D’origine Suisse, Julie Chapallaz vit et travaille en Normandie et à Paris. Scénographe sur la scène théâtrale francophone, elle collabore tant avec des compagnies indépendantes qu’avec des institutions telles que l’Opéra de Paris.
Parallèlement elle poursuit un travail graphique nourri de sa fascination pour les images et les histoires, qu’elle décline sous différentes formes : films d’animation, collages, roman-photos. Elle aime par dessus tout les trucages faits-main. Dans ses films d’animation, ses dessins ou ses éditions, elle joue à détourner les images et les matières, à décaler la réalité. Le collage représente un très bon outil de perversion et l’animation en cut-out un moyen de faire glisser le réalisme vers le fantastique.
Pour « La déflagration des buissons », Julie Chapallaz organise un tournage étalé sur plusieurs mois voire années, notamment pour les scènes avec l’ours, tournées dans un parc animalier du Jura dans lequel résident des ours bruns. Le responsable l’a accueillie de manière privilégiée, pour pouvoir photographier les ours de près, à une dizaine de reprises, comme pour un film documentaire. Elle retravaille ensuite toutes les images sur papier en les découpant, collant et en les coloriant à la gouache.
Julie Chapallaz utilise le photomontage pour de multiples raisons : économiques, esthétiques, fantastiques, symboliques. Elle souhaite s’éloigner de la réalité « vraie et technologique » qu’on nous vend sans cesse aujourd’hui et qui lui paraît stupide et illusoire. Par ses partis-pris de couleurs (chaque case est presque en bichromie) et de montages expressionnistes, elle veut faire fonctionner l’imaginaire du lecteur. Travailler avec peu de couleurs permet de créer des pages harmonieuses, de faire évoluer les personnages dans un espace pictural, de guider la lecture dans l’image et dans la page. Les prises de vue ont été faites un peu partout, les sujets séparés des décors, en lumière naturelle. Ce qui offre une grande souplesse et une grande liberté au moment du montage.
Le travail de Julie Chapallaz se nourrit de nombreuses influences : Utagawa Kuniyoshi, Lucas Cranach, l’œuvre gravée de Brueghel l’Ancien, Daido Moriyama (pour ses cadrages), Chris Marker (« La Jetée »), Terry Gilliam (ses animations et « L’Armée des 12 Singes »), John Carpenter, Philip K. Dick, Kobo Abe , « L’île au trésor » de Robert L. Stevenson, Oliver Sacks, Michel Pastoureau, Claude Debussy, Richard Wagner, Henry Purcell, les groupes de musique Hole, How to destroy Angels et Bikini Kill, Dominique Goblet, Charles Burns, l’art brut, Fritz Lang et Louise Bourgeois.
Texte et photo © Éditions FLBLB
D’origine Suisse, Julie Chapallaz vit et travaille en Normandie et à Paris. Scénographe sur la scène théâtrale francophone, elle collabore tant avec des compagnies indépendantes qu’avec des institutions telles que l’Opéra de Paris.
Parallèlement elle poursuit un travail graphique nourri de sa fascination pour les images et les histoires, qu’elle décline sous différentes formes : films d’animation, collages, roman-photos. Elle aime par dessus tout les trucages faits-main. Dans ses films d’animation, ses dessins ou ses éditions, elle joue à détourner les images et les matières, à décaler la réalité. Le collage représente un très bon outil de perversion et l’animation en cut-out un moyen de faire glisser le réalisme vers le fantastique.
Pour « La déflagration des buissons », Julie Chapallaz organise un tournage étalé sur plusieurs mois voire années, notamment pour les scènes avec l’ours, tournées dans un parc animalier du Jura dans lequel résident des ours bruns. Le responsable l’a accueillie de manière privilégiée, pour pouvoir photographier les ours de près, à une dizaine de reprises, comme pour un film documentaire. Elle retravaille ensuite toutes les images sur papier en les découpant, collant et en les coloriant à la gouache.
Julie Chapallaz utilise le photomontage pour de multiples raisons : économiques, esthétiques, fantastiques, symboliques. Elle souhaite s’éloigner de la réalité « vraie et technologique » qu’on nous vend sans cesse aujourd’hui et qui lui paraît stupide et illusoire. Par ses partis-pris de couleurs (chaque case est presque en bichromie) et de montages expressionnistes, elle veut faire fonctionner l’imaginaire du lecteur. Travailler avec peu de couleurs permet de créer des pages harmonieuses, de faire évoluer les personnages dans un espace pictural, de guider la lecture dans l’image et dans la page. Les prises de vue ont été faites un peu partout, les sujets […]