Né en 1961, Lefred Thouron vit à Nancy. Après ses humanités, il décide de consacrer sa vie à l'étude des questions fondamentales quoique imbéciles, domaine sous exploré où l'on peut rapidement faire autorité : sait-on par exemple pourquoi les philatélistes vont toujours encombrer les guichets de la poste le samedi à midi moins dix ? Car il est malheureusement un peu juste physiquement pour envisager une carrière de footballeur, nonobstant une technique honorable et une vision du jeu avérée. Faute de pas plus de succès dans la chanson à texte où la concurrence est aussi féroce que l'odeur de pied tenace, l'idée s'impose alors au grand benêt de croquer à des fins intellectuelles des situations quotidiennes de manière cocasse. Mais la philosophie est un combat de tous les jours et l'existence loin d'être une tartine de Nutella, jusqu'à ce qu'en 1984 il entre dans la vie active : Gébé lui ouvre les pages du journal Hara Kiri. Alors la vie devient un manège, car tout s'enchaîne à un rythme échevelé, et Mon Dieu que ce manège tourne bien. Tour à tour speaker de TSF, piètre comédien de court métrage, conceveur de sketches, puis encore échotier, reporter, vacancier, il écume l’essentiel de la presse parisienne dont nous retiendrons pour faire court L’Équipe Magazine depuis 1988, Le Canard Enchaîné depuis 1994 et Fluide Glacial depuis 1998. Lefred Thouron n'est pas grisé pour autant: à l'appel des sirènes de la capitale dont les tarifs immobiliers l'exorbitent il préfère son île déserte Lorraine, où les droits d'auteur de ses nombreux ouvrages lui ont permis d'acheter à crédit la première pierre d'une tour d'ivoire dont il a lui-même conçu les plans, ainsi qu'un peu de beurre pour les épinards qu'il cultive lui-même dans un jardin dont il a lui-même conçu les plans, surveillé par un chien féroce dont il a lui-même conçu les plans. Tant il est vrai que Lefred Thouron est un touche-à-tout, sauf aux allumettes.
Texte et photo © Dargaud
Né en 1961, Lefred Thouron vit à Nancy. Après ses humanités, il décide de consacrer sa vie à l'étude des questions fondamentales quoique imbéciles, domaine sous exploré où l'on peut rapidement faire autorité : sait-on par exemple pourquoi les philatélistes vont toujours encombrer les guichets de la poste le samedi à midi moins dix ? Car il est malheureusement un peu juste physiquement pour envisager une carrière de footballeur, nonobstant une technique honorable et une vision du jeu avérée. Faute de pas plus de succès dans la chanson à texte où la concurrence est aussi féroce que l'odeur de pied tenace, l'idée s'impose alors au grand benêt de croquer à des fins intellectuelles des situations quotidiennes de manière cocasse. Mais la philosophie est un combat de tous les jours et l'existence loin d'être une tartine de Nutella, jusqu'à ce qu'en 1984 il entre dans la vie active : Gébé lui ouvre les pages du journal Hara Kiri. Alors la vie devient un manège, car tout s'enchaîne à un rythme échevelé, et Mon Dieu que ce manège tourne bien. Tour à tour speaker de TSF, piètre comédien de court métrage, conceveur de sketches, puis encore échotier, reporter, vacancier, il écume l’essentiel de la presse parisienne dont nous retiendrons pour faire court L’Équipe Magazine depuis 1988, Le Canard Enchaîné depuis 1994 et Fluide Glacial depuis 1998. Lefred Thouron n'est pas grisé pour autant: à l'appel des sirènes de la capitale dont les tarifs immobiliers l'exorbitent il préfère son île déserte Lorraine, où les droits d'auteur de ses nombreux ouvrages lui ont permis d'acheter à crédit la première pierre d'une tour d'ivoire dont il a lui-même conçu les plans, ainsi qu'un peu de beurre pour les épinards qu'il cultive lui-même dans un jardin dont il a lui-même conçu les plans, surveillé par un chien féroce dont il a lui-même conçu les plans. Tant il est vrai que Lefred Thouron est un touche-à-tout, sauf aux allumettes.
Texte et photo © Dargaud