux premiers tomes, les deux derniers sont vraiment interpellant. La qualité est vraiment en chute libre.
Était-il pressé de clôturer la série? Avait-il envie de changer de méthode, de technique?
Le tome qui m'a le moins plu côté "comics", mais les faits réels relatés dans cet opus sont absolument terrifiants, et toujours très riches en détails, avec de nombreuses sources.
La mise en page, égale à elle-même, ce qu'il y a de meilleurs dans le domaine.
Malgré une dose massive d’action « Spider-man, l’intégrale, 1973 » ne parvient pas à faire monter assez le niveau pour rendre les aventures palpitantes.
Il y a certes du muscle au rendez vous avec l’improbable Smasher, Luke Cage et même Hulk mais leur utilisation est somme toute anecdotique, Spider man fuyant devant des ennemis plus puissants, et rossant sans trop forcer les seconds couteaux comme les ridicule Kangourou ou Loup garou.
Pour ne pas sombrer dans l’ennui total, il y a certes la trame de la mort de la belle Gwen Stacy, splendeur solaire éteinte bien théâtralement et les féroces empoignades avec le Bouffon vert, irréductible ennemi de Spider man, que la haine, les armes vicieuses et surtout la farouche détermination rendent unique dans le panthéon des ennemis du Tisseur.
Coté vie privée, c’est le calme plat pour Parker, plus occupé à grimper les gratte ciels qu’à réellement vivre comme le citoyen lambda, quitte à laisser sa chère tante aux mains faussement bienveillantes du Docteur Octopus.
Au niveau dessin, Romita Sr et Kane se valent, tout en étant légèrement inférieurs au style plus raffiné de Andru.
Plus d'informations sur ce lien :
https://lediscoursdharnois.blogspot.com/2025/01/spider-man-lintegrale-1973-stan-lee.html
Un excellent polar/thriller se déroulant au Mexique, à Ciudad Juarez, vers la frontière américano-mexicaine.
Le scénario est classique mais bien mené : les femmes disparaissent par centaines dans la ville, sur fond de trafics et violences par les cartels, le tout encadré par une corruption latente aussi bien de la police que des pouvoirs politiques.
Dans ce contexte un jeune homme, Gael, arrive en ville à la recherche de sa sœur, disparue depuis plusieurs mois. Les faux-semblants vont se multiplier, les intrigues et personnages secondaires se croiser.
Le tout arrivant à bon port, avec un très bon twist final (même si effectivement j’y avais déjà songé à quelques reprises, un côté « déjà-vu »).
Et que dire des graphismes de Corentin Rouge, sinon qu’ils sont comme toujours d’une maîtrise impeccable. C’est LE dessinateur réaliste que je préfère depuis plusieurs années maintenant. Un très très grand talent.
Comme c'est curieux. Voila le début d'un nouveau dyptique qui, comme le précèdent va narrer la fin du monde de la terre. Je vous rappelle que la fin du monde dans cette série est en 1986. Et c'est maintenant que précisément 'on devrait avoir le fin mot de l'histoire.
Sauf que là, non. Parce que l'album consiste à une mise en place de tous les personnages et les difficultés pour eux à venir au rendez vous qui se trouve au château (running gag du gazon assez savoureux d'ailleurs).
Et pis, c'est tout. Alors c'est savoureux, truculent. Mais pas d'avantage. Il y a plein de petites historiettes qui racontent de jolis moments. Mais ça va pas plus loin. Le dessin est toujours aussi splendide, avec des prises de vues superbes. Mais on attend toujours la grand histoire. Et, certes, Laureline, habillée en cavalière, ça permet de patienter encore un peu plus encore avec de la joie dans le cœur mais ça ne nourrit pas son lecteur tout de même.
Voila donc de très belles tranches d'histoires qui expriment merveilleusement l'humanité sincère d'un Christin qui raconte si bien et fait vivre vraiment ses personnages. Mais on attend la suite car cela ne commencera vraiment que dans le prochain opus.
Certain pourrait dire "perte de temps"? Moi, j'ai aimé ces tranches de vie mais ils auraient raison tout de même.
Voici la suite tant attendue d'une de mes séries cultes. Le célèbre roman de Margaret Mitchell a donné lieu à l'un de mes films préférés durant ma tendre jeunesse à savoir « Autant en emporte le vent » qui retrace les amours de Scarlett et de Rhett sur fond de guerre de sécession. C'est quand même le plus grand succès de l'histoire du cinéma depuis sa sortie en 1939 et multi-récompensé aux Oscars. J'attendais en effet avec une certaine impatience l'édition sur le format de la BD.
L'auteur Pierre Alary signe une œuvre prenante et magnifie ce récit intemporel. Le second tome est dans la lignée du premier à savoir une réussite totale même au niveau graphique avec une colorisation des plus réussies. J'ai aimé l'enchaînement des scènes qui fait très cinématographique avec des décors à tomber. Même les scènes d'action sont réussies. Bref, le dessin demeure assez chaleureux ce qui rend la lecture des plus agréables !
Je connaissais par cœur le récit de cette fresque intemporelle sur l'amour et la guerre ; ce qui fait que je ne suis guère surpris par la tournure des événements mais le plaisir est tout de même intact. Je trouve que l'auteur a réalisé une magnifique adaptation qu'il arrive à conclure dignement.
Evidemment, Scarlett a tout de l'héroïne qui fait rêver et qui était en avance sur son temps. Même blessée, elle arrive à se relever de toutes les désillusions de la vie avec un courage qui force l'admiration. Oui, il faut parfois apprendre la résilience car on ne peut pas tout avoir dans une vie parfois difficile.
Bon, il faut dire que le début m'a fait rire aux éclats tant Scarlett n'est pas du tout subtile et que Rhett la mène véritablement en bateau. On l'aime malgré tout ses défauts et Dieu sait que beaucoup pourrait fuir en la connaissant vraiment. Sa rivale Mélanie apparaît comme beaucoup plus douce et mesurée et surtout désintéressée par l’appât du gain en aidant véritablement son prochain. Mais bon, il faut avoir connu la misère et la pauvreté pour savoir qu'il ne faut pas cracher sur l'argent.
Il nous ai montré des côtés que le film avait édulcoré comme le racisme de certaines idées comme le fait que nos héros admettent l'utilité de l'esclavage sans remise en question. Il y a également cette conversion d’Ashley Wilkes et de Frank Kennedy à un raid mené par le Ku Klux Klan pour laver l'honneur de Scarlett agressée alors qu'on lui avait maintes fois dit de ne pas se déplacer toute seule. Et surtout cette opinion assez désastreuse de la servante Mummy à l'idée que sa maîtresse Scarlett épouse un homme tel que Rhett Buttler.
Oui, cette nouvelle version en BD nous propose quelque chose d'autre de plus réaliste et plus approfondie. On est loin de la version romantique du Sud et de cette vision très édulcorée de l'esclavage.
En effet, il est reproché au couple Scarlett et Rhett d'avoir vu les avantages qu'offrait une civilisation en ruines et d'en tirer simplement le meilleur parti. Cet enrichissement sur le dos du Sud ne plaisait absolument pas à la bonne société de l'époque qui se remettait asse mal de la défaite. Mais comme dit si bien Rhett, les opportunistes sont ceux qui profitent des opportunités qui s'offrent à eux et ce n'est pas un mal. Certes, c'est surtout mal vu de ceux qui ont eu les mêmes opportunités mais qui n'ont pas su en profiter. Toute l'hypocrisie est là !
Cette œuvre est bien plus profonde que l'on ne le pense au premier abord. Ce n'est pas une simple histoire d'amour mais le tableau d'un monde en décomposition par rapport à un autre qui commence. Scarlett arrivera à se défaire petit à petit de ses préjugés.
Au final, un classique totalement sublime qui est à posséder dans toute bonne bibliothèque qui se respecte. Sinon, autant en emporte le vent !
Cet album est un prequel, qui se situe donc avant le tome 1. Vingt ans avant précisément. Un album passionnant qui dévoile tous les mystères des tomes 1 et 2. Le scénario est excellent. Il boucle cette belle trilogie. Amateurs de ligne claire, cet album est indispensable !
Mais … mais … et la suite ? BD Must ? Ça ne peut pas s’arrêter là ! Et les autres dossiers ? Les autres mystères ?
Ça promettait une bien belle série, visuellement réussie et au scénario accrocheur.
Encore un très bon album de Preacher. Depuis le début de la série, la barre est bien haute et la qualité du récit ne faiblit pas. Un volume fidèle à l'esprit de la série et qui captive le lecteur du début à la fin.
::: CET AVIS CONTIENT DES SPOILERS :::
Une déception monumentale.
Pour faire simple, je n’ai rien compris et beaucoup de choses m’ont semblé incohérentes.
« Journal de 1985 » étant la suite directe de « 1984 », je vais comparer les deux pour étayer mon avis.
Sur la forme : je trouve que l’absence des couleurs qui donnaient à 1984 une lisibilité exceptionnelle est regrettable. Il y avait également une place plus importante laissée aux architectures et aux intérieurs, qui sont des éléments fondamentaux pour rapetisser les individus et montrer l’aliénation de leur condition.
Dans 1985, les décors sont dessinés de façon plus approximative, avec beaucoup moins de ces espaces surdimensionnés, de type soviétique, que des troupeaux humains disciplinés arpentaient à pied.
Enfin, dans 1985, l’ajout de la neige brouille la dimension rectiligne de la ville, ce qui la rend beaucoup moins oppressante.
C’est le monde visionnaire d’Orwell en entier, si avilissant, si déshumanisé, qui semble avoir disparu ici au profit d’un univers vaguement post apocalyptique, banalisé, mal défini. Comparativement, l’impact visuel de 1985 est bien moindre.
Parlons un peu des personnages : dans 1984, Winston Smith avait une épaisseur. Il représentait un humain ordinaire, vulnérable, menant un combat désespéré. On le voyait évoluer, se dresser peu à peu contre le système. Un homme animé par l’amour et la justice, dans lequel on pouvait tous se projeter. Sans oublier le rôle magnifique de Julia.
Dans 1985 Lloyd Holmes n’incarne rien, aucun symbole. En tant que lecteur je n’ai strictement rien ressenti pour lui. Dès le départ on voit qu’il est un pion de cette résistance improbable dont on ne saura rien. Et son combat est plus personnel. Il n’a ni l’universalité ni l’envergure de celui de Winston.
Tous les autres personnages, eux, ne font que de la figuration.
Et que dire de l’artifice du jumeau ? C’est tellement éculé ! Comment peut-on encore l’utiliser dans une œuvre un tant soit peu exigeante ? Même dans une mauvaise série B, le recours à un jumeau caché, qui réapparaît comme cela, serait risible.
Sont-ce réellement des jumeaux, d’ailleurs, ou est-ce un tour de passe-passe scénaristique ? Je n’en sais rien. Mais c’est tellement gros que j’ai décroché à ce moment-là.
Leurs « retrouvailles » sont le point de bascule de l’histoire. Pourtant, tout au long de cette séquence, des questions sans réponse m’assaillaient. Ces retrouvailles ont-elles été orchestrées ? Si oui, par qui et pourquoi ? Pourquoi, en tant que simple technicien de stade 3, Gordon vit dans un tel luxe et peut éteindre son télécran comme O’Brien ? Comment, sous kallocaïne, Lloyd peut-il se faire passer sans problème pour son frère, en mentant (p.147) alors que c’est censé lui être rigoureusement impossible ? Pourquoi Gordon aurait-il pris le risque de confronter son frère, seul, sans même avoir allumé son télécran ? Lequel des deux a trahi leurs parents (Gordon p.66 ou Lloyd p.230-231) ??
Rien que pour ce passage, la liste des incohérences est longue, beaucoup trop longue…
Aucune question ne restait en suspens dans 1984. C’est terriblement irritant de lire un album et de se demander constamment pourquoi ceci, pourquoi cela…
Sur le fond : le postulat de base n’est pas crédible.
Le monde d’Orwell n’a aucune échappatoire, 1984 l’a prouvé. Aucun groupe factieux structuré ne saurait exister. « L’organisation » rebelle dans 1985, retranchée dans un « bunker » (un cliché) est donc parfaitement invraisemblable. Quand on se souvient des précautions que Winston et Julia déployaient pour simplement faire l’amour, on voit bien que les déplacements de Lloyd pour se rendre au bunker sont insensés. Surtout après qu’il a perdu « Le livre de Winston », ce qui devrait faire de lui le criminel le plus recherché de Londres. Ça ne tient pas une seconde. Car la scène du début avec un homme (Lloyd donc, si je comprends) qui taggue un mur à la bombe en pleine ville, et qui en plus réussit à s’échapper, est absurde. Cette situation ne peut avoir lieu dans ce monde, où nul ne pourrait agir ainsi sans avoir été repéré depuis longtemps, et encore moins s’en sortir. On ne pourrait déjà pas l’imaginer en Corée du Nord, pensez donc sous le joug du tout puissant Big Brother ! Si Lloyd réussit aussi facilement, il n’y a alors plus d’obstacle à ce que tout un chacun puisse le faire à son tour. Impensable.
Autre exemple qui m’a beaucoup gêné : il est dit p.44 que le premier passage a été écrit à la demande du Parti, par le collaborateur de O’Brien. Pourtant, on y lit « ces pauvres types n’avaient rien à révéler » ou « ces gémissements étaient curieusement bien plus insupportables à entendre que des hurlements ». Quelle soudaine empathie ! Un assistant du Parti tiendrait-il de tels propos ? A l’évidence non. C’est complètement illogique et, encore une fois, contraire à la vision développée dans 1984.
D’ailleurs, peut-être conscient que son fil était fragile, Xavier Coste appuie parfois lourdement son propos. Comme quand il croit bon de préciser, dès le début, « agence de presse étatique océanienne » (p.15). Ah bon ? Parce que dans le monde d’Orwell, une agence de presse pourrait ne pas être étatique ? Bien sûr que non, c’est un pléonasme.
Idem quand O’Brien demande s’il y a des images du taggueur et que les miliciens répondent « c’est grâce aux caméras mises en place que l’individu a été repéré » (p.20), comme s’ils se félicitaient d’un nouveau dispositif de vidéosurveillance. C’est inepte ! Les caméras sont omniprésentes depuis longtemps et sont le fondement même de cette société. Le rappeler de cette façon n'a pas de sens et affaiblit considérablement la portée du texte.
Et en parlant de sens, même après l’avoir lue deux fois, je n’ai toujours pas compris ce que signifie la séquence finale en scaphandre, avec ces « robots » (p.230 à 235) que j’ai trouvé exagérée, voire lunaire, car sans rapport avec la technologie de l’époque.
Bref, ces réinterprétations et toutes ces incohérences ruinent le récit et dévoient l’œuvre originelle. Car justement, 1984 est simple, mécanique, implacable. Il ne contient aucune outrance. Il donne même souvent l’impression d’être en dessous de la vérité. Cela participe énormément à la sensation de terreur qui s’en dégage. Terreur qui cherche à s’imposer dans 1985, mais qui n’atteint jamais l’effroi sourd, aveugle et impalpable qui transpire de 1984.
Ma conclusion est que Xavier Coste, fort du succès de 1984, s’est senti légitime pour lui donner une suite, maintenant qu’il est dans le domaine public. Idée légèrement saugrenue qui pourrait passer pour extrêmement présomptueuse. Il est certes un bon auteur de bande-dessinée, mais peut-il être comparé au génie incontesté d’un George Orwell, qui a créé une des œuvres les plus influentes, les plus reconnues, les plus déterminante de la culture contemporaine mondiale ? Un peu de sérieux… poser la question, c’est déjà y répondre. Je ne juge pas X. Coste, je dis juste que non, il n’est évidemment pas à la hauteur d’Orwell, et il est fort étrange qu’il ait pu croire un seul instant la chose possible.
