Vercors est le pseudonyme littéraire adopté en 1941 pendant la Résistance, par l'illustrateur et écrivain français Jean Bruller. Jean Marcel Adolphe Bruller est né le 26 février 1902 à Paris XVe et mort le 10 juin 1991 au 58 quai des Orfèvres, à Paris Ier. L'état civil indique « Brüller » sur l'acte de naissance, mais tous les livres publiés et l'usage utilisent « Bruller ». Son œuvre la plus célèbre est Le Silence de la mer, publié clandestinement en 1942. Jean Bruller est né d'une mère française (Ernestine Bourbon, institutrice) et d'un père d'origine hongroise (Louis Bruller, éditeur) qui est venu de Hongrie à Paris. L'histoire de son père, arrivé à Paris en 1880 et auquel des amis de ses parents vont trouver un emploi, a inspiré la nouvelle La marche à l'Étoile publiée pendant l'Occupation. Jean Bruller effectue ses études primaires et secondaires à l’École alsacienne à Paris. Après son bac, il veut devenir chercheur ; il aurait dû entrer à Sup'Elec. Mais mal orienté, il échoue à l'Université et se rabat vers l'École Breguet qui forme des ingénieurs électriciens (ESIEE-Paris). Bien qu'il obtienne son diplôme d'ingénieur en 1923 avec la médaille de bronze, il ne souhaite pas rejoindre l'industrie. Dès 1921, il devient dessinateur humoristique et illustrateur dans la lignée de Gus Bofa. Il publie ses premiers dessins dans la revue Sans-Gêne grâce à Maxime Ferenczi que connaît son père. Il rédige ses premières chroniques Les Propos de Sam Howard dans l'hebdomadaire Paris-Flirt en 1923-1924 sous l'influence des Contes profitables d'Anatole France. Il signe ses dessins avec son pseudonyme Joë Mab. En juin 1923, il crée sa propre revue humoristique qu'il nomme L'Ingénu, en hommage à Voltaire. Il y dessine et rédige une chronique appelée Les Propos d'un Huron. En 1924 il met fin à l'expérience pour suivre sa formation militaire à Saint-Cyr Coëtquidan. Il effectue ensuite six mois de service militaire à Tunis, jusqu'au printemps 1925. De retour à Paris le dessinateur répond à de nombreuses commandes publicitaires. Il travaille notamment chez Fernand Nathan pour le compte de Citroën. Il illustre ainsi l'album Frisemouche fait de l'auto décrivant les aventures de la citroënnette, modèle réduit créé par André Citroën pour séduire les parents par le biais de leurs enfants. Il réalise son premier album (dessins et textes) en 1926 : 21 recettes pratiques de mort violente. Il illustre en 1930 l'album pour enfants Patapoufs et Filifers, fable d'André Maurois sur les méfaits de la ségrégation. Pacifiste jusqu'en 1938, il est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale à Mours-Saint-Eusèbe près de Romans au pied du massif du Vercors. Il entre ensuite dans la Résistance, encouragé par Pierre de Lescure. Jean Bruller prend alors le pseudonyme de Vercors, nom d'un massif montagneux -ayant abrité une branche de la résistance-, selon un procédé utilisé par de nombreux résistants. À l'automne 1941, il fonde avec Pierre de Lescure les Éditions de Minuit, maison d'édition clandestine et y publie sa nouvelle Le Silence de la mer le 20 février 1942. Il est le concepteur du logo à l'étoile des Éditions de Minuit qui est utilisé à partir de 1945. Il participe également au Comité national des écrivains (CNE) et au Mouvement de la paix. Il a écrit ses souvenirs dans La Bataille du silence. Il fait partie de la Commission d'épuration de l'édition, mais il en démissionne en raison de l'inégalité des sanctions à l'encontre des écrivains, collaborateurs avec l'Allemagne nazie, et à l'encontre de leurs éditeurs, jamais pénalisés. Il refuse dans le même temps de participer à l'établissement