Je suis né le 7 juin 1971 à 8 heures du matin… L’infirmière m’a prédit une brillante carrière de fonctionnaire, j’ai donc décidé d’être illustrateur. Je suis né légèrement en avance par rapport au rendez-vous que l’obstétricien avait décidé pour moi avec la sage-femme, j’ai donc décidé d’être systématiquement « un peu » en retard. Je suis né avec de magnifiques yeux bleus « goutte d’eau » et des cheveux noirs d’encre, j’ai donc décidé de devenir blond aux yeux bruns (puis j’ai décidé de me fondre dans la masse en ternissant ma jolie tignasse blonde en paillasse brune… mais j’ai récemment décidé de m’orienter vers une tonsure très distinguée…). Je suis né avec un appétit de tout petit oiseau (ma mère se désespérait de me voir m’endormir sur les biberons que je refusais obstinément de téter…), j’ai donc tout naturellement décidé d’être gourmand… infiniment gourmand. Je suis né avec un petit nez adorable… et je n’ai rien décidé du tout à ce sujet! Mon nez n’en a fait qu’à sa tête, suivant obstinément sa trajectoire busquée selon sa propre idée… Et j’en ai fait de même, prenant systématiquement le contre-pied de ce qu’on pouvait attendre de moi, moins par esprit de contradiction que par instinct, me passionnant tour à tour pour les mathématiques, les langues étrangères (vivantes ou mortes), l’informatique, la musique, le nutella et la crème fraîche… Mais malgré tout ce petit parcours chaotique (et pourtant fort conventionnel), il y a eu une grande constante: le dessin. Depuis les premiers gribouillis sur les pages de garde des bouquins que mes parents avaient l’imprudence de les laisser traîner partout dans l’appartement, en passant par les dessins de vaisseaux intersidéraux que je faisais à la chaîne pour mes camarades de cours préparatoire, jusqu’à mes derniers carnets de croquis que je remplis toujours et encore pour le plaisir… Le plaisir de dessiner, le plaisir de raconter des histoires par le dessin, le plaisir de se faire plaisir en dessinant, et le plaisir de donner du plaisir aux autres quand ils « lisent » un de mes dessins m’a amené à étudier l’illustration aux Arts Décoratifs de Strasbourg dans l’Atelier de Claude Lapointe; puis l’armée m’a prédit une brillante carrière d’officier, et j’ai donc décidé d’être objecteur de conscience… aux Arts Décoratifs où j’ai pu me perfectionner en vidéo, informatique et multimédia.
Et voilà comment je suis devenu illustrateur (dans l’édition un peu, dans la presse un peu plus, pour la publicité encore plus, sur support numérique — cédéroms, sites internet, bornes interactives,…— beaucoup plus encore). Parallèlement à cette activité, j’ai donné des cours d’infographie dans les lieux les plus incongrus: ESAD, FachHochSchule d’Offenburg, Maison d’Arrêt de Strasbourg-Elsau.
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Je suis né le 7 juin 1971 à 8 heures du matin… L’infirmière m’a prédit une brillante carrière de fonctionnaire, j’ai donc décidé d’être illustrateur. Je suis né légèrement en avance par rapport au rendez-vous que l’obstétricien avait décidé pour moi avec la sage-femme, j’ai donc décidé d’être systématiquement « un peu » en retard. Je suis né avec de magnifiques yeux bleus « goutte d’eau » et des cheveux noirs d’encre, j’ai donc décidé de devenir blond aux yeux bruns (puis j’ai décidé de me fondre dans la masse en ternissant ma jolie tignasse blonde en paillasse brune… mais j’ai récemment décidé de m’orienter vers une tonsure très distinguée…). Je suis né avec un appétit de tout petit oiseau (ma mère se désespérait de me voir m’endormir sur les biberons que je refusais obstinément de téter…), j’ai donc tout naturellement décidé d’être gourmand… infiniment gourmand. Je suis né avec un petit nez adorable… et je n’ai rien décidé du tout à ce sujet! Mon nez n’en a fait qu’à sa tête, suivant obstinément sa trajectoire busquée selon sa propre idée… Et j’en ai fait de même, prenant systématiquement le contre-pied de ce qu’on pouvait attendre de moi, moins par esprit de contradiction que par instinct, me passionnant tour à tour pour les mathématiques, les langues étrangères (vivantes ou mortes), l’informatique, la musique, le nutella et la crème fraîche… Mais malgré tout ce petit parcours chaotique (et pourtant fort conventionnel), il y a eu une grande constante: le dessin. Depuis les premiers gribouillis sur les pages de garde des bouquins que mes parents avaient l’imprudence de les laisser traîner partout dans l’appartement, en passant par les dessins de vaisseaux intersidéraux que je faisais à la chaîne pour mes camarades de cours préparatoire, jusqu’à mes derniers carnets de croquis que je remplis toujours et encore pour le plaisir… Le plaisir de dessiner, le plaisir de raconter des histoires par le dessin, le plaisir de se faire plaisir en dessinant, et le plaisir de donner […]