J’ai acheté « Journal de 1985 » en me fiant aux bonnes critiques, mais aussi parce que j’ai adoré 1984. Ma désillusion est amère, totale. Surtout parce que j’aurais pu vraiment l’aimer si cela avait été une proposition plus scrupuleuse, plus accessible.
J’ai été surpris de constater qu’il n’y a même pas quelques lignes en postface pour justifier cet album, éclaircir l’intention de l’auteur et rendre hommage à l’œuvre immense d’Orwell. Comme si Xavier Coste n’avait pas à s’expliquer. J’y vois un manque criant de modestie.
Au-delà de n’avoir pas compris ce que cet album raconte, je n’ai surtout pas compris ce qu’il apportait à l’univers orwellien. Même si je n’en suis pas un spécialiste, son œuvre est patrimoniale, elle appartient à tout le monde. J’étais donc censé me sentir concerné par cette « suite ». Là, hélas, j’en suis loin, très, très loin.
Cette BD est peut-être formidable, puisque certains le disent et lui mettent des « coups de cœur » mais elle n’est pas pour moi. Je regrette de l’avoir achetée et je ne la garderai probablement pas.
Ce n’était que mon opinion, merci à ceux qui m’ont lu jusqu’au bout.
Il ne m’a pas été facile de rentrer dans cet album à l’aspect peu attrayant.
Très vite pourtant, j’ai eu la sensation de lire un ouvrage important.
Cela tient d’abord – évidemment – au chef d’œuvre de George Orwell lui-même. Mais l’apport graphique de Xavier Coste y est aussi pour beaucoup. Ses décors austères, écrasants, et ses personnages froidement réalistes sont la parfaite illustration du monde totalitaire décrit par l’écrivain. L’auteur a choisi de l’adapter en privilégiant des vues d’ensemble, qui accentuent le sentiment d’oppression tout en éloignant le lecteur des protagonistes. Les quelques plans rapprochés sur les visages ne contiennent de toute façon aucun détail. Cette mise à distance permet de mieux se représenter l’idéologie collectiviste et dictatoriale d’Océania, niant l’individu.
Cette immersion est parachevée par une mise en couleur très pertinente : des tons bruns pour les scènes ordinaires, du rouge pour l’omniscient Big Brother, et surtout, une bichromie de jaune et de violet pour les scènes se passant dans les ministères, barycentre du pouvoir absolu du Parti. En sachant que le jaune et le violet sont deux couleurs dites complémentaires – opposées sur le cercle chromatique et offrant un contraste maximum – duquel résulte un inconfort visuel qu’exploite à bon escient Xavier Coste. Son dessin, ferme et rigoureux, est donc totalement en phase avec l’univers orwellien.
Tout comme le contenu, tout à fait fidèle à l’œuvre originelle. Il révèle, en 224 planches de haute tenue, toute la monstruosité de la plus célèbre dystopie de la littérature. Et permet de rappeler au passage que nos sociétés s’en rapprochent de plus en plus, à commencer par l’appauvrissement continu du langage et par la réécriture de l’histoire, que certains de nos dirigeants autocrates pratiquent déjà sans vergogne.
Ce « 1984 » n’est pas qu’une adaptation de plus, c’est aussi une grande bande dessinée.
Le redoutable Owen vous le dira bien volontiers avant de vous trancher la gorge, la vie d'un barbare n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Il faut entretenir régulièrement son goût pour la violence aveugle, accaparer constamment des femmes et des richesses qui ne sont pas à vous, guerroyer, boire, guerroyer, boire encore, et ce dans une implacable routine faite de carnages et de têtes qui volent.
Seulement, la routine n'est plus ce qu'elle était pour Owen, et il faut même dire qu'il la regrette amèrement. Depuis qu'il a été maudit par trois sorcières (Depuis Macbeth, il faut se méfier des trio de sorcières), Owen est littéralement condamné à ne faire que le bien et à venir en aide aux opprimés, ce qui fait qu'en réalité, il ne serait pas capable de vous trancher la gorge, mais si ça lui démange.
Pour le "soutenir" dans sa mission, Owen s'est vu adjoindre une hache d'un genre bien particulier, puisqu'elle est dotée d'un visage et qu'elle lui parle constamment, en plus de boire le sang des ennemis qu'il massacre avec son concours.
Le Barbare et sa Hache écument les terres désolées, portant secours à qui en fait la demande, et ne tuant que si la Hache le juge nécessaire. Au gré de ses bienfaisantes infortunes, Owen rencontre Soren, une sorcière qu'il sauve in extremis du bûcher, et va découvrir une menace bien plus sombre que les quelques sortilèges de Soren. Le duo improbable va pouvoir se remettre au boulot, mais pas de gaîté de coeur, bien sûr, même si, en étripant des méchants, Owen pourrait bien en retirer quelque satisfaction, allez savoir.
Une nouvelle relecture du genre Heroic Fantasy, voilà ce que nous proposent les éditions Urban Comics en guise de lecture estivale avec un fun notable et une ambition très modérée.
La magie opère sur ce premier tome, grâce au duo formé par Owen et sa Hache, qui donne lieu à des dialogues sarcastiques savoureux et des situations décalées. Contraindre un guerrier immoral à faire le bien est une idée originale qui fournit un bon moteur à l'intrigue, obligeant notre héros à réviser ses méthodes expéditives et son tempérament sanguinaire et égoïste au profit des plus faibles. Le caractère de l'anti-héros permet à l'auteur de développer un ton décalé et irrévérencieux, ainsi qu'un humour noir qui sied bien à son entreprise de relecture du genre.
Côté action, nous sommes servis également, attention toutefois à la violence des combats qui rendent l'album incompatible avec un public trop candide (il n'y a pas d'encart "pour public averti" au dos). Le trait énergique de Nathan Gooden, que l'on avait pu apprécier dans Zojaqan ou plus récemment dans Dark Knights of Steel, comprend quelques morceaux de bravoure qui renforcent l'impact visuel de l'album et ajoutent une couche d'intensité. Entre un esprit Slaine et un trait qui fait parfois penser à Travis Charest, Brabaric a d'excellentes références et gagne un point par rapport à un Raiders très proche dans l'idée mais très différent visuellement.
Audacieux, rythmé et gore, Barbaric parvient à équilibrer violence et humour pour un cocktail que ne renieront ni les amateurs d'anti-héros, ni les aficionados de Conan le Barbare.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2025/01/11/barbaric-1-crimes-etripables-2/
Dans ce deuxième tome de Bomb X, les protagonistes affrontent des menaces venues du désert, mais l’intrigue peine à maintenir la dynamique du premier album. Malgré des compositions graphiques audacieuses et une ambiance riche, le récit s’enlise parfois dans des artifices scénaristiques. Les amateurs de mondes post-apocalyptiques trouveront néanmoins de quoi apprécier cet univers visuellement saisissant.
Lire la critique complète :
https://www.alphabulle.fr/bomb-x-2-entre-orages-dissipes-et-conflits-enlises/
Si on fait abstraction des couvertures qui compose les 6 tomes de la série, cette version de "Peter Pan" proposée par Régis Loisel ouvre le lecteur à un monde fouillé et riche. On retrouve avec joie, l'univers fantastique de Loisel, comme il a su nous habituer dans "La Quête de l'Oiseau du temps" avec ses créatures qui peuplent la foret.
Ici, le récit est bien entendu centré autour de Peter, enfin comment est-il parvenu à être le fameux "Peter Pan", un enfant (l'age n'est jamais précisé) qui a du mal à comprendre le comportement des adultes et qui se refuse à penser "comme un grand" pour se protéger et s’éviter les mêmes abus et absurdités. Du coup, Peter dans son état d'esprit reste et raisonne comme un enfant : il est maladroit dans sa façon de s’adresser aux personnes, mauvais en second degré, asexué, direct et honnête dans ses propos, il oublie la moitié des choses qu'il a réalisé (typiquement le comportement d'un enfant, beaucoup dans l'instant présent sans se soucier des conséquences de ces actes). Ses paroles et ses actes le rendent parfois irrespectueux sans qu'il s'en rende compte et lui donne une nature égoïste et vite antipathique.
Pendant ma lecture, j'ai ressenti des longueurs en milieu du cycle (avec le T3, le T4 et le T5) ou le récit est très centré sur les aventures dans le monde imaginaire de Peter Pan. Les quelques tableaux dépeints du vieux Londres ne sont en fait pas tant présent hormis le T1 et le T6. En fait, il y a quelques séquences clés qui font la force des albums, mais on se perd parfois sur les planches de ce monde fantastique, alors que l’intérêt est autre selon moi. Les personnages sont bavards, parfois agaçant (Rose et Picou sont des personnages que je n'affectionne pas beaucoup, Picou avec ses tic de langages, et Rose pour son état d'esprit très maternel et conventionnel qui contrebalance avec la rondeur et l'hystérie de la Fée Clochette ). Il se passe des choses, c'est parfois dynamique, d'autres fois je me perd dans les dialogues qui ne nourrissent pas suffisamment l'histoire.
En tout cas, ce récit de "Peter Pan" est plus dur et plus adulte, dans une ville de Londres représentée de manière froide et lugubre, c'est en ça que la série est intéressante. Concernant le trait de Loisel, il est rond et vif, c'est vraiment à chacun de se l'approprier, mais si vous appréciez le dessin de "La Quête de L'Oiseau du Temps" alors sans aucun doute, il en sera de même pour cette série avec des personnages attachants et fantastiques.
Un final qui n'aboutit pas ou on l'attend mais qui n'en reste pas moins réussi et renforce le ton dramatique de l'oeuvre de Loisel. Car oui, même s'il s'agit d'une adaptation de J.M. Barrie, Régis Loisel a su s'approprier "Peter Pan" pour en faire un nouveau personnage ambivalent avec du caractère et bien plus tourmenté qu'on peut le penser.
Cet arc narratif de Daredevil année 90, dessiné par John Romita Junior et scénarisée par Ann Nocenti, est l'un des plus réussis à mes yeux. Il va prendre de la valeur, de la hauteur, de la profondeur tout le long des tomes parus. C'est un arc narratif qui narre un Daredevil perdu, super héros errant loin de son quartier, loin de de lui-même aussi.
Cette épopée sera narrée dans la version intégrale de Daredevil chez SEMIC des épisodes 1 à 15. Et nous y reviendrons. Et elle débute sur ce récit complet Marvel. Et nous y sommes.
Ici se clôture une histoire que je ne connais pas. C'est un arc narratif précèdent. Et Ann Nocenti se dépatouille comme elle peut pour la conclure. C'est assez indigeste d'explicatif et de dialogues. Et, dans cette fin d'histoire, elle y rajoute plein de petites histoires de vie qui pourraient être sympa si elles possédaient des linéarités claires et ne sont, en définitive , qu'incompréhensibles.
Puis, elle débute la sienne d'histoire avec un passage apocalyptique. Et ç c'est génial. Car, au dessus d'Hells Kitchen se bagarre facteur X (les premiers X-MEN) contre les chevaliers de l'apocalypse. Et ça défouraille genre fin du monde. Et Ann Nocenti choisit de raconter l'histoire de notre petit super héros (avec sa copine la veuve noire qui n'a pas non plus des pouvoirs de dieu vivant) essayant de protéger son quartier des casseurs qui se lâchent à tout péter justement à cause de ce petit gout de fin du monde. Et, dans cette nouvelle histoire au climax génial, elle y rajoute plein de petites histoires de vie qui pourraient être sympas si elles possédaient des linéarités claires et ne sont, en définitive , qu'incompréhensibles.
Et c'est vraiment dommage.
Alors on se contente du dessin du fils à John Romita. Comme toujours superbe de crayonné saturé et de noirceur et de grisaille. L'illustrateur est un génie pour le dessin simple, efficace et....beau.
La couverture de Tota n'est pas réussi et donne assez peu envie.
Bref, un début raté ....
Quand j'étais jeune, j'ai eu droit aux années Reagan (2 mandats soit 8 ans) et en surplus, j'ai même eu droit aux années Thatcher (11 ans avec 3 mandats). Quelle chance me direz-vous ! A vrai dire, je ne sais pas trop... Sic.
J'ai été tout de suite interloqué par le titre provocateur de cette BD qui ne fait pas dans la dentelle pour décrire la biographie du président des États-Unis qui a remporté la bataille de la guerre froide face à son adversaire soviétique.
Dans mes vagues souvenirs, c'était un ancien acteur de western plutôt sympathique en public mais qui ne lâchait rien face à ses ennemis et notamment la Russie. Je ne savais pas qu'il était perçu comme un idiot au même titre qu'un président comme W. Bush (le fils).
On peut ne pas être d'accord avec un homme politique et surtout avec la politique qu'il mène concrètement pour le pays. Cependant, le respect devrait toujours être la règle dans une démocratie qui se respecte. Je sais bien que les positions politiques peuvent être irréconciliables. Mais de là, à chanter sur la tombe !
Ma démarche est toujours la même en acquérant cet ouvrage le jour de sa sortie à savoir découvrir les arguments des auteurs et voir si c'est crédible. Faut-il enfoncer ou réhabiliter cet homme ? Un génie ou un imposteur ? Voilà pour la thématique générale.
On nous décrit Ronald Reagan comme un président fainéant qui ne maîtrise pas ses dossiers, qui apprend tout par cœur et qui se sert des blagues et ses bons mots pour se donner un air sympathique dans sa communication avec le public. Ce trublion avant l'heure de Donald Trump est pourtant parvenu à gagner les deux élections très haut la main (49 états sur 50) en écrasant des adversaires politiques plus expérimentés et plus intelligents.
Il a été en faveur des plus riches en baissant drastiquement les impôts et en pratiquant une politique de dérégulation des marchés. Donald Trump en a d'ailleurs bien profité avec son empire immobilier et on verra sa sortie prophétique dans un passage qui m'a sidéré.
Le président Reagan a surtout montré qu'il ne voulait rien lâcher vis à vis des russes partout dans le monde. Cette politique d'intransigeance a fini par porter ses fruits car il a bénéficié de la chance des événements qui se sont produits en sa faveur.
A noter que curieusement, il n'y aura pas un seul mot sur la tentative d'assassinat alors qu'il quittait l'hôtel Hilton de Washington au 69ème jour de sa première présidence. Ce fut quand même un événement marquant qui a suscité une grande sympathie de la part du public. Reagan croyait lui-même que Dieu avait épargné sa vie pour qu'il puisse réaliser de grandes choses. Bref, cela me rappelle étrangement l'histoire récente.
J'ai bien aimé cette lecture qui m'a permis d'avoir une autre image qui est sans doute plus proche de la réalité. Oui, j'ai plutôt été convaincu par cette biographie qu'il faut aborder de manière objective qui est foncièrement révélateur des coulisses du pouvoir.
Je trouve que l’auteur a fait un excellent travail de recherche et qu'il a très bien restitué les différents faits et surtout des situations limpides avec souvent une touche d'humour. On se régale des anecdotes historiques et réelles que l’on retrouve au fil de la lecture.
Par ailleurs, un mot sur le dessin pour dire que que le graphisme réaliste a rendu cette lecture plutôt agréable. En effet, le trait est dynamique et expressif ce qui donne une sacrée pêche au récit. On ne s’ennuiera pas !
Un petit reproche tout de même : c'est quand même sérieusement à charge contre cet homme sans la moindre nuance parce que les faits sont là. C'était un Trump avant l'heure mais dans un autre style. Indéniablement, c'était un grand communicateur comme un acteur doit le faire pour s'entendre avec le peuple. C'est à nous qu'il appartient de ne pas être duppe !
