Jean Nohain, dit « Jaboune », de son vrai nom Jean-Marie Legrand, est un animateur et parolier français, né le 16 février 1900 à Paris 9e et mort le 25 janvier 1981 à Paris 16e. Il reprend le nom de plume de son père, Franc-Nohain, inspiré d'une rivière donziaise. Le 24 février 1921, il épouse Jeanne Delaunay (1899-1979), une amie d'enfance ; le couple aura quatre enfants : Marie-Françoise, Dominique, Denis et Daniel. Fils de l'écrivain et librettiste Franc-Nohain et de Marie-Madeleine Dauphin (1879-1942), il est le frère de l'acteur Claude Dauphin. Son parrain était Alfred Jarry. Sa petite fille est l'écrivaine Raphaëlle Giordano. En 1918, âgé de 18 ans et avec l'autorisation de son père, il s'engage dans l'armée et est affecté dans un régiment d'artillerie à cheval et au centre d'instruction de Saint-Julien-du-Sault (Yonne). C'est lors de son instruction qu'un caporal-chef demanda au peloton « Combien de temps met le fût du canon pour refroidir ? ». La réponse, « un certain temps », devint un sketch célèbre, repris par Fernand Raynaud. Il est engagé dans les ballons captifs et envoyé à Zamask combattre à cheval les Ukrainiens. Après la Première Guerre mondiale, il est journaliste à "L'Echo de Paris" où il s'occupe de la page pour les enfants. En 1923, il entre à la radio pour y animer une émission de jeux, notamment pour la jeunesse, sous le pseudonyme de "Jaboune". Il a notamment l'idée de créer le jeu radiophonique intitulé : "Avec quoi faisons-nous ce bruit ?" où les auditeurs doivent reconnaître un bruit (porte qui claque, timbre de bicyclette, etc.). Jean Nohain raconte qu'il fut renvoyé de Radiola, suite à la plainte d'une centaine d'auditeurs, après avoir voulu faire deviner le bruit de versement du contenu d'une carafe dans une cuvette, ceux-ci croyant reconnaître une miction. Il est aussi parolier, notamment de Mireille. En 1934, sur des textes de Jean Nohain, Francis Poulenc compose les mélodies des Quatre chansons pour enfants. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est décoré de l'ordre de la Francisque, marque d'estime du régime de Vichy. Mais il rejoint les Forces françaises libres à Londres, et combat ensuite au sein de la 2e division blindée. Il arrive le premier, à la libération de Paris, devant Notre-Dame, sur un char d'assaut. Le 23 novembre 1944, il reçoit une balle qui lui paralyse le visage pour le restant de ses jours. C'est pourquoi, par la suite dans les émissions de télévision, il s'est toujours efforcé de présenter « son meilleur profil ». Il était souvent accompagné, pour présenter ses émissions, du ventriloque Jacques Courtois avec sa poupée Omer comme interlocuteur pour ne donner que « le bon côté » de son visage. Il met aussi sur pied l'opération « Reine d'un jour », permettant à une Française prise au hasard de vivre comme une reine le temps d'une journée, en échange de ses impressions. En 1950, il est engagé par Wladimir Porché pour la télévision. Les débuts sont difficiles : "Je n'y connaissais rien. Nous nous y sommes mis à une dizaine d'amis, dont Henri Spade et Pierre Tchernia. on a filmé quelques émissions. Au début, on se faisait engueuler. Les acteurs, inexpérimentés, étaient affolés devant les caméras. Un jour Marie Bell, venue dire un poème, a oublié son texte et s'est mise à pleurer. Une autre fois, c'est Louis de Funès qui est resté en panne au milieu d'un poème de mon père, "Le Poisson rouge". Nous avons fait quelques émissions ratées." Après une pause de deux mois, il a l'idée de créer 36 chandelles, une émission de variétés télévisée considérée comme étant de grande qualité, diffusée sur la RTF du 27 octobre 1952 au 7 juillet 1958. Cette émission a permis au grand public de découvrir Fernand Raynaud, qui en était un invité quasi permanent, le ventriloque Jacques Courtois ou encore Robert Hirsch. À la fin des années 1950, il anime des émissions pour les enfants sur Radio-Luxembourg, puis à la télévision dans les années 1950, 1960 et 1970 en collaboration