Jacques Van Melkebeke (également connu sous son pseudo Alexander Van Melkebeke) naît le 12 décembre 1904 à Bruxelles. Adolescent, il entre dans une école destinée à la formation d'employés et de cadres commerciaux où il règne en maître incontesté du dessin et de l'art … jusqu'au jour où un ''indésirable'' vient lui faire concurrence, artistiquement parlant. Cet adolescent se nomme Edgar Pierre Jacobs. De cette rivalité va naître une amitié de plus de 60 ans. Ensemble, fin 1917, ils vont assister au théâtre des Galeries, à la représentation de Faust, de Charles Gounod. Cette révélation provoque chez Jacobs une nouvelle passion, celle de l'opéra. Van Melkebeke est moins emballé et reste passionné par les arts graphiques. C'est dans les années vingt que Van Melkebeke s'inscrit à l'Académie des Beaux-arts de Bruxelles. Il y fait rapidement la connaissance de Jacques Laudy, le troisième compère (bien plus tard, Jacobs se servira de ses 2 amis pour ''Les Aventures de Blake et Mortimer''. C'est Van Melkebeke qui inspirera le dessin du Professeur Mortimer, Laudy pour le Capitaine Blake et Jacobs lui-même pour Olrik), qu'il s'empressera de présenter à Edgar P. Jacobs, également inscrit aux Beaux-arts. Dans les années 20, Van Melkebeke peint beaucoup et perfectionne sa technique de peinture à l'huile. A cette époque, les trois compères ont vingt ans … et dans son antre de la Rue des Alexiens, tandis qu'il croque Jacobs (ce très beau portrait de Jacobs, datant de novembre 1926 et réalisé à la peinture à l'huile, a également servi de couverture, en 1990, à l'ouvrage de Jean-Marc Guyard ''Edgar P. Jacobs, Le Baryton du 9ème Art'' - vous pouvez la voir dans les dédicaces de Jacques Van Melkebeke -), Laudy joue de la cornemuse, les yeux fixés sur les toîts de l'église de la Chapelle. Les années passent et, en octobre 1940, Van Melkebeke rentre au ''Soir Jeunesse'', supplément au quotidien bruxellois ''Le Soir'' (également surnommé '' Le Soir Volé '' car dirigé par l'occupant) et devient le principal assistant du rédacteur en chef appelé ... Hergé. Les deux collaborateurs se voient alors de plus en plus et écrivent ensemble en 1941 une pièce de théâtre en trois actes, ''Tintin aux Indes, le mystère du diamant bleu'', mise en scène par Paul Riga. La pièce fût jouée au Théâtre des Galeries, à Bruxelles, les 15 et 17 avril et les 1er et 8 mai 1941. Chose surprenante, le rôle de ''Tintin'' était interprété par Jeanne Rubens, une jeune comédienne! Le programme mentionne qu'elle interprétait également ''Milou'' ! Les noms de ''Dupont et Dupond'' seront transformés en '' Durant et Durand ''. Le célèbre Diamant bleu du Maharadjah de Padhakore a disparu ! Qui est le voleur ? Badapour, le premier ministre, ou le serviteur du Maharadja ? L'archéologue Chippendaele ou Nickolson, le médecin ? ''Tintin'' départ des Indes à bord du ''Rampura'' et c'est dans un château de Syldavie qui le mystère du diamant bleu est révélé). Dans la foulée, Van Melkebeke et Hergé écrivent une seconde pièce en trois actes, ''M. Boullock a disparu'', toujours mise en scène par Paul Riga. La pièce sera interprétée les 26, 29 et 30 décembre 1941 et les 3 et 8 janvier 1942, toujours au Théâtre des Galeries à Bruxelles. Le rôle de '' Tintin '' (et celui de '' Milou '' !) était joué par Roland Ravez, à 9 ans. (Monsieur Boullock de Bruxelles ayant disparu, '' Tintin '', '' Milou '' et les '' Dupondts '' devront faire un tour de monde pour le retrouver. Près de Casablanca au Maroc, nous faisons connaissance avec Mohamed-el-Bazoul