Bref, on apprendra pas mal de choses assez intéressantes sur une période pourtant vécue. Les passionnés de politique et d'Histoire vont certainement aimer car l’exigence est au rendez-vous. En conclusion : une excellente lecture !
J'avais fait le choix de me limiter aux albums originels d'Hugo Pratt.
Et puis on m'a offert cet album qui est donc le premier que je lis du duo Diaz Canalès / Pellejero.
C'est peut-être un a priori mais j'ai trouvé le scénario bien moins fluide, parfois hésitant, parfois me perdant que les productions de Pratt. Tout comme le dessin qui est un ersatz de ce qu'il faisait.
Ca se lit, c'est correct, mais ce n'est qu'une pâle imitation de Corto Maltese.
L’’ex agent du FBI Red Ketchups qui se bourre de médocs en tout genre et démissionne pour repartir à zéro. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Une histoire complètement barrée.
Humour décalé et absurde au programme.
Un troisième tome qui reste prenant malgré son manque de rythme.
La déception sera surtout au niveau graphique. La qualité du dessin est en dessous du niveau des premiers tomes
On a même l'impression que le dessinateur a changé de style ou de technique par moment.
Tome 2 de l’autobiographie du dessinateur turc Ersin Karabulut, qu’on retrouve exactement là où il nous avait laissés à la fin de son premier tome : jeune auteur s’accomplissant dans son art au sein d’un magazine populaire, au cœur d’une société stambouliote (celui-là, j’ai dû le chercher !) aux tensions exacerbées, et prête à basculer dans une quasi guerre civile. Ce qui ne manquera pas d’arriver, par ailleurs. Parallèlement aux événements tragiques qui se préparent, Ersin vit le bonheur d’avoir co-fondé son propre magazine satirique, devenu rapidement le plus populaire du pays où ce type de presse est très répandu dans la jeunesse.
Les événements intimes et politiques s’entremêlent particulièrement dans ce tome, sous l’ombre écrasante d’un président qui, certes plébiscité par une majorité de citoyens, n’en glisse pas moins dans un régime autoritaire et abusif. Jusqu’au jour où l’organe de presse de Ersin se trouve dans la ligne de tir du pouvoir, et… Ah, bah, non, je ne peux pas raconter la suite, sinon je « spoile » l’album et vous gâche le plaisir de découvrir.
Quelques mots toutefois pour évoquer les liens puissants liant Ersin à sa famille : sa mère, sa sœur, mais surtout son père. Le père est une figure centrale de cette autobiographie, et un personnage particulièrement émouvant. Dès l’enfance d’une personnalité fantasque comme Ersin, son père tente l’impossible pour éviter de l’exposer à la dangerosité d’un quartier peuplé d’esprits religieux obscurs ne tolérant aucune fantaisie, aucun trait de personnalité chez les enfants, et s’ils en décèlent les menacent et les traquent jusqu’à leur porte. Plus tard le père d’Ersin tente vainement mais avec une insistance persévérante de dissuader les décisions de son fils quand il sait les dangers que ces choix vont engendrer sur la vie de son enfant. Et lorsque Ersin, cet enfant devenu jeune-adulte, s’obstine et met son père devant les faits accomplis, ce dernier se range immédiatement aux côtés de son fils pour l’accompagner et le protéger du mieux possible, quitte à se mettre lui-même en danger.
C’est aussi ça, le « Journal inquiet d’Istanbul ». Une histoire de famille solidaire et unie, le thème de l’amour filial père-fils que Ersin Karabulut parvient à nous faire profondément ressentir à la lecture, sans rien édulcorer de ses propres faiblesses. Tout cela dépeint dans des couleurs aux lumières tamisées qui semblent déborder de l’album et donnent du relief aux décors.
Alors que l’auteur turc Ersin Karabulut était déjà à la tête d’une impressionnante production d’œuvres satiriques et de chroniques du quotidien en bande dessinée, connaissant le succès dans son pays natal, il n’en rêvait pas moins d’embrasser une carrière à la française. Après un premier album qui l’introduisit sur ce marché tant convoité, je découvre ici cet auteur en pleine maturité de son art, sur un premier tome de son autobiographique dessinée qui en comptera au minimum trois.
Un premier volume fort dense. L’enfance et la jeunesse d’Ersin plongées dans le chaudron bouillonnant d’Istanbul, la mégapole turque, où cohabitent dans un climat de tension permanente une population très conservatrice de la religion musulmane, et une autre, en parallèle, se rassemblant sur les aspirations aux libertés individuelles et à la vie à l’occidentale… Mais Ersin n’est pas né et ne vit pas dans un quartier respirant la tolérance, bien au contraire, malgré ses parents athées tous deux enseignants.
Dès le départ, en tant que lecteur, on étouffe avec lui de la chape de plomb que déverse l’obscurantisme environnant, puis des agressions physiques commises au gré des événements politiques. Comment Ersin pourra-t-il devenir ce dont il rêve depuis toujours : un dessinateur-caricaturiste, comme ceux qui illustrent les magazines qui le fascinent, lui apportant son évasion mentale hebdomadaire, et qui lui apprennent à résister ?
Le récit autobiographique d’un auteur de bande dessinée n’est évidemment pas une démarche artistique exceptionnelle. Mais ce qui rend le récit d’Ersin exceptionnel, justement, c’est le contexte géopolitique dans lequel il se situe : une société cruellement divisée dans des modes de vie opposés, basculant dans la violence au moindre coup de vent sociétal ou politique. Cela donne un tableau passionnant de la société turque et nous permet de la comprendre vu de l’extérieur. Les dessins sont adaptés à chaque situation : caricaturaux pour raconter l’enfance, réalistes quand il s’agit de politique, et rehaussés de couleurs pastel envoûtantes que l’auteur maîtrise à la perfection.
La série qui commençait pas trop mal jusque là tombe subitement dans une niaiserie ésotérique avec l'utilisation d'un indien médium en contact avec des purs esprits supérieurs ... La série ne s'en relève pas, ni dans le quatrième tome, ni dans le cinquième, qui voient en outre les scénarios se diluer et s'allonger sans plaisir. On sent à plein nez la série interminable à but exclusivement lucratif ... Pour moi c'est full stop et pilon.
Ce tome contient Superman #151-154, Adventures of Superman #574 & 576, Action Comics #760-761 & 763, Man of Steel #95-98
J'ai attendu d'avoir lu les deux premiers tomes afin de décider de faire l'acquisition de la collection entière. 3 tomes n'est pas le bout du monde. Je peux faire une exception à ma nette préférence pour les one-shot si une certaine qualité est atteinte.
Or, c'est manifestement le cas tant pour la partie graphique avec ses dessins somptueux que pour la richesse de son scénario à rebondissement.
On s'en doutait que notre héros assez prétentieux et trop sûr de lui allait connaître sa première défaite dans l'arène de combat surtout face à Maximus, le mirmillon impérial.
Le proverbe ne dit-il pas : « Qui laisse une trace, laisse une plaie » ? Certes, celui qui marche sur les pas d'un autre ne laisse pas de traces. Vouloir la gloire plus que tout peut conduire à un prix bien élevé !
On assiste bien entendu à une évolution notable de Cleio qui va se battre non plus pour la gloire mais par amour pour sauver celle qu'il aime. Quant à Adriana, elle va se battre à sa manière et cela sera non négligeable. C'est elle qui a toujours pris le dessus !
Le final sera véritablement à la hauteur de nos attentes surtout avec cette montée en tension sur fond de complot politique du Sénat contre l'Empereur et des amours contrariées entre nos deux protagonistes principaux. Reste à savoir si l'amour peut triompher de tout. Omnia vincit amor est le sous-titre de ce tome et n'apporte pas forcément la réponse souhaitée.
A découvrir ce titre mais dans sa version non censurée pour un maximum de plaisir.
C'est la suite de l'aventure un peu érotique de ce couple maudit à savoir une élégante romaine Adriana et un bel esclave gaulois Cleio devenu gladiateur dans les arènes impériales. J'adore les histoires d'amour impossible, c'est ainsi.
On peut dire que ce second tome est radicalement différent du premier dont l'action était surtout située à Pompéi durant la jeunesse de nos deux protagonistes avant l'explosion du Vésuve et surtout avant la rencontre avec l'oncle félon et les intrigues romaines.
Il est vrai qu'on va être plongé dans les coulisses de la politique et surtout d'un complot contre l'Empereur Domitien qui agit en fin stratège pour déjouer les pièges de ces nombreux ennemis du Sénat. Notre héroïne a d'ailleurs dû épouser l'un d'eux.
On se rend compte également comme dans le film « Gladiator » de la puissance que confère une gloire au sein des arènes de combats. On va découvrir un Ludus, c'est à dire une école de gladiateurs où notre jeune thrace va se faire un nom. Cependant, il va succomber à la vanité portée par les cris d'une foule en délire. C'est généralement là qu'on devient le plus vulnérable.
Le dessin est toujours aussi éclatant dans les détails que cela soit pour sculpter le corps assez sensuel de ces personnages ou dans les décors faramineux de la ville de Rome au sommet de sa gloire. Que dire également de la colorisation parfaitement réussie ! C'est un sans-faute !
On notera un peu moins de scènes érotiques également au profit du récit qui avance à grand pas pour se conclure dans le troisième tome qu'il me tarde de découvrir. Evidemment, je recommande chaudement cette belle série résolument mâture dans l'univers de l'Empire romain.
Cela fait un certain temps que je voulais absolument lire cette BD que m'avait conseillé un lecteur plutôt aguerri à ce genre de lecture un peu coquine. Moi, j'aime bien changer de registre de temps en temps pour quelque chose de plus mature.
Je peux ainsi passer du yaoi à une lecture érotique dans la plus pure tradition. Je n'ai pas de frontières car je m'autorise tout. J'adore en plus quand il y a un véritable fond historique.
On est à Pompéi après l'éruption du Vésuve en l'an 79. On va suivre le destin de deux survivants, une jeune noble et son esclave Cleio qui vont être séparé par un vieux pervers. La flamme du passé va se raviver quand elle le retrouvera alors qu'il est devenu un célèbre gladiateur convoité par toutes les femmes du pays latin.
C'est une belle histoire d'amour mais également de haine et de mort. A noter que 2 éditeurs à savoir Graph Zeppelin et Tabou ont publié cette même histoire en deux versions différentes : une soft et l'autre un peu plus hard. Evidemment, j'ai lu la plus érotique des deux à savoir la version Tabou. On a droit à 64 pages contre 48 pages pour la version allégée.
Bon, je dois bien avouer que les scènes érotiques s’intègrent bien à l’histoire d’origine. Le récit reste très agréable dans sa lecture et dans son approche de la Rome antique et du combat des gladiateurs.
Un mot sur le graphisme pour dire qu'il est véritablement très bien réalisé avec une colorisation assez chaude. Personnages et décors sont très bien soignés avec un très grand souci du détail.
J'ai beaucoup aimé tant le fond que la forme. Certes, cela demeure assez classique dans le scénario mais c'est le rendu qui est parfaitement maîtrisé et qui a rendu ma lecture fort agréable. On a véritablement envie de connaître la suite de cette belle histoire d'amour impossible. Nul doute que cette lecture laissera des traces !
J'ai absolument détesté cet album, le pire pour moi jusqu'à maintenant. Tous les problèmes propres aux scénarios clichés s'y retrouvent.
Une intrigue où chaque action est explicitée à voix haute par les héros. Un méchant qui explique son plan machiavélique au héros parce qu'il n'a désormais "plus rien à craindre". Des personnages qui prennent des décisions irrationnelles (exemple, partir sans écouter...). Des scènes d'action farfelues. Et comble du comble, une intrigue dépendante d'une amnésie causée par un coup sur la tête et puis guérie par un second coup sur la tête!!
On a beau se dire que cette BD date de 1956, j'ai eu beaucoup de difficulté à y prendre plaisir. Le comédien Pierre Arditi prétendrait que cet opus serait digne d'Alexandre Dumas... ouf, il faudrait revenir un peu sur terre. J'espère vraiment que les prochains seront meilleurs...
== Avis pour les 5 mini-histoires qui n'apparaissent désormais que dans les intégrales ==
Je ne savais pas où les placer, puisque BDGest n'a pas d'entrées individuelles pour ces histoires, alors je les mets ici, dans l'intégrale où je les ai lues.
Le Dragon vert : 1/5
Petite histoire simple sur un des voleurs déguisés en dragon qui terrifient la population. Bof.
Enguerran, le preux : 1/5
Une histoire sur le mensonge et la vantardise, une petite leçon de morale mais la résolution est prévisible.
À l'auberge du pendu : 2/5
Johan et Pirlouit doivent échapper à un guet-apens. Très simple, mais ça se laisse lire.
Sortilèges au château : 2/5
Intrigue bâtie autour d'une erreur de jugement. La fin est décevante, mais la tension est là.
Veillée de Noël : 3/5
Seulement deux pages, mais l'histoire est rigolote, la fin est touchante et présente un joli précepte. Ma préférée.
Je me suis dirigé vers Grand petit homme après la magnifique Peau d'homme, c'est une erreur. La BD est graphiquement esthétique mais le scénario est catastrophique. Au moment du procès Pélicot cet homme qui profite du corps des femmes pendant leur sommeil est plus que dérangeant. Tout le long du roman graphique on a l'impression de suivre un incel qui justifie ses agissements en mettant en cause les femmes. Tout ça pour finir sur un pseudo-changement de l'homme sauveur. Au-delà du sexisme ambiant de toute l'histoire, le scénario n'a pas beaucoup de construction, les personnages non plus et la fin est tout à fait décevante.
Passez votre chemin.
Ça passe bien les générations, toujours agréable à bouquiner et profiter des dessins de Jidéhem.
Second recueil d’histoires courtes, à lire et faire découvrir aux plus jeunes.
C'est sans doute le plus gros procès politico-financier de l'histoire de notre pays. Après dix ans d'enquête, un ancien président de la République, des ministres de premier plan, préfets et conseillers au plus haut niveau sont renvoyés devant un tribunal pour association de malfaiteur et financement illégal de campagne électoral, entre autres. Au vu des éléments relatés par cette enquête on peut même se demander si le chef de haute trahison, disparu du vocabulaire judiciaire français, ou d'intelligence avec l'ennemi ne serait pas adapté contre l'ancien président Sarkozy. Le six janvier, alors qu'il est en attente de la pose d'un bracelet électronique pour sa condamnation définitive dans l'affaire Bismuth où il a corrompu un magistrat de la Cour de cassation, Nicolas Sarkozy entame le procès le plus long.
Attaqué de toutes part, par adversité ou par faiblesse morale, Mediapart, alors jeune journal en ligne de quatre ans, révèle les premiers éléments entre les deux tours de la Présidentielle. Longtemps seuls dans la tempête qui voit tout un système étatique menacé bien au-delà de la Sarkozie, Fabrice Arfi et ses collègues se trouvent rejoints sur cet ouvrage par des pointures tels que Benoit Collombat ou l'ancienne cheffe du service justice de France-info, de quoi rendre incontestable une reconstitution minutieuse et ultra-référencée.
Accrochez-vous car loin d'être un austère documentaire, Des billets et des bombes apparait comme un brillant thriller géopolitique du niveau d'un Largo Winch... sauf que tout est vrai! Aidés par des spécialistes de la création audiovisuelle, dans une mise en scène redoutable qui nous plonge au cœur des réunions secrètes mêlant les protagonistes, les journalistes utilisent des sources premières issues de l'enquête judiciaire, courriers, enregistrements audio, témoignages d'acteurs directs, permettant de décrire factuellement une odyssée que même les plus fins scénaristes n''auraient osé imaginer...
