Eddy Ryssack est né à Borgerhout (Anvers) le 20 Mars 1928. Durant l'exode de 1940, à 12 ans, il bénéficie pendant un an des cours de dessin de l'aquarelliste Alfred Ost. En 1948, après son service militaire, il entre dans les assurances. Mais son esprit est ailleurs. Sa passion pour le dessin est plus forte. Il veut devenir architecte d'intérieur, ce que son père approuve mais uniquement si il fait ses études le soir et travaille en parallèle. Il abandonne alors l'idée, les journées n'étant que de 24 heures à l'époque ! Parallèlement à son travail de courtier en assurances, il ne cesse de dessiner, en imitant ses grandes idoles, les dessinateurs américains Dedini, Jack Davis, ... et en espérant un jour pouvoir vivre de son art, sans trop y croire. Il faudra alors dix ans, dont trois passés en Afrique Centrale pour s'en dégoûter et s'orienter vers une carrière beaucoup plus sérieuse dans la Bande Dessinée ! En 1956, il s'essaye à la vente directe d'eau de cologne de troisième catégorie mais sans grand succès. Il travaille alors pour "Humoradio", devenu "Humo". Il y illustre une foule de choses. En 1957, il entre aux éditions "Dupuis" où il vit les plus belles années de sa vie sous les ordres de Maurice Rosy, celui qui, dit-il, lui aura finalement tout appris. Deux ans plus tard, il crée et dirige le Studio de dessins animés "TVA Dupuis" (télé-animation et non ...), qui concentre l'essentiel de ses efforts vers la télévision (avec entre autres "Teeth is money" d'après lui-même et avec Rosy en 1962, dix remarquables adaptations des "Schtroumpfs" en noir et blanc pour Peyo, "Le petit Noël" d'après Franquin, "Le crocodile majuscule" en 1964, "Cinéma-Man" en 1966 et quelques autres films dus à son grand talent). Toujours dirigé par Ryssack, le studio se développe et s'entoure d'une équipe de dessinateurs et de scénaristes dont Degotte, Matagne, Cauvin, Rosy, Missen et bien sûr Ryssack font partie. Chacune de ses productions signifie un renouveau dans le cinéma d'animation belge. Toutes obtinrent de nombreuses mentions honorifiques, tant à des festivals belges qu'étrangers. Pendant cette période, il dessine alors sa première histoire complète "Les aventures de Patrick Lourpidon", avec Finas au scénario (dont le genre, poétique et fantastique est tout à fait particulier), suivie de "Le conscrit 1127". En 1968, il dessine "Arthur et Léopold", une série complètement démente mettant en scène deux puces que l'on ne voit jamais et qui font des commentaires sur toutes sortes d'événements, sur scénario de Cauvin, puis "Berthe et Armand", toujours avec Cauvin. Il signe également "Fortunat et Minux" avec Maurice Rosy, "Le sachem n'aime pas le poisson" avec De Gieter, "Alcibiade" avec Jadoul et Delporte, etc. En 1967, il se voit forcé d'accepter le poste de chef du personnel puis de directeur administratif. Puis, en 1969, il se brouille avec la direction et quitte les éditions "Dupuis". Il travaille alors comme freelance et crée "Les aventures de Brammetje Bram ", " Brianc Brieuc " ou " Colin Colas " en français, (les aventures d'un petit mousse dans l'équipage du Capitaine Grosgrain, se débrouillant à merveille dans des situations rocambolesques où Grosgrain mène ses hommes, piètres pirates ...) qui connaîtront un grand succès. Il travaille alors pour "Spirou" et "Tintin" en Belgique, "Sjors", "Wham", "Eppo " et " Sjors et Sjimmie" en Hollande, "Zack" en Allemagne et "Pilote" et " Le journal de Mickey " en France. "Les aventures de Brammetje Bram ", en français " Les aventures de Brianc Brieuc" sont ensuite rebaptisées "Colin Colas", en 1970. Ryssack a dessiné plus de 1000 planches de "Colin Colas", toutes parues dans " Sjors et Sjimmie", en Hollande. Il y aura 43 titres au total ainsi que de nombreuses histoires courtes, en 10 ans ! Seulement six "Colin Colas" furent édités en