Jean Vautrin, de son vrai nom Jean Herman, est aujourd’hui un géant de la littérature française. Venu à l’écriture par le biais du roman noir, il a vite accordé son talent à d’autres violons, comme le cinéma ou la photographie. Un vrai grand romancier populaire, un artiste aux multiples facettes. Né à Pagny-sur-Moselle en 1933, Jean Vautrin réside aujourd’hui dans la région de Bordeaux, où il écrit tranquillement, loin de l’agitation de la scène littéraire parisienne. Vautrin… en voilà un nom. Peut-être vous rappelle-t-il quelqu’un ? Mais oui bon sang ! Vautrin, le brigand homosexuel du Père Goriot de Balzac ! Le premier personnage gay de la littérature française ! Vautrin, donc... Derrière ce pseudonyme plutôt culotté se cache un auteur extrêmement prolifique, qui fit ses premières armes romanesques via le roman noir qu’il contribua à rénover dans les années 1970 avec le regretté Jean-Patrick Manchette. Et chez lui, prolifique n’est pas un vain mot. Jugez sur pièce. Vautrin auteur de roman noir ? Et pas qu’un peu, comme en témoignent quelques brillants livres, tels À bulletins rouges en 1973 ; Billy-Ze-Kick en 1974, Bloody Mary en 1979, ou encore Canicule en 1982. Vautrin romancier « classique » (et plus respectable à ce titre) ? On se souvient de son féroce Un grand pas vers le Bon Dieu… qui a obtenu le prix Goncourt en 1989. Vautrin romancier historique ? Il signe avec Dan Franck plusieurs romans à quatre mains formant le cycle des Aventures de Boro, un reporter photographe du début du XXe siècle. Vautrin cinéaste ? Cela donne le très bon Adieu l'ami en 1967, il a réalisé en 1974 un feuilleton intitulé "Les peupliers de la Prétantaine". Vautrin scénariste ? Pour le cinéma, il met la main à la pâte de Garde à vue, film réalisé par Claude Miller en 1981. Et quand ce n’est pas lui qui travaille pour les autres, ce sont les autres qui s’inspirent de son travail. Comme Tardi, qui a adapté en bande dessinée, et avec le succès que l’on sait, son roman communard Le Cri du peuple… Ouf, que d’énergie ! Et la liste de ses œuvres est loin d’être exhaustive ! Jean Vautrin aurait-il l’énergie créatrice d’un Balzac ou d’un Hugo en un temps où les romanciers préfèrent faire court pour parler de leur nombril ? On peut voir les choses ainsi. En tout cas, il en a le coffre. Et l’imagination, au service chez lui d’une critique sociale sans laquelle écrire n’est qu’une distraction. Jean Vautrin a obtenu prix Goncourt en 1989 pour un Grand pas vers le Bon dieu. Il a obtenu pour le même roman le Goncourt des Lycéens. Auparavant, en 1986, il avait obtenu le Goncourt de la Nouvelle pour Baby Boom. A cela il convient d'ajouter de nombreuses distinctions : prix Fictions, prix Mystère de la Critique, prix des deux Magots, prix Havane, Grand prix du roman de la Société des Gens de Lettres en 86 pour l'inoubliable VIE RIPOLIN, prix Populiste, prix Louis Guilloux pour l'ensemble de son oeuvre. Aussi de nombreux prix de cinéma : Prix Marylin Monroe, César du scénario pour Garde à Vue. Il est décédé le 16 juin 2015 à Gradignan (33).
Jean Vautrin, de son vrai nom Jean Herman, est aujourd’hui un géant de la littérature française. Venu à l’écriture par le biais du roman noir, il a vite accordé son talent à d’autres violons, comme le cinéma ou la photographie. Un vrai grand romancier populaire, un artiste aux multiples facettes. Né à Pagny-sur-Moselle en 1933, Jean Vautrin réside aujourd’hui dans la région de Bordeaux, où il écrit tranquillement, loin de l’agitation de la scène littéraire parisienne. Vautrin… en voilà un nom. Peut-être vous rappelle-t-il quelqu’un ? Mais oui bon sang ! Vautrin, le brigand homosexuel du Père Goriot de Balzac ! Le premier personnage gay de la littérature française ! Vautrin, donc... Derrière ce pseudonyme plutôt culotté se cache un auteur extrêmement prolifique, qui fit ses premières armes romanesques via le roman noir qu’il contribua à rénover dans les années 1970 avec le regretté Jean-Patrick Manchette. Et chez lui, prolifique n’est pas un vain mot. Jugez sur pièce. Vautrin auteur de roman noir ? Et pas qu’un peu, comme en témoignent quelques brillants livres, tels À bulletins rouges en 1973 ; Billy-Ze-Kick en 1974, Bloody Mary en 1979, ou encore Canicule en 1982. Vautrin romancier « classique » (et plus respectable à ce titre) ? On se souvient de son féroce Un grand pas vers le Bon Dieu… qui a obtenu le prix Goncourt en 1989. Vautrin romancier historique ? Il signe avec Dan Franck plusieurs romans à quatre mains formant le cycle des Aventures de Boro, un reporter photographe du début du XXe siècle. Vautrin cinéaste ? Cela donne le très bon Adieu l'ami en 1967, il a réalisé en 1974 un feuilleton intitulé "Les peupliers de la Prétantaine". Vautrin scénariste ? Pour le cinéma, il met la main à la pâte de Garde à vue, film réalisé par Claude Miller en 1981. Et quand ce n’est pas lui qui travaille pour les autres, ce sont les autres qui s’inspirent de son travail. Comme Tardi, qui a adapté en bande dessinée, et avec le succès que l’on sait, son roman communard […]