Car tout y passe dans cette affaire qui voit un candidat de la Droite s'associer à un dictateur étranger pour accéder au pouvoir, faire des affaires par la suite, interférer dans la justice pour le blanchir sur ses crimes des années 1980, monter une guerre avec les pays de l'Otan pour éliminer les preuves de la corruption, sans parler des menaces, assassinats présumés et mille barbouzeries devant lesquelles les montages financiers de Jérôme Cahuzac sont du bac à sable.
Sarkozy connait sans doute le risque majeur étant donnés les efforts déployés par la suite pour tenter d'annuler l'instruction judiciaire, manipuler des témoins, provoquant de nouvelles enquêtes en cascade, jusqu'aux premiers jours du procès où il conteste toujours la légitimité du tribunal correctionnel auquel il préfèrerait la Cour de Justice de la République, connue pour son immense bienveillance envers les prévenus.
Nombre de responsables tentent d'associer le risque envers l'ancien Président comme un risque pour la République elle-même au travers d'une fonction qui serait alors tachée. A l'heure d'une défiance historique des français envers leurs représentants et de la plus grave crise politique de la cinquième République, le calendrier judiciaire apparait facétieux et l'on se demande bien ce que l'année 2025 qui s'ouvre va bien pouvoir nous apporter comme nouvelles surprises...
Que vous la lisiez par amour des thrillers ou par désir de vous informer comme citoyens, cet album est déjà un must-read qui vous aidera comme aucun article de presse à comprendre la gravité et la complexité démente de cette affaire.
Une conclusion très réussie, qui fait parfaitement la jonction avec le premier cycle. Les derniers rebondissements permettent de comprendre le parcours de chacun des protagonistes et pourquoi tout ce petit monde se sépare après avoir vécu des aventures trépidantes.
Le dessin est somptueux et la lecture de ce tome des plus agréable.
Bravo les artistes !!!
Un beau scénario d’un beau road trip à travers la France. J’ai vraiment apprécié l’histoire de ces deux types qui plaquent du jour au lendemain leur petite vie bien rangée à Paris, pour descendre dans leur vieille BM sur les terres de leur enfance à Biaritz.
Franchement, je n’avais pas vu venir la fin, donc bravo pour l’écriture.
J’ai beaucoup aimé le dessin, et j’ai adoré les pages de garde des chapitres en noir et blanc. Les planches sont superbes.
Une BD qui se laisse lire et relire avec plaisir.
Depuis Fog, j’adore le dessin de Bonin ! Son style, notamment les personnages, est juste magnifique. L’ambiance du début du 20ᵉ est très bien retranscrite avec une superbe mise en couleur.
Pour le scénario, nous sommes dans un style Agatha Christie (sans meurtres) ou plutôt Arsène Lupin : un vol suspect, une famille, une aventurière, un policier tenace et un mystère transgénérationnel. L’intrigue est vraiment bien amenée et, malgré plusieurs relectures, je me replonge dans ces deux tomes avec toujours autant de plaisir !
Les livres sont de belle qualité avec une belle couverture, bravo à l’éditeur.
Je regrette qu'il n'y ait pas eu une autre histoire.
Ce deuxième tome m'aura un peu plus emballé par son scénario. Un scénario plus inventif et qui laisse une part d'ombre dans la narration. De quoi s'interroger et imaginer une multitude de pistes possibles.
Le dessin avec une forte personnalité garde ses qualités. Les robots sont très bien croquer et les personnages sont très réussi. Seulement, les dessins ne sont pas constant qualitativement.
Pour conclure, un tome qui prolonge l'intérêt pour la série.
Une excellente BD, pour ne pas dire un chef-d’œuvre...
Vehlmann et Andréae y évoquent - de manière certes subtile - les abus faits aux enfants (lire en parallèle, sur la pédophilie et l'inceste, L'homme en noir de Panaccione, remarquablement bien fait et effectivement plus parlant), mais en l'inscrivant dans un certain classicisme, celui des contes pour enfants. A mettre entre toutes les mains donc, contrairement à certaines séries Netflix sur le sujet, plus abruptes voir insoutenables (Monstres)...
Pour moi, tout est donc jaugé à la perfection dans cette BD. Malgré sa profondeur, son but est indubitablement de divertir et c'est divertissant. L'idée générale du livre ressemble d’ailleurs étrangement à celle d'un jeu de société de fantasy, Service Compris...
Les dessins, à l'ancienne, sont d'une grande beauté et participent pleinement à la narration. Si j'avais plus d'argent, je me serais intéressé d'un peu plus près aux planches originales... Justes magnifiques.
Les dialogues de Velhmann sont tout aussi bons, c’est l’une de ses grandes qualités. Le personnage central, une jeune fille courageuse et très douée malgré les stéréotypes, surnommée trois-fois-mortes, qui doit faire face à mille dangers, est particulièrement touchant.
L'ensemble est accessible, plein d’énergie et d'idées fantaisistes, permettant aux enfants de se défaire de la boulimie des ogres. C’est prenant, effectivement malicieux et tout simplement génial...
...A 20 euros la BD, quand on voit les prix actuellement, on ne va pas cracher sur le caviar de Kraken.
Le début des aventures de notre guerrier où l’on découvre son univers. Un peu simpliste à mon goût, certains albums suivants sont plus intéressants.
Album complèté d’une histoire inédite basée sur Nooun. Interessant car l’on peut voir l’évolution du dessin entre les deux histoires.
La Grande-Bretagne au Vème siècle était bien différente de celle que nous connaissons aujourd'hui. On se replonge dans la légende de Merlin l'enchanteur entre les mythes et les croyances.
Ce dernier a péri dans un combat mais il va se réincarner dans un nouveau-né. Or, les puissants de ce monde divisé ne le permettent pas et veulent mettre la main sur cet enfant qui deviendra un puissant mage.
Fort heureusement, un jeune moine chrétien et une jeune femme vont aider une femme enceinte à échapper à son triste destin au milieu de tout ce tumulte même par la superstition. Ces trois personnages principaux que sont Eigyr, Steren, et Calum paraissent assez attachants dans leur diversité.
Par ailleurs, je trouve que le dessin est assez bien réalisé avec un réel souci du détail notamment dans les paysages traversés sur cette terre saxonne. Il y a également une douce colorisation qui rend la lecture fluide et agréable. Le style graphique est assez moderne et cela me plaît bien.
Au final, on pourra se laisser tenter par ce one-shot de 150 pages même si l'intrigue demeure assez conventionnelle avec quelques longueurs. Cela reste du bon divertissement avec pour toile de fond le mythe arthurien.
Un objet fantasmagorique à découvrir urgemment !! Un travail narratif et graphique assez incroyable. Le trait simpliste peut déconcerté, mais la générosité de l'ensemble vaut tellement le détour ! Un ouvrage à lire avec attention de A à Z ;)
A force d'être bafouées, moquées, humiliées, les "femmes du Louvres", toutes ces nues féminines qu'il s'agisse de peintures ou de sculptures, décident de réagir pour faire changer le regard porté sur elles.
C'est magnifiquement décrit, joué. Tout en finesse, jamais dans la facilité de la caricature.
Le dessin est surprenant, ce n'est pas ma tasse de thé au départ, mais on s'y habitue et finalement il n'est pas aussi "simple" que ça.
Une merveille!!!
Le premier tome de Les 5 Terres nous plonge dans le royaume félin d’Angléon, où un roi mourant et sa famille se débattent au cœur d’intrigues complexes et de luttes pour le trône. Inspirée de grandes sagas, cette série offre un récit dense et des personnages marquants, malgré quelques maladresses visuelles. Une belle entrée en matière pour les amateurs de drames politiques et de fantasy.
Lire la critique complète :
https://www.alphabulle.fr/luttes-de-pouvoir-dans-les-5-terres-1/
Ça a le mérite d’être original et rafraîchissant ! Les décors sont beaux et les intrigues, pour se si courtes histoires, se tiennent bien.
Un début d'histoire avec très peu de surprises, tellement la couverture est explicite.
Dans monde post apocalyptique, on suit une bande de jeunes qui tente de survivre dans une immense ville tout en étant la proie de robots destructeurs.
Rien de surprenant et rien de vraiment nouveau. Mais l'auteur parvient à nous donner envie d'en savoir plus. Et on se demande bien où tout ça va nous mener.
Graphiquement très proche du manga, le dessinateur arrive à donner de la personnalité à ses personnages malgré les petites imperfections de son dessin.
Un début intéressant qui mérite qu'on s'attarde sur cette série.
De nos jours, il ne fait pas bon d'être une citoyenne « iranienne ». Oui, en effet, c'est un pays dirigé par des mollahs un peu incultes qui asservissent les femmes sous un dogme religieux en leur imposant un carcan de règles tout à fait néfastes au développement personnel. Bref, un pouvoir patriarcal rétrograde.
Bref, il vaut sans doute mieux naître dans une autre « nationalité » plus proche des idées démocratiques qui vont dans le sens de la liberté et du respect des personnes humaines quel que soit leur sexe et même leur orientation sexuelle. Et surtout où il n'y a pas de police politique et des gens prêts à vous dénoncer pour le moindre écart comme montrer ses cheveux ou bien un geste de tendresse dans la rue.
Vous avez vu ? Je ne cache plus mes opinions même si elles peuvent provoquer une certaine irritation car il s'agit de respecter toutes les cultures. Mais bon, j'aime trop la liberté synonyme de bonheur. On ne se rend plus compte parfois de la chance qu'on a de vivre dans un pays tel que le nôtre et ceux malgré toutes les difficultés qui peut y avoir mais qui sont sans commune mesure de comparaison.
Là, nous avons droit à la totale à savoir une femme iranienne mais également un peu punk et lesbienne. Autant dire que cela peut très vite finir par la case prison et torture. Je pense que Raya est une femme courageuse du haut de ses 19 ans car elle va se révolter contre ce système dictatorial inique.
On sent bien qu'il se passe quelque chose dans la jeunesse et qu'à terme, ce régime où les parents ferment les yeux finira par tomber. Les gens veulent plus de liberté et de démocratie et non des fariboles. Puisse ce peuple se libérer un jour de ses chaînes qui les retiennent dans l'ignorance. Il est vrai que ce pays est passé de la tyrannie du Shah à celle des mollahs avec un système tout aussi corrompu. Espérons que la prochaine révolution soit la bonne !
Je trouve que cette BD est assez courageuse dans l'approche pour nous montrer cela car franchement, j'ignorais que cela pouvait exister en Iran. J'aime la culture perse depuis que Marjane Satrapi nous la fait découvrir avec son fameux « Persepolis » au début des années 2000.
A noter qu'une réflexion assez intelligente vers la fin de ce récit est basée sur le fait que l'avenir du pays se joue avec des personnes qui le fuient. Or, sans élite, il n'y aura pas d'opposition et donc pas de changement. Sans doute, c'est comme ça que le régime se débarrasse de ses opposants car ceux qui restent sont massacrés.
On se souvient par exemple de la terrible mort de la jeune Mahsa Amini 22 ans arrêtée par la police des mœurs « pour port de vêtement inapproprié ». En effet, elle fut battue au point de décéder trois jours plus tard en septembre 2022.
La faiblesse de cette œuvre proviendra du graphisme avec sa terne colorisation bien qu'il soit quand même lisible. Il manque une certaine douceur du trait. Mais c'est tout ce qu'on pourra reprocher.
Pour le reste, à découvrir ne serait-ce que pour la scène du bus qui prouve à quel point une société peut défendre les hommes aux dépends des femmes ce qui est véritablement injuste et ignoble. Et c'est un homme qui le dit, votre serviteur ! Oui, un jour ou l'autre, la tyrannie de ce régime sera vaincue.
Appollo et Brüno, ces grands amoureux de la culture africaine, décident de nous offrir l'histoire d'un dictateur dans un pays fictif d'Afrique très largement inspirée de la chute du Zaïre. Et pour cause, Appollo a vécu plusieurs années en Afrique!
L'histoire dans l'ensemble est bonne, mais j'ai trouvé le scénario trop saccadé. Les nombreux retours en arrière ne sont pas toujours évidents à repérer de prime abord. Les personnages sont plutôt des acteurs passifs de la chute du régime.
L'amour de Bobbi, par exemple, m'a semblé bizarre et sans but. Appollo intègre aussi d'autres aspects de la culture locale, comme l'apparition du roi de la sape, ou encore ce combat de lutte, mais ces interludes m'ont paru hors propos, s'intégrant mal au récit.
Sinon, il y a quand même de très bonnes perspectives, comme celles de la psychologie d'un dictateur qui refuse de céder sa place et de la douleur que cela peut causer au peuple pris sous son joug. C'est, somme toute, une histoire bien triste.
Pas mal, mais pas le meilleur Brüno pour moi.
Scénario toujours aussi médiocre, sinon pire que dans le cycle de Kad Moon. Les personnages sont caricaturaux, les dialogues sont peu crédibles et simples, voire simplistes, et je trouve que l'intrigue manque de profondeur, même si elle essaie bien d'être complexe, ce qui la rend parfois un peu confuse.
Seul point positif, le dessin de Gomez est indéniablement meilleur que celui de Zuccheri dans le cycle de Kad Moon.
Mignola qui dessine "Aliens", c'est sympa mais pas extraordinaire contrairement à ce que laissait penser cette splendide cover.
Dave Gibbons nous sert un scénario identique au premier film de la saga en changeant uniquement le décors, et relaie des discours profondéments religieux qui à la longue deviennent parfaitement ennuyeux. L'action ne casse pas trois pattes à un canard, et si vous vous êtes un tant soit peu intéressés à la bible , vous devinez la fin très rapidement.
Un comics dont on peut se passer, ou à la limite le garder pour la collection car il s'agit tout de même de la rencontre entre Aliens et Mignola, et la cover reste superbe .
La fin du troisième cycle ou arc narratif de Lanfeust l'aventurier se termine de manière satisfaisante.
Le combat est à la hauteur de ce qui est attendu. On a droit à quelques trait d'humour troll sur la conclusion et la fin ouverte ravira les fans (dont je fais partie).
Les graphismes, les jeux de mots, les clins d'œil, le scénario, le retour des personnages de la première "saison", sont autant d'éléments qui font de cette saga un succès bien mérité.
J'ai souvent lu que les auteurs tiraient trop sur la corde et que l'esprit de Lanfeust de Troy n'était plus. Je trouve qu'il n'y a rien de plus faux. Je pense surtout que cette première série avait tellement marqué les esprits qu'il était impossible de retrouver cette émotion et cette fraîcheur innovante, même avec un produit de qualité équivalente.
Alors oui, il y aura eut des tomes plus intenses que d'autres, mais au bout du compte le plaisir de lecture est intact et le tout reste crédible.
J'aime bien actuellement les scénarios de Philippe Pelaez qui est résolument assez moderne dans l'approche. Là, il nous concocte de la science-fiction façon « Interstellar » ou « Seul sur Mars ».
Conquête spatiale et voyage dans le temps seront au programme de cette intrigue complexe mais plaisante à suivre. Encore une fois, l'auteur fait preuve d'une assez grande maîtrise pour rendre le récit assez cohérent.
J'ai également comme beaucoup été attiré par cette couverture tout simplement envoûtante et qui invite au voyage vers l'espace à la découverte de nouvelles planètes.
Le dessinateur Guénaël Grabowski n'est pas en reste car il nous propose un graphisme dans un style réaliste tout simplement assez bien adapté à ce récit de science-fiction.
Plus encore, j'ai aimé l'aspect assez intimiste de ce drame dont la toile de fond est la conquête de l'espace. Cela sera surtout centré sur une relation père-fils mais également sur une relation amoureuse sacrifiée. C'est vrai que l'on s’attendait à autre chose de plus aventureux sur la planète neuf. Du coup, comme dit, j'ai beaucoup aimé le fait de prendre une tout autre direction.