français chez "Edi-3", "Novedi" et "Hachette". "Les aventures de Brianc Brieuc : Pépé la triche" furent édités par "Espace Edition" en 1976. A noter que les scénarios de "Colin Colas" sont signés par Delporte, Noiret, Bakker, Buissink, Alexander (Gerd Von Hassler), Broenland, Eddy Ryssack lui-même, ainsi que par son fils. Au début des années 70, il crée la " Vlaamse Onafhankelijke Gilde Van Stripauteurs - Stripgilde " (dont Berck, Leemans, Sleen, Jean-Pol, ... font également partie) et en sera le président six ans durant. Il crée également "Opa" en 1975, les aventures hilarantes d'un vieux pensionné dans une maison de repos très particulière . Il crée ensuite "Les Schmouks" en 1976, "César et Rigobert" pour la société "Bio-Tex" en 1982, travaille sur quelques collectifs et sur des Bandes Dessinées pour enfants. En 1982, il rompt définitivement avec la Bande Dessinée afin de se consacrer exclusivement à des travaux publicitaires et enfin ... au graphisme pur, sa première passion. Il réalise de nombreuses gravures, dessins d'architecture, etc. (Il dessina même les plans d'un nouveau bâtiment des éditions "Dupuis" à la fin des années 60 !). Il se passionne également pour les modèles réduits ainsi que pour les trains électriques. Il devient ensuite président, côté flamand, du Centre Belge de la Bande Dessinée. En 1994, des problèmes de santé l'obligent à se retirer du devant de la scène BD. Avec Berck, Ryssack est le plus inventif des dessinateurs néerlandais. S'écartant volontairement du dessin traditionnel de la BD flamande, il reste le plus éminent représentant d'un style nouveau dans la bande dessinée flamande. Ce grand auteur de Bandes Dessinées fut aussi un très grand auteur-réalisateur de dessins animés, ce qui explique son trait cursif et juste, vivant et enlevé. Eddy Ryssack est décédé d’un arrêt cardiaque le Jeudi 8 Janvier 2004. Un très grand homme de BD belge nous a quittés ...
Eddy Ryssack est né à Borgerhout (Anvers) le 20 Mars 1928. Durant l'exode de 1940, à 12 ans, il bénéficie pendant un an des cours de dessin de l'aquarelliste Alfred Ost. En 1948, après son service militaire, il entre dans les assurances. Mais son esprit est ailleurs. Sa passion pour le dessin est plus forte. Il veut devenir architecte d'intérieur, ce que son père approuve mais uniquement si il fait ses études le soir et travaille en parallèle. Il abandonne alors l'idée, les journées n'étant que de 24 heures à l'époque ! Parallèlement à son travail de courtier en assurances, il ne cesse de dessiner, en imitant ses grandes idoles, les dessinateurs américains Dedini, Jack Davis, ... et en espérant un jour pouvoir vivre de son art, sans trop y croire. Il faudra alors dix ans, dont trois passés en Afrique Centrale pour s'en dégoûter et s'orienter vers une carrière beaucoup plus sérieuse dans la Bande Dessinée ! En 1956, il s'essaye à la vente directe d'eau de cologne de troisième catégorie mais sans grand succès. Il travaille alors pour "Humoradio", devenu "Humo". Il y illustre une foule de choses. En 1957, il entre aux éditions "Dupuis" où il vit les plus belles années de sa vie sous les ordres de Maurice Rosy, celui qui, dit-il, lui aura finalement tout appris. Deux ans plus tard, il crée et dirige le Studio de dessins animés "TVA Dupuis" (télé-animation et non ...), qui concentre l'essentiel de ses efforts vers la télévision (avec entre autres "Teeth is money" d'après lui-même et avec Rosy en 1962, dix remarquables adaptations des "Schtroumpfs" en noir et blanc pour Peyo, "Le petit Noël" d'après Franquin, "Le crocodile majuscule" en 1964, "Cinéma-Man" en 1966 et quelques autres films dus à son grand talent). Toujours dirigé par Ryssack, le studio se développe et s'entoure d'une équipe de dessinateurs et de scénaristes dont Degotte, Matagne, Cauvin, Rosy, Missen et bien sûr Ryssack […]