Né à Conflans-Sainte-Honorine en 1989, Jacques Baujard ne quitte sa ville natale qu’après sa vingt-deuxième année. Pendant toute sa jeunesse, Conflans, la capitale de la batellerie, est le cœur de son univers. Et les péniches du monde entier le font rêver à d’autres rivages que les bords de Seine. Ce n’est pas un hasard si, parmi ses voyages, il choisit le plus souvent comme destination des villes portuaires : Marseille, Lisbonne, Saint-Malo, Valparaiso, Braïla, Sulina… Après avoir tenté une première année d’histoire, Jacques Baujard abandonne la faculté et cherche en autodidacte à travers les bibliothèques et les nombreuses librairies parisiennes de quoi se nourrir intellectuellement et accroître ses connaissances. S’il y a bien une chose à laquelle il croit, ce sont les livres et le pouvoir de leurs mots. Aussi est-ce dans cette optique qu’il effectue une formation de deux ans pour devenir libraire, et ainsi un acteur farouche du « peuple du livre ». En 2009, Jacques Baujard rejoint la librairie associative Quilombo, enclave de résistance dans le paysage littéraire. Au XVIIe siècle, au Brésil, les quilombos étaient des communautés où les esclaves noirs, après avoir fui la captivité et l’abjection de l’esclavage, se joignaient aux peuples autochtones et à des marginaux blancs pour former des républiques libres et égalitaires. Cela lui permet non seulement d’apprendre le métier de libraire, mais aussi de rencontrer tout un pan du mouvement libertaire et écologiste. Des historiens comme Howard Zinn, Anne Steiner ou Gérard Noiriel lui montrent que l’histoire n’est pas forcément celle apprise sur les bancs de l’école. Il côtoie ainsi tout un pan du mouvement libertaire et écologiste. B. Traven, Stig Dagerman et Georges Navel, entre autres, lui prouvent que la littérature peut et est avant tout un engagement politique et personnel – ce en quoi Jacques Ellul est l’un des penseurs qui l’a le plus influencé. La critique du mythe du progrès et du « système technicien » demeure pour lui un grand combat contemporain à mener. Il consacre ainsi l’essentiel de son temps à Quilombo, œuvre parallèlement pour la structure Hobo Diffusion et dirige la collection « Lampe-tempête » aux éditions L’Échappée. En 2012, au détour d’une page, Jacques Baujard croise la route de l’écrivain roumain Panaït Istrati. Pour la première fois, ce fameux « chant de l’âme »… En quelques mois, il lit l’intégralité de son œuvre et part en Roumanie sur ses traces à l’été 2013. De retour en France, il adhère à l’association des Amis de Panaït Istrati et en devient le secrétaire. Depuis, il est principalement animé du désir de faire découvrir les écrits de ce « pèlerin du cœur » et, surtout, l’homme qu’il était…
Texte et photo © Transboréal
Né à Conflans-Sainte-Honorine en 1989, Jacques Baujard ne quitte sa ville natale qu’après sa vingt-deuxième année. Pendant toute sa jeunesse, Conflans, la capitale de la batellerie, est le cœur de son univers. Et les péniches du monde entier le font rêver à d’autres rivages que les bords de Seine. Ce n’est pas un hasard si, parmi ses voyages, il choisit le plus souvent comme destination des villes portuaires : Marseille, Lisbonne, Saint-Malo, Valparaiso, Braïla, Sulina… Après avoir tenté une première année d’histoire, Jacques Baujard abandonne la faculté et cherche en autodidacte à travers les bibliothèques et les nombreuses librairies parisiennes de quoi se nourrir intellectuellement et accroître ses connaissances. S’il y a bien une chose à laquelle il croit, ce sont les livres et le pouvoir de leurs mots. Aussi est-ce dans cette optique qu’il effectue une formation de deux ans pour devenir libraire, et ainsi un acteur farouche du « peuple du livre ». En 2009, Jacques Baujard rejoint la librairie associative Quilombo, enclave de résistance dans le paysage littéraire. Au XVIIe siècle, au Brésil, les quilombos étaient des communautés où les esclaves noirs, après avoir fui la captivité et l’abjection de l’esclavage, se joignaient aux peuples autochtones et à des marginaux blancs pour former des républiques libres et égalitaires. Cela lui permet non seulement d’apprendre le métier de libraire, mais aussi de rencontrer tout un pan du mouvement libertaire et écologiste. Des historiens comme Howard Zinn, Anne Steiner ou Gérard Noiriel lui montrent que l’histoire n’est pas forcément celle apprise sur les bancs de l’école. Il côtoie ainsi tout un pan du mouvement libertaire et écologiste. B. Traven, Stig Dagerman et Georges Navel, entre autres, lui prouvent que la littérature peut et est avant tout un engagement politique et personnel – ce en quoi Jacques Ellul est l’un des penseurs qui l’a le plus influencé. La critique du mythe du progrès et du « système technicien » demeure […]