Né le 29 août 1921 à Givet dans les Ardennes, Jacques Devaux dessine depuis sa plus tendre enfance. Il suit les cours de l’École des beaux-arts de Bordeaux, section architecture. Ses premiers dessins sont publiés dans Sud-Ouest et Sud-Ouest dimanche. Facétieux, il utilise de nombreux pseudonymes pourtant bien inutiles, avec un trait aussi reconnaissable que le sien. Max Fournel, Pol Brandt, Russel, Ivanov, Fred Kuhler, Gaston Ardeveld, Rastel d’Agay, San Joe, Ruffel, Van Dick, José Ireguy, Jules Nardi… sont quelques-unes de ses multiples signatures. En 1950, il est embauché par la jeune maison d’édition lyonnaise Impéria, ex- Éditions du Siècle fondées en 1946 par Robert Bagage. Félix Molinari, le créateur de la série mensuelle de guerre « Garry », étant parti effectuer son service militaire, Jacques Devaux le remplace de 1950 à 1952. Cette longue série à succès évoque les aventures exotiques d’un sergent de l’armée américaine, dont le Pacifique en guerre est le champ de bataille favori (n°36 à 53). De retour à la vie civile, Molinari reprend son héros. Devaux est alors l’auteur de nombreuses histoires réalistes qu’il livre dans les pages du mensuel Garry jusqu’en 1961 : « Le Rapt de Fra Diavolo », « Johnny Oklahoma », « Charlemagne », « Murat », « Zone interdite », « Turenne »… Sans oublier une émouvante vie de Charlie Chaplin en 50 pages (n° 56 à 60). Il publie ses premières bandes dessinées personnelles dans le pionnier des formats de poche, SuperBoy, lancé en 1949 par Impéria. À partir du n°16 (mars 1951), il propose « Captain Crack » : une histoire de flibuste, un domaine qu’il apprécie, qui ne dure que quelques mois. Dans un style humoristique il anime « La Famille Rikiki » à partir du n° 18, puis une aventure historique (« Frank Sauvage », du n°41 au n°47), sans oublier des récits indépendants : « Peter Bom », « Yann le diable », « L’Or de Sacramento », « Dan Goama »… Curieux et passionné par les recherches historiques, mais aussi techniques, il réalise, tout au long des années 1950, des quantités de pages didactiques destinées aux nombreux formats de poche des éditions Impéria. Par exemple, celles intitulées « Western Heroes » pour Kit Carson, « Techniques d’aujourd’hui » pour Super Boy et Garry, « La Grande Encyclopédie indienne » (163 pages) pour Indians, « Le Grand Manuel de chevalerie » et « La Vie des grands capitaines » pour Oliver, « Le Tour du monde des jeux » et « Les Grands Explorateurs » pour Kon Tiki, « L’Art du lasso » pour Cassidy, « Cow-boys Technics », puis « Rodéo » dans Tex Tone, « Au temps jadis » dans Tenax, « Connaître les bêtes » dans Girafe et Ruby et Tatou… Enfin, dans les pages de Sandor, il dessine deux aventures de « Hervé la flibuste » dans les n° 9 et 10 (janvier et février 1966), rééditées à deux reprises dans Oliver. « Francis Drake », proposé dans le n° 34 de Sandor, en 1968, est la version en pleine page d’un strip à l’origine publié avec les textes d’Henri Vernes (le créateur de « Bob Morane ») placés sous les images dans Femmes d’aujourd’hui : du n° 664 (15/08/1957) au n° 690 de 1958. À noter qu’un album broché sera proposé aux éditions Prifo, en 1977. Un autre éditeur lyonnais prestigieux, Pierre Mouchot, lui ouvre les pages des magazines qu’il publie au sein de la SER (Société rhodanienne d’éditions). Il crée le très original « Douglas Danifer » dès le quatrième numéro de Humo (juin 1955) : série loufoque s’il en est, ayant pour cadre le Monte-Négro. « Jacky Cooper » un polar humoristique suit dès