Paul Astruc était né à Montpellier en 1924 au sein d’une vaste fratrie. Après un court séjour à Paris où, s’il n’avait pas été frappé par une tuberculose, il serait devenu un illustrateur de renom, il s’est fixé définitivement à Rodez et a épousé Marie-Thérèse Fabre. Il a animé ensuite une association de diffusion de la culture populaire, puis a partagé son temps entre son travail aux éditions Subervie et une longue et fructueuse participation à l’édition dominicale de Midi Libre au travers de commentaires impertinents sur l’actualité assortis de dessins narquois. Car Paul Astruc était un être qui avait plusieurs dons. Il était un dessinateur remarquable, des albums tels que « La Révolte des vignerons », « La Révolte des camisards », « Le Voleur d’Alpuech », « Fualdès » l’attestent avec éloquence. Il maniait la plume avec autant d’aisance que le crayon et l’aquarelle, ses ouvrages sur l’Aveyron le prouvent. Il était aussi un fou de théâtre, créateur avec Roger Rey de la troupe amateur « Les Comédiens du chariot », unique en France tant par sa longévité que par sa ferveur. Pendant plus d’un demi-siècle, sans subventions elle a été la version aveyronnaise du TNP jouant indifféremment pour des amicales laïques ou des curés de campagne, ici dans une salle paroissiale, là dans une cour d’école un répertoire puisé aussi bien chez les auteurs classiques que chez les auteurs d’avant-garde. Il était un acteur accompli. Et les grandes mises en scène qu’il avait réalisées il y a quelques années à peine sur le parvis de la cathédrale de Rodez devant des milliers de spectateurs restent des moments inoubliables qui supportent la comparaison avec les grandes créations de dimension nationale. Un de ses dons les plus évidents, c’était son sens supérieur de l’amitié et son indulgence pour les défauts des autres. Je ne l’ai jamais entendu émettre une opinion négative sur qui que ce soit. C’était un être généreux, qui avait de surcroît comme tous les grands esprits un humour et une ironie remarquables.
Texte © Donato Pelayo
Paul Astruc était né à Montpellier en 1924 au sein d’une vaste fratrie. Après un court séjour à Paris où, s’il n’avait pas été frappé par une tuberculose, il serait devenu un illustrateur de renom, il s’est fixé définitivement à Rodez et a épousé Marie-Thérèse Fabre. Il a animé ensuite une association de diffusion de la culture populaire, puis a partagé son temps entre son travail aux éditions Subervie et une longue et fructueuse participation à l’édition dominicale de Midi Libre au travers de commentaires impertinents sur l’actualité assortis de dessins narquois. Car Paul Astruc était un être qui avait plusieurs dons. Il était un dessinateur remarquable, des albums tels que « La Révolte des vignerons », « La Révolte des camisards », « Le Voleur d’Alpuech », « Fualdès » l’attestent avec éloquence. Il maniait la plume avec autant d’aisance que le crayon et l’aquarelle, ses ouvrages sur l’Aveyron le prouvent. Il était aussi un fou de théâtre, créateur avec Roger Rey de la troupe amateur « Les Comédiens du chariot », unique en France tant par sa longévité que par sa ferveur. Pendant plus d’un demi-siècle, sans subventions elle a été la version aveyronnaise du TNP jouant indifféremment pour des amicales laïques ou des curés de campagne, ici dans une salle paroissiale, là dans une cour d’école un répertoire puisé aussi bien chez les auteurs classiques que chez les auteurs d’avant-garde. Il était un acteur accompli. Et les grandes mises en scène qu’il avait réalisées il y a quelques années à peine sur le parvis de la cathédrale de Rodez devant des milliers de spectateurs restent des moments inoubliables qui supportent la comparaison avec les grandes créations de dimension nationale. Un de ses dons les plus évidents, c’était son sens supérieur de l’amitié et son indulgence pour les défauts des autres. Je ne l’ai jamais entendu émettre une opinion négative sur qui que ce soit. C’était un être généreux, qui avait de surcroît comme tous les grands esprits un humour et une ironie […]