Lo Pèire est né à la Grand Combe, mais a passé son enfance, de 2 à 13 ans dans un mas, à Portes, dans un milieu de mineurs-paysans. Même si on refusait de lui parler « patois », pichòt Pèire a pu glaner des mots, des expressions qui lui ont bien servi quand il s’est vraiment mis à l’occitan. Après des études scientifiques qui l’ont amené à exercer un métier qui ne l’intéressait pas, et après plusieurs rencontres et « hasards », il s’est inscrit au Collège d’Occitanie de Toulouse, par correspondance, où on lui a fait découvrir la richesse de la langue et la littérature d’oc. À partir de là, le destin était tracé ; sa vie serait vouée à l’occitan, d’autant plus qu’il rencontre, début 1968, Jacques Ressaire qui venait d’ouvrir à Bagnols-sur-Cèze la première librairie occitane de l’histoire. Mais l’envie de revenir dans son pays d’Alès est forte, et le 1er avril 1970, il ouvre la librairie occitane de Salindres qu’il tiendra pendant trente et un an et demi. Les débuts sont difficiles devant l’incrédulité, les moqueries, et même l’hostilité. Mais lo Pèire est « testut », en bon cévenol descendant de gavots. Et il tient le coup grâce à de solides amitiés. En 1978, il crée avec Bruno Guy, un passionné lui aussi, et d’autres, l’Avenenc – du nom de l’Avène -, cercle occitan de Salindres et des environs. Et très vite, vont se succéder cours d’occitan, soirées de contes, chants, musique, danses avec les meilleurs groupes de l’époque, comme Montjòia ou Sauveterre, puis les veillées animées par les membres de l’association eux-mêmes, sans oublier les randonnées, prétextes à une connaissance approfondie du « païs ». En même temps, des jeunes salindrois créent un groupe de musique traditionnelle « Aiga Linda » qui va rayonner avec talent et gentillesse sur toute la région. De nombreux contacts se créent avec des écrivains, des artistes, des associations. Le libraire se fait un peu éditeur, avec Jean Guers, les Conteurs et Poètes Cévenols et Gardois. D’où des signatures collectives et des soirées mémorables. Le tout avec l’aide de Gérard Massebeuf correspondant local – talentueux – de Midi-Libre. Lo Pèire se découvre une autre passion : la toponymie. Il étudie les noms de lieux de Salindres, Rousson, Brouzet-les-Alès, Gagnières, Robiac-Rochessadoule, Mialet et bien d’autres et anime des soirées sur ce thème. Il publie lui-même « Le Mont Lozère », « Paroles d’ici », et participe à de nombreux ouvrages ; il écrit des centaines d’articles dans des journaux et revues régionaux et occitans. « Ressons d’Oc » naît en 2000 peu avant la retraite du libraire – en 2001 – mais pas de l’occitaniste ! Désormais fixé au Martinet, tout près de « son » Portes, lo Pèire se consacre au Ressons, aux veillées, aux exposés, à l’aide à des écrivains et amoureux de l’occitan, ne demandant pas mieux que d’être sollicité pour tout ce qui touche à la langue, la culture et le « païs » d’oc.
Lo Pèire est né à la Grand Combe, mais a passé son enfance, de 2 à 13 ans dans un mas, à Portes, dans un milieu de mineurs-paysans. Même si on refusait de lui parler « patois », pichòt Pèire a pu glaner des mots, des expressions qui lui ont bien servi quand il s’est vraiment mis à l’occitan. Après des études scientifiques qui l’ont amené à exercer un métier qui ne l’intéressait pas, et après plusieurs rencontres et « hasards », il s’est inscrit au Collège d’Occitanie de Toulouse, par correspondance, où on lui a fait découvrir la richesse de la langue et la littérature d’oc. À partir de là, le destin était tracé ; sa vie serait vouée à l’occitan, d’autant plus qu’il rencontre, début 1968, Jacques Ressaire qui venait d’ouvrir à Bagnols-sur-Cèze la première librairie occitane de l’histoire. Mais l’envie de revenir dans son pays d’Alès est forte, et le 1er avril 1970, il ouvre la librairie occitane de Salindres qu’il tiendra pendant trente et un an et demi. Les débuts sont difficiles devant l’incrédulité, les moqueries, et même l’hostilité. Mais lo Pèire est « testut », en bon cévenol descendant de gavots. Et il tient le coup grâce à de solides amitiés. En 1978, il crée avec Bruno Guy, un passionné lui aussi, et d’autres, l’Avenenc – du nom de l’Avène -, cercle occitan de Salindres et des environs. Et très vite, vont se succéder cours d’occitan, soirées de contes, chants, musique, danses avec les meilleurs groupes de l’époque, comme Montjòia ou Sauveterre, puis les veillées animées par les membres de l’association eux-mêmes, sans oublier les randonnées, prétextes à une connaissance approfondie du « païs ». En même temps, des jeunes salindrois créent un groupe de musique traditionnelle « Aiga Linda » qui va rayonner avec talent et gentillesse sur toute la région. De nombreux contacts se créent avec des écrivains, des artistes, des associations. Le libraire se fait un peu éditeur, avec Jean Guers, les Conteurs et Poètes Cévenols et Gardois. D’où des signatures collectives […]