Matthew Gregory Lewis (Anglais, 1775 – 1818). On le nomme “Monk” Lewis, tant cet écrivain a été marqué par sa créature scandaleuse. Le livre fut d’abord interdit par la censure et Lewis obligé d’en réviser l’édition. Il n’a que vingt ans lorsqu’il écrit Le Moine à La Haye où il est envoyé en tant qu'attaché d'ambassade. Dans ce texte foisonnant, il confronte le lecteur avec l’Invisible d’une manière directe et brutale. Le Surnaturel y fait sauvagement irruption et s’impose ; d’où la réticence d’un Coleridge, déconseillant aux parents de mettre un tel livre dans les mains de leurs enfants. Il connaissait bien la littérature allemande et traduisit plusieurs grands auteurs, tel Schiller. Il adaptera avec succès un roman de Zschokke, Le Bandit de Venise. Il hérita d’une fortune importante à la mort de son père et, avec effroi découvrit ses sources, dans les Indes Occidentales. Il mourut de fièvre jaune à son retour d’un second voyage, laissant un passionnant journal qui dénonce le scandale de pratiques coloniales dont nul alors ne se souciait. Comme la plupart des auteurs "gothiques", Monk Lewis ne fut jamais en odeur de sainteté auprès des critiques, couvrant Le Moine de reproches. C’est bien plus tard, grâce à des auteurs comme Artaud ou Breton, que certains prirent enfin au sérieux Le Moine. "Le souffle du merveilleux l’anime tout entier (…). J’entends que ce livre n’exalte du commencement à la fin, et le plus purement du monde, que ce qui de l’esprit arrive à quitter le sol et que, dépouillé d’une partie insignifiante de son affabulation romanesque, à la mode du temps, il constitue un modèle de justesse et d’innocente grandeur" (A. Breton).
Matthew Gregory Lewis (Anglais, 1775 – 1818). On le nomme “Monk” Lewis, tant cet écrivain a été marqué par sa créature scandaleuse. Le livre fut d’abord interdit par la censure et Lewis obligé d’en réviser l’édition. Il n’a que vingt ans lorsqu’il écrit Le Moine à La Haye où il est envoyé en tant qu'attaché d'ambassade. Dans ce texte foisonnant, il confronte le lecteur avec l’Invisible d’une manière directe et brutale. Le Surnaturel y fait sauvagement irruption et s’impose ; d’où la réticence d’un Coleridge, déconseillant aux parents de mettre un tel livre dans les mains de leurs enfants. Il connaissait bien la littérature allemande et traduisit plusieurs grands auteurs, tel Schiller. Il adaptera avec succès un roman de Zschokke, Le Bandit de Venise. Il hérita d’une fortune importante à la mort de son père et, avec effroi découvrit ses sources, dans les Indes Occidentales. Il mourut de fièvre jaune à son retour d’un second voyage, laissant un passionnant journal qui dénonce le scandale de pratiques coloniales dont nul alors ne se souciait. Comme la plupart des auteurs "gothiques", Monk Lewis ne fut jamais en odeur de sainteté auprès des critiques, couvrant Le Moine de reproches. C’est bien plus tard, grâce à des auteurs comme Artaud ou Breton, que certains prirent enfin au sérieux Le Moine. "Le souffle du merveilleux l’anime tout entier (…). J’entends que ce livre n’exalte du commencement à la fin, et le plus purement du monde, que ce qui de l’esprit arrive à quitter le sol et que, dépouillé d’une partie insignifiante de son affabulation romanesque, à la mode du temps, il constitue un modèle de justesse et d’innocente grandeur" (A. Breton).