Né à Carthagène en 1932, José Ortiz est issu de l'école de Valence. Avant sa consécration dans les années 80 comme l'un des maîtres de la Bd espagnole, José Ortiz a dessiné plus d'une centaine de bandes dessinées de format poche dont de nombreuses ont été traduites pour les kiosques de gare. Il travaille alors beaucoup pour le marché italien et britannique (avec le strip dans le Daily Express Carolynn Baker). Ses principales œuvres comme Sebastien Vargas, Ballin, Dan Barrey... sont publiées chez Maga et Aspia, Sigur el vikingo et Johnny Fogata chez "Toray". Une grande mutation va s'opérer chez Ortiz dans les années 75 avec la réalisation d'histoires sordides pour l'éditeur américain Warren que l'on retrouve en France dans les magazines "Creepy", "Ere comprimé" et "Vampirella". Son premier album en français ne sort qu'en 1980 avec Le petit sauvage petite aventure d'un "Mowgly" élevé par les ours et traqué par les chasseurs. Alors que le scénario est léger, on distingue déjà le trait puissant et violent de Ortiz. En 1977 sort L'apocalypse en Espagne (en 1983 en France chez Campus). Ortiz dessine des histoires fantastiques et morbides en 1982 dans la revue "fantastik" On découvre deux de ces histoires dans l'ouvrage collectif Edgar Poe chez Neptune. En 1983 parait deux épisodes de Tarzan chez Sagedition illustrés par Ortiz. Hélas la couleur de ces ouvrages n'est pas à la hauteur du dessin. À partir de 1981 le scénariste Antonio Segura devient son fidèle collaborateur. Apparaît alors pour la revue espagnole "Cimoc" le personnage de Hombre. Ce n'est qu'en 1987 que Hombre (la genèse) fait ses débuts sur le marché français chez Kesselring puis en 1992 en version couleur chez Soleil sous le titre Hombre la genèse. Dans la version couleur une histoire (le cheval) passe à la trappe. Puis parait Hombre (tout d'abord deux albums chez Magic Strip qui sont réédités chez Soleil ainsi que trois autres nouveaux albums). Dans un monde post apocalyptique sans loi, le combat pour survivre est perpétuel. Hombre le sait bien, pour vivre il doit se battre, se protéger. Sa seule préoccupation est de sauver sa peau. Il erre à travers une jungle néfaste peuplée de gens affamés de violence. Ce récit noir et violent est une caricature du monde d'aujourd'hui, où l'individualisation a pris le dessus, et la violence est de plus en plus fréquente. C'est dans la revue epagnole "zona" qu'apparaissent les deux plus grandes crapules burlesques de l'espace Burton et Cyb en 1986 (en 1989 en France) dans la revue "Usa Magazine". Quatre albums seront publiés chez comics USA entre 1989 et 1992 toujours sur des scénarios de Antonio Segura. Petites histoires humoristiques sur le thème de la science fiction. Rares sont ceux qui se sont aventurés dans cette catégorie. Ortiz et Segura ont réussi leur pari en caricaturant la violence et en projetant la bêtise humaine dans le futur. Toujours dans "Cimoc "avec son complice Antonio Segura, sort Morgan en 1987 dont le premier volume est d'abord publié chez Les Humanoïdes Associés puis réédités chez Soleil ainsi que 5 autres albums. Un ex-flic qui arrive en prison, ça fait toujours mauvais genre. Son adaptation dans le milieu carcéral sera d'autant plus difficile qu'il a pris perpette pour avoir vengé sa fille assassinée. Entre les histoires de tôlards et les cavales, Morgan fait preuve d'un cynisme hors pair. En 1987 chez Toutain en Espagne paraîtra Jack el Distripator, soit Jack l'éventreur (La version française ne sortira qu'en 1992 chez Magic Strip) : Enfin la vérité sur ce personnage aussi sordide que le dessin de José Ortiz ! En 1990 chez Le Vaisseau d'argent sort Jean Le Long (édité à partir de 1989 en Espagne sous le titre Jean el Largo), récit en deux volumes d'une bande de pirates pas très futés. Les années 1985 à 1993 ont été très prolifique pour Ortiz il réalisera en 8 ans plus de 20 albums. À partir de 1993, José Ortiz va se tourner vers le marché italien en reprenant le personnage mythique de Tex Willer : tout d'abord dans un Tex Géant le numéro 6, puis dans les maxi Tex ainsi que les numéros classiques. D'autres réalisations chez Sergio Bonelli verront le jour comme Magico Vento ( n°1, 3, 12, 21, 34), Ken Parker La carovana Donaver... Rares sont les articles d'Ortiz dans la presse spécialisée, dans les Cahiers de la Bd spécial Espagne, un petit article lui est consacré. Maître du noir et blanc, José Ortiz a su s'imposer comme un précurseur de la BD moderne espagnole. Il nous a quitté le 23 décembre 2013 à Valence en Espagne.
Texte © bd-phile
Né à Carthagène en 1932, José Ortiz est issu de l'école de Valence. Avant sa consécration dans les années 80 comme l'un des maîtres de la Bd espagnole, José Ortiz a dessiné plus d'une centaine de bandes dessinées de format poche dont de nombreuses ont été traduites pour les kiosques de gare. Il travaille alors beaucoup pour le marché italien et britannique (avec le strip dans le Daily Express Carolynn Baker). Ses principales œuvres comme Sebastien Vargas, Ballin, Dan Barrey... sont publiées chez Maga et Aspia, Sigur el vikingo et Johnny Fogata chez "Toray". Une grande mutation va s'opérer chez Ortiz dans les années 75 avec la réalisation d'histoires sordides pour l'éditeur américain Warren que l'on retrouve en France dans les magazines "Creepy", "Ere comprimé" et "Vampirella". Son premier album en français ne sort qu'en 1980 avec Le petit sauvage petite aventure d'un "Mowgly" élevé par les ours et traqué par les chasseurs. Alors que le scénario est léger, on distingue déjà le trait puissant et violent de Ortiz. En 1977 sort L'apocalypse en Espagne (en 1983 en France chez Campus). Ortiz dessine des histoires fantastiques et morbides en 1982 dans la revue "fantastik" On découvre deux de ces histoires dans l'ouvrage collectif Edgar Poe chez Neptune. En 1983 parait deux épisodes de Tarzan chez Sagedition illustrés par Ortiz. Hélas la couleur de ces ouvrages n'est pas à la hauteur du dessin. À partir de 1981 le scénariste Antonio Segura devient son fidèle collaborateur. Apparaît alors pour la revue espagnole "Cimoc" le personnage de Hombre. Ce n'est qu'en 1987 que Hombre (la genèse) fait ses débuts sur le marché français chez Kesselring puis en 1992 en version couleur chez Soleil sous le titre Hombre la genèse. Dans la version couleur une histoire (le cheval) passe à la trappe. Puis parait Hombre (tout d'abord deux albums chez Magic Strip qui sont réédités chez Soleil ainsi que trois autres nouveaux albums). […]