Michel Guérin, né le 12 mars 1946, est un écrivain et philosophe français. Michel Guérin quitte sa ville natale, Nantes, après le bac (1964) pour entrer en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand où il se lie d'amitié avec Guy Lardreau. N'ayant pas réussi à intégrer une ENS, Michel Guérin reste imperméable au maoïsme, qui connait alors un vif succès chez les normaliens de la rue d'Ulm. Rétif à Lacan, il est également indifférent à la pensée d'Althusser, pour les mêmes raisons. À la différence de la plupart de ses anciens condisciples de khâgne, il ne s'investit pas outre-mesure dans le politique et traverse en solitaire la fin des années 1960. Guérin est reçu de loin en loin par Sartre dont il a lu en terminale L'Être et le Néant et la Critique de la raison dialectique. S'il s'en éloigne progressivement sur la doctrine (au fur et à mesure de sa lecture attentive de Kant, Nietzsche, Diderot et Rilke, qui lui livre l'instrument de pensée qu'est la figure), il reste fidèle à Sartre qui a incarné pour lui le geste philosophique. Guérin est reçu à l'agrégation de philosophie en 1970, année faste qui voit un quasi doublement du nombre de postes ouverts au concours. Il enseigne au lycée Albert-Camus à Nantes, puis au lycée Thiers à Marseille (1974-1982). En 1975, il publie Nietzsche, Socrate héroïque (Grasset, « Théoriciens ») et Lettres à Wolf ou la Répétition en 1976 (Grasset, « Figures »). En dépit d'une couverture médiatique importante due à l'intervention de Bernard-Henri Lévy, qui dirige les collections où paraissent ces ouvrages, le livre est un échec, comme le sera également son roman L'Homme Déo (1978), ignoré par la presse, à l'exception de Jérôme Garcin et de Jacques De Decker qui, dans Le Soir, souligne l'ambition du livre. Entre temps, soudain mal à l'aise dans le climat de « pub-philosophie » où il se trouve malgré lui, Guérin décide de dissiper le malentendu et publie dans Le Monde une mise au point, qu'il répète en 1979 en faisant paraître un essai, Le génie du philosophe, au sous-titre ouvertement polémique.
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Michel Guérin, né le 12 mars 1946, est un écrivain et philosophe français. Michel Guérin quitte sa ville natale, Nantes, après le bac (1964) pour entrer en hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand où il se lie d'amitié avec Guy Lardreau. N'ayant pas réussi à intégrer une ENS, Michel Guérin reste imperméable au maoïsme, qui connait alors un vif succès chez les normaliens de la rue d'Ulm. Rétif à Lacan, il est également indifférent à la pensée d'Althusser, pour les mêmes raisons. À la différence de la plupart de ses anciens condisciples de khâgne, il ne s'investit pas outre-mesure dans le politique et traverse en solitaire la fin des années 1960. Guérin est reçu de loin en loin par Sartre dont il a lu en terminale L'Être et le Néant et la Critique de la raison dialectique. S'il s'en éloigne progressivement sur la doctrine (au fur et à mesure de sa lecture attentive de Kant, Nietzsche, Diderot et Rilke, qui lui livre l'instrument de pensée qu'est la figure), il reste fidèle à Sartre qui a incarné pour lui le geste philosophique. Guérin est reçu à l'agrégation de philosophie en 1970, année faste qui voit un quasi doublement du nombre de postes ouverts au concours. Il enseigne au lycée Albert-Camus à Nantes, puis au lycée Thiers à Marseille (1974-1982). En 1975, il publie Nietzsche, Socrate héroïque (Grasset, « Théoriciens ») et Lettres à Wolf ou la Répétition en 1976 (Grasset, « Figures »). En dépit d'une couverture médiatique importante due à l'intervention de Bernard-Henri Lévy, qui dirige les collections où paraissent ces ouvrages, le livre est un échec, comme le sera également son roman L'Homme Déo (1978), ignoré par la presse, à l'exception de Jérôme Garcin et de Jacques De Decker qui, dans Le Soir, souligne l'ambition du livre. Entre temps, soudain mal à l'aise dans le climat de « pub-philosophie » où il se trouve malgré lui, Guérin décide de dissiper le malentendu et publie dans Le Monde une mise au point, qu'il répète en 1979 en faisant paraître un essai, Le génie du […]