Jean-Pierre Brax est né à Port-au-Prince le 4 février 1957 d’une mère haïtienne originaire de Bainet et d’un père français. En 1986, il publie son premier livre sur Haïti : « Haïti pour quoi faire ? ». Un livre au sein duquel il fait une analyse critique de l'histoire de son pays. Il explique notamment l'impossibilité de construire une nation dans le pays du "pito nou lèd nou la", (quoi qu’on fasse, c’est pas grave) où, d’après lui, tant de compatriotes ne rêvent que "d’aller jouir à l'étranger des acquis sociopolitiques et économiques pour lesquels ils devraient se battre chez eux". Soucieux de joindre le geste à la parole, quelques mois plus tard, Jean-Pierre interprète le départ pour l’exil de Jean-Claude Duvalier comme un signe et une opportunité historique. Il quitte l’Europe pour apporter sa contribution à ce qui s’annonçait être un tournant décisif de l’histoire d'Haïti. Deux ans plus tard, avec son partenaire le caméraman et monteur Richard Sénécal, Brax créait « Fashion » (à la mode en créole). Ce magazine d’actualité culturelle révolutionnaire diffusé deux fois par semaine pendant deux ans à la Télévision Nationale (TNH) bouleversera la scène musicale haïtienne et orchestrera le succès populaire de la musique rock d’inspiration vaudou (la musique « racine »). En 1988, Boukman Eksperyans entrera triomphalement dans le cortège carnavalesque. Un an plus tard, c’est le tour du groupe Koudyay, un autre « enfant » de l’émission. Mais pour Jean-Pierre Brax ce début de « révolution culturelle » ne pouvait s’arrêter là. Haïti semblait mûre pour une révolution politique. En 1989, faute de mieux, le candidat Jean-Bertrand Aristide semble le plus proche de cet objectif. C’est pourquoi, Brax ne cache pas son soutien. Mais à cause de cette caution publique, quelques semaines plus tard, au moment de la tentative de coup d’État d’extrême droite de Roger Lafontant, son nom figurera sur la liste des personnalités à abattre. Après la sortie de son deuxième livre intitulé «Chroniques d’une société haïtienne » aux éditions du Nouvelliste (journal au sein duquel il avait prépublié ses textes), Brax quittait l’île pour des vacances en Californie. Quelques semaines après, un coup d’État militaire expédiait Aristide et sa clique au Venezuela puis à Washington. Jean-Pierre décide alors de rester aux États-Unis où, en 1994, il publie « La société haïtienne de A à Z », un livre qui dénonce l’imposture et le danger de ce qu'était devenu « le mythe Aristide » ainsi que l’embargo économique dont le peuple Haïtien était victime. Il co-dirige une galerie d'art haïtien avec la fille du célèbre peintre Jacques Gabriel. L'année d'après, Brax interpelle Aristide au cours d'une conférence de presse organisée à San Francisco dans le cadre d'un « symposium sur l'état du monde » présidé par Mikhaïl Gorbatchev. Il le questionne sur le sort que son gouvernement revenu d'exil venait de faire aux 530 millions de dollars que la communauté internationale proclamait avoir « investi dans la reconstruction d'Haïti ». Ce coup d'éclat journalistique et patriotique unique dans l'histoire d'Haïti n'aura aucun écho national. Pourquoi ? Sans doute parce que le pays était encore sous occupation militaire US et que beaucoup attendaient monts et merveilles de la présidence de Préval. Brax n'en abandonne pas Haïti pour autant. De 1995 à 1997, il conçoit et anime « Carribean Rhythms », la première émission de musique francophone (Haïti, Guadeloupe, Martinique, hip hop antillais) diffusée chaque semaine sur l'une des 5 plus puissantes stations radio californiennes (KPFK 90.7 FM). Son émission sera placée dans les 40 premières du classement national US 97. En 1997, Jean-Pierre réalise Sweet Micky for Président? , un portrait vidéo de Michel Martelly, l'actuel président de la république d'HaÏti. Ce documentaire fut sélectionné par le festival Vue d'Afrique? de Montréal, le festival cinématographique de Guadeloupe et fut projeté à Paris en avril 2000 au cinéma MK2 dans le cadre du festival "Racines Noires". En 1999, Jean-Pierre Brax quitte les USA et retourne en France. Il conçoit et réalise "Célidé Magazine", un magazine mensuel pour le compte de la CFDT. Puis, il se lance à nouveau dans la production audiovisuelle. Il réalise une série de documentaires qui dénoncent l'hypocrisie du système socioéconomique et politique français, une république devenue une médiocratie de castes. Le plus connu d'entre eux a pour titre "L'Autre Guerre des Medias". Jean-Pierre viens de terminer le montage de "Français Pour Quoi Faire ?", un documentaire qui fait l’état des lieux du mythe républicain confronté à la réalité d’une société française déjà fortement communautarisée. Il a été diffusé par la chaîne de télévision France O en avril 2008.
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Jean-Pierre Brax est né à Port-au-Prince le 4 février 1957 d’une mère haïtienne originaire de Bainet et d’un père français. En 1986, il publie son premier livre sur Haïti : « Haïti pour quoi faire ? ». Un livre au sein duquel il fait une analyse critique de l'histoire de son pays. Il explique notamment l'impossibilité de construire une nation dans le pays du "pito nou lèd nou la", (quoi qu’on fasse, c’est pas grave) où, d’après lui, tant de compatriotes ne rêvent que "d’aller jouir à l'étranger des acquis sociopolitiques et économiques pour lesquels ils devraient se battre chez eux". Soucieux de joindre le geste à la parole, quelques mois plus tard, Jean-Pierre interprète le départ pour l’exil de Jean-Claude Duvalier comme un signe et une opportunité historique. Il quitte l’Europe pour apporter sa contribution à ce qui s’annonçait être un tournant décisif de l’histoire d'Haïti. Deux ans plus tard, avec son partenaire le caméraman et monteur Richard Sénécal, Brax créait « Fashion » (à la mode en créole). Ce magazine d’actualité culturelle révolutionnaire diffusé deux fois par semaine pendant deux ans à la Télévision Nationale (TNH) bouleversera la scène musicale haïtienne et orchestrera le succès populaire de la musique rock d’inspiration vaudou (la musique « racine »). En 1988, Boukman Eksperyans entrera triomphalement dans le cortège carnavalesque. Un an plus tard, c’est le tour du groupe Koudyay, un autre « enfant » de l’émission. Mais pour Jean-Pierre Brax ce début de « révolution culturelle » ne pouvait s’arrêter là. Haïti semblait mûre pour une révolution politique. En 1989, faute de mieux, le candidat Jean-Bertrand Aristide semble le plus proche de cet objectif. C’est pourquoi, Brax ne cache pas son soutien. Mais à cause de cette caution publique, quelques semaines plus tard, au moment de la tentative de coup d’État d’extrême droite de Roger Lafontant, son nom figurera sur la liste des personnalités à abattre. Après la sortie de son deuxième […]