A découvrir pour une œuvre de science-fiction un peu intime.
Ça fait penser aux débuts de 421
c'est parodique on s'amuse à rechercher les références
De la bd pop-corn avec un peu beaucoup d'hémoglobine
Preacher est percutant, déjanté et sans limite, au point de faire ressentir parfois au lecteur une forme d'inconfort vis-à-vis de certaines situations. C'est rythmé et merveilleusement bien construit.
Les quelques chapitres confiés à d'autres dessinateurs ne concernent pas la trame principale mais se concentre plutôt sur le passé de certains personnages. Cela ne dérange donc pas plus que ça.
Un album aussi bon que ses prédécesseurs : vraiment excellent.
Bis repetita, au niveau de mon commentaire sur cette série...
Une histoire bien réalisée, sans lendemain, qu'on oubliera rapidement et n'ayant aucune utilité dans l'ensemble de l'oeuvre d'Istin.
J'ai eu ce livre pour Noël et c'est mon coup de cœur de l'année ! J'ai été happé par l'univers, pas l'humour, par les différents niveaux de lecture (vive le 2e degré), par la mise en abyme …
A lire sans le feuilleter avant, ou juste une page aléatoirement car rien ne doit être dévoilée avant la fin !
Incompréhensible... je ne comprends rien à cette série... qui se saborde totalement depuis quelques tomes...
Bref, c'est pas bon.
Connu pour son ambitieux projet pluridisciplinaire « Melvile », une BD déclinée en spectacle-concert, Romain Renard, artiste touche-à-tout, a décidé ici de rendre hommage à la saga « Comanche » de Greg et Hermann, née quelques années avant « Jérémiah », en lui donnant une suite en forme d’hommage. Il nous gratifie même de trois titres composés pour l’occasion (Renard est aussi musicien), que l’on peut découvrir à partir du QR code figurant sur l’ouvrage.
A l’instar de « Melvile », c’est d’abord l’œil qui est attiré par « Revoir Comanche ». L’univers de Romain Renard est unique, littéralement ensorcelant. L’auteur belge sait insuffler une part de mystique dans son dessin, qu’il a cette fois voulu en noir et blanc. Cette Amérique qui sert de cadre à ses histoires est ici intemporelle, antérieure à la conquête de l’Homme blanc — même si on est dans les années 1930 —, et permet à Renard d’évoquer en filigrane la situation des Amérindiens dépossédés de leurs terres et les souillures infligées par les conquérants. Créer ce « sequel » à la série culte de ses compatriotes, considérés comme des maîtres du neuvième art, apparaît ainsi presque comme une évidence.
Romain Renard nous comble de ses paysages crépusculaires en clair-obscur. L’ouvrage s’apparente à un road-movie dessiné, grouillant de références au cinéma d’avant-guerre et à la littérature US, celle des John Steinbeck ou des Jim Harrison. De la Californie au Wyoming, Red Dust et Vivienne Bosch vont traverser à bord de leur « Ford A » plusieurs Etats de l’Ouest sauvage, en passant par le Kansas où sévissait le Dust Bowl à cette époque, donnant lieu à des vues spectaculaires travaillées au numérique. Plus classique et réaliste pour les personnages, le dessin est élégant et les regards particulièrement expressifs. Si le concept pourrait faire un peu cliché, on ne peut nier la beauté de l’objet vis-à-vis duquel il serait difficile de faire la fine bouche. Tout au plus pourra-t-on objecter le classicisme du scénario, qui néanmoins tient la route et réserve un dénouement inattendu, précédant une fin tragique mais d’une poésie touchante.
« Revoir Comanche », c’est une histoire de vengeance, un western-thriller lent mâtiné de fantastique où les fantômes qui harcèlent Red Dust, héros sur le retour, sont aussi un peu ceux qui n’en finissent pas de hanter les États-Unis, ce pays des extrêmes qu’on admire pour ses grands espaces et ses romanciers, et que parallèlement on déteste pour son arrogance quasi puérile, échafaudée sur un déni frôlant la névrose, celle du Blanc "civilisateur". Indiscutablement une bande dessinée qui se détache dans la production de cette année.
J'aime bien lire des contes qui propose une autre vision des versions édulcorées de Disney. Du coup, nous avons dans ce "Pinocchio" de Winshluss quelque chose de bien plus trash et adulte. On peut également voir des incorporations d'autres contes/récits dans celui de "Pinocchio" : Blanche-neige, Titanic.
La première chose qui saute au yeux, c'est le dessin très fourni et volontairement anarchique qui donne une ambiance sombre et glauque. Cependant, il y a des variations dans le style en fonction de l'histoire et Winshluss ne cesse de renouveler ses approches pour proposer une palette graphique très complète. Ainsi les illustrations des aventures de Pinocchio en page complète à l'aquarelle sont sublimes et contrebalance avec le style plus noir et chaotique des autres planches.
Concernant la narration, différentes scènes finissent par se regrouper, Pinocchio est l’œuvre d'un Geppetto incongru qui souhaite faire de son invention une machine de guerre increvable, un robot invinsible. Cela part rapidement dans tous les sens lorsque que le fameux Jiminy décide de prendre ses aises et se loger dans la création de Gepetto. Des idées il y en a, le tout dans un style peu bavard, la compréhension passe exclusivement par le dessin et cela fonctionne très bien car les scènes sont très expressives et l'humour (noir) au rendez-vous. Le livre en tant que tel est également de qualité avec des pages épaisses qu'il est agréable de lire et feuilleter. Une bande dessinée à découvrir.
A travers cette semi-autobiographie, Uli Oesterle a tenté de partir sur les traces d’un père qu’il a peu connu et qu’il ne revit qu’au moment de sa mort, sans avoir pu dialoguer avec lui. A partir d’anecdotes inventées pour combler « les nombreux hiatus qui [jalonnaient] son existence », ce fils, qui avoue avoir souffert de ne pas avoir de modèle, a voulu comprendre ce qui avait conduit son paternel à laisser la mère dans la dèche, contrainte de l’élever seule. « Le Lait paternel », qui croise deux histoires, celle du fils Victor en 2005 et celle du père Rufus dans les années 70, a donc ici une valeur pleinement thérapeutique. En plus de donner une existence au père, ce livre lui donne l’occasion de se remettre en question sur son propre rôle en tant que parent, car lui-même semble dépassé par les crises d’ado de son fils, comme il le montre à travers le personnage de Victor. Celui-ci a tendance à incriminer le paternel et son héritage générique, à savoir son faible pour l’alcool, avec des effets parfois calamiteux.
Ce premier tome raconte tout cela, avec pour axe la brutale descente aux enfers de Rufus. Uli Oesterle expose les circonstances qui l’ont provoqué, jusqu’à ce point de bascule que fut le tragique accident en introduction du récit. La lecture est captivante, car le lecteur lui aussi veut comprendre. Le père de Victor était-il un salaud ? Comment a-t-il pu sombrer si vite dans la cloche ? Il faut l’avouer, c’est assez poignant, et on finit par pardonner à ce père « indigne » ses frasques ininterrompues, son attitude désinvolte vis-à-vis de son épouse et de son fils, son addiction pour l’alcool, ainsi que son obsession pour l’argent facile, le jeu et les femmes. D’ailleurs, on ne l’apprendra que dans la post-face, le père d’Oesterle était victime du syndrome de Korsakoff, qui se manifeste notamment par des troubles prononcés de la mémoire et souvent lié à l’alcoolisme…
Graphiquement parlant, Uli Oesterle possède un trait très stylé qui attire l’œil — et c’est d’abord ce qui m’a séduit en feuilletant le livre. Les a-plats de noir donnent un beau rendu dans les ambiances, judicieusement additionné d’une bichromie différente pour les deux fils narratifs, beige pour le père, mauve pour le fils. La seule autre couleur est l’orange pour la Coccinelle, élément-clé du récit. De même, la mise en page est équilibrée, associé à un sens du cadrage accompli.
L’exercice est réussi dans sa première partie et donne envie de découvrir la suite. On peut supposer que l’ouvrage aura été bénéfique et apaisant pour son auteur, qui s’est efforcé de présenter le père de façon la plus objective possible, sans rien édulcorer mais sans haine non plus, comme s’il lui avait pardonné, en regard des troubles cérébraux dont il souffrait. D’ailleurs, il semble presque moins indulgent avec son double, Victor, apparaissant souvent comme irascible sous l’emprise de l’alcool.
Le second tome nous montre comment Rufus va tenter de se reconstruire. Toujours officiellement recherché par la police malgré une enquête qui piétine, il a coupé tous les ponts avec son entourage et ses connaissances, se fait désormais appeler Roland Herzig et fréquente les soupes populaires. En quête de rédemption, comment pourra-t-il « ramasser les morceaux » et se sortir de cette situation en échappant au jugement des tribunaux ? Pour l’ancien flambeur, tourmenté par la culpabilité et des crises d’angoisse de plus en plus fréquentes, l’horizon est décidément bien sombre…Sa seule planche de salut réside dans sa relation avec Bernie, un ancien architecte ruiné par son goût immodéré pour les prostituées et reconverti en bénévole dans un foyer de sans-abris. Celui-ci s’est mué en une sorte de sage à l’énergie positive, dont la vocation est d’aider les nécessiteux sans rien attendre en retour.
En parallèle de ce récit, on retrouve Victor qui, après avoir revu son père à l’hôpital juste avant qu’il ne décède, s’est lancé dans une randonnée alpine avec sa femme et son fils. Son objectif : disperser les cendres du paternel. Victor, qui tente difficilement de se mettre à l’eau comme Rufus trente ans avant lui, compte sur cette expérience vers les hauteurs pour terrasser ses propres démons. On relèvera l’utilisation astucieuse d’Uli Oesterle d’un procédé de synchronicité narrative, de la page 112 à 121 : dans un musée de Munich, Rufus est assis en face (totalement par hasard, car il n’aime pas la peinture) du « Voyageur contemplant une mer de nuages », célèbre tableau de Caspar David Friedrich ; la séquence suivante montre Victor en train de vider le contenu de l’urne funéraire au sommet d’une montagne. Sans doute le plus beau passage et le plus chargé de sens de ce deuxième volet.
Graphiquement parlant, Uli Oesterle possède un trait très stylé qui attire l’œil — et c’est d’abord ce qui m’a séduit en feuilletant le livre. Les a-plats de noir donnent un beau rendu dans les ambiances, judicieusement additionné d’une bichromie différente pour les deux fils narratifs, beige pour le père, mauve pour le fils. La seule autre couleur est l’orange pour la Coccinelle, élément-clé du récit. De même, la mise en page est équilibrée, associé à un sens du cadrage accompli.
On peut supposer que l’ouvrage aura été bénéfique et apaisant pour son auteur, qui s’est efforcé de présenter le père de la façon la plus objective possible, sans rien édulcorer mais sans haine non plus, comme s’il lui avait pardonné, en regard des troubles cérébraux dont il souffrait. D’ailleurs, il semble presque moins indulgent avec son double, Victor, apparaissant souvent comme irascible sous l’emprise de l’alcool.
Les deux premiers tomes de ce « Lait paternel » constituent un excellent moment de lecture. Cette future trilogie, dont on attend avec impatience le troisième tome, mérite véritablement que l’on s’y attarde. Le dessin comme la narration, parfaitement maîtrisées, sont conjuguées avec brio par un auteur qui nous livre ici avec une grande sincérité un récit intime et puissant. Une œuvre fortement recommandée !
L’excellente série en milieu alpin de Serge Lehman et Frédérik Peeters nous livre donc son dénouement tant attendu avec ce tome 5. Tous les protagonistes sont désormais réunis autour du détective Franck Sangaré. La tension est à son comble, la guerre avec le clan Mazur semble inévitable. Le redoutable parrain de la « mafia » des Eaux de Saint-Elme est bien décidé à occire définitivement ceux qui cherchent à se mettre en travers de son chemin. Mais Franck, qui a survécu de justesse après les sévices infligés par les acolytes de Mazur, n’est plus le même homme. Gravement brûlé et défiguré, il semble avoir acquis un don de double vision après s’être enfui à travers de mystérieuses galeries creusées dans la montagne. Ce don lui permet notamment d’entendre les révélations du fantôme d’Hèlène Mertens, juge d’instruction qui fut assassinée pour avoir osé défier la mafia régnant sur Saint-Elme. Celle-ci le persuade d’arrêter Mazur avant qu’il ne soit trop tard… Il n’en faudra pas plus pour convaincre Franck, déjà déterminé à se venger d’Arno Cavalieri, dit le Derviche, l’un des hommes de main du clan Mazur, la mafia contrôlant les eaux de Saint-Elme.
Grâce à un savant dosage entre « hardboiled » et fantastique en demi-teinte, un peu à la manière d’un David Lynch, avec quelques indices énigmatiques disséminés ça et là, les auteurs ont réussi à maintenir ce qu’il fallait de tension et de mystère pour qu’à aucun moment le livre ne tombe des mains du lecteur. Ce qui est sûr, c’est que ce dernier épisode tient ses promesses avec un affrontement final en apothéose d’action, de feu et de sang, mais également à haute teneur mystique. Une fois encore, Serge Lehman puise son récit dans une mythologie européenne immémoriale, où la nature était divinité et la spiritualité n’avait pas encore été squeezée par la religion. Dans « Saint-Elme », la montagne joue le rôle de bienfaitrice en fournissant aux humains son eau nourricière, et gare à ceux qui tenteraient de l’accaparer à des fins purement mercantiles ! Lehman a-t-il cherché ici à métaphoriser la mainmise des multinationales sur les ressources naturelles (dont l’eau bien sûr), dans le contexte préoccupant du réchauffement climatique ? Quoiqu’il en soit, cette fiction supporte facilement une double lecture…
Pour ce qui est du dessin, on relèvera encore une fois le travail bluffant de Frédérik Peeters sur la couleur. Celui-ci, en revisitant les codes du psychédélisme de façon très moderne, renforce la portée multidimensionnelle du récit où il est question de substances hallucinogènes, celles dont use et abuse le Derviche, personnage-clé, et qui dissolvent les frontières entre réalité et imaginaire. Et pour parachever cela, sa maîtrise du cadrage et du mouvement est sans fausse note.
Ceux qui auront apprécié « Saint-Elme » (oui, il s’agit bien du dernier tome) pourront se féliciter de son succès aussi populaire que mérité. « Saint-Elme », c’est un peu une histoire de fusion, celle de Franck Sangaré avec une montagne vivante, rendue menaçante par ses entrailles révélées, d’un vert artificiel et « radioactif », comme si l’âme même de la géante rocheuse avait été blessée à mort… Cette fusion se retrouve de l’autre côté du rideau, à l’échelle créatrice, celle de la conception de l’œuvre, car à l’évidence une sorte d’alchimie a eu lieu entre les deux auteurs. Une rare combinaison née avec « L’Homme gribouillé », où nombre d’ingrédients qui composaient alors ce one-shot, se retrouvent dans « Saint-Elme », de façon encore plus évidente dans ce volet final. L’avenir le dira, mais on est curieux de voir si à l’avenir le duo Lehman-Peeters nous proposera avec le même savoir-faire un objet de pop culture sortant des schémas géographiques habituels.
