Né à Plessis-Trévise dans le Val-de-Marne, en banlieue de Paris, Jean-Pierre fait l’école à sa façon. C’est, au dire d’un de ses amis d’enfance, « le seul de la classe pour qui le cours de dessin durait toute la journée ». Pour lui, apprendre les matières scolaires voulait dire les dessiner ; chaque sujet se retrouvait avec des titres ornementés comme les manuscrits médiévaux. Quantité de personnages et de situations se profilaient dans son cahier, enrichissant les domaines qui l’intéressaient le moins. Durant son enfance et son adolescence, il a eu la chance de côtoyer de bons professeurs de dessin qui l’ont aidé à pousser un peu plus son talent naturel. La musique et le sport se sont ajoutés à ses passions, si bien que vers l’âge de quinze ans, ses parents ne sachant vers quoi l’orienter, lui suggèrent de faire des stages d’apprenti-cuisiner, ce qui lui permettrait de trouver du travail plus facilement. Il a donc passé quelques années entre les camps de vacances d’été et les stations de ski, à cuisiner et à faire de la plongée, de la natation et du ski. C’est en 1987, à l’occasion d’une visite à un cousin installé au Québec, qu’il décide de s’y établir. Il retournera en France un moment, le temps de préparer ses papiers d’immigration. Après un an d’attente, il est enfin reçu immigrant. Entre-temps, il commence à fréquenter la faune artistique de Montréal et c’est à cette époque qu’il se découvre une passion pour la BD. Croc était alors le premier magazine québécois à se consacrer uniquement à la BD. Puis le collectif Crypton fondera Rectangle, revue dans laquelle Jean-Pierre se trouve un travail d’illustrateur, en même temps qu’il se commet dans un orchestre rock. Il est certain que l’influence de la BD française et belge se fait sentir dans son approche de l’illustration. On le pousse alors à développer son propre style. C’est en 1991, en se cherchant du travail dans les boîtes de pub, qu’il rencontre Thalie qui était alors à l’ONF en animation. Cette relation portera un fruit : Léo, qu’on a décidé de déplacer vers la campagne pour lui offrir un cadre plus intéressant que la grande ville. Ils débarquent alors à Saint-Armand dans le chalet d’un ami et s’y établissent quelques années, le temps de prendre le pouls de la région. Jean-Pierre fait alors la rencontre de Michel Viala et de Sarah Mills, qui l’incitent à travailler son art sur la céramique. Il débute une production de céramiques peintes sur lesquelles il illustre des scènes de cafés, de restaurants et du quotidien de Montréal. Elles se retrouvent dans des concepts de table et ses objets sont exposés au salon SIDIM (salon international du design de Montréal). Mais comme la plupart des artistes, le sens du marketing lui fait défaut. Il se met dès lors à la peinture, transposant des scènes du quotidien qu’il a photographiées dans une poésie qui lui est propre. Il touche aussi au paysage mais, comme il le dit : « le paysage ce n’est pas assez pour moi, je suis plus attiré par les personnages dans des mises en scène du quotidien, ça me parle plus, ça crée une forme d’intimité, un rapport plus direct aux gens, tandis que le paysage, ça demeure souvent un souvenir coloré, un espace, une impression ». Comme tous les artistes, la quête de l’image ne s’arrête jamais ; une fois qu’on en a exploré quelques facettes, on se replonge dans ce qu’on aime, le fil de trame demeure présent et retient de nouvelles compositions qui sont le reflet d’une vraie création personnelle.
Né à Plessis-Trévise dans le Val-de-Marne, en banlieue de Paris, Jean-Pierre fait l’école à sa façon. C’est, au dire d’un de ses amis d’enfance, « le seul de la classe pour qui le cours de dessin durait toute la journée ». Pour lui, apprendre les matières scolaires voulait dire les dessiner ; chaque sujet se retrouvait avec des titres ornementés comme les manuscrits médiévaux. Quantité de personnages et de situations se profilaient dans son cahier, enrichissant les domaines qui l’intéressaient le moins. Durant son enfance et son adolescence, il a eu la chance de côtoyer de bons professeurs de dessin qui l’ont aidé à pousser un peu plus son talent naturel. La musique et le sport se sont ajoutés à ses passions, si bien que vers l’âge de quinze ans, ses parents ne sachant vers quoi l’orienter, lui suggèrent de faire des stages d’apprenti-cuisiner, ce qui lui permettrait de trouver du travail plus facilement. Il a donc passé quelques années entre les camps de vacances d’été et les stations de ski, à cuisiner et à faire de la plongée, de la natation et du ski. C’est en 1987, à l’occasion d’une visite à un cousin installé au Québec, qu’il décide de s’y établir. Il retournera en France un moment, le temps de préparer ses papiers d’immigration. Après un an d’attente, il est enfin reçu immigrant. Entre-temps, il commence à fréquenter la faune artistique de Montréal et c’est à cette époque qu’il se découvre une passion pour la BD. Croc était alors le premier magazine québécois à se consacrer uniquement à la BD. Puis le collectif Crypton fondera Rectangle, revue dans laquelle Jean-Pierre se trouve un travail d’illustrateur, en même temps qu’il se commet dans un orchestre rock. Il est certain que l’influence de la BD française et belge se fait sentir dans son approche de l’illustration. On le pousse alors à développer son propre style. C’est en 1991, en se cherchant du travail dans les boîtes de pub, qu’il rencontre Thalie qui était alors à l’ONF en animation. Cette relation portera […]