Yves Gilbert est né à Saint-Nazaire, le 16 janvier 1937. À la suite de bombardements, la famille s’installe à Nantes où le jeune garçon rêve de devenir marin, peintre de la mer, puis architecte. Ce sont peut-être les plans géométriques que réalisait son père dessinateur industriel qui lui donnent ce goût pour la rigueur du trait qui ne le quittera pas. À 18 ans, il entre aux Beaux-Arts de Nantes, mais abandonne rapidement les salles de cours dont il fuit les contraintes. Comme il dessine beaucoup, il se rend à Paris au printemps 1956 avec l’espoir de travailler dans l’illustration. Lorsqu’il revient chercher son dossier déposé deux jours plus tôt aux éditions de Fleurus, il apprend avec surprise que c’est son vague projet de bande dessinée qui est retenu : « Le Soldat volant ». Il faut savoir que les paginations de Cœurs vaillants, d’Âmes vaillantes et de Fripounet et Marisette viennent d’augmenter de huit pages que la petite équipe de dessinateurs en place ne parvient plus à remplir. D’où un recrutement rapide parmi les nombreux jeunes lecteurs de la presse franco-belge tentés par la bande dessinée. Yves Gilbert, qui signe très vite J. Lebert, fait partie de ces veinards au trait encore hésitant qui ont eu la chance d’arriver au bon moment. Les choix des rédacteurs sont plutôt judicieux, puisqu’il est entouré par de jeunes recrues prometteuses : Jean Giraud, Jean-Claude Mézières, Francisco Hidalgo, Pierre Chery, Pierre Koerning, André Chéret… Pas facile de faire mieux ! C’est le point de départ d’une collaboration régulière de 20 années avec les magazines de la presse Fleurus qu’il ne quittera qu’à de très rares occasions. En 1977, il est contraint d’abandonner la bande dessinée, victime de graves problèmes oculaires qui l’empêchent de dessiner. On ne peut que regretter cette carrière trop courte et trop discrète qui aurait pu se développer ailleurs que dans la seule presse pour les jeunes. Ce qui ne nous empêche pas de saluer l’audace des rédactions de ces journaux qui lui ont permis, avec une belle liberté, de publier ses réjouissants délires graphiques. J. Lebert est décédé, dans l’indifférence du monde de la bande dessinée, le 6 mai 2013 à Nantes.
Yves Gilbert est né à Saint-Nazaire, le 16 janvier 1937. À la suite de bombardements, la famille s’installe à Nantes où le jeune garçon rêve de devenir marin, peintre de la mer, puis architecte. Ce sont peut-être les plans géométriques que réalisait son père dessinateur industriel qui lui donnent ce goût pour la rigueur du trait qui ne le quittera pas. À 18 ans, il entre aux Beaux-Arts de Nantes, mais abandonne rapidement les salles de cours dont il fuit les contraintes. Comme il dessine beaucoup, il se rend à Paris au printemps 1956 avec l’espoir de travailler dans l’illustration. Lorsqu’il revient chercher son dossier déposé deux jours plus tôt aux éditions de Fleurus, il apprend avec surprise que c’est son vague projet de bande dessinée qui est retenu : « Le Soldat volant ». Il faut savoir que les paginations de Cœurs vaillants, d’Âmes vaillantes et de Fripounet et Marisette viennent d’augmenter de huit pages que la petite équipe de dessinateurs en place ne parvient plus à remplir. D’où un recrutement rapide parmi les nombreux jeunes lecteurs de la presse franco-belge tentés par la bande dessinée. Yves Gilbert, qui signe très vite J. Lebert, fait partie de ces veinards au trait encore hésitant qui ont eu la chance d’arriver au bon moment. Les choix des rédacteurs sont plutôt judicieux, puisqu’il est entouré par de jeunes recrues prometteuses : Jean Giraud, Jean-Claude Mézières, Francisco Hidalgo, Pierre Chery, Pierre Koerning, André Chéret… Pas facile de faire mieux ! C’est le point de départ d’une collaboration régulière de 20 années avec les magazines de la presse Fleurus qu’il ne quittera qu’à de très rares occasions. En 1977, il est contraint d’abandonner la bande dessinée, victime de graves problèmes oculaires qui l’empêchent de dessiner. On ne peut que regretter cette carrière trop courte et trop discrète qui aurait pu se développer ailleurs que dans la seule presse pour les jeunes. Ce qui ne nous empêche pas de saluer l’audace des rédactions de ces journaux […]