Denis Langlois, né le 30 janvier 1940 à Étréchy dans l'Essonne, est un écrivain et avocat français. Il fait ses études au collège-lycée d'Étampes, puis à la faculté de droit de Paris. Membre du syndicat étudiant UNEF, il participe aux manifestations contre la guerre d'Algérie et celle du Vietnam. Il écrit des articles pour La Marseillaise de Seine-et-Oise et Liberté, le journal de l'anarchiste-pacifiste Louis Lecoin. Objecteur de conscience, refusant d'effectuer son service militaire alors obligatoire, il est condamné en 1966 pour insoumission et refus d'obéissance. Emprisonné à la Maison d'arrêt de Fresnes, il y écrit son premier livre, Le Cachot. À sa libération, il devient conseiller juridique de la Ligue des Droits de l'Homme de 1967 à 1971, participant aux événements de Mai 68 et assurant aux côtés notamment de Jean-Jacques de Felice et Henri Leclerc la défense des victimes de violences policières. Après avoir vu sa candidature rejetée par le Conseil de l'Ordre, du fait de sa condamnation pour insoumission, il devient, à la suite d'une manifestation en mai 1968 du Mouvement d'action judiciaire, avocat au barreau de Paris. Il y exerce de 1968 à 1993, spécialisé dans les affaires pénales et celles concernant les droits de l'homme. (Il est notamment le défenseur de la famille Seznec qui souhaite obtenir la révision d'un procès considéré comme le symbole de l'erreur judiciaire.) Il s'implique aussi dans l'Affaire Thévenin et l'Affaire Saint-Aubin. (Il écrira par la suite des livres sur ces trois affaires.) Il participe en 1970 avec l'ancien ministre Eugène Claudius-Petit et un ex-relégué René Boloux, qui entame une grève de la faim, à la suppression de la relégation, peine complémentaire frappant principalement les petits délinquants multirécidivistes. En 1971, il fait partie avec Michel Foucault et Gilles Deleuze de la Commission d'enquête sur l'affaire Alain Jaubert, journaliste blessé lors d'une manifestation. Il interviendra en 1983 dans une autre affaire où la gendarmerie est en cause : l'Affaire des Irlandais de Vincennes et sera requis comme témoin en avril 1991 dans l'Affaire Urba concernant le financement occulte des partis politiques. Sur le plan international, il remplit les fonctions d'observateur judiciaire de procès politiques en Grèce (où il suit notamment le procès d'Alekos Panagoulis, condamné à mort en novembre 1968 pour un attentat contre le colonel Papadopoulos), en Espagne où il s'intéresse aux procès des nationalistes basques, en Algérie, en Tunisie, au Koweït et au Mali. Il a été membre du Comité de parrainage du Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits, rebaptisé Observatoire des armements. En 1990-1991, il est le porte-parole de l'« Appel des 75 » contre la guerre du Golfe qui réunit des personnalités de gauche comme René Dumont, Albert Jacquard, Paul Milliez, Jacques Gaillot ou le chanteur Renaud. L'Appel des 75 organise les principales manifestations et multiplie les démarches et actions pour empêcher la guerre qui sera cependant menée par l'armée française aux côtés des États-Unis et de la Grande-Bretagne. De 1998 à 2000, Denis Langlois séjourne en Yougoslavie, en Irak, au Liban et à Djibouti, afin de témoigner des conséquences dramatiques des guerres sur les plans politique, économique et psychologique. En tant qu'écrivain, il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages (des essais, des livres-documents et des romans). Concevant son travail d'écrivain comme un accompagnement de son activité de militant de gauche n'ayant jamais appartenu à aucun parti, il a notamment publié un Guide du militant (1972), un Nouveau guide du militant (1978) et un Guide du citoyen face à la police (1980) qui donnent des conseils juridiques et pratiques pour s'opposer à la répression. Dans ses trois Dossiers noirs parus dans les années 1970 (Les