Vétéran de la bande dessinée, Siris fait ses premières armes en 1986 alors qu'il étudie au Cégep du Vieux-Montréal. Il publie ses premières planches dans le fanzine Krypton dont il assure la coordination de 1987 à 1989. Fort de cette expérience, il dessine pour plusieurs fanzines tels que Rectangle (1986 à 1990), Mac tin tac (1992 à 1995), Kèkrapules (1993), Kollectiv (1997) et bien d'autres. Ces albums collectifs ne l'empêchent pas de publier ses propres bandes dessinées sous les titres originaux de Cent rides cent boutons (1991), J'ai eu des pensées toute la journée (1991), Comix Baloney 1 et 2 (1995 et 1997) ou Rotabagage (1996). En 1990, une percée internationale lui est offerte: il part représenter et promouvoir la BD québécoise au Festival Fanzine Bandes Dessinées de Saint-Quentin en France. Cette première ambassade ne sera pas la dernière puisqu'il sera invité en Belgique et en France à plusieurs reprises. L'ambassadeur ne chôme pas. Il expose aussi ses planches, ses affiches et ses murales, en collectif ou en solo, dans des institutions muséales comme le Musée du Québec, le Musée Juste pour rire, la maison de la culture Frontenac, sans parler de l'incontournable bar Le Cheval Blanc (il y expose régulièrement et y lance généralement ses BD). En 1995 apparait dans sa bande dessinée Baloney 1 la seule poule connue ayant des dents. La Poule, cet antihéros, dresse le portrait du quartier Centre Sud à Montréal. SIRIS revient à la charge en 1997 avec un second Baloney. Tout comme dans le premier numéro, la Poule demeure l'acteur et le témoin des faits divers, réels ou surréalistes du quartier Centre-Sud de Montréal. Bien que caricaturés, les personnages et l'environnement de ses BD prennent racines dans un sol bien réel. Avec poésie et dérision, SIRIS égratigne et dénonce le quotidien du quartier où il habite. Et, si ses thèmes favoris sont durs, le traitement humoristique atténue le caractère caustique du récit. Les pieds bien ancrés dans la réalité et l'oeil planant bien haut, SIRIS jette un regard poétique, acide et autobiographique sur le monde par le biais de la Poule. C'est avec une griffe nerveuse que SIRIS dessine le monde du Zoo de la rue Quartier. Son dessin à la plume fait la caricature schématique d'une réalité dantesque; une plume fébrile et un dessin "poilu", plus corrosif que le calcium en hiver. En fait, le bédéiste déforme l'environnement et ses acteurs avec une foule de petits détails formels qui donnent une saveur originale à ses fanzines (par exemple des petits traits noirs à gauche ou à droite qui rappellent des poils). D'autre part, l'éclatement de sa mise en page et ses cases multiformes qui se chevauchent transforment chaque planche en une oeuvre unique, voire indépendante du récit. Cet éclatement accentue l'insolite de cet univers où tout est difforme. Ce même éclatement marque le penchant de SIRIS pour l'illustration et l'affiche. En fait, ce bédéiste est un artiste qui combine son goût pour le graphisme, la typographie et l'illustration. Aux dires de ce grand égratigneur, dans le nouveau Baloney 3 à paraître, le pinceau remplacera ce trait de plume nerveux, et adoucira par conséquent le dessin. La Poule quittera la rue "Quartier" pour aller se réfugier on ne sait où. À suivre...
Texte © BD Québec
Vétéran de la bande dessinée, Siris fait ses premières armes en 1986 alors qu'il étudie au Cégep du Vieux-Montréal. Il publie ses premières planches dans le fanzine Krypton dont il assure la coordination de 1987 à 1989. Fort de cette expérience, il dessine pour plusieurs fanzines tels que Rectangle (1986 à 1990), Mac tin tac (1992 à 1995), Kèkrapules (1993), Kollectiv (1997) et bien d'autres. Ces albums collectifs ne l'empêchent pas de publier ses propres bandes dessinées sous les titres originaux de Cent rides cent boutons (1991), J'ai eu des pensées toute la journée (1991), Comix Baloney 1 et 2 (1995 et 1997) ou Rotabagage (1996). En 1990, une percée internationale lui est offerte: il part représenter et promouvoir la BD québécoise au Festival Fanzine Bandes Dessinées de Saint-Quentin en France. Cette première ambassade ne sera pas la dernière puisqu'il sera invité en Belgique et en France à plusieurs reprises. L'ambassadeur ne chôme pas. Il expose aussi ses planches, ses affiches et ses murales, en collectif ou en solo, dans des institutions muséales comme le Musée du Québec, le Musée Juste pour rire, la maison de la culture Frontenac, sans parler de l'incontournable bar Le Cheval Blanc (il y expose régulièrement et y lance généralement ses BD). En 1995 apparait dans sa bande dessinée Baloney 1 la seule poule connue ayant des dents. La Poule, cet antihéros, dresse le portrait du quartier Centre Sud à Montréal. SIRIS revient à la charge en 1997 avec un second Baloney. Tout comme dans le premier numéro, la Poule demeure l'acteur et le témoin des faits divers, réels ou surréalistes du quartier Centre-Sud de Montréal. Bien que caricaturés, les personnages et l'environnement de ses BD prennent racines dans un sol bien réel. Avec poésie et dérision, SIRIS égratigne et dénonce le quotidien du quartier où il habite. Et, si ses thèmes favoris sont durs, le traitement humoristique atténue le caractère caustique du récit. Les pieds bien ancrés dans la réalité et l'oeil planant […]