Énigmatique, Éliane Grimaître a joué sur son nom d'écrivaine en adoptant au cours de sa carrière deux pseudonymes. De 1956 à 1963, les lecteurs des revues Galaxie, Fiction, Satellite et Ailleurs découvrent les nouvelles de Julia Verlanger. La Fille de l'eau, Les Derniers Jours ou La Fenêtre, en tout une vingtaine d'histoires courtes aujourd'hui réunies dans un recueil prisé des collectionneurs, Les Oiseaux de cuir. Sans que l'on puisse expliquer pourquoi, l'écrivaine ne publiera plus pendant une quinzaine d'années. En 1976, son nom réapparait chez l'éditeur Le Masque avec deux romans Les Portes sans retour et La Flûte de verre froid. La même année, le Fleuve Noir propose, dans la célèbre collection Anticipation très prisée des amateurs, L'Autoroute sauvage, d'un certain Gilles Thomas. La trilogie post-apocalyptique rencontre un vif succès et c'est sous ce pseudonyme masculin qu'Éliane va poursuivre sa seconde carrière. Gilles Thomas signe alors trois à quatre romans par an, dont La Croix des décastés, La Mort en billes, Les Voies d'Almagiel ou Horlemonde, tous réédités aujourd'hui chez l'éditeur Bragelonne, comme partie intégrante du patrimoine de la science-fiction française. On sait finalement peu de choses de cette romancière prolifique née en 1929 et disparue en 1985. Peu de photos ou d'anecdotes viennent illustrer la vie d'une romancière aux histoires si trépidantes. Si l'on met à part le sombre monde post-cataclysmique de L'Autoroute sauvage, l'univers de Julia Verlanger est rempli de planètes exotiques et colorées, colonisées par l'homme, aux modes de vie médiévaux, parcourues des vestiges de notre civilisation… Tous ces récits d'action ont pour point commun d'offrir des fins souvent heureuses à des héros révoltés face à l'oppression ou l'injustice. En hommage à son épouse qui a profondément marqué la littérature populaire, Jean-Pierre Tâïeb crée en 1986 le prix Julia Verlanger, qui récompense chaque année des romans de science-fiction ou de fantasy. En 2008, la plume de Patrick Galliano et le crayon de Cédric Peyravernay
s'allient pour adapter son univers en bande dessinée sous le titre Horlemonde, tandis qu'en 2015 paraît le premier tome de L'Autoroute sauvage scénarisé par Mathieu Masmondet et mis en images par Zhang Xiaoyu. Aujourd'hui, c'est La Croix des décastés sous le titre Les Décastés d'Orion qui est en cours d'adaptation par Éric Corbeyran et Jorge Miguel.
Texte et photo © Humanoïdes Associés
Énigmatique, Éliane Grimaître a joué sur son nom d'écrivaine en adoptant au cours de sa carrière deux pseudonymes. De 1956 à 1963, les lecteurs des revues Galaxie, Fiction, Satellite et Ailleurs découvrent les nouvelles de Julia Verlanger. La Fille de l'eau, Les Derniers Jours ou La Fenêtre, en tout une vingtaine d'histoires courtes aujourd'hui réunies dans un recueil prisé des collectionneurs, Les Oiseaux de cuir. Sans que l'on puisse expliquer pourquoi, l'écrivaine ne publiera plus pendant une quinzaine d'années. En 1976, son nom réapparait chez l'éditeur Le Masque avec deux romans Les Portes sans retour et La Flûte de verre froid. La même année, le Fleuve Noir propose, dans la célèbre collection Anticipation très prisée des amateurs, L'Autoroute sauvage, d'un certain Gilles Thomas. La trilogie post-apocalyptique rencontre un vif succès et c'est sous ce pseudonyme masculin qu'Éliane va poursuivre sa seconde carrière. Gilles Thomas signe alors trois à quatre romans par an, dont La Croix des décastés, La Mort en billes, Les Voies d'Almagiel ou Horlemonde, tous réédités aujourd'hui chez l'éditeur Bragelonne, comme partie intégrante du patrimoine de la science-fiction française. On sait finalement peu de choses de cette romancière prolifique née en 1929 et disparue en 1985. Peu de photos ou d'anecdotes viennent illustrer la vie d'une romancière aux histoires si trépidantes. Si l'on met à part le sombre monde post-cataclysmique de L'Autoroute sauvage, l'univers de Julia Verlanger est rempli de planètes exotiques et colorées, colonisées par l'homme, aux modes de vie médiévaux, parcourues des vestiges de notre civilisation… Tous ces récits d'action ont pour point commun d'offrir des fins souvent heureuses à des héros révoltés face à l'oppression ou l'injustice. En hommage à son épouse qui a profondément marqué la littérature populaire, Jean-Pierre Tâïeb crée en 1986 le prix Julia Verlanger, qui récompense chaque année des romans de science-fiction ou de fantasy. En 2008, […]