Dessinateur professionnel depuis 2006, il publie dessins satyriques, illustrations et reportages en bande-dessinée dans divers titres de presse dont Vice Magazine France, Gonzaï.com ou Mégalopolis. En mars 2009, à la faveur d’un reportage sur la gare de Pantin il découvre un wagon de marchandise abandonné. Il en fait son atelier le mois suivant. Le wagon est vide, vaste, immobile & isolé, propice à la réalisation de grands formats ; d’abord de grands fusains, des dessins à la plume ou au pinceau, de simples « agrandissements » au format raisin de figures personnelles réalisées antérieurement. Au bout de quelques mois il récupère des fonds de pots de peintures sur les chantiers. Maadiar peint sagement, verticalement. Ses supports sont des feuilles de papiers solitaires, puis fixées entre elles par du scotch, de plus en plus grand. Fouillant les poubelles il rassemble plusieurs chauffe-eau qu’il démonte pour peindre sur leurs parois de tôle. Nouveau support. Pour peindre sur la tôle émaillée il cherche une peinture noire épaisse, bitumeuse. La peinture liquide coule vite sur l’émail alors Maadiar peint support couché. Bon élève il s’interdit les accidents, évite toute coulures. Quand celles-ci surgissent au gré de sa peinture nerveuse il essuie le plus vite possible, à l’éponge, pour ressusciter la tôle blanche et tout recommencer. Mais petit à petit les coulures imposent leur flux. Leur matière brillante et leur surface lisse, épaisse, exempte de toute pression, belle, vierge, le fascine. Désormais, il ne s’agira plus que de domestiquer le flot qui s’écoule, le pinceau ne touchant le support que rarement, pour des effets très légers. Alors le processus se fixe, qui mêle peinture et dessin. Un fond blanc découpé, un trait noir redessine sans redondance. Les influences sont multiples : les kakémonos de Sengaï Gibon, les premiers Soulages au brou de noix, le « flop graffiti » ou le céramiste grec Nicosthène. Les thèmes aussi : mythes personnels, légendes partagées, animaux audacieux. En Janvier 2011 la Sureté Générale des Réseaux Ferrés de France l’expulse, détruisant une partie de ses œuvres et tout son matériel. Privé d’atelier, il peint dans divers squats, parfois chez des amis, des gens rencontrés au gré de ses errances. En février 2011 la de Decker Contemporary Art Gallery, qui suit le travail de l’artiste depuis 2010, accueille dans ses locaux bruxellois la première exposition personnelle de Maadiar. La même année elle expose à l’Affordable Art Fair de Bruxelles une toile de l’artiste.
Texte et photo © Les éditions du Pélimantin
Dessinateur professionnel depuis 2006, il publie dessins satyriques, illustrations et reportages en bande-dessinée dans divers titres de presse dont Vice Magazine France, Gonzaï.com ou Mégalopolis. En mars 2009, à la faveur d’un reportage sur la gare de Pantin il découvre un wagon de marchandise abandonné. Il en fait son atelier le mois suivant. Le wagon est vide, vaste, immobile & isolé, propice à la réalisation de grands formats ; d’abord de grands fusains, des dessins à la plume ou au pinceau, de simples « agrandissements » au format raisin de figures personnelles réalisées antérieurement. Au bout de quelques mois il récupère des fonds de pots de peintures sur les chantiers. Maadiar peint sagement, verticalement. Ses supports sont des feuilles de papiers solitaires, puis fixées entre elles par du scotch, de plus en plus grand. Fouillant les poubelles il rassemble plusieurs chauffe-eau qu’il démonte pour peindre sur leurs parois de tôle. Nouveau support. Pour peindre sur la tôle émaillée il cherche une peinture noire épaisse, bitumeuse. La peinture liquide coule vite sur l’émail alors Maadiar peint support couché. Bon élève il s’interdit les accidents, évite toute coulures. Quand celles-ci surgissent au gré de sa peinture nerveuse il essuie le plus vite possible, à l’éponge, pour ressusciter la tôle blanche et tout recommencer. Mais petit à petit les coulures imposent leur flux. Leur matière brillante et leur surface lisse, épaisse, exempte de toute pression, belle, vierge, le fascine. Désormais, il ne s’agira plus que de domestiquer le flot qui s’écoule, le pinceau ne touchant le support que rarement, pour des effets très légers. Alors le processus se fixe, qui mêle peinture et dessin. Un fond blanc découpé, un trait noir redessine sans redondance. Les influences sont multiples : les kakémonos de Sengaï Gibon, les premiers Soulages au brou de noix, le « flop graffiti » ou le céramiste grec Nicosthène. Les thèmes aussi : mythes personnels, légendes partagées, […]