Blanche Maupas, née Herpin à Hudimesnil le 29 novembre 1883, décédée à Avranches le 24 septembre 1962, est une personnalité intellectuelle de la Manche. 17 mars 1915, à Souain, sur le front de Champagne. Parce que quelques jours auparavant, le 336e régiment d’infanterie en a assez de se faire hacher menu par la mitraille et les obus ennemis, il refuse de partir une nouvelle fois « à l’abattoir ». Quatre hommes payent pour cette rébellion. Quatre caporaux, « fusillés pour l’exemple », dont trois sont originaires de la Manche : Louis Lefoulon (Condé-sur-Vire), Louis Girard (Blainville-sur-Mer) et Théophile Maupas, instituteur au Chefresne et le quatrième Lucien Lechat du Ferré (Ille-et-Vilaine), près de Saint-James, incorporé à Saint-Lô. Quelques jours plus tard, Blanche Maupas, elle aussi institutrice, est informée de la mort de son mari. Mais rien dans le courrier officiel n’indique qu’il a été fusillé et pour quelles raisons. Alors, que dans le même temps, Blanche Maupas a également reçu des lettres de plusieurs compagnons de tranchée de son époux, notamment un courrier signé par une vingtaine d’officiers et sous-officiers du 336e, affirmant que Théophile Maupas est digne de toute leur estime, et s’engagent à en témoigner, si besoin. C’est le début d’une bataille de dix-neuf ans pour Blanche Maupas, qui ne va avoir de cesse de réhabiliter la mémoire souillée de son mari. Appuyée par la Ligue des droits de l’homme, rejointe dans son combat par les veuves des trois autres fusillés de Souain, Blanche Maupas dépose une première demande de révision auprès de la Cour de cassation en 1921. Premier rejet. Deuxième recours déposé cinq ans plus tard. Deuxième rejet. Blanche Maupas ne se décourage pourtant pas, et court de ministère en cabinet d’avocats. Enfin, le 2 mars 1934, la Cour spéciale de justice militaire se réunit à Rennes (Ille-et-Vilaine) pour réexaminer le dossier des quatre caporaux. Le lendemain, le 3 mars, le tribunal militaire rend son verdict et la justice, en concédant que l’ordre d’attaquer donné en 1915 au 336e d’infanterie, était irréalisable. Théophile Maupas et ses trois camarades sont réhabilités. Blanche Maupas a gagné son combat, qu’elle racontera par la suite dans un livre intitulé Le Fusillé, publié en 1934. En 1923, elle obtient l'autorisation d'exhumer le corps de son mari enterré à Suippes (Marne). Théophile Maupas est réinhumé à Sartilly le 9 août 1923, en présence d'une foule considérable. Un monument est inauguré le 20 septembre 1925 à Sartilly, œuvre du sculpteur Paul Moreau-Vauthier. Sa vie inspire en 2000 au metteur en scène Jean-Paul Allègre une très belle pièce de théâtre, Blanche Maupas, l’amour fusillé. Le 15 juin 1929, Blanche Maupas épouse en deuxièmes noces Jacques Lair à Octeville. Blanche Herpin commence sa carrière d'enseignante en avril 1903 à Heussé comme stagiaire. Elle y est titularisée en 1907. Après son mariage avec Théophile Maupas le 30 juillet 1907, elle obtient, comme lui, un poste à Rouxeville pour la rentrée suivante. Le 1er janvier 1912, Blanche Maupas est nommée, avec son mari, au Chefresne. Elle est nommée à Montbray en 1919. En septembre 1922, elle obtient une poste de directrice à l'école de filles à Sartilly. Le 1er février 1926, elle quitte Sartilly pour prendre la direction de l'école de filles d'Octeville. Ce départ est parfois mal compris et lui vaut quelques critiques. « Beaucoup la croyaient gardienne du souvenir, puis elle s'en va... », remarque le secrétaire général de la section départementale du Syndicat national des institutrices et instituteurs publics de France. Elle nommée directrice d'école maternelle à Cherbourg, le 18 septembre 1930 de celle de la rue de l'Alma à Cherbourg en octobre 1931 de celle de la rue de l'Ingénieur-Cachin. Elle fait valoir ses droits à la retraite le 28 novembre 1938. Elle a 55 ans. Elle meurt à 78 ans.
Texte et photo © Wikipédia
Blanche Maupas, née Herpin à Hudimesnil le 29 novembre 1883, décédée à Avranches le 24 septembre 1962, est une personnalité intellectuelle de la Manche. 17 mars 1915, à Souain, sur le front de Champagne. Parce que quelques jours auparavant, le 336e régiment d’infanterie en a assez de se faire hacher menu par la mitraille et les obus ennemis, il refuse de partir une nouvelle fois « à l’abattoir ». Quatre hommes payent pour cette rébellion. Quatre caporaux, « fusillés pour l’exemple », dont trois sont originaires de la Manche : Louis Lefoulon (Condé-sur-Vire), Louis Girard (Blainville-sur-Mer) et Théophile Maupas, instituteur au Chefresne et le quatrième Lucien Lechat du Ferré (Ille-et-Vilaine), près de Saint-James, incorporé à Saint-Lô. Quelques jours plus tard, Blanche Maupas, elle aussi institutrice, est informée de la mort de son mari. Mais rien dans le courrier officiel n’indique qu’il a été fusillé et pour quelles raisons. Alors, que dans le même temps, Blanche Maupas a également reçu des lettres de plusieurs compagnons de tranchée de son époux, notamment un courrier signé par une vingtaine d’officiers et sous-officiers du 336e, affirmant que Théophile Maupas est digne de toute leur estime, et s’engagent à en témoigner, si besoin. C’est le début d’une bataille de dix-neuf ans pour Blanche Maupas, qui ne va avoir de cesse de réhabiliter la mémoire souillée de son mari. Appuyée par la Ligue des droits de l’homme, rejointe dans son combat par les veuves des trois autres fusillés de Souain, Blanche Maupas dépose une première demande de révision auprès de la Cour de cassation en 1921. Premier rejet. Deuxième recours déposé cinq ans plus tard. Deuxième rejet. Blanche Maupas ne se décourage pourtant pas, et court de ministère en cabinet d’avocats. Enfin, le 2 mars 1934, la Cour spéciale de justice militaire se réunit à Rennes (Ille-et-Vilaine) pour réexaminer le dossier des quatre caporaux. Le lendemain, le 3 mars, le tribunal militaire rend son verdict et la justice, […]