Né le 17 avril 1954 à Paris, Jean-Pierre Gibrat connaît une enfance banlieusarde sans histoires. Élevé dans une ambiance cégétiste, brillant en histoire, il obtient son bac grâce au Front Populaire et à l'agriculture de l'URSS. Il se tourne ensuite vers le graphisme publicitaire, puis s'inscrit en Fac d'Arts Plastiques en 1975. Deux ans plus tard, il interrompt ses études pour se lancer sérieusement dans la bande dessinée et publie ses premiers récits complets dans Pilote. Sa rencontre avec le scénariste Jackie Berroyer, son aîné de huit ans, va faire naître le petit "Goudard" dans B.D., série d'avatars quotidiens d'un adolescent finement typé qui fréquentera ensuite Chrlie Mensuel, puis Fluide Glacial. Parallèlement, Gibrat multiplie les dessins dans la presse branchée (L'EdJ, Le Nouvel Obs, etc.) et collabore à L'Ordinateur de Poche, Sciences et Avenir, puis à Je bouquine et Okapi (la série "Médecins sans frontières", sur des scénarios de Guy Vidal, puis Dominique Leguillier). En 1982, son talent d'évocation de la gent féminine incite Berroyer à lui proposer un personnage de "Parisienne" en vacances à introduire dans Pilote. Ils décident de réunir Goudard et cette séduisante créature dans la série d'albums que leur ouvrent les éditions Dargaud. Dessinateur perfectionniste, donc lent, Gibrat aime se surprendre en changeant de sujet pour aborder des domaines où on ne l'attendait guère. En 1985, il accepte de faire vivre dans Télé-Poche la chienne Zaza de Dany Saval et Michel Drucker ("L'Empire sous la mer"). Dix ans plus tard, il publie chez Albin Michel une version érotique de "Pinocchia", sur un scénario de Francis Leroi. L'année suivante, avec Daniel Pecqueur, il mélange onirisme et fantastique dans "Marée basse" pour la collection "Long Courrier" de Dargaud.Mais c'est dans la prestigieuse collection "Aire Libre" qu'il compose seul un chef-d'oeuvre de nostalgie rurale et de recomposition historique des années d'occupation telles que vécues dans la France profonde : "Le Sursis" emporte de multiples prix et un accueil enthousiaste des lecteurs. Son premier essai d'auteur complet est une réussite totale. Il sera suivi, en 2002, du magnifique "Vol du Corbeau". Le festival BD de Saint-Malo,"Quai des bulles", a décerné son grand prix 2004 à Jean-Pierre Gibrat ("Le Sursis", "Le Vol du Corbeau"). Jean-Pierre Gibrat s'est vu remettre, le jeudi 26 janvier 2006, le Prix du dessin au Festival d'Angoulême pour le second tome du "Vol du corbeau".
Texte © Dupuis
Né le 17 avril 1954 à Paris, Jean-Pierre Gibrat connaît une enfance banlieusarde sans histoires. Élevé dans une ambiance cégétiste, brillant en histoire, il obtient son bac grâce au Front Populaire et à l'agriculture de l'URSS. Il se tourne ensuite vers le graphisme publicitaire, puis s'inscrit en Fac d'Arts Plastiques en 1975. Deux ans plus tard, il interrompt ses études pour se lancer sérieusement dans la bande dessinée et publie ses premiers récits complets dans Pilote. Sa rencontre avec le scénariste Jackie Berroyer, son aîné de huit ans, va faire naître le petit "Goudard" dans B.D., série d'avatars quotidiens d'un adolescent finement typé qui fréquentera ensuite Chrlie Mensuel, puis Fluide Glacial. Parallèlement, Gibrat multiplie les dessins dans la presse branchée (L'EdJ, Le Nouvel Obs, etc.) et collabore à L'Ordinateur de Poche, Sciences et Avenir, puis à Je bouquine et Okapi (la série "Médecins sans frontières", sur des scénarios de Guy Vidal, puis Dominique Leguillier). En 1982, son talent d'évocation de la gent féminine incite Berroyer à lui proposer un personnage de "Parisienne" en vacances à introduire dans Pilote. Ils décident de réunir Goudard et cette séduisante créature dans la série d'albums que leur ouvrent les éditions Dargaud. Dessinateur perfectionniste, donc lent, Gibrat aime se surprendre en changeant de sujet pour aborder des domaines où on ne l'attendait guère. En 1985, il accepte de faire vivre dans Télé-Poche la chienne Zaza de Dany Saval et Michel Drucker ("L'Empire sous la mer"). Dix ans plus tard, il publie chez Albin Michel une version érotique de "Pinocchia", sur un scénario de Francis Leroi. L'année suivante, avec Daniel Pecqueur, il mélange onirisme et fantastique dans "Marée basse" pour la collection "Long Courrier" de Dargaud.Mais c'est dans la prestigieuse collection "Aire Libre" qu'il compose seul un chef-d'oeuvre de nostalgie rurale et de recomposition […]