Keigo Shinzô fait partie d'une jeune génération d'auteurs de manga dont les œuvres font le pont entre le milieu des « grands éditeurs » et celui des indépendants, conjuguant un savoir-faire précoce avec une sensibilité artistique aventureuse et ouverte sur le monde. Né en 1987 à Ishikawa, il suit une formation artistique dès le lycée avant d'entrer au département peinture de l'université Zôkei de Tokyo. Il effectue ses premiers pas de mangaka professionnel en 2008 avec le récit court Nankin, qui obtient le prix Spirits des éditions Shôgakukan récompensant les jeunes talents. Inspiré par le travail de Taiyo Matsumoto, c’est un proche de Inio Asano, autre figure emblématique de la nouvelle vague du manga japonais. Suivent deux one-shots, Moriyama-chû kyôshûjo (« L'Auto-école Moriyama-chû », adapté au cinéma en 2016), dans lequel un jeune homme apathique s'éveille aux autres grâce aux marginaux qui fréquentent une auto-école non-homologuée, et Bokura No Funkasai (« Le festival de l'éruption »), où le réveil d'un volcan transforme une petite ville de province en destination touristique à la mode. Shinzô s'attelle ensuite à de plus longs récits, avec les séries Midori No Hoshi (« La Planète verte ») et Tokyo Alien Brothers. Il a par ailleurs publié deux recueils d'histoires courtes, Taifû No Hi (« Le Jour du typhon ») et Holiday Junction. Si Shinzô s'accorde quelques incursions dans la science-fiction, son travail s'attache avant tout à détailler le quotidien de la jeunesse japonaise. Son trait à la fois léger et sensible sert à merveille le récit de ces petites tranches de vie parfois bousculées par des événements invraisemblables, et où les tracas les plus anodins peuvent révéler de grands questionnements. Doute, espoir, enthousiasme aveugle, ses personnages sont souvent ballottés par des sentiments contradictoires et s'efforcent tant bien que mal de déchiffrer leurs propres désirs. Moriyama-chû kyôshûjo a été adapté au cinéma en 2016 et Bokura No Funkasai a été récompensé en 2012 par le prix Jeunes Talents au Japan Media Arts Festival organisé par l’Agence des Affaires Culturelles.
Texte et photo © Le Lézard Noir
Keigo Shinzô fait partie d'une jeune génération d'auteurs de manga dont les œuvres font le pont entre le milieu des « grands éditeurs » et celui des indépendants, conjuguant un savoir-faire précoce avec une sensibilité artistique aventureuse et ouverte sur le monde. Né en 1987 à Ishikawa, il suit une formation artistique dès le lycée avant d'entrer au département peinture de l'université Zôkei de Tokyo. Il effectue ses premiers pas de mangaka professionnel en 2008 avec le récit court Nankin, qui obtient le prix Spirits des éditions Shôgakukan récompensant les jeunes talents. Inspiré par le travail de Taiyo Matsumoto, c’est un proche de Inio Asano, autre figure emblématique de la nouvelle vague du manga japonais. Suivent deux one-shots, Moriyama-chû kyôshûjo (« L'Auto-école Moriyama-chû », adapté au cinéma en 2016), dans lequel un jeune homme apathique s'éveille aux autres grâce aux marginaux qui fréquentent une auto-école non-homologuée, et Bokura No Funkasai (« Le festival de l'éruption »), où le réveil d'un volcan transforme une petite ville de province en destination touristique à la mode. Shinzô s'attelle ensuite à de plus longs récits, avec les séries Midori No Hoshi (« La Planète verte ») et Tokyo Alien Brothers. Il a par ailleurs publié deux recueils d'histoires courtes, Taifû No Hi (« Le Jour du typhon ») et Holiday Junction. Si Shinzô s'accorde quelques incursions dans la science-fiction, son travail s'attache avant tout à détailler le quotidien de la jeunesse japonaise. Son trait à la fois léger et sensible sert à merveille le récit de ces petites tranches de vie parfois bousculées par des événements invraisemblables, et où les tracas les plus anodins peuvent révéler de grands questionnements. Doute, espoir, enthousiasme aveugle, ses personnages sont souvent ballottés par des sentiments contradictoires et s'efforcent tant bien que mal de déchiffrer leurs propres désirs. Moriyama-chû kyôshûjo a été adapté au cinéma en 2016 et Bokura No Funkasai a été récompensé […]