Batem est né belge le 6 avril 1960 à Kamina (ex-Congo belge), sous le doux nom de Luc Collin. En parallèle à ses études secondaires, Batem s'inscrit à l'Atelier BD de l'Académie des Beaux-arts de Châtelet. Cet atelier est dirigé par Vittorio Léonardo, le coloriste de tous les albums de la grande époque de "Spirou". En 1978, sa décision est prise : il deviendra illustrateur. Il s'inscrit à l'Institut Saint-Luc de Liège. Une force implacable le pousse une nouvelle fois vers le cours de BD donné par Jean-Yves Stanicel. Quatre ans plus tard, armé d'un diplôme, et surtout, d'un solide coup de patte, il propose ses planches aux éditeurs. Il entretient une relation amour-haine avec les éditions "Dupuis" qui voient seulement en lui un ersatz des anciens maîtres. Il sera toujours soutenu par le scénariste Raoul Cauvin avec qui il aura d'ailleurs un projet de série. Une société soeur de "Dupuis" lui réservera un sort favorable. La "SEPP" (Société d'Edition, de Presse et de Publicité) est spécialisée dans l'adaptation audiovisuelle et les exploitations dérivées (publicité, merchandising) des personnages du "Journal de Spirou". A cette époque, les "Boule et Bill", les "Schtroumpfs", "Gaston Lagaffe" et le "Marsupilami" y sont encore logés. Le dieu de la BD va enfin être favorable à l'un de ses enfants les plus doués. Batem adapte "l'oiseau Shoe" (un excellent personnage US qui n'a pas percé en Europe), "les Snorkels" ("Dupuis" pensait tenir là ses nouveaux Schtroumpfs) et, surtout, le "Marsupilami". Franquin a en effet gardé les droits de ce personnage lorsqu'il décida d'arrêter de dessiner "les aventures de Spirou et Fantasio". Si Franquin devine le potentiel de la diva palombienne, il sait aussi qu'elle peut rester un éternel espoir. Il attend un coup de pouce du destin : Jean-François Moyersoen, un monomanique de l'oeuvre de Franquin. Fan Numéro 1 du Marsupilami, il décide d'en faire une star mondiale, de lui donner une vie éditoriale et une présence merchandising de qualité. Symboliquement, il nommera sa maison d'édition "Marsu Productions". Franquin ne peut pas entreprendre un album de 44 planches tout seul. Il se souvient de ce jeune homme qui, dans le cadre ingrat des utilisations dérivées, semblait avoir si bien compris la philosophie du Marsupilami. Moyersoen contacte Luc Collin. D'abord incrédule, celui-ci constate que le destin vient de frapper à sa porte lorsque Franquin lui téléphone du Midi de la France pour lui confirmer sa décision. "J'étais heureux, puis l'émotion a fait place à l'angoisse ... mais on m'aurait proposé d'assister André Franquin en gommant ses planches, j'étais partant ..." se souvient Batem. Le 8 janvier 1987, réunion au sommet. Greg, Batem et Moyersoen rejoignent Franquin chez lui. "La queue du Marsupilami" sera réalisée en 4 mois. Franquin retrouve un de ses rôles favoris : aider un jeune dessinateur à s'épanouir. Sans rechigner, il transmet son savoir à Batem. Une complicité naît au cours de ce marathon graphique. Au terme du "Bébé du bout du monde" et de "Marsu le Noir", une amitié est née entre le maître et celui qui n'est désormais plus un élève. A l'aube de son neuvième album, Batem est en effet reconnu comme un des grands dessinateurs de BD humoristique de sa génération. Pour prouver qu'il n'est pas enfermé dans sa série fétiche, il dessine "Jack Seller" pour les éditions de "la Sirène". Mais plus important, chaque album du "Marsupilami" enrichit, avec la complicité créatrice de Franquin, notre connaissance visuelle de la Palombie. Ses réalisations en matière d'affiches et de sérigraphies du Marsupilami démontrent un réel sens de la composition graphique. Luc Collin a par ailleurs réalisé de nombreuses caricatures politiques publiées dès janvier 1986 dans la "Nouvelle Gazette" et le "Quotidien de Charleroi". A signaler qu'aux côtés d'Adam, Closter, Franquin et Massart, il illustre "l'Encyclopédie du Marsupilami" (textes de Jean Luc Cambier et Eric Verhoest), édité en 1991 par "Marsu Productions". A la disparition de son maître, il prend la succession du "Marsupilami" ...
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Batem est né belge le 6 avril 1960 à Kamina (ex-Congo belge), sous le doux nom de Luc Collin. En parallèle à ses études secondaires, Batem s'inscrit à l'Atelier BD de l'Académie des Beaux-arts de Châtelet. Cet atelier est dirigé par Vittorio Léonardo, le coloriste de tous les albums de la grande époque de "Spirou". En 1978, sa décision est prise : il deviendra illustrateur. Il s'inscrit à l'Institut Saint-Luc de Liège. Une force implacable le pousse une nouvelle fois vers le cours de BD donné par Jean-Yves Stanicel. Quatre ans plus tard, armé d'un diplôme, et surtout, d'un solide coup de patte, il propose ses planches aux éditeurs. Il entretient une relation amour-haine avec les éditions "Dupuis" qui voient seulement en lui un ersatz des anciens maîtres. Il sera toujours soutenu par le scénariste Raoul Cauvin avec qui il aura d'ailleurs un projet de série. Une société soeur de "Dupuis" lui réservera un sort favorable. La "SEPP" (Société d'Edition, de Presse et de Publicité) est spécialisée dans l'adaptation audiovisuelle et les exploitations dérivées (publicité, merchandising) des personnages du "Journal de Spirou". A cette époque, les "Boule et Bill", les "Schtroumpfs", "Gaston Lagaffe" et le "Marsupilami" y sont encore logés. Le dieu de la BD va enfin être favorable à l'un de ses enfants les plus doués. Batem adapte "l'oiseau Shoe" (un excellent personnage US qui n'a pas percé en Europe), "les Snorkels" ("Dupuis" pensait tenir là ses nouveaux Schtroumpfs) et, surtout, le "Marsupilami". Franquin a en effet gardé les droits de ce personnage lorsqu'il décida d'arrêter de dessiner "les aventures de Spirou et Fantasio". Si Franquin devine le potentiel de la diva palombienne, il sait aussi qu'elle peut rester un éternel espoir. Il attend un coup de pouce du destin : Jean-François Moyersoen, un monomanique de l'oeuvre de Franquin. Fan […]