le n° 8 de la revue qui cesse de paraître au n°16 (juin 1955). Ces deux créations appréciées des lecteurs se poursuivent dans Rancho, où Jacques Devaux démarre « Bulldog Drumond » : un polar réaliste au goût américain, à partir du n°12 (août 1955). Toujours pour Rancho, il dessine « Sergent Caravane » (adapté du film « Under Two Flags »), « Simon Tranchetout » et « Le Corsaire de Château-Trompette ». Cette décennie passée auprès des éditeurs populaires lyonnais lui permet de peaufiner son trait, tant au niveau de l’humour que du réalisme. La chance de sa vie est son entrée au journal Pilote en 1960 : un an après la naissance de cet hebdomadaire. Sa signature apparaît dans le n°35 (23 juin 1960) où il dessine un mini « Pilotorama » consacré au Tour de France. Jacques Devaux aura livré 120 doubles pages centrales du journal, en alternance avec Henri Dimpre, Louis Murtin et quelques autres. Sa collaboration à Pilote s’achève en 1970. Sans travail, son dessin jugé dépassé par les éditeurs, il se tourne, comme quelques autres (Claude-Henri, Rémy Bourles, Jean Joly…), vers les formats de poche pour lesquels il réalise des jeux et des illustrations. À l’automne 1971, il réalise son ultime bande dessinée dans l’hebdomadaire Télé gadget créé pour Mondiopresse par Georges Rieu, l’initiateur de Pif gadget. Il décède le 18 octobre 1973, victime d’un accident de la circulation. Bien entendu, sans qu’une seule ligne lui soit consacrée dans les magazines auxquels il a collaboré.
Texte © BDZoom
Né le 29 août 1921 à Givet dans les Ardennes, Jacques Devaux dessine depuis sa plus tendre enfance. Il suit les cours de l’École des beaux-arts de Bordeaux, section architecture. Ses premiers dessins sont publiés dans Sud-Ouest et Sud-Ouest dimanche. Facétieux, il utilise de nombreux pseudonymes pourtant bien inutiles, avec un trait aussi reconnaissable que le sien. Max Fournel, Pol Brandt, Russel, Ivanov, Fred Kuhler, Gaston Ardeveld, Rastel d’Agay, San Joe, Ruffel, Van Dick, José Ireguy, Jules Nardi… sont quelques-unes de ses multiples signatures. En 1950, il est embauché par la jeune maison d’édition lyonnaise Impéria, ex- Éditions du Siècle fondées en 1946 par Robert Bagage. Félix Molinari, le créateur de la série mensuelle de guerre « Garry », étant parti effectuer son service militaire, Jacques Devaux le remplace de 1950 à 1952. Cette longue série à succès évoque les aventures exotiques d’un sergent de l’armée américaine, dont le Pacifique en guerre est le champ de bataille favori (n°36 à 53). De retour à la vie civile, Molinari reprend son héros. Devaux est alors l’auteur de nombreuses histoires réalistes qu’il livre dans les pages du mensuel Garry jusqu’en 1961 : « Le Rapt de Fra Diavolo », « Johnny Oklahoma », « Charlemagne », « Murat », « Zone interdite », « Turenne »… Sans oublier une émouvante vie de Charlie Chaplin en 50 pages (n° 56 à 60). Il publie ses premières bandes dessinées personnelles dans le pionnier des formats de poche, SuperBoy, lancé en 1949 par Impéria. À partir du n°16 (mars 1951), il propose « Captain Crack » : une histoire de flibuste, un domaine qu’il apprécie, qui ne dure que quelques mois. Dans un style humoristique il anime « La Famille Rikiki » à partir du n° 18, puis une aventure historique (« Frank Sauvage », du n°41 au n°47), sans oublier des récits indépendants : « Peter Bom », « Yann le diable », « L’Or de Sacramento », « Dan Goama »… Curieux et passionné par les recherches historiques, mais aussi techniques, il réalise, tout […]