d'une « liste noire » et renvoie les auteurs au jugement de leur conscience. En 1960, il fait partie, avec Sartre, des signataires du Manifeste des 121 écrivains et artistes qui déclarent « le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie ». En guise de protestation contre la torture pratiquée en Algérie, Vercors refusa la Légion d'honneur. Vercors dédie Le Silence de la mer à Saint-Pol-Roux, Poète assassiné. En effet, l’écrivain breton est aussi un vieil homme qui meurt de chagrin en 1940 quand son manoir contenant tous ses textes inédits est pillé, peu après qu'un soldat allemand a violé sa servante et blessé sa fille, qui s'était interposée entre le poète et le soldat. Tout comme Le Silence de la mer veut évoquer une résistance muette au bord des cris, cet homme qui meurt brisé est chargé de symboles et c’est à ce titre que le premier volume des Éditions de Minuit lui est dédié. Vercors est aussi connu pour un roman philosophique, Les Animaux dénaturés, dont fut tirée la pièce Zoo ou l'assassin philanthrope. Il meurt à Paris dans la nuit du 9 au 10 juin 1991. Sa seconde épouse, Rita Barisse (1917-2001), a été la traductrice vers l'anglais de certains de ses ouvrages. Le fonds d'archives de l'écrivain est déposé à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet à Paris. Une plaque à la mémoire de Vercors et des Éditions de Minuit a été posée en 1992 sur le Pont des Arts, à Paris, par le Secrétariat d'État aux anciens combattants, en souvenir des exemplaires clandestins qui s'échangeaient sur ce pont sous l'occupation.
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Vercors est le pseudonyme littéraire adopté en 1941 pendant la Résistance, par l'illustrateur et écrivain français Jean Bruller. Jean Marcel Adolphe Bruller est né le 26 février 1902 à Paris XVe et mort le 10 juin 1991 au 58 quai des Orfèvres, à Paris Ier. L'état civil indique « Brüller » sur l'acte de naissance, mais tous les livres publiés et l'usage utilisent « Bruller ». Son œuvre la plus célèbre est Le Silence de la mer, publié clandestinement en 1942. Jean Bruller est né d'une mère française (Ernestine Bourbon, institutrice) et d'un père d'origine hongroise (Louis Bruller, éditeur) qui est venu de Hongrie à Paris. L'histoire de son père, arrivé à Paris en 1880 et auquel des amis de ses parents vont trouver un emploi, a inspiré la nouvelle La marche à l'Étoile publiée pendant l'Occupation. Jean Bruller effectue ses études primaires et secondaires à l’École alsacienne à Paris. Après son bac, il veut devenir chercheur ; il aurait dû entrer à Sup'Elec. Mais mal orienté, il échoue à l'Université et se rabat vers l'École Breguet qui forme des ingénieurs électriciens (ESIEE-Paris). Bien qu'il obtienne son diplôme d'ingénieur en 1923 avec la médaille de bronze, il ne souhaite pas rejoindre l'industrie. Dès 1921, il devient dessinateur humoristique et illustrateur dans la lignée de Gus Bofa. Il publie ses premiers dessins dans la revue Sans-Gêne grâce à Maxime Ferenczi que connaît son père. Il rédige ses premières chroniques Les Propos de Sam Howard dans l'hebdomadaire Paris-Flirt en 1923-1924 sous l'influence des Contes profitables d'Anatole France. Il signe ses dessins avec son pseudonyme Joë Mab. En juin 1923, il crée sa propre revue humoristique qu'il nomme L'Ingénu, en hommage à Voltaire. Il y dessine et rédige une chronique appelée Les Propos d'un Huron. En 1924 il met fin à l'expérience pour suivre sa formation militaire à Saint-Cyr Coëtquidan. Il effectue ensuite six mois de service militaire à Tunis, jusqu'au printemps 1925. De retour à Paris le dessinateur répond […]