avec Gabrielle Sainderichin, le ventriloque Jacques Courtois avec sa poupée Omer, Gilbert Richard et Jacqueline Duforest. En 1960, Jean Nohain est contraint de prendre sa retraite, mais pouvait toujours proposer des concepts de programmes pour la télévision, ce qu'il fait jusqu'en 1972. Il a de nombreuses idées originales. Par exemple : aller porter un bonhomme de neige en Nouvelle-Calédonie (Le Grand Voyage de Bonhomme de Neige, à Nouméa- ORTF 1re chaîne, Noël 1968, Réalisateur André Leclerc). Dès 1960, il invente aussi la première émission de reportages pour enfants à l'ORTF : Quand j'avais dix ans. Celle-ci met en scène des reporters de dix ans qui abordent des sujets intéressant l'enfance tels que par exemple une interview d'Annie Fratellini, mais vu sous l'angle et avec les questions d'un enfant de dix ans. Diffusée le jour de congé de tous les écoliers et sur l'unique chaîne de télévision de France, l'émission Quand j'avais dix ans connait un très grand succès. Jean Nohain est aussi l'auteur de livres pour enfants, comme Friquet pilote de ligne ou les séries des Frimousset, des Grassouillet et de La Famille Amulette, toutes illustrées par Joseph Pinchon, l'auteur de Bécassine. Sur scène, Jean Nohain se caractérisait par une bonhomie ponctuée de quelques expressions qui lui étaient typiques (par exemple « bien de chez nous », « c'est merveilleux », etc.) Caricaturé sans méchanceté par des humoristes de l'époque, son esprit de perpétuel naïf émerveillé devant les progrès de la civilisation était en phase avec l'optimisme général des années 1950 et 1960, et apprécié pour cette raison. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 89)12. Son fils Dominique Nohain a fait une apparition dans quelques-uns de ses spectacles, mais s'est orienté ensuite vers une carrière d'auteur dramatique (Le Troisième Témoin). Il a été marié à Paulette Muraire, fille de Raimu, et à la comédienne Noëlle Norman. Il vécut square Alboni (16e arrondissement de Paris). Une plaque lui rend hommage
Jean Nohain, dit « Jaboune », de son vrai nom Jean-Marie Legrand, est un animateur et parolier français, né le 16 février 1900 à Paris 9e et mort le 25 janvier 1981 à Paris 16e. Il reprend le nom de plume de son père, Franc-Nohain, inspiré d'une rivière donziaise. Le 24 février 1921, il épouse Jeanne Delaunay (1899-1979), une amie d'enfance ; le couple aura quatre enfants : Marie-Françoise, Dominique, Denis et Daniel. Fils de l'écrivain et librettiste Franc-Nohain et de Marie-Madeleine Dauphin (1879-1942), il est le frère de l'acteur Claude Dauphin. Son parrain était Alfred Jarry. Sa petite fille est l'écrivaine Raphaëlle Giordano. En 1918, âgé de 18 ans et avec l'autorisation de son père, il s'engage dans l'armée et est affecté dans un régiment d'artillerie à cheval et au centre d'instruction de Saint-Julien-du-Sault (Yonne). C'est lors de son instruction qu'un caporal-chef demanda au peloton « Combien de temps met le fût du canon pour refroidir ? ». La réponse, « un certain temps », devint un sketch célèbre, repris par Fernand Raynaud. Il est engagé dans les ballons captifs et envoyé à Zamask combattre à cheval les Ukrainiens. Après la Première Guerre mondiale, il est journaliste à "L'Echo de Paris" où il s'occupe de la page pour les enfants. En 1923, il entre à la radio pour y animer une émission de jeux, notamment pour la jeunesse, sous le pseudonyme de "Jaboune". Il a notamment l'idée de créer le jeu radiophonique intitulé : "Avec quoi faisons-nous ce bruit ?" où les auditeurs doivent reconnaître un bruit (porte qui claque, timbre de bicyclette, etc.). Jean Nohain raconte qu'il fut renvoyé de Radiola, suite à la plainte d'une centaine d'auditeurs, après avoir voulu faire deviner le bruit de versement du contenu d'une carafe dans une cuvette, ceux-ci croyant reconnaître une miction. Il est aussi parolier, notamment de Mireille. En 1934, sur des textes de Jean Nohain, Francis Poulenc compose les mélodies des Quatre chansons pour enfants. […]