Ernesto Sabato est un écrivain argentin né à Rojas, dans la province de Buenos Aires le 24 juin 1911 et mort à Buenos Aires, le 30 avril 2011. Physicien, romancier, essayiste et critique littéraire, son œuvre d’inspiration mêle réalisme et métaphysique, et témoigne de la difficulté de vivre dans le monde moderne. Il est également auteur d’essais sociopolitiques (Sartre contre Sartre, 1968) Ernesto Sabato allie à une réflexion sur le monde une puissante créativité. Son influence est remarquable, en regard du nombre limité de ses œuvres. Après des études de sciences physiques et de philosophie et la soutenance de son doctorat en physique à l’université de La Plata, il se rend à Paris où il séjournera deux années dans les années 1930, interrompues par un bref retour en Argentine. Deux années décisives de l’avant-guerre durant lesquelles il mène une double vie: il assiste aux cours à la Sorbonne, travaillant en tant que chercheur en sciences le jour, au sein du prestigieux Institut Curie aux côtés d’Irène et Frédéric Joliot-Curie, et devient poète le soir à Montparnasse, en compagnie des surréalistes dont il a fait connaissance. De retour en Argentine, après un passage au M.I.T. de Cambridge (États-Unis), il continue de mener ses travaux sur la relativité. En 1940 il enseigne à l’université de La Plata. Il abandonnera définitivement les sciences physiques en 1945 afin de se consacrer exclusivement à la littérature. En 1945, il écrit des articles littéraires pour le journal la Nación qui mécontentent le régime de Perón et l’obligent à quitter son poste d’enseignant. Il entreprend alors la rédaction de Uno y el Universo, un recueil de réflexions et d’observations sur la politique, la société et la philosophie, dans lequel il déplore la neutralité morale de la science. Directeur pendant un an de l’hebdomadaire Mundo argentino, collaborateur de divers périodiques américains et européens, il a publié trois romans et de nombreux essais généralement polémiques. Nommé par le gouvernement de Raúl Alfonsín, où il est président de la Commission d’enquête sur les personnes disparues en Argentine pendant la dictature (Conadep), il recueille des milliers de témoignages de tortures, d’enlèvements, de viols et de crimes perpétrés par les militaires qui seront publiés à Buenos Aires en 1985 dans le livre. Atteint d’une grave maladie oculaire, il cesse d’écrire et se consacre à la peinture (exposition au Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou en 1989). Il meurt le 30 avril 2011 à 99 ans dans sa maison de Santos Lugares, dans la province de Buenos Aires.
Texte et photo © Vertige Graphic
Ernesto Sabato est un écrivain argentin né à Rojas, dans la province de Buenos Aires le 24 juin 1911 et mort à Buenos Aires, le 30 avril 2011. Physicien, romancier, essayiste et critique littéraire, son œuvre d’inspiration mêle réalisme et métaphysique, et témoigne de la difficulté de vivre dans le monde moderne. Il est également auteur d’essais sociopolitiques (Sartre contre Sartre, 1968) Ernesto Sabato allie à une réflexion sur le monde une puissante créativité. Son influence est remarquable, en regard du nombre limité de ses œuvres. Après des études de sciences physiques et de philosophie et la soutenance de son doctorat en physique à l’université de La Plata, il se rend à Paris où il séjournera deux années dans les années 1930, interrompues par un bref retour en Argentine. Deux années décisives de l’avant-guerre durant lesquelles il mène une double vie: il assiste aux cours à la Sorbonne, travaillant en tant que chercheur en sciences le jour, au sein du prestigieux Institut Curie aux côtés d’Irène et Frédéric Joliot-Curie, et devient poète le soir à Montparnasse, en compagnie des surréalistes dont il a fait connaissance. De retour en Argentine, après un passage au M.I.T. de Cambridge (États-Unis), il continue de mener ses travaux sur la relativité. En 1940 il enseigne à l’université de La Plata. Il abandonnera définitivement les sciences physiques en 1945 afin de se consacrer exclusivement à la littérature. En 1945, il écrit des articles littéraires pour le journal la Nación qui mécontentent le régime de Perón et l’obligent à quitter son poste d’enseignant. Il entreprend alors la rédaction de Uno y el Universo, un recueil de réflexions et d’observations sur la politique, la société et la philosophie, dans lequel il déplore la neutralité morale de la science. Directeur pendant un an de l’hebdomadaire Mundo argentino, collaborateur de divers périodiques américains et européens, il a publié trois romans et de nombreux essais généralement polémiques. Nommé par le gouvernement […]