Né à Lublin (Pologne) dans une famille qui a fui les pogroms au début des années 1920, Si Lewen, de son nom de naissance Jessaja (Simon) Lewin, passe son enfance en Allemagne, où il est témoin de la montée du national- socialisme. En 1935, après un bref séjour en France, il émigre avec sa famille à New York. Lewen s’enrôle dans l’armée américaine en 1942, au sein du Military Intelligence Service, et découvre le camp de concentration de Buchenwald en avril 1945, peu après sa libération. De retour aux États-Unis, meurtri et choqué, il dessine une suite narrative, « The Parade » (Le Défilé) avec pour sujet les guerres récurrentes, qui entraînent une génération après l’autre vers le désastre. Enseignant et artiste, il ne cessa de produire tout au long de sa vie, selon le même principe : raconter des histoires sur le mode de toiles et de dessins mis souvent côte à côte, des triptyques (religieux) devenus polyptyques. C’est ainsi qu’il a conçu une histoire de l’évolution de l’homme, « La Procession », commencée en 1960 et arrêtée en 2014 : une suite de panneaux peints de 102 x 51 cm qui fait un kilomètre de long ! En 1985, l’artiste renonça à vendre ses œuvres, car « l’art n’est pas une marchandise » et, faute de place chez lui, fit don de toutes celles qu’il possédait à un institut privé en Pennsylvanie. Un an avant sa mort en 2015, déclarant qu’il est « fini-plus jamais un artiste », il légua ses pinceaux, peintures et autres instruments à son petit-fils Damon.
Né à Lublin (Pologne) dans une famille qui a fui les pogroms au début des années 1920, Si Lewen, de son nom de naissance Jessaja (Simon) Lewin, passe son enfance en Allemagne, où il est témoin de la montée du national- socialisme. En 1935, après un bref séjour en France, il émigre avec sa famille à New York. Lewen s’enrôle dans l’armée américaine en 1942, au sein du Military Intelligence Service, et découvre le camp de concentration de Buchenwald en avril 1945, peu après sa libération. De retour aux États-Unis, meurtri et choqué, il dessine une suite narrative, « The Parade » (Le Défilé) avec pour sujet les guerres récurrentes, qui entraînent une génération après l’autre vers le désastre. Enseignant et artiste, il ne cessa de produire tout au long de sa vie, selon le même principe : raconter des histoires sur le mode de toiles et de dessins mis souvent côte à côte, des triptyques (religieux) devenus polyptyques. C’est ainsi qu’il a conçu une histoire de l’évolution de l’homme, « La Procession », commencée en 1960 et arrêtée en 2014 : une suite de panneaux peints de 102 x 51 cm qui fait un kilomètre de long ! En 1985, l’artiste renonça à vendre ses œuvres, car « l’art n’est pas une marchandise » et, faute de place chez lui, fit don de toutes celles qu’il possédait à un institut privé en Pennsylvanie. Un an avant sa mort en 2015, déclarant qu’il est « fini-plus jamais un artiste », il légua ses pinceaux, peintures et autres instruments à son petit-fils Damon.