Une bande dessinée hors normes pour une histoire hors normes, voilà ce qui pourrait définir le mieux cet ouvrage. Par un premier feuilletage, on devine immédiatement que l’on a affaire à quelque chose d’unique, et c’est bien sûr de la forme dont on parle. On a rarement vu ça en BD, et on se dit que décidément, le neuvième art est devenu aujourd’hui un mode d’expression où les limites peuvent être sans cesse repoussées. Rien à voir ici avec l’Oubapo et la BD expérimentale, car on reste sur un format narratif traditionnel. Non, ce qui surprend le plus, c’est qu’ici il n’y a aucun dessin… Une bande non pas dessinée, mais peinte ! Chaque case est une véritable peinture, faisant de l’ouvrage une sorte de petit musée de 21 sur 30 cm, presque plus un beau livre qu’une bande dessinée.
Quant à l’histoire, elle repose sur des témoignages, notamment celui d’Isaac Morris, sujet de la Couronne britannique, qui fut l’un des rares rescapés lors du fameux naufrage. Et pour lui comme pour ses compagnons qui survécurent, le voyage en frégate se poursuivit en pure galère sur les terres d’Amérique du sud, à l’époque où les Anglais guerroyaient contre les Espagnols sur les océans pour mener à bien leurs stratégies expansionnistes. D’une fluidité impeccable, le récit scénarisé par Pablo Franco raconte leur errance sans fin dans une région en proie aux tensions opposant les tribus autochtones et les conquistadores. En plus d’une topographie difficile qui freinait leur progression, ils furent confrontés aux moustiques, au froid, à la faim et à la maladie. Ils durent se résigner au cannibalisme avant d’être capturés par les Indiens qui en firent leurs esclaves, pour être ensuite revendus aux Espagnols. Si les autochtones les traitaient humainement, les conquérants ibériques n’eurent aucun scrupule à les maltraiter de la façon la plus abjecte. Force est de constater à la lecture du récit, que les prétendus « sauvages » avaient une éthique, ce dont les colons venus de l’Europe dite « civilisée » étaient totalement dépourvus lorsqu’il était question de s’emparer de leurs terres, allant jusqu’à les massacrer de la façon la plus lâche et la plus arbitraire, quand bien même ils avaient conscience de leur supériorité en matière d’armement. Génocide, vous avez dit génocide ?
Et pour revenir à l’art pictural de de Lautaro Fiszman, sa magnificence ne saute pas aux yeux, et certains pourraient même être rebutés au premier abord. A l’évidence, sa fonction n’est pas de faire joli, et étant donné le contexte du récit, n’a pas vocation à l’être. Si les histoires de ce type sont plus souvent assorties d’un graphisme généralement assez académique, l’artiste sort clairement des sentiers battus. Ses « toiles » nous sautent à la figure dans un néo-expressionnisme âpre et rageur, inspiré de la peinture de marine hollandaise du XVIIe siècle mais parfois proche de l’abstraction, ni désuet, ni moderne. Un style produit avec les tripes (et si je dis ça, ce n’est pas juste pour faire un bon mot en référence au cannibalisme évoqué dans le livre), comme si Fiszman s’était totalement fondu dans cette terrible histoire pour la « recracher » sur ses tableaux avec la violence inhérente à cette épopée, et bien sûr, sans céder au voyeurisme auquel on pourrait s’attendre.
Et pourtant ces images sont saisissantes par leur capacité à nous faire ressentir cette bataille pour la survie à laquelle se livraient ces naufragés, les yeux hagards, aux prises avec un environnement rude et mille autres menaces, transformés en hommes des cavernes dévorant la viande crue, ou pire encore, leurs compagnons… même dans cette quasi-abstraction, Fiszman parvient à susciter l’effroi, souvent sur de longues séquences muettes où les textes seraient redondants. Mais il nous émerveille aussi, avec ces ciels tourmentés et ces mers démontées qui se confondent et semblent engloutir les fragiles frégates, nous ramenant à notre insignifiance. Ou encore avec ces vues d’un Londres où un enchevêtrement de constructions crasseuses vient si bien suggérer la misère des classes populaires. C’est tout simplement grandiose, on ne peut être qu’impressionné !
« Le Naufrage du Wager » mérite qu’on s’y arrête. Si on ne compte plus les BD évoquant l’art pictural ou les grands peintres, on ne peut pas dire que ce type d’œuvre soit monnaie courante. Il faut l’avouer, le pari était osé. Et Il a été gagné haut la main !
Si l’on s’intéresse cet épisode tragique de la conquête des Amériques, on pourra également consulter une autre excellente bande dessinée « Le Voyage du Commodore Anson », de Mathieu Blanchin et Christian Perrissin (Futuropolis, 2021) ou le roman paru l’an dernier aux Editions du Sous-sol, « Les Naufragés du Wager », de David Grann, ainsi que l’ouvrage qui a inspiré ces deux derniers, « Voyage autour du monde du commodore Georges Anson, 1740 à 1744 », du chapelain Richard Walter, qui participa lui-même à l’expédition.
A l’origine, le monde était un paradis, où toutes les créatures vivaient selon les lois de la nature. Puis l’Homme est arrivé, avec sa soif de domination, s’érigeant en maître des éléments, créant des dieux à son image. Tandis que les humains se multipliaient, les animaux devaient fuir pour ne pas mourir. C’est sur ce postulat que se fonde ce conte éblouissant magnifiquement mis en images par Firat Yaşa, un auteur turc dont c’est la première bande dessinée publiée en France.
Pour ce faire, Yaşa a imaginé une aube des temps empreinte de fantastique en se basant sur les connaissances accumulées autour du site néolithique de Göbekli Tepe, dans le sud de la Turquie. C’est ainsi qu’il nous propose une préhistoire fantasmée de façon très poétique et intemporelle. L’Homme, qui a découvert le feu et les armes, a commencé à se sédentariser et s’organiser de façon structurée, avec sa hiérarchie constituée de dominants et de dominés. Symbolisée ici par un clan assez populeux, contrôlé par un chef religieux qui n’est rien de moins qu’un vulgaire gourou avide de pouvoir, l’espèce humaine est envisagée comme une menace pour l’équilibre naturel, avec déjà des velléités de bâtisseuse. Cette communauté de chasseurs voraces oblige ainsi les animaux à se terrer pour échapper à une mort probable, en tant que nourriture ou offrande destinée au « Père-Ciel », le dieu inventé par celui qui se fait appeler « vieux sage »…
Face à ces effrayants prédateurs, la jeune biche Murr accompagnée de Râht, son ami humain quelque peu misanthrope, seront constamment sur le qui-vive. Toutefois, ils auront la chance de trouver refuge temporairement au sein d’une tribu aux intentions moins belliqueuses, vivant selon des préceptes beaucoup plus en conformité avec la nature, et respectueuse du monde animal.
Aux côtés de cette histoire où les meutes de chasseurs à l’affût, quasi omniprésentes, contribuent à installer une atmosphère oppressante, le dessin apporte une note très contemplative. Dans un style un peu naïf qui évoque parfois les scènes de chasse figurant dans certaines grottes préhistoriques, Firat Yaşa possède un talent indéniable dans sa façon savante de gérer les couleurs. Les tonalités ocres, très chaleureuses, communient pleinement avec les nuances de bleu sombre. Les ciels étoilés sont littéralement envoûtants, de même que les constellations, ponctuellement symbolisées par des silhouettes humaines ou animales qui semblent se livrer à une ronde majestueuse. C’est par cette représentation que ressort toute l’approche empathique de l’artiste vis-à-vis du règne animal, avec comme axe narratif la douleur de cette biche privée du lien maternel dans sa fuite pour la survie.
Au-delà de cet aspect, Firat Yaşa fait ici s’opposer deux visions très divergentes du monde, dont la plus néfaste est plus que jamais prépondérante dans nos sociétés modernes. D’un côté, la doctrine religieuse fondée sur les élucubrations d’un illuminé en quête de domination ; de l’autre la position humble d’une spiritualité respectueuse de toutes formes de vie, qui tente d’exister chez les peuples autochtones non décimés par la civilisation et son pire acolyte, le capitalisme.
En remontant à la pureté de nos origines, il n’est pas impossible que ce conte fascinant — en apparence inoffensif — ait servi de prétexte à Yaşa – et celui-ci ne sait que trop bien à quel point la religion est utilisée à des fins politiques et nationalistes dans son pays, la Turquie — pour exprimer sa colère et son mépris vis-à-vis de ceux qui prétendent parler au nom d’un dieu hypothétique pour asseoir leur soif de puissance.
Une fois encore et comme souvent, on pourra être extrêmement reconnaissant envers les Editions ça et là de nous proposer la voix d’un artiste originaire d’un pays où la bande dessinée, qui tient pourtant une place importante, reste encore largement méconnue sous nos contrées. « Tepe, la colline », c’est vous l’aurez compris un énorme coup de cœur.
Le récit démarre quelques années après l’arrivée du vaisseau sur Geminae, loin d’apparaître comme la terre promise. Dans un enfer de poussière et de brume opaque, une fillette prénommée Nova marche aux côtés de son père Reiz (une scène qui évoque instantanément « La Route »), en quête de l’antidote permettant de retarder le processus de fossilisation de son corps. Alors que le reste de l’équipage semble avoir péri lors de l’atterrissage, Reiz, qui dispose d’une quantité limitée de doses, sait que le gros du stock doit se trouver dans un des modules du vaisseau, ceux-ci s’étant dispersés accidentellement avant leur descente dans l’atmosphère de Geminae. Pour ce faire, Reiz va devoir marcher longtemps, et affronter les violentes tempêtes qui balaient constamment la planète hostile, alors que son pas se fait plus lourd et que ses membres deviennent de plus en plus rigides… Nova quant à elle, première humaine née sur Geminae, cherche à connaître les circonstances de sa naissance, convaincue que son père ne lui dit pas la vérité…
Incontestablement, l’ouvrage intrigue par son aspect. Par son volume tout d’abord (près de 300 pages) mais surtout par sa couverture au format carré, de belle facture, à la fois sombre et mystérieuse, qui représente une fillette dans la paume d’un géant sans visage, avec en arrière-plan l’espace infini. Philippe Valette, qui nous avait déjà étonnés avec « Jean Doux et le mystère de la disquette molle », fait preuve encore une fois d’une grande créativité doublée d’un perfectionnisme accompli. Mais la comparaison s’arrête là. Car si « Jean Doux » tenait de la comédie décalée et désopilante sur la vie en entreprise dans les années 90, « L’Héritage fossile » s’inscrit dans un tout autre registre, celui du space opera claustrophobique et désespéré. Qu’on se le dise, on est plus proche du récit d’anticipation où affleurent les questionnements de notre monde terrestre actuel (et donc pas toujours très gais) que de « Star Wars ».
Au-delà du thème toujours attrayant de la conquête spatiale, c’est l’immortalité et la survie de l’humanité qui sont au centre de l’intrigue. Comme on va le deviner assez vite, la Terre est en proie à un chaos dont on ne connaît pas la raison mais qui menace la vie à sa surface. Le vaisseau Heritage a donc pour mission de perpétuer la race humaine en allant coloniser une planète viable, selon les scientifiques. Celle-ci étant située à des années lumières, bien plus loin que Mars dont la colonisation s’est révélée être un échec cuisant (coucou Elon !), il faudra donc faire de trèèèèès longues siestes en « biostase » pour ne vieillir que de dix ans. Hélas, l’imprévu s’est invité à bord du vaisseau, lorsque ses passagers réalisent que leur peau prend un aspect minéral, tandis qu’il leur reste 19 000 années de voyage à travers l’espace pour atteindre leur « terre promise » baptisée Geminae !
Graphiquement parlant, Philippe Valette a fait une sorte de mix entre dessin et numérique. Son trait aux accents manga s’attache aux personnages, tandis que le vaisseau ou les décors ont été conçus par ordinateur. Le rendu est assez bluffant, sans les défauts propres à cette technique dont certains abusent parfois. Les vues du vaisseau géant ont un aspect très réaliste, mais Valette n’en fait pas non plus des tonnes pour épater la galerie, le recours au procédé restant plutôt discret. Ledit procédé a été utilisé également pour représenter la planète Geminae, dont on ne fait d’ailleurs que distinguer les reliefs à travers l’obscurité omniprésente, renforçant l’ambiance hautement anxiogène du récit.
Tout cela fait de « L’Héritage fossile » une belle réussite, malgré son propos pour le moins pessimiste où la lumière semble être restée prisonnière de l’énigmatique et ténébreuse Geminae. Au même titre que le graphisme, la narration est très bien structurée, jusqu’à l’incroyable révélation finale. On pourra (peut-être) regretter la partition visuelle un peu froide, ainsi que la conclusion, qui, si elle est au demeurant tout à fait inattendue, aurait gagné à être un peu plus resserrée, plus concise. Mais ces quelques bémols n’empêcheront en rien ce one-shot de s’imposer comme l’un des musts de cette année.
Entamer la lecture de « D’or et d’oreillers » équivaut un peu à franchir le fameux miroir d’Alice. D’abord, il y a cette très jolie couverture mise en valeur par la technique d’impression à l’or (logique) du titre, un travail éditorial soigné très en phase avec le contenu empreint d’une fine poésie. Parce que cet album est une véritable gâterie d’un point de vue graphique, parvenant d’emblée à envelopper le lecteur comme le ferait un drapé de soie, et c’est bien cette sensation qui nous accompagnera sans discontinuer au fil des pages. Le travail sur le dessin est tout à fait remarquable, sur ce plan, il est rare qu’une œuvre de bande dessinée procure une telle extase. Il y a la grâce et la sensualité du trait, la diversité dans la palette de couleurs, agencées avec un goût incomparable, le tout étayé par une mise en page variée, avec nombre de pleines pages se laissant admirer avec bonheur. Mayalen Goust montre ici toute l’étendue de son talent, bien plus que n’auraient pu les faire ses précédentes productions, qui pourtant livraient déjà un bon aperçu de son potentiel artistique. « D’or et d’oreillers » est dans la parfaite lignée d’une autre parution sortie il y a trois ans, « Le Jardin – Paris » de Gaëlle Geniller, qui produisait également un effet très similaire.
Pour illustrer ce récit se déroulant dans le cadre de l’Angleterre victorienne, l’autrice mêle avec brio et délicatesse un style un peu gothique à un art nouveau revisité, ce dernier étant incontestablement le mouvement artistique le plus sensuel de l’Histoire européenne. Ainsi, une telle approche est tout à fait appropriée pour narrer cette histoire d’amour impossible entre un jeune lord reclus dans son immense château et une « roturière », la néanmoins belle et mystérieuse Sadima.
La fascination de l’objet se trouve renforcée par le choix du genre, le conte. Le récit de Flora Vesco, dont s’est inspiré Mayalen Goust, respecte les fondamentaux avec tout ce qu’il faut de noirceur nécessaire. Avec moult références aux grands classiques : « Cendrillon », « La Belle et la Bête », « La Princesse et le Petit Pois », « Alice au pays des merveilles » (avec ici un lapin qui va mal finir) … Et c’est bien la magie du conte qui permet de métaphoriser cette relation toxique et fusionnelle entre une mère diabolique et son fils pris au piège de sa folie possessive, repoussoir inébranlable pour toutes les potentielles épouses. Autour d’un axe narratif linéaire viennent s’enrouler des digressions très oniriques mais complémentaires. La seule chose que l’on pourrait regretter est que la tension liée à la folie inhérente à l’histoire, cette tension caractéristique des contes qui fait que l’on adore sentir ses cheveux se dresser sur la tête, apparaît quelque peu diluée par l’écrin graphique dans son extravagance poétique.
Malgré ce très léger bémol, « D’or et d’oreillers » demeure une belle réussite, offrant à nos yeux ébahis un très bel univers pour enchanter nos âmes de ses chatoiements. On sera presque surpris de voir que l’ouvrage n’ait pas été publié dans le cadre de la collection Métamorphose, cette dernière ayant réussi à se distinguer en faisant de la féérie sa ligne éditoriale. Ce livre ressortira très certainement comme un des musts de l’année, prouvant par la même occasion, et on ne pourra que s’en réjouir, la place croissante et légitime occupée par les femmes dans la bande dessinée.
