Éminent pédagogue, Léopold Ferdinand-David Vandermeulen est né en 1925 à Saint-Pol-Sur-Ternoise, une paisible bourgade du Pays d’Artois. Il est le neuvième enfant d’une famille heureuse, où discipline et rigueur étaient les maîtres mots. Son père, officier d’infanterie et héros de la Marne, le destinait tout naturellement à la carrière militaire ; sa mère, au barreau. Cette opportunité - qui n’était certes pas commune à l’époque - le jeune Vandermeulen en perçu bien vite toute la mesure : son père et sa mère, malgré leur éducation rigide, n’en étaient pas moins pour lui des parents bons et généreux. Cette notion d’indulgence restera gravée de façon inaltérable dans la personnalité de Monsieur Vandermeulen. C’est ainsi qu’à 15 ans, le jeune Léopold se rend à Paris pour y étudier son droit. Mais en 1940, les remous de l’Histoire forceront Léopold à abandonner prématurément ses études, et par là le chemin qui aurait probablement fait de lui un brillant magistrat. Monsieur Vandermeulen père, alors aux ordres de M. Darlan (le fameux et respectable ministre du Maréchal), doit rappeler son fils en urgence ; la famille s’installe à Vichy. Là, Léopold se fait de nouveaux amis. Il s’essaie un temps à l’écriture, rédige même deux romans. Des œuvres de jeunesse, certes, encore empruntes des valeurs morales inculquées par son père, mais qui n’en trahiront pas moins l’engagement de toute une vie. Les personnages de Léopold sont des caractères souvent soucieux d’éthique, qui n’ont de cesse de se battre, au nom de la tradition, contre les forces du désordre. Un écrivain est né. Et puis ce fut la douloureuse dissension. En 1942 son père découvre sous le lit de son benjamin, une édition originale du Brocéliande du bolcheviste Aragon. La sanction ne se fait pas attendre, Léopold est envoyé en pensionnat sur le champ. Toute sa vie Monsieur Vandermeulen se défendra de n’avoir jamais possédé ce livre, mais rien n’y fît. Trois ans plus tard, pour des raisons politiques, Monsieur Vandermeulen Père ira s'établir à Lillehammer, en Norvège. Excepté Léopold, resté interne dans sa pension jésuite, toute la famille le suivra. Depuis ces temps amers, Monsieur Vandermeulen n’a plus jamais eu le moindre rapport avec les siens. Peut-être le Brocéliande avait-il été placé sous sa couche par l’une ou l’autre de ses soeurs... Puis vient le temps de la stabilité. Léopold épouse Hélène Morand, qui lui donne deux charmants enfants. En 1952, au terme de ses années passées à l’ENA, Léopold Vandermeulen attise la curiosité de certains milieux spécialisés avec la publication, à compte d’auteur, de son mémoire de fin d’études, un remarquable essai sur les dérives sociales et culturelles juvéniles en France métropolitaine. Fort de cette expérience, Léopold Vandermeulen, âgé seulement de 27 ans, se porte candidat à l'Académie Française. Le jeune homme, fougueux et passionné, rêve de devenir le plus jeune élu de la noble institution. Mais le sort de l’histoire en décidera autrement ; Léopold n’obtient qu’une seule et unique voix de préférence (celle de son beau-père Paul Morand, animateur de sa candidature), ce qui est trop peu pour prétendre au moindre fauteuil. En 1958, sa seconde candidature provoque l'agacement des académiciens et donne lieu à une séance de vote houleuse, laquelle se terminera par une suspension de scrutin (du jamais vu) et aboutira in fine, à l’exclusion manu militari de son autre parrain, Pierre Benoît (ami de son beau-père) qui dû rendre l’épée. À la suite de cet incident, Morand se brouille définitivement avec son gendre. Une rupture douloureuse pour le jeune Léopold qui, dans la foulée, verra son couple se précipiter dans une instabilité telle que madame Vandermeulen obtiendra très rapidement le divorce et la garde des enfants. À l’acquisition de son régendat, monsieur Vandermeulen se jette corps et âme dans le travail. Il enseigne l’histoire et la littérature dans de nombreux lycées et universités de France. Et c’est pratiquement une décennie qui s’écoule ainsi, sans qu’il n’ait le temps de se rendre compte de quoi que ce soit. Il faut attendre le choc pour que Léopold Vandermeulen ouvre les yeux. Mais il est trop tard. Il avait déjà accepté ce poste de professeur d’histoire à la fac de Nanterre... et un joli mois de mai s’esquissait. Révolution, séisme, cataclysme... pour monsieur Vandermeulen, les mots ne seront jamais assez forts. Mai 68 restera la blessure profonde de notre homme, la cicatrice indélébile, la fracture extraordinaire. En 1969, c’est le naufrage; monsieur Vandermeulen, dépassé par l’impitoyable fureur de son