Florence Cestac est née un 18 juillet à Pont-Audemer. Après une scolarité modeste (pas de diplômes trop voyants), elle intègre en 1965 les Beaux-Arts de Rouen et en 1968 les Arts décoratifs de Paris. Elle dessine pour Salut les copains, Lui, 20 ans, et rencontre Étienne Robial, avec qui elle ouvre en 1972 la première librairie de bande dessinée parisienne et fonde en 1975 les éditions Futuropolis. Dans le feu de l'action, elle devient maquettiste, emballeuse, livreuse, photograveuse, traductrice, nounou d'auteurs, attachée de presse et directrice de collection. Elle voit défiler dans son bureau toutes sortes de jeunes talents en friche, et racontera cette expérience enrichissante avec Jean-Marc Thévenet dans un livre intitulé Comment faire de la bédé sans passer pour un pied-nickelé. Parallèlement, elle crée le personnage de Harry Mickson : une sorte de haricot (le haricot dodu du cassoulet, pas le modèle régime) vêtu d'une salopette-short d'où émergent quelques bras et jambes caoutchouteux, un gros nez et un béret directement vissé à la cervelle. Ce rejeton illégitime de Mickey Mouse, qui se balade dans (À Suivre), Métal hurlant et Charlie, est promu mascotte de Futuropolis et du Mickson B.D. Football-Club. Elle reçoit en 1989 l'Alph'art de l'humour d'Angoulême pour Les Vieux Copains pleins de pépins, et crée les aventures de Gérard Crétin dans Mikado. Dans Le Journal de Mickey, elle transforme la rubrique jeux des Déblok en bande dessinée. En 1997, elle récolte un deuxième Alph'art de l'humour pour Le Démon de midi, hilarante tragédie post-conjugale où l'on voit un quadragénaire quitter son épouse usagée pour une plus fraîche. Ce chef-d'œuvre d'humour vache, désarmant de franchise, est adapté au théâtre par Michèle Bernier et Marie Pascale Osterrieth, où il connaît un énorme succès. Inondant la presse (Play-Boy, Cosmopolitan, L'Hebdo des juniors, Quo, etc.) de ses dessins humoristiques, elle rapatrie la famille Déblok chez Dargaud en 1997. En 1998 paraît La Vie en rose, album retraçant la jolie vie de Noémie, monomaniaque du ravissement. En 1999, c'est Du sable dans le maillot (dans le genre projection des diapos de vacances), et en 2000, Les Phrases assassines, avec Véronique Ozanne — un recueil, cruel et tordant, des ces petits mots doux qui vous envoient un môme en analyse pour quinze ans. D'autre part, depuis 1993, Florence expose ses œuvres hors BD (souvent en trois dimensions) à la galerie Christian Desbois. En 2000, elle reçoit le Grand Prix de la ville d'Angoulême, ce qui fait d'elle la présidente d'Angoulême 2001, avec un jury presque exclusivement féminin, rétrospective passionnante de son œuvre et discours de Charlie Schlingo depuis le balcon de la mairie — du grandiose. En 2002, elle publie La Vie d'artiste (autobiographique à quelques broutilles près), et en 2004, Super catho sur un scénario de René Pétillon (une enfance catho dans la Bretagne des années 50). En 2005, alors que Le Démon de midi est porté à l'écran, elle lui donne une suite finement intitulée Le Démon d'après midi. En 2007, elle publie La Véritable Histoire de Futuropolis, où elle narre la fabuleuse aventure éditoriale et humaine de la première librairie de bande dessinée, ouverte en 1972, devenue ensuite une maison d'édition hors normes — et dont elle fut l'un des piliers. En 2009, elle publie une biographie posthume avec Jean Teulé sur la vie de Charlie Schlingo (Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps). L’année 2010 voit l’apparition du volume 4 de la série Les Ados, chez Dargaud, qui se moque gentiment de l’âge ingrat. Dernièrement, Florence Cestac a travaillé avec Nadège Beauvois Temple sur l’album On va te faire ta fête, maman !, toujours aux éditions Dargaud. Sorti en avril 2011, ce recueil de 100 dessins a pour vocation de faire rire autour du thème de la grossesse et des maladresses de l’entourage qui l’accompagnent. Florence Cestac travaille actuellement à son prochain album qu’elle réalise avec Tonino Benacquista (scénario) : Des Salopes et des Anges.
Texte et photo © Dargaud
Florence Cestac est née un 18 juillet à Pont-Audemer. Après une scolarité modeste (pas de diplômes trop voyants), elle intègre en 1965 les Beaux-Arts de Rouen et en 1968 les Arts décoratifs de Paris. Elle dessine pour Salut les copains, Lui, 20 ans, et rencontre Étienne Robial, avec qui elle ouvre en 1972 la première librairie de bande dessinée parisienne et fonde en 1975 les éditions Futuropolis. Dans le feu de l'action, elle devient maquettiste, emballeuse, livreuse, photograveuse, traductrice, nounou d'auteurs, attachée de presse et directrice de collection. Elle voit défiler dans son bureau toutes sortes de jeunes talents en friche, et racontera cette expérience enrichissante avec Jean-Marc Thévenet dans un livre intitulé Comment faire de la bédé sans passer pour un pied-nickelé. Parallèlement, elle crée le personnage de Harry Mickson : une sorte de haricot (le haricot dodu du cassoulet, pas le modèle régime) vêtu d'une salopette-short d'où émergent quelques bras et jambes caoutchouteux, un gros nez et un béret directement vissé à la cervelle. Ce rejeton illégitime de Mickey Mouse, qui se balade dans (À Suivre), Métal hurlant et Charlie, est promu mascotte de Futuropolis et du Mickson B.D. Football-Club. Elle reçoit en 1989 l'Alph'art de l'humour d'Angoulême pour Les Vieux Copains pleins de pépins, et crée les aventures de Gérard Crétin dans Mikado. Dans Le Journal de Mickey, elle transforme la rubrique jeux des Déblok en bande dessinée. En 1997, elle récolte un deuxième Alph'art de l'humour pour Le Démon de midi, hilarante tragédie post-conjugale où l'on voit un quadragénaire quitter son épouse usagée pour une plus fraîche. Ce chef-d'œuvre d'humour vache, désarmant de franchise, est adapté au théâtre par Michèle Bernier et Marie Pascale Osterrieth, où il connaît un énorme succès. Inondant la presse (Play-Boy, Cosmopolitan, L'Hebdo des juniors, Quo, etc.) de ses dessins humoristiques, elle rapatrie la famille Déblok chez Dargaud en 1997. En 1998 paraît La Vie en […]