En adaptant le roman de Cormac McCarthy, Manu Larcenet nous prouve une fois encore, après « Blast » et « Le Rapport de Brodeck » (autre adaptation d’un livre de Philippe Claudel), qu’il n’est jamais aussi bon que quand il aborde la face sombre de l’humanité. Et on peut le dire, ce roman de l’écrivain américain, qui est d’abord un ouvrage de littérature avant d’être d’anticipation (le contexte « post-apo » n’est en fait qu’un prétexte pour explorer la nature humaine lorsqu’elle est confrontée à une situation catastrophique), en laissant passer si peu de lumière, fournissait au bédéiste français une matière première idéale.
Larcenet étant resté très fidèle au roman, l’effet de surprise est donc moindre pour ceux qui l’ont déjà lu et/ou ont eu l’occasion de voir le film de John Hillcoat avec Viggo Mortensen dans le rôle principal. Mais l’auteur du « Combat ordinaire » ne s’est pas contenté d’être fidèle, il s’est parfaitement approprié le livre, ce que suffit à confirmer la puissance de son trait. Le chemin de croix de ce père et de son fils errant dans un univers de grisaille, pris en tenaille entre le froid et la terreur, poussant sur des routes défoncées un caddie rempli de rares provisions et de leurs maigres biens (quelle image forte !), a été mis en scène avec brio par celui qui fait figure de maître du neuvième art en France.
A coup sûr, le lecteur sera plongé dans un état d’effroi hypnotique en découvrant ce monde désespérément morne où toute vie semble avoir disparu, laissant apparaître les reliques d’une civilisation volatilisée corps et biens : distributeurs de canettes, boîtes de conserve empilées (clin d’œil warholien ?), panneaux publicitaires vantant les mérites d’une destination de rêve… Autant d’objets divers et variés qui, juxtaposés avec des crânes humains témoignant du retour à des pratiques d’un autre âge, nous rappellent par un effet de miroir grinçant notre inconséquence et notre aveuglement, celui de notre monde actuel individualiste et anthropocentré, que l’on nous pousse toujours à considérer comme le summum de la civilisation, le modèle à suivre sans aucune alternative possible.
Mais le plus terrifiant (âmes sensibles s’abstenir), ce sont surtout ces scènes récurrentes suggérant l’anthropophagie, encore plus terrifiantes peut-être du fait qu’elles ne soient que suggérées… Notamment celle où l’on voit défiler une cohorte d’hommes en guenilles, simulacre d’armée brandissant des drapeaux en lambeaux et escortant ses prisonniers humains, tels des garde-manger vivants, un choc visuel qui vient percuter violemment notre rétine.
Le trait de Larcenet, ici réaliste et minutieux, associé à un cadrage évocateur, joue à plein. Les paysages désolés sous la brume ou la neige laissent filtrer la beauté évanescente de ce qu’il reste d’une nature indifférente à la laideur ambiante. Il paraîtrait presque déplacé de dire que c’est superbe, entant donné le propos extrêmement âpre du livre, et pourtant c’est bien le cas. Vers la fin, une case (p.130) pourrait d’ailleurs rappeler certains tableaux du romantique allemand Caspar David Friedrich, où souvent des personnages font face à l’immensité de la nature. Ici, le père et le fils contemplent une mer grise, laissant apparaître au loin un bateau échoué.
Cette brillante version de « La Route », largement acclamée par la critique, est déjà un best-seller, ce dont on ne peut que se réjouir quand il s’agit d’une œuvre atteignant un tel niveau de qualité. Certes, ce n’est pas la lecture la plus « feel-good » de l’année, mais il faut parfois savoir s’infliger des chocs pour prendre conscience de la fragilité de notre monde, et peut-être, s’efforcer de le changer à son échelle. Si le propos de « La Route » est à la fois lucide et sans illusions sur la nature humaine, ce récit, qui décrit le basculement rapide d’une société dite « civilisée » dans la barbarie la plus extrême, n’a pas pour fonction de nous plomber le moral, sinon à quoi bon ? Il devrait plutôt, en nous délivrant un électrochoc mental, nous avertir quant à l’urgence de brandir notre humanité comme seule voie de salut, à l’image du jeune garçon, seul personnage doté d’empathie, et de fait, le plus touchant.
Fidèle à son sacerdoce, consistant à réintégrer la tradition littéraire « fantastique » européenne dans la pop-culture mondiale, Serge Lehman a mis ici en lumière une mouvance marginale dans l’art du XIXe siècle, celle de la peinture symboliste et ésotérique. Pour ce faire, il s’est centré plus particulièrement sur Odilon Redon, artiste tourmenté et décalé qui eut sa période noire, où il représentait des chimères cauchemardesques, avant de s’orienter vers des thèmes plus sobres, plus lumineux. Partant de là, Lehman, scénariste érudit à l’imagination féconde, va tisser un univers fictif et original en évoquant des courriers imaginaires du grand Jean Cocteau, des œuvres disparues, des artistes obscurs ou inventés tel ce Ferdinand Krebs, auteur supposé de la fresque dans la chambre d’une des protagonistes, Neige Agopian.
Et si Serge Lehman se réfère à Cocteau, ce n’est pas totalement par hasard, puisqu’avec « Les Navigateurs », il reprend le credo de l’artiste de mêler le rêve à la réalité. Par la découverte d’une fresque dissimulée sous un vieux papier peint, va naître, comme si une porte avait été ouverte sur l’inconnu, une aventure étrange, entraînant les protagonistes vers une dimension onirique parallèle à la réalité plus familière.
Particulièrement bien ficelé et d’une originalité rare, ce récit nous entraîne en région parisienne, où trois potes d’enfance vont mener leur propre enquête pour retrouver leur amie Neige revenue récemment de l’étranger, celle-ci ayant disparu corps et biens dans la maison familiale où elle venait de s’installer, de façon très mystérieuse. La psychologie des personnages, principaux comme secondaires, est très bien dessinée, et c’est le point fort de cet auteur. Il y a d’abord Max Faubert, écrivain technophobe amoureux de la poésie, rédac-chef d’une petite maison d’édition héritée par Sébastien, fils à papa stylé et faux snob très cultivé, aux opinions bien tranchées. Vivant sa vie un peu à l’écart, Arthur est le rebelle du trio, l’aventurier un brin asocial qui a fait les 400 coups depuis l’enfance, doté d’une prothèse de tibia qui lui donne de faux airs de pirate. Celui-ci, vivant toujours avec ses deux tantes, console sans modération ses douleurs diverses avec l’alcool ou l’herbe. Quant à Max, cette aventure lui permettra-t-elle d’exorciser des traumatismes très enfouis, qui s’accrochent à sa psyché comme le sparadrap qu’il porte sur sa joue ?
Tout au long de ces captivantes 200 pages, les indices vont s’accumuler pour reconstituer peu à peu toutes les pièces d’un puzzle incroyable, jusqu’à ce point de bascule vers une dimension parallèle aux accents oniriques, où une étonnante poésie horrifique échappe à tous les repères temporels, une poésie magnifiée par l’excellent dessin de Stéphane de Caneva. Et comme le suggère le titre, « Les Navigateurs » ont à voir avec le monde de la mer, d’une portée symbolique très riche qui part des mythes ancestraux jusqu’à Freud, pour qui elle représente l’inconscient du rêveur dans son immensité, ce que Lehman va exploiter abondamment ici. Ce fameux « monde de la vieille mer » décrit dans le livre s’appuie sur les recherches hydrologiques du XIXe siècle de l’ingénieur Eugène Belgrand, qui avait découvert que le Bassin parisien était complètement submergé par les eaux à la préhistoire, que Montmartre était une île et Montreuil une ville côtière… N’était-ce pas le sujet rêvé pour l’amateur de mythes et de mystères qu’est Serge Lehman ? Ainsi, comme on le verra, cette aventure vers une réalité maritime alternative donnera à Max l’opportunité de laver son âme blessée…
Stéphane de Caneva, qui en est à sa troisième collaboration avec Serge Lehman, nous livre un dessin maîtrisé qui évoquerait les comics US, mais dans un style écartant la violence souvent inhérente au genre. Il y adjoint une jolie touche poétique qui atteint son summum dans la dernière phase de l’histoire, avec une étonnante variation graphique pour signifier le basculement dans une dimension parallèle.
Véritable invitation au rêve, qui plus est bénéficiant d’une édition soignée pour mettre en valeur la très belle couverture, « Les Navigateurs » s’impose comme une des meilleures aventures fantastiques de l’année, avec en filigrane une quête initiatique plus psychologique sur la façon d’échapper à des traumatismes culpabilisants. Par une documentation poussée qui sert de socle à son imaginaire foisonnant, Serge Lehman parvient à réenchanter un pays qui en a bien besoin (le nôtre !), faisant que ses citoyens n’en finissent pas d’être désabusés par l’absence de perspectives politiques. Depuis le début, Lehman s’inscrit en passeur — moderniste et non nostalgique — d’une tradition littéraire fantastique délaissée en France et en Europe, souvent au profit des productions américaines ou japonaises. Et ça, c’est extrêmement précieux.
Visuellement remarquable, la BD se distingue par son réalisme photographique enrichi de couleurs, une nouveauté pour Squarzoni. Ce style immersif s’allie à une iconographie variée (photos d'actualité, graphiques, gravures historiques…) venant renforcer le propos. Latour, convaincu que l’art peut traduire des concepts complexes, avait personnellement choisi Squarzoni, séduit par son travail sur Saison brune. Après la disparition de Latour, Squarzoni a poursuivi ce projet, qui est devenu un hommage vibrant au philosophe.
L’ouvrage interroge notre époque à travers deux questions fondamentales traitées dans les ouvrages de Latour : "Où suis-je ?", "Où atterrir ?"*. Ces interrogations reflètent le désarroi d’une humanité en perte de repères face aux crises environnementales, aux populismes et à la montée des inégalités. La pandémie de Covid a accentué ce sentiment d’incertitude, révélant un troisième pôle, le « Terrestre », qui transcende l’opposition entre le local et le global. Ce concept invite à une interaction renouvelée avec la planète, impliquant de « l’habiter » différemment, à la manière des termites qui se fondent dans leur environnement de bâtisseurs.
Cependant, l’humanité semble hésiter entre adaptation et fuite. Les plus riches se réfugient dans des bunkers sécurisés, désormais conscients sans pour autant se l'avouer que les ressources sont limitées, tandis que les « laissés-pour-compte », submergés par la peur de l’étranger, se tournent vers des leaders populistes. Ces derniers promettent des solutions simplistes face aux crises migratoires et climatiques, alimentant un climat de division et d’incertitude. Cette dynamique contribue à l’émergence d’un quatrième pôle, le « hors-sol », incarné par des politiques déconnectées de la réalité terrestre.
"Zone critique" pointe également du doigt les échecs du système matérialiste moderne. Ce dernier, en se revendiquant rationnel et efficace, a ignoré les limites environnementales et sociales, compromettant la capacité des générations futures à habiter un monde viable. L’ouvrage dénonce cette fuite en avant et invite à repenser nos priorités collectives, non pas en rêvant d’un retour à un passé idéalisé, mais en imaginant des solutions adaptées aux défis actuels.
Loin d’offrir des réponses toutes faites, Latour propose des pistes de réflexion pour réorienter nos sociétés. Les « pistes d’atterrissage » évoquées dans l’ouvrage ne sont pas des solutions miracles, mais des invitations à repenser nos interactions avec le vivant et à reconstruire un « territoire » non pas géographique, mais basé sur les relations entre ceux qui le composent. Cette approche, née des réflexions durant le confinement, souligne la nécessité de s’adapter à une ère d’incertitudes, où les frontières classiques ne suffisent plus à contenir les crises.
En combinant réflexions philosophiques, illustrations immersives et analyses politiques, "Zone critique" s’adresse à un public en quête de sens. Ceux qui refusent de céder au fatalisme y trouveront des outils pour envisager de nouvelles façons de vivre sur une planète en mutation rapide. Ce projet, devenu un hommage posthume à Latour, traduit avec clarté et profondeur des idées complexes, tout en invitant chacun à s’engager pour bâtir un avenir commun.
Un album de clôture en tous points satisfaisant, que ce soit au niveau graphique (avec comme d'hab' un dessin semi-réaliste absolument splendide) comme scénaristique, où les multiples intrigues entamées depuis le tome 1 sont toutes parfaitement bouclées.
Le scénario est tellement bien fichu que même les passages d'ordre surnaturel paraissent plausibles !
Félicitations aux auteurs pour cette "putain" de bonne série; je me suis régalé du début à la fin !
1 étoile pour le papier.
Mêmes remarques que les autres visiteurs : un patchwork de plusieurs histoires piochées ici et là, sans grand intérêt et qui ne sert pas à grand chose. Dommage je trouvais que les one shot de XIII Mystery étaient jusqu'à présents intéressants mais cet album est à fuir.
Excellent troisième tome. Les événements s'accélèrent, l'action monte encore d'un cran et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on ne s'ennuie pas ! Le scénario ménage en outre un très bon suspense et il ne nous tarde qu'un chose à la fin de cet épisode : enchaîner avec le dernier volume pour connaître le fin mot de toute cette histoire rocambolesque !
Ajoutez-y un dessin toujours aussi parfaitement maîtrisé et vous obtenez une fois de plus un excellent album !
Vincent Zabus nous a concocté une foule de petites histoires tour à tour drôles, émouvantes, poétiques ou touchantes, autour de métiers qu'il invente pour ré-enchanter le monde, toujours avec tact, empathie et bienveillance.
Chaque histoire est illustrée par un dessinateur différent, avec des styles différents, mais qui fonctionnent tous très bien.
Outre son idée très originale et sa réalisation très agréable, c'est vraiment l'humanisme qui se dégage de cet album que l'on retiendra.
L'album coup de cœur 2024, assurément !
Vincent Zabus nous a concocté une foule de petites histoires tour à tour drôles, émouvantes, poétiques ou touchantes, autour de métiers qu'il invente pour ré-enchanter le monde, toujours avec tact, empathie et bienveillance.
Chaque histoire est illustrée par un dessinateur différent, avec des styles différents, mais qui fonctionnent tous très bien.
Outre son idée très originale et sa réalisation très agréable, c'est vraiment l'humanisme qui se dégage de cet album que l'on retiendra.
L'album coup de cœur 2024, assurément !
C’est presque avec une pointe de regret, mais désormais totalement conquis, que l’on aborde le dernier volet de cette fabuleuse trilogie. Narrée par le personnage principal, Slava Segalov, jeune artiste reconverti en mécanicien minier par le hasard des événements, cette fresque épique se déroulant dans la Russie postsoviétique ne manquera pas de nous faire vibrer à nouveau durant les cent dernières pages contenues dans ce volume.
Mené sans temps morts, à l’image des deux tomes précédents, « Un enfer pour un autre » parvient, si cela était possible, à pousser encore d’un cran sa puissance narrative. Alors que l’écroulement de l’ancien monde soviétique n’en finit pas d’entraîner la mort et la désolation, on continue à suivre avec appétit le destin de ces deux hommes, Slava et Lavrine, un destin en forme de montagnes russes, expression facile mais tellement appropriée…Il faut dire que Pierre-Henry Gomont, en plus d’être un dessinateur hors pair, sait concevoir un scénario (très peu d’auteurs ont ce double talent, il faut bien le dire) avec en prime des textes et des dialogues ciselés. La narration possède un souffle indéniable, assorti à une touche de burlesque incarné par le personnage de Volodia, l’attachant géant géniteur de la belle Nina, qui n’hésite pas à disperser façon puzzle (la diplomatie c’est pas son fort), tout particulièrement avec les vautours et les aigrefins, qu’un don particulier lui permet de repérer à dix mille lieues à la ronde.