époque, sombre dans l’alcool. S’en suivra une longue et interminable descente aux enfers, ce sont les années funestes d’un homme usé, le passage obligé, l’épreuve que le phoenix devra immanquablement traverser pour renaître de ses cendres. Et arrive 1984. Monsieur Vandermeulen s’installe aux États-Unis. Il donne des cours de français à l’université de Pasadena. Petit à petit, sur les campus californiens ensoleillés, monsieur Vandermeulen retrouve la joie de vivre. Il découvre les passions et les espoirs de jeunes adultes énergiques et sympathiques. Il goûte au Coca-Cola, accompagne ses classes aux concerts de " Rock-Punk ", se prend même à swinguer sur les riffs endiablés du groupe Bon Jovi. Mais surtout, ce seront les tournages sur le campus des épisodes de la série Beverly Hills qui marqueront à jamais le pédagogue. Cette série télévisée, qui savait très pertinemment surligner les caractères et les motivations de la jeunesse américaine (et par là, universelle), a profondément favorisé monsieur Vandermeulen à saisir intimement les excentricités juvéniles. De retour en France au début des années 90, monsieur Vandermeulen se consacre pleinement à ce qui deviendra l’oeuvre de sa vie, sa fameuse méthode Culture Pour Tous. Ainsi, dès 1990, monsieur Vandermeulen établit avec quelques amis pédagogues et sociologues et son petit-fils David, alors obscur illustrateur, un collège, une académie réformatrice, un nouveau souffle pour l’éducation. Malheureusement, quand en mai 1995, monsieur Vandermeulen soumet les fruits de ses études aux instances gouvernementales concernées, celles-ci refusent de reconnaître en la méthode de notre homme, l’issue tant attendue, rapide et radicale, à la déréliction de la jeunesse française. Et ce, malgré l’amitié forte qui le lie à monsieur le ministre de la Culture et de la Francophonie Jacques Toubon. Mais monsieur Vandermeulen est un homme de conviction et croit toujours à un soutien du Ministère de l’Education Nationale comme au retour sur la scène politique de son ami Jacques. C’est pourquoi, sans attendre la diligence des Autorités et persuadé de l’urgence qu’il y a de mettre à la disposition de la future génération un aussi bel outil de connaissance, monsieur Vandermeulen a pris l’initiative de publier ses leçons Littérature Pour Tous dans le réseau privé, comme les lecteurs de la revue Jade peuvent s'en assurer depuis bientôt un an. Le choix de monsieur Vandermeulen s’est ainsi porté sur la maison Six Pieds Sous Terre, éditeur bien connu pour ses affinités avec la jeunesse innocente.
Texte © www.pastis.org
Éminent pédagogue, Léopold Ferdinand-David Vandermeulen est né en 1925 à Saint-Pol-Sur-Ternoise, une paisible bourgade du Pays d’Artois. Il est le neuvième enfant d’une famille heureuse, où discipline et rigueur étaient les maîtres mots. Son père, officier d’infanterie et héros de la Marne, le destinait tout naturellement à la carrière militaire ; sa mère, au barreau. Cette opportunité - qui n’était certes pas commune à l’époque - le jeune Vandermeulen en perçu bien vite toute la mesure : son père et sa mère, malgré leur éducation rigide, n’en étaient pas moins pour lui des parents bons et généreux. Cette notion d’indulgence restera gravée de façon inaltérable dans la personnalité de Monsieur Vandermeulen. C’est ainsi qu’à 15 ans, le jeune Léopold se rend à Paris pour y étudier son droit. Mais en 1940, les remous de l’Histoire forceront Léopold à abandonner prématurément ses études, et par là le chemin qui aurait probablement fait de lui un brillant magistrat. Monsieur Vandermeulen père, alors aux ordres de M. Darlan (le fameux et respectable ministre du Maréchal), doit rappeler son fils en urgence ; la famille s’installe à Vichy. Là, Léopold se fait de nouveaux amis. Il s’essaie un temps à l’écriture, rédige même deux romans. Des œuvres de jeunesse, certes, encore empruntes des valeurs morales inculquées par son père, mais qui n’en trahiront pas moins l’engagement de toute une vie. Les personnages de Léopold sont des caractères souvent soucieux d’éthique, qui n’ont de cesse de se battre, au nom de la tradition, contre les forces du désordre. Un écrivain est né. Et puis ce fut la douloureuse dissension. En 1942 son père découvre sous le lit de son benjamin, une édition originale du Brocéliande du bolcheviste Aragon. La sanction ne se fait pas attendre, Léopold est envoyé en pensionnat sur le champ. Toute sa vie Monsieur Vandermeulen se défendra de n’avoir jamais possédé ce livre, mais rien n’y fît. Trois ans plus tard, pour des raisons politiques, Monsieur Vandermeulen […]