et dans la forêt vierge en Argentine, avec les bandits Prosper et Jules et le mystérieux Aztapopotitirolidacatapelt. Nos héros visitent aussi la Chine et le Tibet (19 ans avant ''Tintin au Tibet''), et nous rencontrons deux Chinois, Chou-Chi-Fou et Chong, deux bonzes tibétains. Enfin, l'aventure se termine chez Monsieur Boullock à Bruxelles avec l'aide du Professeur Dory-Ford). C'est à l'occasion de la première de '' Tintin aux Indes '', le 15 avril 1941, que Van Melkebeke présente son grand ami Edgar Pierre Jacobs à Hergé. Jacobs déclarera plus tard en parlant d'Hergé : ''Nous avions un ami commun, Jacques Van Melkebeke, qui nous a présentés l'un à l'autre. C'était la première fois que j'entendais parler des ''Aventures de Tintin''. Jacques Van Melkebeke continue sa collaboration avec ''Le Soir'' où il lance ''La page de l'enfance''. Avec Jamin et Hergé, Van Melkebeke réalise le contenu du supplément hebdomadaire ''Le Soir Jeunesse'' sous le pseudonyme commun de ''Monsieur Triplesec''. En 1943, il publie ''Imageries bruxelloises'' aux éditions Maréchal. Ce livre connut deux éditions. La première achevée d'imprimer le 28 février 1943 (vous pouvez voir la couverture dans les dédicaces de Van Melkebeke) et la seconde qui se distingue par son dernier plat de couverture a été achevée d'imprimer le 10 septembre de la même année. Ce livre est illustré en couverture par Hergé et propose des souvenirs d'enfance de son auteur et de son ami Jacobs. Au sortir de la guerre, les choses se passent moins bien pour Van Melkebeke. Son attitude conciliante vis-à-vis de l'occupant pendant la guerre lui vaudra son poste et une condamnation (ce qui conduira Jacobs, bien plus tard, à n'en parler que comme ''l'ami Jacques'' sans préciser son nom, dans son autobiographie, ''Un opéra de papier'' (Gallimard, 1981). Hergé ayant également quelques soucis à ce moment là est tenu à l'écart de toute publication. C'est en 1946 que Raymond Leblanc à l'idée de créer un nouveau journal destiné aux jeunes. Ce journal se nommera le ''Journal Tintin''. Pour se faire, il engage bien évidemment Hergé, qu'il nomme directeur artistique et Jacques Van Melkebeke, à qui il confie le poste de rédacteur en chef. C'est le 26 septembre 1946 que paraît le premier numéro du ''journal des jeunes de sept à septante-sept ans'' comme on dit très justement en Belgique. Et ça commence fort car outre Van Melkebeke aux commandes et Hergé à la direction artistique, on y retrouve bien évidemment Edgar P. Jacobs, mais également Jacques Laudy et Paul Cuvelier. Une multitude de grands talents viendront s'y ajouter pendant de nombreuses années, jusqu'à la disparition du journal le 9 décembre 1988. Fin 1947, Jacques Van Melkebeke participe à l'élaboration du scénario de ''Objectif Lune'' en compagnie du Docteur Bernard Heuvelmans, grand spécialiste de la lune et de l'espace. Cette première version de l'aventure lunaire était située aux Etats-Unis et faisait réintervenir le personnage d'Hyppolyte Calys, le savant de ''L'Etoile Mystérieuse'', dans un rôle de traître. De ce travail très documenté fourni par Van Melkebeke et Heuvelmans, Hergé ne conserva en fait que quelques rares séquences où le réalisme documentaire sert de départ à un gag. Il s'agit essentiellement de la scène où les personnages flottent dans l'apesanteur à la suite de l'arrêt du moteur, ''Haddock'' contemplant avec effarement son whisky qui s'est littéralement mis en boule, et de celle où le capitaine, sorti de la fusée dans un moment d'ivresse, manque de devenir