Fils d’un fabriquant de draps, André Galland nait à Sedan (Ardennes). Après des études au collège Rollin, aux Arts décoratifs et aux Beaux-Arts de Paris, il abandonne la préparation aux Prix de Rome, à la suite de grave problèmes familiaux, il doit commencer à gagner sa vie très tôt. Il se tourne vers la presse et doit ses premiers pas de croquiste à Paul Renouard. Quelques années plus tard, il en deviendra par l’élève aux Arts Décoratifs. Il saura tirer le maximum d'une méthode originale de dessin, dite "des points d'os" qui a fourni de véritables reporters du crayon, habiles à photographier d'un clin d'œil une scène animée. Cette formation procédait du dessin rapide des Japonais. "Soyez capable de dessiner un couvreur dans le temps qu'il tombe du toit" conseillait Delacroix. Nul n'a mieux appliqué ce précepte qu'André Galland. Il se définit comme « croquiste reporter ». Dès 1904, il illustre des livres pour la jeunesse, notamment pour les éditions Offenstadt. Avant 1914 réalise des fascicules de romans populaires et des illustrations, grâce à Charles Clérice qui avait besoin d’un aide. Il succède à René Giffey pour la bande dessinée L’espiègle Lili en 1917. Lorsque le progrès de la photographie retira aux dessinateurs-reporters leur gagne-pain, il resta l'un des derniers à concurrencer victorieusement l'appareil, notamment dans les colonnes de "l'Illustration". Après la guerre il conserva bien plus par goût que par lucre, le reportage judiciaire. Il se passionnait pour les grands procès et n'arrêtait pas de crayonner des dizaines, des centaines de croquis d'audience plus véridiques et combien plus lisibles que la photo. De cette moisson un ou deux clichés passaient à la une du "Parisien". Dessinateur humoriste, politique et parlementaire ou publicitaire, Galland touche à tout. Il réalise des affiches pour les Républicains nationaux en 1927-28, pour la Loterie Nationale en 1933 et trois pour la Légion étrangère en 1942, la SNCF, le chocolat Vinet... Durant la seconde guerre mondiale, il conçoit des affiches pour le gouvernement de Vichy et fait des croquis pour l'Espoir Français. Après la Libération, on le retrouve dans Résistance, la Voix de Paris,Carrefour et Détective. Pour le Parisien Libéré, il couvre les grands procès de l'après-guerre (Nuremberg) et fournit des croquis d'audience pour la télévision. Après la guerre, il retourne à la bande dessinée et réalise quelques 200 histoires en bd dont Vidocq et Rocambole. Cofondateur de l’Union des Artistes Dessinateurs Français en 1947 et président jusqu'à sa mort ; collectionne médailles et titres, chevalier de la Légion d’honneur en 1933. Illustre Jules Verne, Eerckman-Chatriant, Souzy, Pierre Lorme, René Bazin, Simenon, Fenimore Cooper, Henry Bordeaux, Paluel-Marmont, François Laraz, Claire Mars, Paul d’Ivoi, Courteline, Roger Régis et Les contes des mille et une nuits, des ouvrages scolaires, crée des faïences, des lithographies.
Texte © Bédés d'antan
Fils d’un fabriquant de draps, André Galland nait à Sedan (Ardennes). Après des études au collège Rollin, aux Arts décoratifs et aux Beaux-Arts de Paris, il abandonne la préparation aux Prix de Rome, à la suite de grave problèmes familiaux, il doit commencer à gagner sa vie très tôt. Il se tourne vers la presse et doit ses premiers pas de croquiste à Paul Renouard. Quelques années plus tard, il en deviendra par l’élève aux Arts Décoratifs. Il saura tirer le maximum d'une méthode originale de dessin, dite "des points d'os" qui a fourni de véritables reporters du crayon, habiles à photographier d'un clin d'œil une scène animée. Cette formation procédait du dessin rapide des Japonais. "Soyez capable de dessiner un couvreur dans le temps qu'il tombe du toit" conseillait Delacroix. Nul n'a mieux appliqué ce précepte qu'André Galland. Il se définit comme « croquiste reporter ». Dès 1904, il illustre des livres pour la jeunesse, notamment pour les éditions Offenstadt. Avant 1914 réalise des fascicules de romans populaires et des illustrations, grâce à Charles Clérice qui avait besoin d’un aide. Il succède à René Giffey pour la bande dessinée L’espiègle Lili en 1917. Lorsque le progrès de la photographie retira aux dessinateurs-reporters leur gagne-pain, il resta l'un des derniers à concurrencer victorieusement l'appareil, notamment dans les colonnes de "l'Illustration". Après la guerre il conserva bien plus par goût que par lucre, le reportage judiciaire. Il se passionnait pour les grands procès et n'arrêtait pas de crayonner des dizaines, des centaines de croquis d'audience plus véridiques et combien plus lisibles que la photo. De cette moisson un ou deux clichés passaient à la une du "Parisien". Dessinateur humoriste, politique et parlementaire ou publicitaire, Galland touche à tout. Il réalise des affiches pour les Républicains nationaux en 1927-28, pour la Loterie Nationale en 1933 et trois pour la Légion étrangère en 1942, la SNCF, […]