Photo © Manuel F. Picaud / Auracan.com
Je suis né la même année que la DS Citroën, véhicule révolutionnaire s’il en est, une sorte de Turbotraction que Franquin lui-même n’aurait pas reniée. J’oserai donc affirmer que ce fut un excellent cru. Puis le temps a passé, trop vite. Après que mes études supérieures m’aient poursuivi à une époque, le milieu des années 70, où il était de bon ton de faire des humanités et non du marketing ou une école de commerce, j’ai décroché un DEA de Lettres Modernes. J’échangeai alors l’amical campus de Nanterre et ses fastes (mais ceci est une autre histoire) contre les tumultes de la vie active. Je fus sauvé d’un sombre anonymat grâce à la bienveillance d’un homme, un seul, Guy Vidal. Déjà lui ! En pleine période disco, et des shows télés des Carpentier, d’abonné au magazine Pilote je passai au statut de salarié. Sacré Guy ! Cette expérience professionnelle me fit rencontrer une longue cohorte de jeunes légionnaires, Bilal, Druillet, Veyron, Pétillon, Baru… (pour l’adjectif jeune, je rappelle que nous étions au début des années 80). Mais persuadé que sommeillait en moi la dimension d’un tycoon de la presse, je tentai en 1984, l’expérience de l’Hebdo des Savanes (à cette époque, L’Echo des Savanes était devenu hebdomadaire) en compagnie de Thierry Ardisson. Ce fut beau mais aussi bref que le passage de la Comète de Halley, l’expérience ayant duré moins de deux mois ! Je devins alors un des membres de la famille Futuropolis en compagnie d’Etienne Robial et de Florence Cestac sans oublier Dugenou et Le Ratier. Il faudrait ici un ouvrage aussi épais que Guerre et Paix pour évoquer les passages inopinés mais constants d’Edmond Baudoin, Farid Boudjellah, et bien d’autres… Vivre à Futuropolis, c’était encore mieux que dans une sitcom. Journées inoubliables que nous immortalisâmes avec Florence Cestac dans « Comment faire de la bande dessinée sans passer pour un pied-nickelé ». Je m’occupais à Futuropolis d’une collection, la collection X (collection qui n’était pas sans un clin d’œil à l’œuvre trop souvent méprisée par Télérama de Marc Dorcel mais X, faute d’avoir trouvé un autre titre…). Nous avons publié les nouveaux de l’époque : Jean-Christophe Menu, Matt Konture, Mokeit, Jean-Claude Gotting, Miles Hyman… Fort du succès de L’Hebdo des Savanes, je tentai à nouveau l’aventure de la presse, dite people, avec le magazine Max où durant plusieurs années, j’échangeai des rendez-vous avec de solides gaillards et leur carton à dessins contre des prises de vue avec des top-models sous le soleil de Floride. (NDLR : une bio doit toujours optimiser les évènements d’une vie). Puis, je fis un rapide passage à la télévision où je m’aperçus que je ne possédais pas le niveau culturel ni le nombre de mots de vocabulaire suffisant pour y faire carrière. Nul n’est parfait. La bande dessinée me manquait, tant son univers que ses auteurs. J’ai eu la chance, en 1998, d’être adoubé afin de diriger le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Belle et forte mission, immense tâche et grand bonheur concernant ce Festival seront les quelques mots de conclusion de cette provisoire biographie.
Texte © Dargaud
Photo © Manuel F. Picaud / Auracan.com
Je suis né la même année que la DS Citroën, véhicule révolutionnaire s’il en est, une sorte de Turbotraction que Franquin lui-même n’aurait pas reniée. J’oserai donc affirmer que ce fut un excellent cru. Puis le temps a passé, trop vite. Après que mes études supérieures m’aient poursuivi à une époque, le milieu des années 70, où il était de bon ton de faire des humanités et non du marketing ou une école de commerce, j’ai décroché un DEA de Lettres Modernes. J’échangeai alors l’amical campus de Nanterre et ses fastes (mais ceci est une autre histoire) contre les tumultes de la vie active. Je fus sauvé d’un sombre anonymat grâce à la bienveillance d’un homme, un seul, Guy Vidal. Déjà lui ! En pleine période disco, et des shows télés des Carpentier, d’abonné au magazine Pilote je passai au statut de salarié. Sacré Guy ! Cette expérience professionnelle me fit rencontrer une longue cohorte de jeunes légionnaires, Bilal, Druillet, Veyron, Pétillon, Baru… (pour l’adjectif jeune, je rappelle que nous étions au début des années 80). Mais persuadé que sommeillait en moi la dimension d’un tycoon de la presse, je tentai en 1984, l’expérience de l’Hebdo des Savanes (à cette époque, L’Echo des Savanes était devenu hebdomadaire) en compagnie de Thierry Ardisson. Ce fut beau mais aussi bref que le passage de la Comète de Halley, l’expérience ayant duré moins de deux mois ! Je devins alors un des membres de la famille Futuropolis en compagnie d’Etienne Robial et de Florence Cestac sans oublier Dugenou et Le Ratier. Il faudrait ici un ouvrage aussi épais que Guerre et Paix pour évoquer les passages inopinés mais constants d’Edmond Baudoin, Farid Boudjellah, et bien d’autres… Vivre à Futuropolis, c’était encore mieux que dans une sitcom. Journées inoubliables que nous immortalisâmes avec Florence Cestac dans « Comment faire de la bande dessinée sans passer pour un pied-nickelé ». Je m’occupais à Futuropolis d’une collection, la collection […]