Theo van den Boogaard (né à Castricum le 25 mars 1948) est un auteur néerlandais de bande dessinée. Contemporain de Joost Swarte et Willem, c'est l'un des plus grands noms de la bande dessinée underground de son pays. Il est aujourd'hui principalement connu en France comme aux Pays-Bas pour Sjef van Oekel (traduite sous les noms Léon van Oekel et Léon-la-Terreur), série qu'il anima de 1976 à 1999 avec le réalisateur Wim T. Schippers. En Allemagne, il reste surtout connu pour sa bande dessinée pornographique de 1969 Ans en Hans krijgen de Kans (Ans et Hans saisissent l'occasion), mise à l'index en 1973. Très célèbre aux Pays-Bas, il a d'abord un trait caractéristique de l'underground. Pour Sjef van Oekel, il se rattache à la ligne claire, ce qui lui permet en alliant « la lisibilité graphique à un discours irrespectueux », d'accentuer l'effet humoristique de ses planches. Theo van den Boogaard publie son premier album, Mark, en 1964. Dès cette époque, il s'inscrit dans la mouvance underground. En 1967, il crée dans l'hebdomadaire underground Hitweek Striptease, puis Witje en Gert, en collaboration avec le scénariste Jan Donkers. En 1968, il adapte également Pinocchio dans Studio. En 1969, Hitweek devient Aloha, et Van den Boogaard y publie la bande dessinée érotique Ans en Hans. En 1970-1971 il réalise Jan Alleman pour le magazine alternatif Gandalf et en 1972 Abe, avec le journaliste sportif Nico Scheepmaker, dans l'hebdomadaire de football Voetbal International. Rattaché au mouvement Provo, il est « de ceux qui poussèrent le plus loin le délire iconoclaste ». En 1976, Van den Boogaard crée en collaboration avec Wim T. Schippers Sjef van Oekel dans le magazine hebdomadaire Nieuwe Revue. Adapté d'une émission réalisée par Schippers où Sjef était incarné par Dolf Brouwers, cette bande dessinée à l'humour très néerlandais connaît un succès très rapide. Pour donner encore plus de truculence à cette série, le dessinateur « change radicalement de style (…), rejoignant l'esthétisme de la Ligne claire », tout en gardant un trait très dynamiques, à l'opposé d'un Ted Benoît. Elle est traduite en France par Magic Strip en 1980, puis par les éditions Albin Michel, qui la publient dans L'Écho des savanes de 1982 à 1989 sous le nom Léon-la-Terreur. Elle est également publiée en allemand, en danois et en espagnol. Grâce à sa notoriété, Van den Boogaard se diversifie dans l'illustration et la publicité. Lassé d'être mis en scène dans des situations parfois scabreuses et par le ton général de la série, sans compter qu'il ne touche pas un sou sur cette adaptation, Dolf Brouwers intente en 1989 un procès. En 1991, un juge décide que Sjef ne pourrait plus apparaître dans des « scènes obscènes ou pornographiques ». Concernant le volet financier du désaccord, les deux parties parviennent à un accord à l'amiable en 1992. Le dernier album de la série est publié en 1999. Deux principales compilations de ses œuvres sont parues, Joost mag het weten en andere verhalen en 1991 et Streken van een Serial Tekenaar en 2010. Son principal recueil d'illustrations, Taal en teken, a été publié en 1992 à l'occasion du festival de bande dessinée de Haarlem. Dans sa période underground, Van den Boogaard est principalement influencé au par André Franquin, dont il cherche à retrouver la nervosité graphique, et par les grands auteurs américains du genre : Harvey Kurtzman au premier chef, mais également Robert Crumb ou Jack Davis. Ses histoires sont féroces et ironiques, visant souvent bien plus à choquer qu'à faire rire. Lorsqu'il passe à la ligne claire, Van den Boogaard est plus influencé par le truculent Willy Vandersteen, star nationale de la bande dessinée populaire, que par Hergé. Son humour n'en est pour autant guère édulcoré : « l'impact du non-sense délirant se trouve renforcé par la collision entre un style « propre » et le sarcasme grinçant, vulgaire ».
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Theo van den Boogaard (né à Castricum le 25 mars 1948) est un auteur néerlandais de bande dessinée. Contemporain de Joost Swarte et Willem, c'est l'un des plus grands noms de la bande dessinée underground de son pays. Il est aujourd'hui principalement connu en France comme aux Pays-Bas pour Sjef van Oekel (traduite sous les noms Léon van Oekel et Léon-la-Terreur), série qu'il anima de 1976 à 1999 avec le réalisateur Wim T. Schippers. En Allemagne, il reste surtout connu pour sa bande dessinée pornographique de 1969 Ans en Hans krijgen de Kans (Ans et Hans saisissent l'occasion), mise à l'index en 1973. Très célèbre aux Pays-Bas, il a d'abord un trait caractéristique de l'underground. Pour Sjef van Oekel, il se rattache à la ligne claire, ce qui lui permet en alliant « la lisibilité graphique à un discours irrespectueux », d'accentuer l'effet humoristique de ses planches. Theo van den Boogaard publie son premier album, Mark, en 1964. Dès cette époque, il s'inscrit dans la mouvance underground. En 1967, il crée dans l'hebdomadaire underground Hitweek Striptease, puis Witje en Gert, en collaboration avec le scénariste Jan Donkers. En 1968, il adapte également Pinocchio dans Studio. En 1969, Hitweek devient Aloha, et Van den Boogaard y publie la bande dessinée érotique Ans en Hans. En 1970-1971 il réalise Jan Alleman pour le magazine alternatif Gandalf et en 1972 Abe, avec le journaliste sportif Nico Scheepmaker, dans l'hebdomadaire de football Voetbal International. Rattaché au mouvement Provo, il est « de ceux qui poussèrent le plus loin le délire iconoclaste ». En 1976, Van den Boogaard crée en collaboration avec Wim T. Schippers Sjef van Oekel dans le magazine hebdomadaire Nieuwe Revue. Adapté d'une émission réalisée par Schippers où Sjef était incarné par Dolf Brouwers, cette bande dessinée à l'humour très néerlandais connaît un succès très rapide. Pour donner encore plus de truculence à cette série, le dessinateur « change radicalement de style (…), rejoignant l'esthétisme […]