un nouveau satellite d'Adonis. En 1948, Jacques Van Melkebeke scénarise la première aventure de ''Hassan et Kaddour'', ''Le Voleur de Bagdad'' avec Jacques Laudy au dessin. Il scénarisera également la deuxième aventure des deux héros de Jacques Laudy. Il s'occupera également des scénarios de quelques-uns des albums de ''Corentin'', le héros de Paul Cuvelier. Durant toutes ses années, Van Melkebeke entretient une collaboration professionnelle intense avec Hergé, fidèle en amitié. Dans les années 60, la fille de Jacques, Chantal Van Melkebeke épouse un Japonais, Shigehiko Hazumi, professeur d'université spécialiste de langue et de littérature françaises … ce qui va nettement aider Jacobs à élaborer ses ''3 formules du Professeur Sato'', surtout lorsque, via Van Melkebeke, il faut transcrire phonétiquement chaque mot en caractères romains. Van Melkebeke écrit également ''Les énigmes de la survivance (les morts communiquent-ils facilement avec les vivants ?)'', publié dans la collection ''Univers Secrets'' de ''Marabout'' en 1972. Jacques Van Melkebeke ne cessera jamais de peindre et d'écrire comme le montrent ses nombreux portraits, dessins et ouvrages. Il s'éteint en 1983, presque en même temps que Hergé ... ses amis Jacobs et Laudy ont pu plus récemment le retrouver … Considéré comme la personnalité ''maudite'' de la BD belge, Jacques Van Melkebeke reste un très grand monsieur (et l'une des plus grandes têtes pensantes) de la Bande Dessinée.
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Jacques Van Melkebeke (également connu sous son pseudo Alexander Van Melkebeke) naît le 12 décembre 1904 à Bruxelles. Adolescent, il entre dans une école destinée à la formation d'employés et de cadres commerciaux où il règne en maître incontesté du dessin et de l'art … jusqu'au jour où un ''indésirable'' vient lui faire concurrence, artistiquement parlant. Cet adolescent se nomme Edgar Pierre Jacobs. De cette rivalité va naître une amitié de plus de 60 ans. Ensemble, fin 1917, ils vont assister au théâtre des Galeries, à la représentation de Faust, de Charles Gounod. Cette révélation provoque chez Jacobs une nouvelle passion, celle de l'opéra. Van Melkebeke est moins emballé et reste passionné par les arts graphiques. C'est dans les années vingt que Van Melkebeke s'inscrit à l'Académie des Beaux-arts de Bruxelles. Il y fait rapidement la connaissance de Jacques Laudy, le troisième compère (bien plus tard, Jacobs se servira de ses 2 amis pour ''Les Aventures de Blake et Mortimer''. C'est Van Melkebeke qui inspirera le dessin du Professeur Mortimer, Laudy pour le Capitaine Blake et Jacobs lui-même pour Olrik), qu'il s'empressera de présenter à Edgar P. Jacobs, également inscrit aux Beaux-arts. Dans les années 20, Van Melkebeke peint beaucoup et perfectionne sa technique de peinture à l'huile. A cette époque, les trois compères ont vingt ans … et dans son antre de la Rue des Alexiens, tandis qu'il croque Jacobs (ce très beau portrait de Jacobs, datant de novembre 1926 et réalisé à la peinture à l'huile, a également servi de couverture, en 1990, à l'ouvrage de Jean-Marc Guyard ''Edgar P. Jacobs, Le Baryton du 9ème Art'' - vous pouvez la voir dans les dédicaces de Jacques Van Melkebeke -), Laudy joue de la cornemuse, les yeux fixés sur les toîts de l'église de la Chapelle. Les années passent et, en octobre 1940, Van Melkebeke rentre au ''Soir Jeunesse'', supplément au quotidien bruxellois ''Le Soir'' (également surnommé '' Le Soir Volé '' car dirigé par l'occupant) et devient […]