Yuan, journal d'une adoption
Une BD de Marie Jaffredo chez Vents d'Ouest - 2019
10/2019 (09 octobre 2019) 128 pages 9782749308838 Format comics 373911
Un récit tendre et sincère sur le parcours d'une adoption. Janvier 1996, Marie et Armand reçoivent un courrier qui va bouleverser leur vie ! Yuan Yang, petite fille de 6 mois vient en effet de leur être « attribuée » par les autorités chinoises. Cette nouvelle, après des années d'essais infructueux pour avoir un enfant, est l'aboutissement d'un vrai parcours du combattant : procédures administratives, enquête sociale, de police, de bonne moeurs, profil psychologique... Une fois leur dossier d'adoption accepté et après de longs mois d'attente, le... Lire la suite
Il est toujours difficile d’adopter des enfants. Ce n’est pas simple surtout en ce qui concerne les modalités notamment quand les enfants proviennent d’orphelinat étranger.
On va s’intéresser à un couple de moins de 35 ans qui a des difficultés pour procréer naturellement. Le couple prend la décision d’adopter car ils avaient de toute façon l’intention de le faire à un moment donné. C’est toujours honorable de vouloir élever un enfant destiné à l’abandon. Cette BD raconte leur témoignage et c’est intéressant de les suivre pour savoir comment cela se passe au juste.
La particularité est que l’enfant adopté vient de Chine, ce pays totalitaire qui rêve de devenir la première puissance économique mondiale. La politique de l’enfant unique a eu pour conséquence néfaste un taux d’abandon plus élevé chez les filles notamment quand elles présentent un problème de santé. La Chine accepte de les exporter, passez-moi l’expression, à l’étranger et notamment dans nos pays occidentaux où ils pourront s’épanouir correctement.
A noter que cette BD se situe principalement dans la Chine du milieu des années 90 où les futurs parents se rendent pour aller chercher leur fille adoptive âgée de 6 mois. On se rend compte de la grande difficulté administrative d’un état corrompu car ils doivent remettre des enveloppes de billets à plusieurs reprises alors qu’il s’agit en fait de les soulager.
On découvre l’éveil de ce céleste pays au milliard d’habitants dont la plupart vivent dans des conditions de pauvreté absolue. On se rend compte que ce bébé va échapper à une vie de privation assez marquante. On assistera tout de même à une série de tracasserie administrative digne d’un univers à la Kafka.
Ce témoignage nous fait découvrir cette culture chinoise mais qui n’est pas dénué de critiques plus ou moins objectives, du ressenti de l’auteure qui raconte une part autobiographique de sa vie. On sait que depuis, la Chine a réduit drastiquement les possibilités d’adoption. A noter un excellent dossier en fin d’album afin d’apporter un complément d’informations parfois utiles.
On apprendra que cette fille adoptée a réussi une belle scolarité et a pu retourner vers l’âge de 18 ans pour visiter son pays d’origine avec son frère et sa sœur (car depuis le couple a réussi à avoir des enfants). D’autres parents ont dû rendre l’enfant à l’association s’occupant des adoptions car cela n’a pas pris comme il faudrait. Bref, ce n’est pas toujours rose.
Au final, on découvre les méandres de l’adoption d’une petite chinoise qui deviendra française par assimilation. Le choc des cultures n’aura pas lieu pour autant qu’on donne beaucoup d’amour à ces petits êtres qui ont été abandonné par leur parents biologiques souvent pour des raisons de précarité extrême. Un album que je recommande.
Bruxelles, 4 janvier 1996.
Froidure et grisaille sur la ville. Marie rentre chez elle après une réunion de travail assommante. Elle ne pense qu’à rédiger le compte-rendu pour en être quitte. Machinalement, elle prend le courrier qui l’attend dans sa boîte aux lettres. Mais d’abord, une petite tasse de thé pour se réchauffer et se détendre.
En déposant sa tasse de thé à côté du courrier, Marie s’aperçoit qu’une des enveloppes lui est adressés par AMARNA. L’angoisse l’étreint. L’enveloppe contient le dossier médical d’une petite Chinoise. Aussitôt, elle appelle son mari qui officie à l’Hôpital Universitaire Reine Fabiola. Le dossier signale que le bébé souffre d’un pied bot. Armand la rassure. Cela s’opère. D’ailleurs lui aussi est né avec un pied bot.
Le lendemain soir, le couple se retrouve au siège de l’association AMARNA qui aide les familles à adopter un enfant à l’étranger. Madame Feittweis les a reçus une première fois en octobre 1994.
Alors, toujours décidés à adopter ?
