Je m’appelle Michel de la Teigne. Ça fait 33 ans que je suis taxi à Paris. Avant, j’ai fait un DEA de philosophie. Mais comme ça ne servait à rien, je suis devenu taxi. Le monde a besoin de chauffeurs pour emmener les gens riches d’un point à un autre. La philo, dans tout ça… Il n’y a plus que les voitures qui circulent, aujourd’hui, et encore ! Péniblement. Les idées sont à la fourrière de la société, avec un sabot de stationnement bien enfoncé là où je pense. Pendant 33 ans, j’ai mis mon cerveau en sommeil. 33 ans à conduire comme un damné, d’Opéra à Bastille, de Madeleine à la Défense, de la Tour Eiffel au Palais du Louvre. 33 ans à charrier des touristes, à remorquer des bourgeoises et à carrosser des cadres décérébrés - des enculeurs de coûts, comme je les appelle. J’ai l’impression d’avoir été le poinçonneur des Lilas toute ma vie, version taxi. Aujourd’hui, j’en ai marre. Ça me fait chier de faire le cochon truffier pour tout ce beau monde - et encore, je suis poli. Alors à partir de maintenant, je continue à les déménager d’un point à un autre, mais je vais leur dire tout ce que je pense de leurs comportements de péteux. Je ne vais plus rien laisser passer. Je suis payé pour conduire, pas pour hocher la tête d’un air entendu à chacune de leurs inepties racistes, machistes, homophobes ou prosélytes. C’est décidé : je leur dis tout ce qui me passe par la tête. Tout. Et le premier qui me parle d’Uber, plutôt que de lui rouler dessus en première jusqu’à ce que mort s’ensuive, je lui fais découvrir des injures qu’il n’oubliera jamais. Parce que je suis civilisé, moi. Sous ce personnage fictif se cachent le scénariste Amy, Rémi et la dessinatrice Pradier, Marion.
Je m’appelle Michel de la Teigne. Ça fait 33 ans que je suis taxi à Paris. Avant, j’ai fait un DEA de philosophie. Mais comme ça ne servait à rien, je suis devenu taxi. Le monde a besoin de chauffeurs pour emmener les gens riches d’un point à un autre. La philo, dans tout ça… Il n’y a plus que les voitures qui circulent, aujourd’hui, et encore ! Péniblement. Les idées sont à la fourrière de la société, avec un sabot de stationnement bien enfoncé là où je pense. Pendant 33 ans, j’ai mis mon cerveau en sommeil. 33 ans à conduire comme un damné, d’Opéra à Bastille, de Madeleine à la Défense, de la Tour Eiffel au Palais du Louvre. 33 ans à charrier des touristes, à remorquer des bourgeoises et à carrosser des cadres décérébrés - des enculeurs de coûts, comme je les appelle. J’ai l’impression d’avoir été le poinçonneur des Lilas toute ma vie, version taxi. Aujourd’hui, j’en ai marre. Ça me fait chier de faire le cochon truffier pour tout ce beau monde - et encore, je suis poli. Alors à partir de maintenant, je continue à les déménager d’un point à un autre, mais je vais leur dire tout ce que je pense de leurs comportements de péteux. Je ne vais plus rien laisser passer. Je suis payé pour conduire, pas pour hocher la tête d’un air entendu à chacune de leurs inepties racistes, machistes, homophobes ou prosélytes. C’est décidé : je leur dis tout ce qui me passe par la tête. Tout. Et le premier qui me parle d’Uber, plutôt que de lui rouler dessus en première jusqu’à ce que mort s’ensuive, je lui fais découvrir des injures qu’il n’oubliera jamais. Parce que je suis civilisé, moi. Sous ce personnage fictif se cachent le scénariste Amy, Rémi et la dessinatrice Pradier, Marion.