Dossiers noirs de la police, de la justice et du suicide), il expose des cas concrets, considérant que ce qu'on appelle les faits divers est un important révélateur politique. Son livre Les Dossiers noirs de la police française, paru en 1971, est l'objet de cinq plaintes de la part du ministre de l'Intérieur Raymond Marcellin pour "diffamation envers la police". Ce "procès-marathon" dure trois ans. Denis Langlois et Paul Flamand, directeur des éditions du Seuil, qui ont notamment fait appel aux témoignages de Michel Foucault, Pierre Vidal-Naquet, Hubert Beuve-Méry, directeur du "Monde", Claude Gallimard, Jean-Marie Domenach, Jean-Jacques de Felice et Pierre-Henri Simon, sont relaxés pour les deux principales affaires en cause : l'Affaire Thévenin et celle des tortures au quai des Orfèvres. En 1989, Denis Langlois accepte pour son livre L'affaire Seznec le Prix littéraire des droits de l'homme, remis par le Président de l'Assemblée nationale, Laurent Fabius, ce qui lui permet de critiquer l'action politique de celui-ci. Ses deux livres destinés aux enfants (L'Injustice et La Politique) partent du principe que les enfants ne sont pas seulement de futurs citoyens, mais déjà des citoyens en devenir, qui méritent d'être informés pour se forger des opinions personnelles et agir éventuellement. Ses romans abordent aussi des problèmes politiques : la peine de mort dans Un assassin très ordinaire, les tueries de la guerre 1914-1918 dans La Mort du Grand Meaulnes et Un Amour de Meaulnes (où il parle de la mort de l'écrivain Alain-Fournier), la guerre du Liban dans Le Déplacé et le problème des réfugiés dans L'Aboyeuse de Djibouti. Il a publié en 2018 Et si la révolution était possible30 et en 2021 Le Voyage de Nerval qui relate le séjour que fit Gérard de Nerval au Liban en 1843. Il est marié à la poétesse Chantal Dupuy-Dunier.
Denis Langlois, né le 30 janvier 1940 à Étréchy dans l'Essonne, est un écrivain et avocat français. Il fait ses études au collège-lycée d'Étampes, puis à la faculté de droit de Paris. Membre du syndicat étudiant UNEF, il participe aux manifestations contre la guerre d'Algérie et celle du Vietnam. Il écrit des articles pour La Marseillaise de Seine-et-Oise et Liberté, le journal de l'anarchiste-pacifiste Louis Lecoin. Objecteur de conscience, refusant d'effectuer son service militaire alors obligatoire, il est condamné en 1966 pour insoumission et refus d'obéissance. Emprisonné à la Maison d'arrêt de Fresnes, il y écrit son premier livre, Le Cachot. À sa libération, il devient conseiller juridique de la Ligue des Droits de l'Homme de 1967 à 1971, participant aux événements de Mai 68 et assurant aux côtés notamment de Jean-Jacques de Felice et Henri Leclerc la défense des victimes de violences policières. Après avoir vu sa candidature rejetée par le Conseil de l'Ordre, du fait de sa condamnation pour insoumission, il devient, à la suite d'une manifestation en mai 1968 du Mouvement d'action judiciaire, avocat au barreau de Paris. Il y exerce de 1968 à 1993, spécialisé dans les affaires pénales et celles concernant les droits de l'homme. (Il est notamment le défenseur de la famille Seznec qui souhaite obtenir la révision d'un procès considéré comme le symbole de l'erreur judiciaire.) Il s'implique aussi dans l'Affaire Thévenin et l'Affaire Saint-Aubin. (Il écrira par la suite des livres sur ces trois affaires.) Il participe en 1970 avec l'ancien ministre Eugène Claudius-Petit et un ex-relégué René Boloux, qui entame une grève de la faim, à la suppression de la relégation, peine complémentaire frappant principalement les petits délinquants multirécidivistes. En 1971, il fait partie avec Michel Foucault et Gilles Deleuze de la Commission d'enquête sur l'affaire Alain Jaubert, journaliste blessé lors d'une manifestation. Il interviendra en 1983 dans une autre affaire où la […]