Né à Montbard, dans une riche famille de la noblesse de robe, Buffon fait des études secondaires dans un collège de jésuites, étudie le droit à l’Université de Dijon et la médecine, la botanique et les mathématiques à Angers. En 1734, il entre à l’Académie des sciences comme « adjoint- mécanicien ». Il s’intéresse à tous les domaines de la nature : botanique, biologie, chimie, géologie, utilise les mathématiques comme un outil, et effectue des recherches sur les organes reproducteurs des animaux. Nommé Intendant du Jardin du roi en 1739, il va agrandir ce jardin et en enrichir sans cesse les collections, tout en travaillant à son Histoire naturelle. Il connaît la gloire dès la parution des trois premiers volumes (1749). L’Académie française lui ouvre ses portes en 1753 et il sera membre de toutes les grandes académies européennes. Buffon entend faire œuvre de vulgarisation et souhaite être lu par le plus grand nombre. Aussi soigne-t-il son style, empreint d’un lyrisme qu’il revendique. Il est d’ailleurs considéré par ses contemporains comme un grand écrivain et même un grand poète. Son Histoire naturelle remportera un succès considérable, rivalisant avec l’Encyclopédie de Diderot (le plus gros succès d’édition européen du siècle). Trente-six volumes seront publiés de son vivant (1749-1785) et huit autres après sa mort. Son approche est celle d’un philosophe : il commence d'abord par réfléchir sur la valeur de la connaissance humaine. Son but est de découvrir les vraies lois de la nature; il pense que l’homme peut y parvenir. Disciple de Locke, il croit en la raison humaine et au pouvoir de l’entendement. Il s’affirme comme un adversaire des classifications et s’oppose à Linné. Il ne veut connaître que l’espèce qu’il définit comme « une succession continue d’individus semblables qui peuvent se reproduire entre eux ». Dès le début de son Histoire naturelle, il critique l’œuvre de Linné, estimant les êtres vivants trop complexes pour être classés selon un seul caractère. Par ailleurs, le botaniste français remet en question le dogme de la fixité des espèces sur lequel le Suédois fonde sa classification. Buffon ne se contente pas de décrire les espèces, il note systématiquement pour chaque individu son environnement, son histoire, ses mœurs. En réunissant plusieurs espèces voisines physiologiquement mais de mœurs ou d’habitat différents, il constitue des familles ayant une unité biologique. Pour lui, ces familles sont issues d’une espèce unique qui se serait diversifiée avec le temps, sans cependant modifier les caractères biologiques essentiels. Ainsi pressent-il la théorie de l’évolution sans cependant adhérer à l’hypothèse du transformisme présentée par Maupertuis en 1751 : il attribue ces variations à un rassemblement spontané de « molécules organiques ». Dans les Époques de la nature (1779), il propose une nouvelle chronologie de l’histoire de la Terre, divisée en sept époques, ainsi qu’un âge de la planète (75 000 ans); il va même jusqu’à émettre des hypothèses sur l’apparition des premiers êtres vivants, leurs migrations avant la séparation des continents et leurs différenciations en fonction de leur environnement.
Né à Montbard, dans une riche famille de la noblesse de robe, Buffon fait des études secondaires dans un collège de jésuites, étudie le droit à l’Université de Dijon et la médecine, la botanique et les mathématiques à Angers. En 1734, il entre à l’Académie des sciences comme « adjoint- mécanicien ». Il s’intéresse à tous les domaines de la nature : botanique, biologie, chimie, géologie, utilise les mathématiques comme un outil, et effectue des recherches sur les organes reproducteurs des animaux. Nommé Intendant du Jardin du roi en 1739, il va agrandir ce jardin et en enrichir sans cesse les collections, tout en travaillant à son Histoire naturelle. Il connaît la gloire dès la parution des trois premiers volumes (1749). L’Académie française lui ouvre ses portes en 1753 et il sera membre de toutes les grandes académies européennes. Buffon entend faire œuvre de vulgarisation et souhaite être lu par le plus grand nombre. Aussi soigne-t-il son style, empreint d’un lyrisme qu’il revendique. Il est d’ailleurs considéré par ses contemporains comme un grand écrivain et même un grand poète. Son Histoire naturelle remportera un succès considérable, rivalisant avec l’Encyclopédie de Diderot (le plus gros succès d’édition européen du siècle). Trente-six volumes seront publiés de son vivant (1749-1785) et huit autres après sa mort. Son approche est celle d’un philosophe : il commence d'abord par réfléchir sur la valeur de la connaissance humaine. Son but est de découvrir les vraies lois de la nature; il pense que l’homme peut y parvenir. Disciple de Locke, il croit en la raison humaine et au pouvoir de l’entendement. Il s’affirme comme un adversaire des classifications et s’oppose à Linné. Il ne veut connaître que l’espèce qu’il définit comme « une succession continue d’individus semblables qui peuvent se reproduire entre eux ». Dès le début de son Histoire naturelle, il critique l’œuvre de Linné, estimant les êtres vivants trop complexes pour être classés selon un seul caractère. […]