Peter Haars est né le 18 février 1940 à Nuremberg. Après avoir achevé ses études d’art à la Hochschule für Gestaltung (Hambourg), il quitte l’Allemagne pour la Norvège en 1962. Il y exerce rapidement en tant que dessinateur et graphiste, notamment pour le Théâtre national norvégien. Son talent, indissociable de son active participation à la mutation du métier de graphiste au cours des années 1960 et 1970, lui vaut de prendre la direction artistique des éditions Pax et Gyldendal, deux maisons pour lesquelles il réalisera d’innombrables couvertures et mises en pages. Parallèlement à ces travaux, il se consacre à des traductions, à l’écriture de récits fantastiques et à l’enseignement. En 1983, Peter Haars cofonde l’Association norvégienne des illustrateurs. En 1987, il devient le tout premier professeur de design graphique et d’illustration à l’Académie nationale d’arts et de design, à Oslo. La richesse, la générosité et l’originalité de son enseignement animent encore aujourd’hui nombre de professeurs, de graphistes, d’illustrateurs et d’éditeurs norvégiens. Passionné de Boris Karloff, de King Kong, de films de série B et de dessins animés, témoin affligé de l’irrésistible débâcle des idéaux politiques et sociaux, Peter Haars conserve avec son Allemagne natale un lien indissoluble via l’admiration qu’il porte à l’œuvre et à la figure de Bertolt Brecht (ainsi que des compositeurs associés à Brecht : Kurt Weill, Hanns Eisler et Paul Dessau). Son travail manuel, réalisé au moyen de l’aérographe et à l’aide de planches Letraset, emprunte la voie du pop art sans perdre du vue le surréalisme, ni sans dédaigner quelques montées d’acides psychédéliques. À l’instar du dessinateur belge Guy Peellaert, Peter Haars est l’auteur de seulement deux bandes dessinées. Avec Prokon (1971) et Happy Biff (1972), il livre l’équivalent nordique des Aventures de Jodelle et de Pravda la survireuse : deux incursions âpres, séduisantes et délirantes de la bande dessinée dans le domaine du pop art, deux retours magistraux aux envoyeurs que sont, pour Haars aussi bien que pour Peellaert, Andy Warhol, Roy Lichtenstein et Tom Wesselmann. Peter Haars est mort à Oslo en 2005.
Texte © Éditions Matière
Peter Haars est né le 18 février 1940 à Nuremberg. Après avoir achevé ses études d’art à la Hochschule für Gestaltung (Hambourg), il quitte l’Allemagne pour la Norvège en 1962. Il y exerce rapidement en tant que dessinateur et graphiste, notamment pour le Théâtre national norvégien. Son talent, indissociable de son active participation à la mutation du métier de graphiste au cours des années 1960 et 1970, lui vaut de prendre la direction artistique des éditions Pax et Gyldendal, deux maisons pour lesquelles il réalisera d’innombrables couvertures et mises en pages. Parallèlement à ces travaux, il se consacre à des traductions, à l’écriture de récits fantastiques et à l’enseignement. En 1983, Peter Haars cofonde l’Association norvégienne des illustrateurs. En 1987, il devient le tout premier professeur de design graphique et d’illustration à l’Académie nationale d’arts et de design, à Oslo. La richesse, la générosité et l’originalité de son enseignement animent encore aujourd’hui nombre de professeurs, de graphistes, d’illustrateurs et d’éditeurs norvégiens. Passionné de Boris Karloff, de King Kong, de films de série B et de dessins animés, témoin affligé de l’irrésistible débâcle des idéaux politiques et sociaux, Peter Haars conserve avec son Allemagne natale un lien indissoluble via l’admiration qu’il porte à l’œuvre et à la figure de Bertolt Brecht (ainsi que des compositeurs associés à Brecht : Kurt Weill, Hanns Eisler et Paul Dessau). Son travail manuel, réalisé au moyen de l’aérographe et à l’aide de planches Letraset, emprunte la voie du pop art sans perdre du vue le surréalisme, ni sans dédaigner quelques montées d’acides psychédéliques. À l’instar du dessinateur belge Guy Peellaert, Peter Haars est l’auteur de seulement deux bandes dessinées. Avec Prokon (1971) et Happy Biff (1972), il livre l’équivalent nordique des Aventures de Jodelle et de Pravda la survireuse : deux incursions âpres, séduisantes et délirantes de la bande dessinée dans le domaine du pop […]