Critique :
Voici un livre hors-normes à tout point de vue : format, sujet, traitement… C’est la bande dessinée la plus touchante que j’ai lue depuis belle lurette. De l’émotion pure ! Il ne s’agit pas d’une fiction, mais bien d’un récit autobiographique. Marie Jaffredo rapporte tout le vécu de son couple pour adopter cette enfant qu’ils sont allés chercher à Nanchang en Chine. Tout y est. Les démarches très nombreuses en Belgique. Les enquêtes menées pour s’assurer que le couple offrait des garanties de sécurité pour l’enfant. La préparation des bagages, des médicaments, des vêtements, des couches, …
Lorsqu’arrive le grand départ pour la Chine, le couple fait la connaissance de cinq autres familles qui s’y rendent également dans le même but, via le même organisme.
Arrivés en Chine, le choc thermique est terrible. Il fait très froid. Le choc culturel est phénoménal. La Chine de 1996 n’a rien à voir avec celle de 2020 : beaucoup de gens vivent et travaillent dans la rue vu l’absence de chauffage dans les maisons et d’électricité dans bien des villages. Ils profitent de la lumière naturelle. Heureusement, pour ces couples, ils bénéficient de l’aide de monsieur Gu, le guide traducteur détaché par le ministère, et madame Li qui va faciliter les démarches auprès des autorités chinoises.
Les hommes en uniforme sont présents partout et ce sont eux qui délivrent les documents indispensables pour ramener les enfants en Belgique. Leur attitude sèche, presque brutale, contraste avec celle bienveillante et curieuse de la population qui voit ces Européens comme des extra-terrestres débarqués d’un OVNI. La plupart n’ont jamais vu un blanc. De plus, à chaque étape administrative, les familles doivent sortir l’enveloppe contenant de coquettes sommes en dollars.
A peine arrivés dans la ville de Nanchang, ils apprennent que les enfants vont leur être amenés le jour-même ! Il ne leur est pas permis d’aller les chercher à l’orphelinat car celui-ci se trouve en zone interdite.
Je vous laisse découvrir par vous-mêmes la suite d’inquiétudes et d’émotions vécues par Marie, Armand et les autres Belges, après avoir accueillis les enfants qu’ils sont venus adopter.
Nous vivons une période formidable au niveau de la bande dessinée. Les ouvrages de qualité pullulent et il est difficile d’effectuer des choix tant il y en a. Cependant, « Journal d’une adoption » fait partie de ceux qui sortent du lot par leur originalité (c’est un récit autobiographique) par le traitement à l’aquarelle et par la charge émotive qui s’en dégage (préparez vos mouchoirs).
Ce chef-d’œuvre ravira les amoureux de la Chine, mais aussi ceux qui aiment Bruxelles où se déroule le début du récit. Surtout, il parlera à tous ceux qui sont parents ou qui rêvent de le devenir.
Ayant moi-même adoptée un enfant (mais au Vietnam), je me suis pleinement retrouvée par ce qui est raconté. La justesse des sentiments évoqués vaut la lecture ! Je recommande cette BD très touchante.
Il est rare de trouver une BD avec cette qualité de dessin associée à une histoire autobiographique. Aussi beau que touchant, merci à l'auteure pour cette très belle histoire d'amour.
Une histoire aussi jolie que ce que les dessins nous offrent. Une lecture très plaisante qui nous emmène en Chine. C'est avant tout l'histoire d'un amour naissant que nous conte cette adoption.
J'ai été très ému en lisant une histoire d'adoption dont on connaît souvent mal toutes les épreuves avant d'aboutir à l'adoption même. L'auteure se livre et parvient à nous toucher par la sincérité de l'histoire. Une lecture passionnante !!
Si vous cherchez une BD réaliste, je vous conseille de lire cette histoire sur l'adoption d'une petite fille en Chine. On suit les parents à travers l'adoption et c'est juste génial. Belle histoire de vie.
Très beaux dessins qui nous permettent de se plonger dans des archives familiales, autour d'une adoption très attendue. A lire !
L'auteure nous livre ici une histoire très personnelle qui se ressent tout au long de l'histoire. C'est très émouvant et on s'attache vite aux personnages dans leur péripétie d'adoption. A lire au plus vite !
Une histoire que j'ai beaucoup aimé lire car, en plus d'être touchant, on suit pas à pas le processus d'adoption. Histoire remplie d'amour autour de ces parents et de leur petite fille adoptée. Très beaux dessins qui sentent le vécu.
J'ai adoré lire cet album qui m'a beaucoup touché. On sent tout l'amour malgré les épreuves pour avoir un enfant. Je recommande vivement.
L'histoire d'une adoption, on sent le vécu, nous avons vécu la même histoire et plein de souvenirs nous sont revenu avec cette merveilleuse histoire.
Très belle histoire, émouvante, à lire et à relire. Plein d'émotions, couleurs magnifiques, en fonction de l'histoire (sepia pour le passé).