La bande dessinée, Caroline Merola, née en 1962, est tombée dedans quand elle était petite. Sa mère, Nicole Goyette, est une mordue de bédé. De plus, maman est une ex-comédienne qui a transmis à sa fille le goût de la mise en scène, le plaisir d'inventer des histoires. De là, à les raconter sous une forme visuelle, il n'y avait qu'un pas qu'un père artiste allait l'aider à franchir par son propre travail. Caroline se souvient encore des heures passées à l'atelier de son père, à le regarder peindre ou sculpter. «C'est grâce à lui que j'ai développé mes talents. Il est pour moi un modèle, une source d'inspiration», affirme-t-elle en 1994 à Ève Méthot de Coup de pouce. Avec l'appui de ses parents, elle se lance donc dans l'aventure de la bande dessinée en 1986, en sortant des Beaux-Arts de l'université Concordia. Cette première incursion chez les bédéistes, Caroline la fait à ses risques et périls. Elle fait tout le travail, en commençant par investir ses 4000 $ d'économie pour l'impression, trouver un éditeur, courir à l'imprimerie, voir à la promotion, jusqu'à organiser elle-même le lancement. La récompense ? Un succès quasi inespéré pour une première parution, (Cent dangers, éditions Michel, 1986) soit près de 700 exemplaires vendus. Il faut dire qu'un best-seller québécois dans le domaine s'écoule tout au plus à 3000 exemplaires. Les histoires de Caroline Merola semblent issues du quotidien: des objets, son mari, ses enfants, etc. Par exemple, l'album Ma Meteor Bleue (éditions Kami-Case, 1990) lui a été inspiré par une vieille chanson des années 60 entendue une fois, à la radio, et dont elle n'a d'ailleurs jamais retrouvé la trace. Ma Meteor Bleue s'est mérité le prix «Onésime» du meilleur album de bande dessinée au Québec, cette année là. Mais attention, après un départ qui paraît se dérouler dans un monde tout à fait "normal", la trame narrative créée par Caroline nous transporte très tôt dans des univers inconnus où la surprise nous attend au détour d'une page... ou d'une case. Richard Langlois, spécialiste en bande dessinée, dit qu'elle est une disciple exemplaire du maître du suspense, Alfred Hitchcock. N'allez surtout pas lui dire que ce qu'elle fait est "cute", c'est l'insulte suprême. Ce qu'elle cherche et réussit à créer, ce sont des atmosphères. Une belle image est une chose, mais ce qui importe, c'est sa perspective, ce qu'elle suggère. Le dessin est le moyen de transport qu'utilise Caroline pour voyager, pour visiter des mondes étranges. Plutôt sédentaire, elle préfère rester auprès des siens, ses deux enfants et son mari. Voilà où se trouve son équilibre: à la maison, entourée de ceux qu'elle aime. Caroline publie également des romans pour les jeunes aux éditions Boréal. L'écriture des Margot n'a pas été particulièrement facile pour Caroline Merola: il y a beaucoup de mots ! Ne croyez pas qu'elle a de la difficulté à s'exprimer, au contraire. Cependant, son plus grand plaisir est ailleurs, dans la création d'images pour ses bandes dessinées ou pour illustrer des livres. Caroline illustre pour différentes maisons d'éditions, au Québec et aux États-Unis: La Courte Echelle, Pierre Tisseyre, Golden Books, Children Television Workshop et beaucoup d'autres... Elle a aussi participé à plusieurs magazines en tant qu'auteure de BD, tels que: Croc, Titanic, Safarir, Filles d'aujourd'hui et Elle Québec. Vous vous doutiez bien qu'elle ne gagne pas sa vie uniquement avec la bande dessinée. Si elle en fait, c' est pour son seul plaisir. Ses projets mijotent longtemps avant de voir le jour, parfois quelques années, lorsqu'elle en parle, nous pouvons d'ailleurs presque voir dans ses yeux les images qui lui trottent dans la tête.
Texte © BD Québec
La bande dessinée, Caroline Merola, née en 1962, est tombée dedans quand elle était petite. Sa mère, Nicole Goyette, est une mordue de bédé. De plus, maman est une ex-comédienne qui a transmis à sa fille le goût de la mise en scène, le plaisir d'inventer des histoires. De là, à les raconter sous une forme visuelle, il n'y avait qu'un pas qu'un père artiste allait l'aider à franchir par son propre travail. Caroline se souvient encore des heures passées à l'atelier de son père, à le regarder peindre ou sculpter. «C'est grâce à lui que j'ai développé mes talents. Il est pour moi un modèle, une source d'inspiration», affirme-t-elle en 1994 à Ève Méthot de Coup de pouce. Avec l'appui de ses parents, elle se lance donc dans l'aventure de la bande dessinée en 1986, en sortant des Beaux-Arts de l'université Concordia. Cette première incursion chez les bédéistes, Caroline la fait à ses risques et périls. Elle fait tout le travail, en commençant par investir ses 4000 $ d'économie pour l'impression, trouver un éditeur, courir à l'imprimerie, voir à la promotion, jusqu'à organiser elle-même le lancement. La récompense ? Un succès quasi inespéré pour une première parution, (Cent dangers, éditions Michel, 1986) soit près de 700 exemplaires vendus. Il faut dire qu'un best-seller québécois dans le domaine s'écoule tout au plus à 3000 exemplaires. Les histoires de Caroline Merola semblent issues du quotidien: des objets, son mari, ses enfants, etc. Par exemple, l'album Ma Meteor Bleue (éditions Kami-Case, 1990) lui a été inspiré par une vieille chanson des années 60 entendue une fois, à la radio, et dont elle n'a d'ailleurs jamais retrouvé la trace. Ma Meteor Bleue s'est mérité le prix «Onésime» du meilleur album de bande dessinée au Québec, cette année là. Mais attention, après un départ qui paraît se dérouler dans un monde tout à fait "normal", la trame narrative créée par Caroline nous transporte très tôt dans des univers inconnus où la surprise nous attend au détour d'une […]