Tout au long de la série, Slava Segalov et Dimitri Lavrine, qui se sont connus chez les pionniers soviétiques, tentent d’exister au milieu des décombres de l’URSS, en, mode chassé-croisé. Les deux hommes entretiennent des rapports ambigus, chacun d’eux ayant des aspirations pour le moins antagonistes. Slava, c’est l’artiste fauché, beau gosse romantique et candide qui, lassé de tirer le diable par la queue, s’est résigné à s’associer avec Lavrine, un type un peu replet et très roublard, obsédé par l’idée de faire fortune. Leur amitié est-elle sincère ou seulement motivée par leur propre intérêt ? On n’en est pas trop sûr au début de la saga, mais au fil du récit, et en particulier dans ce dernier tome, on réalise que leur attachement mutuel, à force de galères et de déconvenues, est bien plus profond qu’il n’y paraissait, et ce malgré plusieurs périodes de séparation. Comme si l’artiste sensible avait été touché par les fêlures que son compagnon tentait de dissimuler derrière son masque cynique et arriviste. On peut véritablement parler ici de bromance, en parallèle de la romance fougueuse entre Slava et Nina.
Clairement, « Un enfer pour un autre » constitue l’apogée de « Slava ». Alors que toute échappatoire à la tragédie annoncée semble de plus en plus compromise, la narration va prendre une coloration de plus en plus sombre, avec pour acmé une déflagration spectaculaire, au propre comme au figuré, qui laissera peu de monde indemne. Mais comme Gomont n’a pas pour seul but de faire pleurer dans les datchas, il va conclure son histoire en nous emmenant vers des terres plus apaisées, plus lumineuses, plus poignantes aussi. Nous laissant dans un silence ému au sortir de cette lecture.
Pour éviter de trop me répéter quant à la partie graphique, je dirais simplement que « Slava » ne saurait être dissocié du dessin. Celui-ci apporte une vibration unique, une énergie totalement en phase avec la narration. Chaque coup de pinceau est une gourmandise oculaire, une sensation que personnellement je n’ai pas eu si souvent l’occasion d’éprouver. A ce titre, Gomont nous livre peut-être une partie de son secret par le biais de Tatiana, personnage secondaire mais ô combien important, conseillère artistique passagère de Slava qui ne fut pas étrangère à son revirement vers l’art. Ce qui laisserait penser que Slava est finalement un peu le double de Pierre-Henry…
C’est peu dire que ce dernier opus conclut en beauté la saga « Slava », figurant désormais au panthéon des œuvres majeures du neuvième art. Et si on considère que PHG s’est un peu projeté dans le personnage de Slava Segalov, on ose espérer qu’il conservera comme lui une éthique plus proche des artistes galériens (mais avec le confort pécuniaire) que galeristes (ceux qui ont lu ce tome comprendront), afin qu’il puisse encore nous émouvoir et nous surprendre à l’avenir.
Certes, c'est un premier album et il y a beaucoup de travail (176 planches). Mais certains dessins sont parfois très approximatifs pour une BD réaliste et l'histoire est beaucoup trop longue. Quant à la passion amoureuse et dévorante qui saisit l'héroïne, je n'en ai toujours pas compris la (les) raison(s).
Putzi, c’est « l’histoire dessinée d’un homme dont on ne sait s’il fut clown, ou un monstre. Peut-être fut-il un peu des deux » nous dit Thomas SNÉGAROFF dans la préface de cette bande dessinée adaptée de son roman à succès éponyme par la dessinatrice LOUISON.
Clown, ou monstre, ou les deux il faut dire que le destin de Ernst Hanfstaengl (surnommé Putzi - petit homme, pied de nez à sa grande taille) n’est pas banal : né d’un père allemand et d’une mère américaine, c’est un homme très cultivé, marchand d’art et pianiste, qui vit aux États Unis, il sera fasciné par Hitler à son retour en Allemagne dont il deviendra l’ami grâce à sa femme qu’Hitler admire beaucoup et aussi Wagner qu’il lui fera découvrir. Tout les oppose et pourtant Putzi finira par se rallier au parti Nazi, à la recherche d’une reconnaissance, d’un rôle de premier plan : il fut en 1933 après l’accession d’Hitler au pouvoir, le responsable de la presse étrangère, sans jamais atteindre le premier cercle qu’il avait connu en aidant Hitler financièrement pour remettre à flot le journal du parti Nazi en 1924. Putzi sera progressivement évincé, au profit notamment de Goebels, et ne verra jamais se réaliser son rêve d’un rapprochement de l’Allemagne avec les États Unis ses deux patries. Après sa disgrâce, il finira comme informateur du président Roosevelt.
Le récit est factuel et ne condamne pas explicitement la trajectoire de Putzi, il laisse le lecteur se faire sa propre opinion : clown ou monstre ? C’est néanmoins toujours glaçant de voir Hitler dessiné, avec des pages (34-35 par exemple) très suggestives quant à l’emprise qu’il pouvait avoir sur Putzi et par la même sur un grand nombre de ses compatriotes. Le dessin de LOUISON et des couleurs qui varient (le rouge surtout qui souligne toute la violence du nazisme incarné par Hitler) sont d’une rare efficacité. Pour ma part, j’ai tranché : Putzi est un monstre, comme tous les nazis, et même s’il rêvait d’un autre destin pour son pays.
Une BD aussi prenante que troublante sur l'identité, le genre, la marginalisation et l'exclusion. Si les cent trente premières pages (!) se lisent avec un certain plaisir sans toutefois être totalement accrocheuses, tout s'accélère à partir du moment où "Elle" retrouve "Lui", et il est alors impossible d'arrêter la lecture avant la fin de cette histoire !
La ligne claire très sobre et la colorisation plutôt terne créent une ambiance froide, triste et angoissante, qui correspond bien au ton du scénario, aussi étrange que déprimant. Lecture fortement conseillée !
Sauf erreur de ma part le tome 19 de Gaston ne fait pas partie du 40 è anniversaire. Déjà il n'a pas le macaron sur la couverture, d'autre part il a été fait en décembre 1999, alors que tous ceux du " 40 è " ont le dépôt légal en juillet 1997....
Est-ce que la sexualité est un art ? C'est un peu la question que pose cette BD intitulée sobrement « Kamasutra ».
Ne vous fiez pas aux apparences parfois assez trompeuses. En effet, il n'y aura rien de pornographique, ni même de vraiment trop érotique dans ce titre qui reste avant tout une aventure dépaysante mêlée d'histoire de trahison et de vengeance dans l'Inde du 2ème siècle après JC.
J'ai beaucoup aimé le dessin en couleur directe de Laura Zuccheri qui fait dans le détail des décors mais surtout dans la sensualité des corps pour apporter une touche d'exotisme à ce récit. Au final, cela apparaîtra comme particulièrement soigné ce qui n'est jamais pour me déplaire surtout avec une telle vive colorisation.
Il faut savoir que le Kamasutra n'est pas qu'une pratique des meilleures positions sexuelles mais c'est surtout un guide assez spirituel pour mieux explorer sa vie. Oui, cela va bien au-delà !
Je me suis littéralement embarqué dans ce récit qui vous ne lâche plus tant on a envie de voir ce que va devenir cet homme esclave aux prises avec une reine insatiable qui tue par insatisfaction. Il est clair que dans ces conditions, la connaissance du kamasutra peut vraiment aider....
Au final, une belle histoire d'amour mais également de guerre et de sang. Moi, j'ai adoré ! A découvrir !
Le début ne m’a pas emballé. C’est fade. Aucune originalité, aucune créativité. Et surtout pas assez de conflit. Cyrano est gentil, pédagogue et philosophe.
Ça prend un peu d’épaisseur et de cohérence au fur et à mesure. Mais, globalement, je trouve ça quand même moyen. Le mot qui me vient, c’est "vieillot". L’histoire se déroule en 1952 et n’est pas d’actualité. Et puis que risque Ulysse, le "protagoniste" mou ? D’être déshérité ? On sait que la cuisine va bientôt devenir prestigieuse et qu’il sera heureux à faire ce qu’il a envie de faire. En fait, le gros risque d’Ulysse, ce serait de rester dans l’entreprise de son père. Or ce danger n’est pas suffisamment puissant. Ulysse a trop d’alliés (l’intendante, sa mère). S’il avait le choix entre sa passion pour la cuisine et la vie de sa mère, là oui, il ferait face à un vrai dilemme.
Petite BD sympa sur fond historique assez triste: l'histoire d'un homme, as de l'aviation hongroise durant la seconde guerre mondiale, devenu paria après guerre car le pays s'est tourné vers le communisme qu'il combattait à cette époque.
Le mode de narration n'a rien d'original, les scènes d'avion sont plutôt réussies. Mais pour le reste dont les visages, c'est très figé avec une colorisation un peu pompier.
Se lit vite et bien. Une bonne "BD de gare". Rien d'exceptionnel, mais un moment de lecture agréable, sans fausse note.
J'étais content d'être enfin débarrassé des dessins de Wilson , si moyens... Je me disais que Corteggiani allait peut être enfin nous pondre un bon scenario... et bien non , l'histoire et nulle et Blanc Dumont , même si bien meilleur que Wilson ,ne me fera pas poursuivre cette série que j'adore . Je retourne lire la mine de l'allemand perdu :)
Je termine cette bd avec un sentiment mitigé. Partagé entre le talent des auteurs et la semi déception d'une fin avec un sentiment de trop peu.
Avec des ellipses plutôt culottés mais compensées par des dialogues claires et efficaces, Izu arrive à donner du rythme à cette histoire très originale.
Ce récit m'aura tenu en haleine de bout en bout. Même si la fin est un peu trop soudaine à mon goût, l'intrigue reste totalement compréhensible grâce au savoir-faire des auteurs.
Griffo qui s'en va est remplacé par Taymans qui arrive. Sauf que Taymans qui connait à n'en pas douter son job (il suffit de lire Caroline Baldwin pour se le prouver) n'a pas le trait hergéen ni la plume qui a construit, dans les opus précédents, l'ambiance folle. Clairement, Taymans a du talent et le montre mais il est en totale antinomie avec le style de Griffo. Et ça, ça décote l'album.
Par contre question scénario, Di Giorgio demeure vif, incisif et sans temps mort mais cette fois-ci sans Deus ex machina qui, auparavant, partait en cacahuètes question pragmatisme. Certes, on sait qui sont les (vrai) méchants et les (faux) gentils. Munro, comme toujours, rate tout ce qu'il fait mais reste le chef d'orchestre de toute l'aventure. Certes, c'est assez conventionnel question narration mais choisir l'aviation postale en Amérique du sud est source de richesse scénaristique.
Dommage quand même aussi qu'on aille si vite sur la grande Adrienne Bolland, 1ere aviatrice à avoir franchi les cordillères des Andes et qui n'apparait qu'en hors champ dans cette histoire bien plaisante à la lecture et qui sera la dernière de la série (malgré le préambule final explicatif de l'album)
Il y a de rares auteurs dont j'achète directement les BD sans me poser la question de savoir si cela va me plaire car je le devine à l'avance. C'est le cas avec Cyril Bonin dont je collectionne les œuvres.
Au cœur de Greenwich Village à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on va faire la connaissance de Sara sans h qui va tomber amoureux de Jake Malone, un journaliste de l'armée américaine. C'est le frère de Sara qui pose problème étant un peu communiste et de surcroît homosexuel ce qui n'était pas très bien vu dans l'Amérique du Maccarthysme où ils étaient pourchassés comme de vulgaire bête animale.
Le dessin de Cyril Bonin est toujours aussi sublime dans la nuance de ses traits fins et soignés. Les illustrations sont dynamiques avec une belle galerie de personnages attachants. On aura également droit à une ambiance des années 40 et 50 très bien reconstituée.
J'ai toutefois deux remarques à formuler qui seront quand même de taille afin d'apporter des nuances à une critique dithyrambique.
Une scène montre un landau avec des parents qui sont en train de le promener à Central Park. Le souci est qu'ils disent que le bébé à l'âge de 3 ans et demi. Je sais pas mais pour moi, ce n'est plus un bébé qu'on ballade dans un landau. Comme la scène paraît assez sérieuse quant au calcul de la date de conception de l'enfant, je me dis que ce n'est absolument pas crédible du tout. C'est franchement à revoir !
Mon second bémol sera d'un autre ordre. Je suis assez abasourdi de voir les réactions de Sara qui me semble assez choquante pour se soumettre à la volonté des hommes quitte à accepter des choses assez intolérables. On se dit que c'était sans doute le cas à une autre époque. Du coup, c'est crédible mais c'est perturbant dans l'approche.
J'ai adoré ce drame sentimental car je suis réellement un amateur du genre lovers.
surement qu'il est libre d'interpréter ces textes faussement divin écrit par des hommes voulant en dominer d'autres.
Horrible de penser qu'il y est une admission commune é cette merde.
"Judas un héros c'est rejeter la vérité", quelle vérité, celle qui te fait croire des absurdités afin de commettre des atrocités
"Amorostasia", un titre farfelu pour un postulat de départ novateur : et si tomber amoureux devenait une maladie ? Cyril Bonin nous propose une œuvre douce et dans l'ère du temps. Au travers d'un trait rassurant, on suit l'aventure de Olga qui essaie de comprendre le pourquoi scientifique de cette nouvelle épidémie "L'amorostasie".
Si le T1 pose les bases du récit de manière convaincante, la suite perd en crédibilité au fur et mesure. Pourquoi ? Car je me suis posé des questions auxquelles l'auteur n'a pas répondu : les personnes "amorostasiés" sont figées certes, mais pendant plus de 3 ans, le métabolisme reste t-il le même avec un coeur qui bat à 30 battements par minute ? Est ce qu'on vieilli lorsqu'on est figé ? Pas besoin de boire, de manger, de dormir ? Est-ce que les cheveux et les ongles poussent pendant ce temps figé ? Ce sont des questions simples mais qui mériteraient réponse pour avoir une vision plus complète de la maladie.
Au delà de la fiction et du coté fantastique, la narration propose quelques moments de réflexions philosophiques sur la vie, l'amour, la mort, c'est toujours bienvenue. Les personnages principaux sont réussis dans l'approche.
Une composante de la série qui me me dérange, c'est parfois la facilité à faire basculer le récit dans le romantique, surtout dans le T2 et T3. Il y a bon nombre d'incohérences et de phénomènes inexpliqués qui gâchent une partie de l'histoire.
Le dessin sur un fond noir et blanc avec plusieurs nuances de gris fonctionne bien et en font le style de inimitable de Cyril Bonin. Une forme de pureté se dégage sur les dessins de personnes figées, c'est plaisant à regarder. Sur le T3, on voit apparaitre ce que j’appelle le "syndrome de la grande bouche" qui fonctionne bien sur certains personnages exubérants, mais cela va de mal en pis dans la progression du tome.
Un bon départ mais une suite gâchée par trop d'incohérences et d’éléments inexpliqués. A noter également une forme d'anticipation sur le récit par rapport au Covid-19 qui est arrivé quelques années plus tard, on retrouve dans "Amorostasia" la même forme de psychose.
Fervent fana de Yoko depuis les débuts (et mon plus jeune age), je ne peux qu'être déçu de ce denier numéro au point de ne pas l'acheter. Le dessin, si beau auparavant est devenu tellement approximatif, les visages totalement difformes, les engins mal aboutis,... Que se passe t'il ???
Est-ce vraiment encore Roger Leloup qui dessine ?
Je pense que le moment d’arrêter cette superbe série est bel et bien arrivé !